Droits TV : qui va sauver le foot français ?

Romain Molina

Canal +, beIN, Altice, Amazon : la LFP est à court de solution pour son appel d'offre des droits TV de la L1 et L2.  Récapitulatif avec de nouvelles informations sur la situation globale.  Pour commander mon nouveau livre, L'Industrie du Football (volume 2) : https://www.amazon.fr/Lindustrie-Football-Macron-LAfrique-FIFA/dp/2491031574/ref=bmx_dp_ah2zh56o_d_sccl_3_5/257-0083044-6504130?pd_rd_w=hUZpp&content-id=amzn1.sym.aae4d532-5ff8-4150-bb01-003a1efa05ca&pf_rd_p=aae4d532-5ff8-4150-bb01-003a1efa05ca&pf_rd_r=KBNWKHC6C63KKAA33669&pd_rd_wg=nHmJV&pd_rd_r=c62ca1f1-fa99-4832-9026-989a557cf975&pd_rd_i=2491031574&psc=1  --- TIMELINE --- 00:00 Introduction 00:46 Responsabilité partagée (LFP, présidents de club, DNCG) 01:33 Comment les clubs peuvent construire leur budget 24/25 ? 02:12 Récapitulatif de pourquoi le foot français en est là 05:55 Implorer le Qatar de sauver le foot français 06:57 Implorer l'Etat de sauver le foot français 07:22 La position & investissements de Canal + 08:06 Un prix domestique de 500 millions et 100 à l'international ? 08:35 Altice, Bolloré, Drahi, Macron, Saadé, Sarkozy sur un bateau... 11:10 Une LFP qui ne contrôle plus rien 12:20 Qu'attendent les présidents de club ?

Transcript

00:00 Bonjour à tous et bienvenue.

00:01 Cela fait des années que j'alerte régulièrement sur l'état financier des clubs de football en France.

00:06 Ce matin, le propriétaire de Lens a annoncé lors d'une conférence de presse

00:11 qu'il ambitionnait vendre pour à peu près 100 millions d'euros cet été.

00:14 Contredisant évidemment les paroles prophétiques du patron de la DNCG l'an dernier

00:19 qui nous expliquait sur les ondes d'Europe 1, le foot français est sauvé d'affaires.

00:25 Un an plus tard, le foot français est au bord du précipice

00:28 et une nouvelle fois est en train de toquer à la porte de l'état pour être sauvé.

00:33 Alors qu'est-ce qui s'est passé et pourquoi ces droits TV sont aussi importants ?

00:37 On va encore vulgariser pour permettre à tout le monde de comprendre à quelle sauce on se fait manger

00:41 et de se rendre compte que si le foot français est encore au bord du précipice,

00:45 il ne peut s'en prendre qu'à ses dirigeants.

00:47 Il n'y a pas un seul responsable.

00:49 Il y a d'un côté un prénom de la Ligue de football professionnelle

00:52 dont les batailles d'Ego et les Mauvais Choix en effet ont enlisé l'appel des droits TV.

00:57 On a des propriétaires de clubs qui ont été aveuglés et qui lui ont fait une énorme confiance

01:02 et qui ont réclamé des choses complètement irréalistes.

01:04 Et troisième point, on a un organe de contrôle qui en fait ne contrôle pas tellement,

01:09 se trompe complètement dans ses prévisions et permet au club d'avoir une énorme latitude.

01:13 Rendez-vous compte que cette DNCG qu'on annonce impitoyable que sais-je encore,

01:17 alors qu'on ne lui a pas donné le pouvoir de réellement faire ce qu'elle devrait faire,

01:21 elle permet au club de choisir leur date de passage.

01:23 En fait, tu as toujours des passes droits.

01:25 Et à un moment donné, quand tu épuises tous les passes droits, qu'est-ce que tu fais ?

01:28 Tu te cales à la porte de l'État.

01:30 Bonjour, on est là, on n'a pas de chance, on a besoin de sous-sous.

01:32 Alors pourquoi les droits TV sont aussi importants ?

01:34 Je le répète, c'est plus de la moitié d'un budget d'un club niveau revenu.

01:39 C'est-à-dire que sans les droits TV, les clubs meurent de partout.

01:42 Ce n'est pas simplement en France.

01:44 Or là, les clubs ne savent pas.

01:46 Donc déjà, tu peux poser une première question.

01:48 La saison commence dans deux mois, tu n'as aucun accord.

01:51 Ils notent quoi dans leur passage à la DNCG pour préparer le budget ?

01:54 Donc je ne vais pas jeter la faute au club.

01:56 Mais là déjà, il y a un énorme problème.

01:58 C'est une situation inédite et inouïe.

02:00 Comment tu prépares un budget quand tu ne sais pas ce que tu vas toucher ?

02:03 Donc vu qu'ils sont sur un fil,

02:06 alors là, on veut vendre les joueurs, etc.

02:08 On va acheter des mecs libres et tout.

02:10 Bref, ça commence un petit peu à trembler.

02:12 Et cette situation, elle est due à quoi ?

02:13 C'est une lente descente aux enfers avec des mauvais choix en veux-tu en voilà.

02:17 Je rappelle qu'il y a des années,

02:19 quand tous les présidents s'extasiaient du milliard,

02:22 le milliard, le milliard pour Médiapro.

02:25 Canal de l'autre côté a proposé 800 millions.

02:28 On a refusé.

02:30 Partenaires espéraient que je joue de français.

02:31 Je ne suis pas là pour dire que Canal fait tout bien.

02:33 Par contre, je remarque une chose.

02:35 Ce que dit Pierre Maestre, parce qu'on a l'un des plus grands experts de droit TV au monde,

02:38 il est français.

02:40 Mais bizarrement, là, il est sollicité dans certains médias.

02:43 On a aussi donné la parole à Céline Hennet qui a une très bonne analyse.

02:46 Christophe Boucher depuis très longtemps également.

02:47 On a des gens en France qui ont appelé du monde en disant

02:52 "Attention, vous allez dans le mur".

02:53 Non, non.

02:54 Donc Pierre Maestre, au lieu d'avoir un emploi au niveau de la Ligue

02:57 parce qu'il pourrait énormément aider les fauteux français,

02:58 non, non.

02:59 Pierre Maestre rappelle très bien qu'à l'époque,

03:02 tu avais en effet une situation concurrentielle.

03:04 Donc la Ligue pouvait en jouer pour obtenir plus en effet.

03:06 Mais il rappelle surtout que l'un des bons contrats de droit TV,

03:10 c'est quand ta Ligue, elle s'allie de paire avec ton diffuseur.

03:13 Ce que fait par exemple un peu la première Ligue.

03:15 Même si à un moment donné, tu as en effet des guerres entre BTS, Sky et tout,

03:19 il y a quand même une alliance globale solide entre Sky et la première Ligue.

03:22 Regardez le rugby en France,

03:24 Canal et la Ligue Nationale de Rugby,

03:26 globalement ça marche.

03:28 Et on voit ce que ça donne aujourd'hui.

03:29 Quand il y a trop de problèmes entre ton diffuseur et la Ligue,

03:32 c'est jamais bon.

03:33 D'ailleurs, c'est assez marrant, c'est assez ironique même.

03:35 Regardez, en fait il y a le contre-exemple.

03:37 Le rugby en France c'est très bien.

03:38 En Angleterre ça a été compliqué.

03:40 Ils ont fait ce fameux deal CVC.

03:42 Ça a plus ou moins coulé le rugby anglais à certains niveaux.

03:45 Et en France c'est l'inverse.

03:46 C'est-à-dire que le football français prend exemple sur le rugby anglais

03:50 au lieu de prendre exemple sur ce qui marche justement,

03:53 c'est-à-dire le rugby français.

03:54 Mais non, parce qu'en France,

03:55 les 800 millions à l'époque, pourquoi ?

03:56 Parce que c'est le point de bascule.

03:57 À l'époque tu as les 800 millions,

03:59 tu garantis au club des rentrées d'argent quand même un petit peu supplémentaires,

04:03 mais on les a fait régler avec le milliard.

04:04 Et le véritable problème, je le répète,

04:06 c'est qu'on a des présidents

04:08 qui ont perdu le sens des réalités,

04:10 qui pensent "oh oui mon club y vaut tant et si est là".

04:12 C'est comme Saint-Etienne,

04:13 il y a quelques années on pouvait le vendre pour 80 millions,

04:15 et là il se retrouve à vendre pour une vingtaine de millions.

04:18 Parce qu'il y a encore eu cette folie des grandeurs.

04:20 Et cette folie des grandeurs on l'a vu derrière.

04:22 Alors je n'ai pas à vous refaire tout l'historique,

04:23 mais c'est quand même important de le rappeler.

04:25 On a encore eu la course au milliard.

04:26 Rendez-vous compte.

04:27 Oui on a compris, avec Mediapro et le Covid on a compris.

04:30 Ils n'ont rien compris du tout.

04:31 Et c'est pour ça que j'ai de la peine pour les salariés et pour les fans,

04:34 mais les propriétaires, je n'ai aucune peine pour eux,

04:36 ils méritent de couler.

04:37 Parce que d'une, ils perdent 20-30 millions par an

04:39 et ils espèrent faire des transferts.

04:41 Ça se sert copieusement dans la caisse,

04:42 et quand tu te fais voler, il ne faut surtout rien dire

04:44 pour ne pas passer pour un imbécile.

04:46 Et troisième point, ils n'écoutent rien.

04:48 Ils te disent "Non mais CVC c'est un super deal".

04:50 Ah bah oui, t'as hypothéqué à vie 13% de tes revenus.

04:52 Ah bah oui c'est magnifique, bravo.

04:54 Contre un peu de cash actuel, parce que sinon en effet tu coulais.

04:57 Parce que quoi ?

04:57 Parce que tu étais mal géré.

04:59 Et donc, ils ont suivi le président Labroun,

05:01 vous inquiétez pas, et là ils n'ont fait que des erreurs.

05:03 Déjà ils ont fait un appel d'offre qui a été super tardif,

05:05 parce qu'en fait la Ligue et les présidents club

05:07 ils se sont dit "On va mettre la pression sur Canal,

05:08 on va mettre la pression sur Canal, sur BIM, sur tout le monde".

05:11 En fait non.

05:12 Et surtout, ils ont empêché les prix de réserve.

05:14 Ça fait que, à l'époque, tu pouvais faire une offre

05:16 même si elle était en dessous de ce que la Ligue attendait,

05:17 et puis après ça négociait.

05:19 Là ils ont pas fait ça, ça fait que personne n'a fait une offre.

05:21 Je vous n'explique pas le truc d'Amazon

05:24 où en fait t'as vendu le championnat pour 250 millions et 80%,

05:27 alors qu'avant, ça valait plus ou moins 3 fois le prix, enfin bref.

05:29 Donc t'as fait une nouvelle valeur etalonne, enfin bon.

05:31 On passera aussi de qui a obtenu les droits de certains documentaires sur Amazon,

05:35 c'est intéressant de voir certains liens avec des gens de la Ligue,

05:37 mais il n'y a pas de conflit d'intérêt, il paraît.

05:39 Donc soit ainsi.

05:41 Tu te planques parce qu'aujourd'hui il n'y a pas de concurrence.

05:43 La Ligue pensait que Apple allait venir.

05:45 "Ah oui mais Dazone ils vont venir".

05:47 Ben non, comme j'avais expliqué, Dazone ils prennent l'Italie,

05:50 ils ont pas la surface financière pour tout prendre.

05:51 Donc un flop monumental, et en dernier recours qu'est-ce que t'as ?

05:54 "Ah mais on va toquer à la porte du Qatar".

05:56 Donc en fait la Ligue, ne trouvant pas de solution,

05:58 va dire "mais c'est bon, tonton Nasser va nous sauver".

06:01 Déjà tonton Nasser, c'est pas lui qui est le ministre des Finances, c'est pas lui.

06:03 Oui, il gère BIN, mais c'est pas lui qui a le portefeuille.

06:06 Je rappelle que depuis 4 ans, BIN, et pas qu'en France, à l'international,

06:09 a réduit la voilure.

06:10 Donc qu'est-ce que la France attendait,

06:12 alors que la stratégie mondiale de BIN est de réduire les dépenses,

06:15 et là d'un coup il ferait une folie, il mettrait quasiment 1 milliard sur la Ligue 1,

06:18 ou 700 milliards, parlons, sur un contrat de 3 ou 4 ans.

06:20 Donc il mettrait des milliards,

06:22 alors qu'ils ne le font plus depuis des années.

06:24 Évidemment le ministre des Finances il a dit non.

06:25 Alors là dans le même temps, tu as eu le duo,

06:27 duo d'amis, parce qu'il ne faut quand même pas le nier,

06:29 Vincent Labreuil et Nasser El Khalafi,

06:30 c'est deux copains,

06:31 qu'on a vus main dans la main depuis des mois et des mois,

06:34 on rassurait tout le monde, "oui le Qatar va payer",

06:36 mais le Qatar va payer au monde de quoi en fait ?

06:38 Vous les prenez pour des imbéciles ?

06:39 Parce que vous pensez sincèrement que c'est à les payer 700 millions de droits domestiques

06:42 et 200 millions de droits internationaux ?

06:44 Pour 900 millions ?

06:45 Donc vous pensez que c'est parce qu'ils ont de l'argent,

06:47 ils sont débiles, qu'ils vont signer des chèques, non ?

06:49 Alors, à moins qu'il y ait des contreparties politiques.

06:52 Ça n'a pas été le cas.

06:53 Et tant mieux d'ailleurs, parce que ce serait assez terrible.

06:55 On rappelle que c'est du football.

06:56 Donc là t'as réu, ça commence en deux mois, qu'est-ce qui se passe ?

06:58 En tant qu'à la porte de l'État,

07:00 "ah oui mais on a trouvé de l'aide",

07:01 en effet Emmanuel Macron vient dans le dossier,

07:03 donc on a des tractations politiques.

07:04 Pourquoi ? Parce que ton produit aujourd'hui il ne vaut pas ce prix.

07:06 Ton produit aujourd'hui,

07:07 d'une, il n'y a pas de concurrence,

07:09 donc s'il n'y a pas de concurrence entre les diffuseurs,

07:11 ils n'ont aucune raison de surpayer.

07:13 Mais avant de dire "oui mais ils vont flinguer le foot français",

07:14 non, le foot français se flingue tout seul en fait.

07:16 Avec tout ce qu'ils ont fait.

07:18 Ils n'ont pas besoin que Canal leur torde encore plus le cou.

07:20 Le cou, il est déjà tordu.

07:21 Et là t'attends que Canal, "oui mais le problème c'est que..."

07:23 Canal, oui,

07:24 ils vont peut-être venir, mais ils ont d'autres choses.

07:26 Je rappelle que Canal est détenu par Zivendi,

07:28 qui est en train de faire une énorme opération

07:30 avec Multi Chase en Afrique du Sud,

07:32 qui coûte des milliards.

07:33 Donc Canal, ils ont besoin de liquidités.

07:35 Ils ont déjà pris les droits des Coupes d'Europe.

07:38 Pourquoi voulez-vous qu'ils payent à plein pot la Liguine ?

07:40 Sachant qu'ils ont le rugby, ils ont la Formule 1,

07:42 et ils ont trouvé une formule où ça leur va.

07:44 Littéralement, économiquement,

07:47 ils n'ont pas besoin de payer la Liguine à ce prix-là,

07:48 ça leur ferait perdre de l'argent.

07:50 Et ils ont besoin de plus d'argent,

07:51 parce que je rappelle que la maison mère

07:52 est en train de racheter Multi Chase,

07:53 et que ça coûte des milliards en Afrique du Sud.

07:55 Donc ils ont besoin de liquidités.

07:56 Donc qu'est-ce qu'on fait ?

07:57 Alors, que Canal veut garder un petit peu de Liguine, oui.

08:00 Mais il n'ira pas tout seul.

08:01 Donc maintenant, il faut trouver un point d'acc...

08:03 Mais à un prix qui a complètement baissé.

08:05 Globalement, si tu parles aux acteurs du marché international,

08:07 la Liguine, on te dit, c'est entre 6 et 700,

08:09 en comptant les droits internationaux,

08:11 parce que les droits internationaux,

08:11 ils ne vont pas énormément monter.

08:13 Tu as peur du BAPE, des MARMES, si.

08:14 Et on va être très honnête, à l'étranger, sur la Liguine,

08:16 c'est surtout pour le Paris Saint-Germain.

08:17 Là, aujourd'hui, le Paris Saint-Germain a moins de stars,

08:20 donc est moins attractif pour quelqu'un

08:22 qui ne suit pas forcément le championnat de France régulièrement.

08:25 Donc tes droits ne vont pas augmenter.

08:26 Potentiellement, ils vont baisser.

08:28 Mais bon, c'est pas grave, on va les faire fois 3, fois 4.

08:30 Donc après, toutes ces erreurs-là, tu toques à la porte de l'État.

08:32 Et là, on va faire un petit scénario,

08:35 on va faire une petite histoire.

08:36 Parce que je l'entends depuis un moment, cette histoire-là,

08:37 donc je vais vous la raconter, elle est marrante.

08:39 On va dire que c'est une histoire fictive, d'accord ?

08:41 Vous avez d'un côté Canal,

08:43 qui avait, soi-disant, un peu le monopole,

08:44 qui est donc le diffuseur historique, ce que vous voulez,

08:45 qui aussi a eu des problèmes d'égo.

08:47 Attention, je ne suis pas là pour défendre

08:50 tout ce que fait Canal, loin de là.

08:52 Néanmoins, quand la Brune les prend et leur dit quelque chose,

08:56 et fait l'inverse derrière, je comprends aussi qu'il y a un problème.

08:58 Mais non, vous êtes Canal,

08:59 et vous attendez qu'on vienne vous chercher et tout.

09:01 Sauf qu'en fait, je vous dis,

09:02 vous avez déjà d'autres investissements, d'autres trucs,

09:04 mais bon, vous n'allez pas forcément sauver.

09:06 Parce qu'en plus, ce serait à certaines conditions.

09:09 La Brune, il y a un problème de CXCBC et tout.

09:11 Puis vous avez de l'autre côté le Qatar,

09:12 où le ministre des Finances, il a dit "bah non, on ne met pas ça".

09:15 Donc peut-être, c'est trop indéléable les deux,

09:16 mais pour le moment, tu ne l'as pas.

09:17 Donc là, tu cherches, tu cherches,

09:18 tu te rends compte qu'Amazon,

09:19 en fait, là, ils n'arrêtent pas de gagner de l'argent.

09:22 Ils ne vont pas revenir, et déjà, le prix était trop faible.

09:24 Apple, c'était un peu...

09:26 Ils ont quand même cru qu'Apple allait devenir Netflix aussi,

09:28 mais pourquoi pas ?

09:28 Donc en fait, tu te rends compte que tu es complètement planté.

09:30 Et puis, en France, il y a le rachat du groupe Altice,

09:34 de Patrick Drahi.

09:36 On sait que c'est important au niveau politique.

09:38 Et donc, on a Rodolphe Sade,

09:39 qui avait fait une offre, maintenant, il y a quelques temps,

09:41 d'un peu plus d'un milliard et demi.

09:42 Dans quelques jours, cette offre va être dans le...

09:46 Si je ne dis pas de bêtises vis-à-vis de l'Arcom,

09:47 c'est l'autorité de régulation

09:50 de la communication audiovisuelle et numérique.

09:52 Donc, ils vont être auditionnés, etc.

09:54 Parce que l'idée, c'est de finaliser le rachat d'Altice,

09:57 qui dispose d'RMC, et de plein d'autres choses,

09:58 pour plus d'un milliard et demi par Rodolphe Sade,

10:01 qui dispose déjà de certaines choses dans les médias.

10:03 On connaît évidemment la proximité avec le chef de l'État et tout ça.

10:05 Et au milieu de tout ça,

10:06 c'est une histoire, évidemment, je vous raconte,

10:09 et bien, ça murmure quand même qu'il y aurait,

10:11 dans l'ancien prénom de la République française,

10:13 Nicolas Sarkozy, toujours très au fait quand même du football,

10:16 qui était très proche d'ailleurs des réseaux La Brune à un moment,

10:18 très proche évidemment du Qatar et tout ça,

10:20 mais qui là, eh bien, serait un petit peu en coulisses

10:23 et ferait comprendre qu'il y aura un intérêt.

10:25 C'est-à-dire qu'au lieu d'attendre Canal, tout ce que vous voulez,

10:28 eh bien pourquoi ne pas finaliser dans les temps le rachat d'Altice,

10:32 et que Altice, par Rodolphe Sade,

10:34 pour embellir ses programmes, avoir quelque chose,

10:37 parce qu'il va avoir aussi pas mal de droits qu'RMC va devoir prolonger,

10:40 eh bien prennent la Ligue 1, pour à peu près 500 patates.

10:43 Alors c'est une histoire, là, je vous dis,

10:45 mais c'est ce qui est en train de se murmurer en coulisses,

10:48 c'est-à-dire, oh, politiquement, on se dit,

10:50 "Ah, Drahi, il faudra tout prix, machin, parce qu'on ne peut pas qu'Altice coule,

10:53 OK, Rodolphe Sade récupère, là, ça va passer devant l'Arkham,

10:56 il faut finaliser le rachat, alors, attention,

10:57 il y a peut-être une question de temps, est-ce que ça va passer dans les temps ?

10:59 Mais derrière, il faudra peut-être des nouveaux programmes pour embellir tout ça,

11:02 et comme ça, on fait un peu la nique à Canal et tout ça.

11:04 Tout ça, c'est un peu ce qui est en train de se jouer, donc ça montre une chose.

11:07 La Ligue, non seulement n'a pas le plein pouvoir,

11:10 pour preuve, la réunion qui était prévue mercredi avec les présidents,

11:12 elle a été annulée, elle a été repoussée à la fin du mois.

11:15 Donc, Vincent Labrune a envoyé un message en "Oui, il y a des négociations, etc."

11:18 Toutes les erreurs commises, déjà sous la précédente direction

11:21 de la Ligue de football professionnel, il ne faut pas l'oublier,

11:23 et là, toutes les erreurs accentuées par son président,

11:26 par tous les gens autour du président,

11:28 parce que je rappelle qu'on a dépensé à tour de bras,

11:29 j'ai prévenu depuis des années, les mecs vivent sur une autre planète,

11:32 on a acheté des locaux à un prix absolument faramineux,

11:34 on a embauché du monde, on a pris une agence pour vendre les droits à l'étranger,

11:37 il s'est passé quoi en fait ?

11:38 Toutes les décisions prises par la LFP ont été un flop.

11:40 Toutes les décisions prises par la DNCG et les prises de parole de son président,

11:43 M. Mickler, en fait, tu te rends compte qu'un an après,

11:45 c'est exactement l'inverse qui s'est produit.

11:47 Et les présidents de club continuent à souvenir le président.

11:49 Alors pas tous, parce que t'en as quelques-uns qui vont appeler le président du Havre,

11:52 qui s'était levé un peu contre CVC et tout ça,

11:55 en disant "Ouais, je te soutiens, on est en train de se faire avoir.

11:57 Oui, oui, on nous a promis des trucs, ça va pas."

11:59 D'autres sont aussi énervés, vous avez du président du Paris Saint-Germain,

12:01 qui se disent "Oui, mais il nous a promis aussi."

12:02 Parce qu'en gros, comme si le Qatar allait les sauver.

12:05 Donc aujourd'hui, le plan de la Ligue, c'était ça.

12:06 Se dire "Oh là là, on va toquer à la porte des Qataris,

12:08 et ils vont nous sauver."

12:09 Alors que depuis 4 ans, ils ont réduit considérablement la voilure sur l'île.

12:12 Et on voudrait que ces gens, donc au niveau étatique,

12:14 bénéficient encore d'aide et de coups de pouce politique

12:17 afin de perdurer dans ce système-là.

12:19 Donc à un moment donné, le message est au président.

12:22 Vous vous êtes fait avoir, alors, pour la deuxième fois de suite,

12:24 parce que vous avez la folie des grandeurs, vous pensez aux milliards...

12:26 Votre Ligue 1 ne vaut pas un milliard.

12:27 Il y a une récession, une stagnation des droits sur le marché au niveau international,

12:31 mais vous vous pensez que vous allez faire fois deux.

12:34 Mais il n'y avait que vous pour le croire.

12:35 Alors, OK, vous vous êtes encore planté.

12:37 Mais vous attendez quoi pour réclamer des comptes ?

12:39 Que ça soit au patron de la DNCG, qui permet certaines choses quand même,

12:42 c'est incroyable, et au patron de la Ligue de football professionnelle.

12:44 Comment M. Labrune peut rester ?

12:46 Parce que je rappelle que le grand vainqueur du deal CVC, c'est lui.

12:50 C'est pas vous.

12:51 Alors oui, votre club a pris un peu de cash, ça permet un peu.

12:54 Mais vous avez hypothéqué l'avenir de vos clubs.

12:55 Par contre, M. Labrune, lui, il a bien touché.

12:59 Vous lui avez permis de prendre ses 3 millions, etc., tout ce que vous voulez.

13:01 Donc, pensez à qui a gagné depuis le début de la pré-énonce de M. Labrune,

13:06 et pensez aujourd'hui à l'avenir.

13:08 Pas demain, après-demain.

13:09 Parce qu'au bout d'un moment, oui, vous toquez toujours à la porte des politiques

13:12 qui, visiblement, sont à genoux devant le football français.

13:14 Mais peut-être qu'à un moment donné, même eux, ils ne pourront plus rien faire.

13:17 Donc, le temps presse, Altice, Canal, etc.

13:20 Pression politique.

13:21 Mais tout ça pour dire qu'en fait, si la Ligue avait fait son boulot et les pré-énonces,

13:24 on n'en serait pas là, au bord du précipice.

13:26 Alors, keep the faith.

13:27 Et aussi un grand courage pour les Sarriers et les fans,

13:29 parce que malheureusement, j'ai peur qu'il y ait du grabuge.

13:31 À bientôt.

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