• il y a 4 mois

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Transcription
00:00 On était le premier groupe à avoir été joué en Algérie après les événements.
00:03 Beaucoup d'émotions.
00:04 Tout est cadré, tout est bon ?
00:06 C'est bon.
00:07 Allez, on s'assied.
00:09 Le principe de l'émission,
00:10 c'est que je vais te montrer des vidéos et tu vas m'en montrer aussi.
00:12 On va essayer de s'apprendre des choses l'un l'autre.
00:14 D'accord.
00:14 Tu ne vas rien apprendre avec la première vidéo, mais je vais quand même la lancer.
00:17 Allez. C'est celle-ci.
00:18 J'ai dû voir cette vidéo 4 millions de fois,
00:25 mais là, je la regarde, j'ai des frissons, en fait, parce que je me dis
00:27 tout le parcours qui revient, les anecdotes du clip,
00:30 parce que ça ne devait pas être ce clip-là.
00:31 On a eu des problèmes pendant le clip.
00:33 C'est le début de la grande histoire, respect.
00:34 Je me souviens que la dirigeante du label,
00:37 Laurence, avait envoyé le morceau à NRJ pour savoir ce qu'ils en pensaient.
00:42 Ce n'était même pas masterisé.
00:43 Ils ont pété un câble.
00:44 Ils l'ont mis directement à la radio non masterisé, 15 fois jour ou je ne sais pas quoi.
00:48 Je ne sais plus ce que c'était.
00:48 Ça a été un rat de marée.
00:50 C'était vraiment... On ne s'attendait pas à ça.
00:51 Franchement, on ne s'attendait pas à ça du tout.
00:53 Petite curiosité, quand tu as arrêté la musique, tu as repris tes études.
00:57 Tu avais arrêté les études de droit, d'ailleurs, pour faire de la musique.
00:59 Et là, tu as repris des études.
01:00 Tu as fait un BTS, un master de commerce.
01:02 Aujourd'hui, tu es un homme d'affaires.
01:03 Oui, oui, j'ai cette fibre un peu de commerce international et ça me plaît.
01:07 Mais j'ai toujours la musique.
01:10 J'ai toujours la musique, alors plus en tant que chanteur,
01:12 parce que ça ne m'intéresse plus.
01:13 Mais par contre, la composition musicale, pour moi, est clairement thérapeutique.
01:17 J'en ai besoin. Je me lève le matin ou un soir.
01:19 Il est 23 heures. Je n'ai pas sommeil. Je vais composer.
01:22 Pour être honnête avec toi, je crois que la musique, c'est heureusement,
01:25 malheureusement, c'est à vie pour moi.
01:26 Encore une autre vidéo que j'avais envie de te montrer.
01:28 C'est en 83. Tu avais 11 ans.
01:30 Je suis au collège.
01:31 Ouais, au collège.
01:32 Et puis, on parle beaucoup. C'était en octobre.
01:34 Donc, on vient d'y fêter les 40 ans.
01:36 On parle beaucoup de ce qu'on a appelé la marche des beurres.
01:38 En fait, officiellement, c'était la marche pour l'égalité et contre le racisme.
01:41 Dis-moi ce que ça t'évoque.
01:43 Quelques bandes de rôle, une poignée de jeunes immigrés pour la plupart.
01:48 La longue marche pour l'égalité démarre dans une indifférence quasi générale.
01:52 Quand je vois cette vidéo, je vois l'innocence entre guillemets des années 80.
01:57 Je vois la croyance.
01:59 On y croyait encore. Et avec le recul, l'arnaque.
02:02 Et pourquoi l'arnaque alors à la fin ?
02:04 Tu vois que la démarche, elle est plus politique que sociale quand même.
02:07 Et je vais te faire une confidence.
02:08 À l'époque, en 83, j'étais journaliste à FR3.
02:10 J'ai refusé de couvrir ces événements parce que j'avais très peur
02:14 qu'on dise que des manifestations contre le racisme
02:18 filmées et commentées par Rachid Arab.
02:20 J'avais peur qu'on me considère comme un journaliste militant.
02:23 Tu peux comprendre ça ?
02:24 La première réaction, c'est "Oh là là, c'est super, c'est à moi de le faire".
02:27 Mais le second rideau, c'est ta réaction.
02:30 Et je trouve que c'est très intelligent.
02:32 Moi, de mon point de vue, je pense que t'as eu la bonne réaction.
02:34 Parce que moi, j'ai des questions pour toi après.
02:35 Tu veux me poser une question ?
02:36 T'as le droit à une question.
02:37 On se connaît un peu maintenant.
02:39 C'est pas une question pour te mettre mal à l'aise,
02:41 mais je veux une réponse sincère et pas de journaliste.
02:45 Est-ce que tu as conscience de l'impact que tu as eu sur des gens
02:48 de ma génération avant, après ?
02:51 Pour faire une réponse qui ne soit pas une réponse journaliste,
02:54 quand j'étais journaliste, je n'avais aucune conscience
02:56 de cette image que je pouvais renvoyer.
02:59 Maintenant, ce que j'essaie, et c'est pour moi le plus beau cadeau de la vie.
03:03 Et c'est pour ça que je fais LIC, d'ailleurs.
03:05 C'est que j'ai l'impression que mon rôle maintenant,
03:07 c'est de transmettre à des jeunes pour qu'il y ait dans 5 ans,
03:09 dans 10 ans, des Kamels, des Rachids qui puissent donner envie d'ouvrir des portes.
03:14 Comme ça, vous m'avez trahi, comme ça.
03:17 Chaque fois que je l'écoute, je me dis, mais quel est le miracle de cette fusion ?
03:22 Parce que c'est ça la fusion que vous avez.
03:24 Écoute, moi, je me souviens que la maison de disques m'appelle et me dit
03:29 "Il y a Sheb Mamy qui veut faire un morceau avec toi. Est-ce que tu veux ?"
03:31 Pour moi, Sheb Mamy, Sheb Khaled, Hasni, c'est des légendes pour moi.
03:36 Tu vois, c'est bien sûr que je veux.
03:38 Il y a des choses qu'on ne contrôle pas, en fait.
03:40 Il y a des atomes crochus qui sont bien au-dessus,
03:42 au-delà de ce qu'on peut voir.
03:44 Et puis, ça a été tout de suite.
03:45 Et je crois que cette affinité avec Mamy,
03:47 elle se ressent dans le morceau, dans l'échange qu'on a.
03:49 J'ai voulu mettre Anderson .Paak parce que c'est la nouvelle génération.
04:07 Par contre, je trouve qu'il reprend des codes de l'ancienne génération.
04:10 Et ça, je trouve ça super intéressant
04:12 parce qu'il a énormément de succès.
04:14 Donc, ce qui prouve quand même que les codes, les références, la source,
04:17 ce n'est pas du vent.
04:19 Mais d'aller vers la nouvelle génération avec leurs codes en même temps.
04:22 Moi, je trouve ça intéressant.
04:24 Je ne suis pas de ceux qui disent c'était mieux avant.
04:26 Oui, les jeunes, ceci, ceci.
04:27 Non, je trouve ça exceptionnel ce qu'ils font.
04:29 Allez, à mon tour de te proposer.
04:31 Alors, tu ne vas rien apprendre.
04:32 Ça, ça me donne des frissons.
04:41 Après, je te dirais pourquoi.
04:42 Un grand big up à DJ Snake.
04:44 Disco Maghreb, consciemment ou inconsciemment.
04:46 Mais je pense que c'est aussi ce qu'il ressentait lui.
04:49 Et dès le début du clip, les couleurs, la rue, les trucs,
04:53 le morceau en lui-même qui est juste stratosphérique
04:57 et la démarche de DJ Snake de mettre, entre guillemets,
05:01 ses origines en avant, la culture algérienne en avant,
05:04 au goût du jour et aux yeux du monde.
05:06 Mais l'Algérie, pour moi, c'est très important.
05:08 Très, très, très important.
05:09 Entre la musique et tout,
05:12 je n'étais pas retourné en Algérie depuis.
05:14 Et tu te souviens qu'à l'époque, il y avait des événements,
05:16 ce qu'on appelait les événements d'Algérie.
05:17 On était le premier groupe à avoir été joué en Algérie
05:19 après les événements.
05:20 Beaucoup d'émotions, beaucoup, beaucoup d'émotions.
05:22 Je me souviens que même à l'aéroport,
05:24 on avait été reçu par le ministre.
05:26 Énormément d'émotions.
05:27 Et puis même pour mes parents,
05:28 quand tu vas en Algérie, que tu pars en voiture de ton quartier,
05:31 tu ne sais pas combien de jours pourrait arriver
05:32 et que des années après, tu es reçu par le ministre.
05:35 Et quand le président algérien en France t'a invité au dîner,
05:38 il y a une symbolique pour les parents.
05:40 Outre le dîner, tu vois, il y a quelque chose.
05:42 Et moi, pour moi, c'était important.
05:43 La fierté de mes parents, ça a toujours été important.
05:45 Ça ne minimise pas le fait que je sois français.
05:48 Bien au contraire.
05:49 J'ai presque envie de dire dommage pour ceux qui ne sont que français.
05:53 J'ai une valeur ajoutée.
05:54 J'ai un truc en plus.
05:55 - Je sais qu'on a fini là.
05:57 Ça a été un honneur et j'ai passé un moment exceptionnel avec toi.
06:01 - Moi, je vais terminer avec un mot.
06:03 - Vas-y.
06:03 - Respect.
06:04 - Ah bon.
06:06 Merci à toi.
06:07 - Merci Kamel.
06:07 - Merci à toi.
06:08 - Merci à toi.
06:09 - Merci à toi.
06:10 - Merci à toi.
06:11 - Merci à toi.
06:12 - Merci à toi.
06:13 - Merci à toi.
06:15 - Merci à toi.
06:17 - Merci à toi.
06:18 Et aussi à Madame Lechier et les médecins.
06:23 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]
06:26 [Au revoir]
06:29 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]
06:32 [Au revoir]
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