• il y a 6 mois

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Musique
Transcription
00:00Tu vois quand j'avais écrit je baiserai la France jusqu'à ce qu'elle m'aime,
00:02c'était pas je baiserai la France, c'était je baiserai la France jusqu'à ce qu'elle m'aime.
00:05C'est comme si je cherchais à être quand même accepté.
00:07Je cherche plus à être accepté, je m'en fous maintenant.
00:09Je suis passé par trop de combats,
00:11je suis passé par trop de choses pour maintenant avoir envie de continuer à négocier.
00:17Dernier butu, dernière playlist.
00:20Derrière tout ça, il y a du stream.
00:22Derrière tout ça, il y a de la triche.
00:24Je suis dans le game pour éviter la street.
00:26Aujourd'hui, tout le monde est un peu au courant que le jeu est un peu truqué.
00:30Il y en a beaucoup qui jouent le nouveau jeu du game.
00:35Derrière tout ça, il y a du stream, ça c'est vrai.
00:38Et derrière tout ça, il y a aussi de la triche.
00:40Derrière tout ça, il y a du stream.
00:42Derrière tout ça, il y a de la triche.
00:44Malgré tout ça, je préfère rester quand même dans ce game
00:46pour éviter d'être dans les problèmes de la street
00:49dans lesquels j'ai pu grandir pendant toute ma vie.
00:51Ça triche, mais il y a même des artistes qui sont un peu au courant que ça triche.
00:55C'est le game, c'est comme ça.
00:57Tout est truqué de toute manière.
00:58C'est les combats de boxe, la musique, c'est comme ça.
01:02Donc en fait, je me suis battu toute une grosse partie de ma carrière
01:06sans savoir que je ne me battais pas avec les mêmes armes.
01:08C'est plus ça que j'essaye d'exprimer à travers cette phrase.
01:12Je baisse des femmes qui ne m'aiment pas,
01:14qui parlent des langues que je ne comprends même pas.
01:16C'est un lifestyle.
01:17Qu'est-ce que tu veux que je te dise ?
01:19Je baisse des femmes qui ne m'aiment pas,
01:21qui parlent des langues que je ne comprends même pas.
01:23Il n'y a que ceux qui connaissent cette vie-là,
01:27qui peuvent comprendre ma phrase.
01:29C'est tous ceux qui ont pu avoir accès au plaisir clandestin
01:33qui peuvent comprendre ma phrase.
01:36On va dire ça comme ça.
01:38On avait trop de choses en commun, comme la même vision de vie.
01:41Mon effroyable passé m'enferme dans cette tristesse infinie.
01:44Soudain, tu as du mal à me comprendre.
01:46Pourquoi je ne suis pas heureux ?
01:47Aimer sans savoir aimer, c'est dangereux.
01:49Je pense que la phrase à retenir, c'est
01:51Aimer sans savoir aimer, c'est dangereux.
01:53Tu peux parfois avoir les meilleures intentions du monde.
01:56Si tu ne sais pas aimer, tu peux être mal compris.
01:59Tu peux rentrer dans des relations toxiques.
02:01Alors qu'en fait, tout le monde avait envie que ça se passe bien.
02:05L'amour, si tu en as peur, tu ne l'apprivoises pas.
02:07Et à la fin, tu fais n'importe quoi.
02:09Aimer sans savoir aimer, c'est dangereux.
02:11Il y en a qui arrivent à donner la valeur à l'amour
02:14parce qu'ils sont passés dans des trop grandes souffrances.
02:16Et il y en a qui, par les trop grandes souffrances,
02:18ont peur de l'amour.
02:19En fait, finalement, c'est la façon
02:22dont tu laisses rentrer les ténèbres dans ton cœur.
02:25Si les ténèbres sont trop présentes dans ton cœur,
02:27tu ne vas pas y réussir.
02:29Et si tu décides de donner ta vie à la lumière,
02:32tu seras plus propice à avoir accès à l'amour
02:36et à savoir le vivre.
02:4520 ans plus tard.
02:46Il faut qu'on s'entraide toujours.
02:47Il faut toujours qu'on fasse du profit.
02:54Il est dur le climat dehors.
02:56Mais il y a quand même une évolution
02:58que moi-même, je peux constater.
02:59Quand nous, on était jeunes,
03:00et je ne sais pas, quand on avait 15 ans,
03:02dans les quartiers, on n'avait pas de grands
03:03qui avaient des commerces pour dire
03:05« Viens, je te donne un petit boulot à côté de tes études. »
03:08Alors qu'aujourd'hui, dans les banlieues,
03:10il y a plein de petits jeunes.
03:11Ils n'ont pas accès, on va dire, à la vie criminelle
03:13parce qu'ils ont accès quand même à des petits boulots
03:15grâce à la proximité des plus grandes générations
03:18qui ont des restos, des affaires et tout
03:20qui les font travailler.
03:21Et ça leur permet de pouvoir
03:23continuer leurs études sur le côté.
03:25Moi, dans mon époque, c'était soit
03:27soit c'était criminel
03:29ou soit tu faisais des études
03:30pour après ne même pas avoir un bon poste.
03:32Donc ce qui fait que la rue,
03:34dans ma génération, elle avait plus raison
03:36que le droit chemin, on va dire.
03:37Parce que quand on voyait les gens du droit chemin,
03:39on disait « Mais il fait quoi là ? »
03:41Il a fait baquette, il n'a rien.
03:42Après, il va à l'autre rue.
03:44On disait « Ouais, c'est mort. »
03:45On se disait « Tu ne peux pas aller à l'école.
03:48À l'école, ça ne va rien te rapporter.
03:49Il n'y avait pas encore les bons exemples. »
03:51Donc pour moi, c'est une grande évolution
03:52parce que quand j'étais petit,
03:54ce n'était pas comme ça.
03:55La thèse ne fait que se dégrader.
03:57Peut-être que c'est le shaitan qui nous a charmés.
04:00Je n'oublierai jamais les banlieues qui ont brûlé.
04:03Peut-être que cette fois-ci,
04:04mon gros G irait voter.
04:05Et entre parenthèses, non.
04:07Frodo.
04:07Moi, je n'ai jamais voté déjà.
04:09Est-ce que tu as senti un avant-après
04:10les émeutes de 2005
04:11dans les mentalités, une évolution ?
04:13C'est le début de la vraie écoute
04:17de la voix des sans-voix.
04:18C'est le début de la vraie existence
04:20de la banlieue
04:22par les médias mainstream
04:23et par tous les gens qui n'y vivaient pas.
04:26C'est là qu'ils ont commencé à avoir vraiment accès
04:29à ce que le banlieusard pouvait penser,
04:32à ce que les jeunes du 93 pouvaient aspirer.
04:36C'est le début de la construction
04:38de la nouvelle passerelle, on va dire.
04:40Mais ça a mis longtemps.
04:41J'oublierai jamais les banlieues qu'on brûlait.
04:44Peut-être que cette fois-ci, mon gros G irait voter.
04:47Quand moi, j'étais adolescent dans les années 90,
04:49il y avait une passerelle qui existait
04:51entre la banlieue
04:53et, on va dire, les quartiers chics de Paris.
04:58C'était le hip-hop.
04:59Par le graffiti, la danse et le rap,
05:01c'était le mouvement hip-hop,
05:03ils se fréquentaient tous.
05:05Avant, le rap, c'était fait d'un peu de bourgeois,
05:07un peu de mecs de quartier.
05:09C'était une culture qui a rassemblé les gens
05:12alors que nous, les gens qui avons émergé
05:16durant les débuts des années 2000,
05:18on est dans l'ère de la ghettoisation,
05:20c'est-à-dire où tout commence à devenir segmenté.
05:24Les mecs de cité restent entre eux,
05:25les mecs de Paris restent entre eux,
05:28les Blancs restent entre eux,
05:29les Noirs et les Arabes restent entre eux.
05:31Alors que dans les années 90,
05:32tout le monde restait ensemble, on va dire.
05:35Fin des années 90, début 2000,
05:37c'est le début de la ghettoisation.
05:38On revient depuis, je pense, 5-6 ans
05:41sur une reconstruction de passerelle culturelle
05:43entre les peuples de France.
05:46« Mon rap est une scène de meurtre maquillé en suicide.
05:49En mode baltringue, les chiens se mettent à miauler.
05:51Deux mecs sur une bacon, ça fait peur ou pleurer. »
05:54C'était un gros morceau.
05:55C'était le morceau qu'on a fait avec Booba
05:58après avoir fait un gros morceau
06:01dans son album « West Side » qui était « Wai Wai ».
06:03C'était une période où on faisait beaucoup de choses ensemble.
06:06Il était dans mes clips, la trilogie.
06:08Et quand j'ai attaqué l'album du Général,
06:10on a fait un nouveau morceau dont cette phrase est sortie.
06:13C'était l'époque où, justement,
06:15ça ramenait du nouveau style d'instru
06:17et qu'on ne voulait pas perdre la plume derrière.
06:20On voulait toujours essayer d'écrire.
06:22Je connais de la poésie
06:24avec un soupçon de littérature brutalisée
06:28mais c'était un peu la même chose.
06:32Le fond, surtout.
06:34« Deux mecs sur une bacon, ça fait peur ou pleurer. »
06:37Il y a beaucoup de textes que j'ai pu écrire
06:40qui étaient vraiment très bien écrits
06:42alors qu'on était très très jeunes.
06:44Par exemple, quand je vois le rap aujourd'hui,
06:47un jeune qui rappe, on entend qu'il est jeune.
06:49Alors que nous, quand on rappait,
06:51on pensait qu'on était vieux.
06:53Je me rappelle que quand on sortait nos premiers trucs,
06:55les gens pensaient qu'on avait la trentaine.
06:57« Ça y est, j'ai niqué la France, je suis refait.
06:59On a trop souffert. Très jeune, j'ai connu l'ulcère.
07:01Tu crèves d'un cancer, c'est la maladie du crabe.
07:03Tu parles seul dehors, c'est la maladie du rap. »
07:07Pour moi, le rap, ce n'est pas trop une bonne chose.
07:09Les gens, en vrai, dans leur vie privée,
07:11il y a beaucoup de gens qui ont tellement été bousillés au rap
07:14qu'on dirait des fous.
07:16Les fous, ils parlent tout seuls.
07:18Ils étaient tout le temps avec plein d'alcool et de drogue en studio.
07:21Avec l'âge, ça ne va pas bien.
07:23Si tu ne perces pas, c'est comment ?
07:24Il y a plein de rappeurs, tu les vois,
07:26mais imagine comment tu les vois sans avoir percé.
07:29C'est une catastrophe.
07:31« Tu crèves d'un cancer, c'est la maladie du crabe.
07:33Tu parles seul dehors, c'est la maladie du rap. »
07:36J'en ai vu beaucoup, des fous du rap,
07:39en train de parler tout seul dehors.
07:41Parce que pour toi, si on ne perce pas dans le rap, c'est là qu'il y a...
07:43Même en perçant.
07:44Sauf que le succès dissimule toutes ses carences.
07:48Sans le succès, c'est encore plus flagrant.
07:50Quand j'avais écrit « Je baiserai la France jusqu'à ce qu'elle m'aime »,
07:52ce n'était pas « Je baiserai la France ».
07:54C'était « Je baiserai la France jusqu'à ce qu'elle m'aime ».
07:56C'est comme si je cherchais à être quand même accepté.
07:59C'est comme si je disais « Je ne cherche plus à être accepté.
08:01Je m'en fous maintenant. »
08:02Je disais « Maintenant, je ne cherche plus votre amour, je ne cherche plus rien.
08:04Je n'en ai rien à foutre. »
08:05C'est comme si je disais « Je suis passé par trop de combats.
08:09Je suis passé par trop de choses pour maintenant avoir envie de continuer à négocier. »
08:15Légende, j'écris cet album sans même me comprendre.
08:17Si j'écoutais « Les Nœuds du Net », j'aurais pu me pendre.
08:22La critique, c'est quelque chose auquel j'ai été exposé
08:24depuis mon premier album solo.
08:25Parce qu'à l'époque, avec mon album solo,
08:28j'avais fait les premiers morceaux où je chantais.
08:30J'étais reconnu pour les morceaux rap,
08:33vu des morceaux de puristes, on va dire.
08:36J'ai fait « Petit Frère, Petite Sœur » où je chantais.
08:38Tous les mecs de ma génération disaient « C'est un fou, il chante. »
08:44C'est là que j'ai ramené un peu les traps.
08:47À cette période-là, tous les gens de ma génération étaient contre moi.
08:50Aujourd'hui, l'album général, c'est comme un classique.
08:53Comment c'est raconté ?
08:54Mais en temps réel, les gens de ma génération
08:57n'étaient pas très contents que je sorte cet album.
09:00Ils voulaient m'enfermer dans ce que je faisais
09:03au tout début de ma carrière.
09:05J'ai eu ça aussi à l'époque de l'albumatrique,
09:07quand j'ai fait de la musique électro.
09:09C'est là qu'on a dit « Matt Taylor, c'est fini.
09:11Il ne pourra plus jamais rapper. Il a fait de l'électro.
09:13C'est un malade. »
09:14J'ai dit « Vous avez vu ce que je suis en train de faire ?
09:16Vous allez bientôt entendre de la musique presque similaire
09:19où les gens vont chanter comme ça. »
09:214 ans après, il a commencé à avoir l'air du Houlle,
09:23l'air de Marseille.
09:24Même à l'époque, Wati B, Section d'Assaut,
09:27ils m'ont dit « Franchement, tu nous envers la porte.
09:29Merci, on va faire Wati House. »
09:31J'ai toujours eu ce truc-là.
09:33Je m'en fous de ça.
09:34Le temps m'a souvent donné raison.
09:36Donc, ça ne me fait plus rien.
09:38Avant, le rap, c'était rien.
09:40Aujourd'hui, c'est tout ce qu'il nous reste.
09:41Et tu le sais, 2006, le monde de demain
09:43nous appartient, comme disait Kool Chen.
09:45Ce morceau, comme en 90, c'est une reprise
09:48de « J'appuie sur la gâchette » de NTM.
09:52C'est le sample de Barry White.
09:54J'ai repris le même sample.
10:00C'est comme si j'ai voulu faire une transmission
10:02de culture, de montrer...
10:04Vu que j'étais au prime du rappeur
10:07qui présente le 9-3, tout, tout, tout.
10:09J'ai voulu faire une dédicace à NTM pour montrer
10:11d'où vient l'origine de la puissance.
10:15Avant, le rap, c'était rien.
10:16Aujourd'hui, c'est tout.
10:17Avant, le rap, c'était rien.
10:19Aujourd'hui, c'est tout.
10:20Avant, le rap, c'était rien.
10:21Aujourd'hui, tout ce qu'il nous reste.
10:24Quand j'écoutais NTM, le rap, c'était rien.
10:26C'était pas tout le monde qui était dans le rap.
10:29Les gens, ils écoutaient de la funk et tout.
10:30Moi, j'avais l'impression qu'on arrivait
10:32dans une ère où ça y est, le rap,
10:34il était à son sommet, en 2006.
10:36Mais il y avait encore plein de portes
10:37qui étaient fermées.
10:38Mais par rapport à d'où venait le rap,
10:39c'était comme si c'était un sommet,
10:41à l'instant T.
10:42Je disais déjà que ça y est, le rap, c'est tout.
10:44Ils pourront pas faire autrement.
10:45Et finalement, le temps nous montre
10:46que le rap, c'est vraiment important.
10:48C'est en plus tout que ça l'est en 2006.
10:51Et je disais, le monde de demain nous appartient,
10:53comme disait Kool Ched.
10:54Donc, je savais dire que je disais
10:55que dans le futur, c'est sûr qu'on aura
10:57de plus en plus de place.
11:03Je suis content de relire cette phrase.
11:05Ben, voilà.
11:06Ben, tu vois, marre de pleurer,
11:07aujourd'hui, je ris.
11:08Ah, ah, ah, ah, tu vois.
11:09Marre de stresser, aujourd'hui, je vis.
11:11Ben, ils ont voulu m'en empêcher en 2010.
11:13Ah, là !
11:14Ils m'ont dit quoi ?
11:15J'essaie d'exprimer un sentiment.
11:16Ça fait longtemps que je voulais faire ce...
11:18On va dire, la rue et le rap me l'ont pas rendu
11:22quand j'ai fait ce morceau-là,
11:24Electro, qui était en train, justement, de dire...
11:26Je sais plus comment je rentre, mais je dis...
11:28J'essaie de réapprendre à vivre.
11:30C'est ça, je rentre en disant une phrase comme ça, tout.
11:33C'était profond, mais les gens, ils ont pas capté.
11:35Pour moi, ce morceau-là, c'était pourquoi je l'ai clippé,
11:37parce que c'était comme une thérapie.
11:39Faut savoir que c'est l'album du sourire.
11:41Hat-Trick, c'est l'album où je fais
11:44le clip et tout.
11:45Mais dans tous les clips de cet album, je souris.
11:48Alors que Fifou m'a toujours pris en photo
11:51les 10 années précédentes qui précèdent cet album.
11:54J'arrivais jamais à sourire.
11:56J'étais un mec un peu trop dur et tout.
11:58Et je me rappelle, y a un pote qui m'avait dit quoi ?
12:00Mais pourquoi tu souris jamais ?
12:01Je dis, ah ouais, je souris jamais.
12:02Il dit, ouais, t'es toujours énervé, tout.
12:04J'ai dit, faut que je fasse un travail sur moi.
12:06Et en fait, cet album-là, c'était un album
12:08où j'essayais de faire un travail sur moi.
12:10C'est-à-dire, j'essayais d'être solaire.
12:12Je faisais que rire, tout.
12:17Ils me l'ont rendu avec de l'ingratitude à l'époque.
12:20Cet album-là.
12:22Il est aussi considéré comme un gros album de Mac Tyer.
12:25Mais c'est après, c'est pas en temps réel.
12:28Oui, oui, si, si.
12:29C'était mon, comment on dit, mon gimmick favori.
12:34C'était dans un morceau de Wu-Tang
12:36que je l'ai entendu pour la première fois.
12:38Sans faire exprès, mais Todman, il a voulu parler français.
12:40J'ai dit quoi?
12:41Putain, c'est lourd.
12:42C'est ça que je veux dire.
12:44Ça vient de là.

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