Bertrand Blier, L'Iconoclaste Impénitent est un documentaire français réalisé par Emmanuel Barnault et sorti en 2021. Il revient sur la carrière iconoclaste et provocatrice du célèbre réalisateur français Bertrand Blier.
Un portrait sans concession du cinéaste culte
Le film dresse un portrait complet et sans concession de Bertrand Blier, explorant ses thèmes de prédilection comme la misère sociale, la sexualité crue et les loosers en tout genre. À travers de nombreux extraits de ses films cultes (Les Valseuses, Buffet froid, Trop belle pour toi...) et des témoignages d'acteurs et collaborateurs, le documentaire retrace son parcours hors-norme. Blier s'y livre sans fard, évoquant ses excès, ses scandales, mais aussi son génie pour capter l'âme des laissés-pour-compte avec une tendresse mordante. Son humour grinçant et sa vision désabusée du monde transparaissent tout au long du film.
Un hommage vibrant à l'irrévérence cinématographique
Au-delà de la biographie, le documentaire célèbre l'esprit libre et l'irrévérence cinématographique de Blier. Son refus des conventions, son goût pour la provocation et son amour des antihéros font de lui un réalisateur à part, adulé par certains, détesté par d'autres. À 84 ans, l'iconoclaste impénitent n'a rien perdu de sa verve caustique. Le film rend un vibrant hommage à cet artiste inclassable qui a marqué le cinéma français par son regard unique et sa plume acérée.
Un portrait sans concession du cinéaste culte
Le film dresse un portrait complet et sans concession de Bertrand Blier, explorant ses thèmes de prédilection comme la misère sociale, la sexualité crue et les loosers en tout genre. À travers de nombreux extraits de ses films cultes (Les Valseuses, Buffet froid, Trop belle pour toi...) et des témoignages d'acteurs et collaborateurs, le documentaire retrace son parcours hors-norme. Blier s'y livre sans fard, évoquant ses excès, ses scandales, mais aussi son génie pour capter l'âme des laissés-pour-compte avec une tendresse mordante. Son humour grinçant et sa vision désabusée du monde transparaissent tout au long du film.
Un hommage vibrant à l'irrévérence cinématographique
Au-delà de la biographie, le documentaire célèbre l'esprit libre et l'irrévérence cinématographique de Blier. Son refus des conventions, son goût pour la provocation et son amour des antihéros font de lui un réalisateur à part, adulé par certains, détesté par d'autres. À 84 ans, l'iconoclaste impénitent n'a rien perdu de sa verve caustique. Le film rend un vibrant hommage à cet artiste inclassable qui a marqué le cinéma français par son regard unique et sa plume acérée.
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00:00 *Générique*
00:07 Je sais plus trop, j'ai des doutes.
00:09 J'adore jouer, c'est pas la question mais...
00:11 Je joue pas les rôles dont je rêve.
00:13 C'est dur de monter des projets.
00:15 Tu sais le meilleur moyen pour réaliser ses rêves c'est de se réveiller.
00:20 C'est ce que dit Paul Valéry en tout cas.
00:22 Mais...
00:25 Enfin bref...
00:28 Je sais pas, pas trop...
00:30 Parfois je me dis à quoi ça sert tout ça.
00:32 Parfois ça marche, parfois ça marche pas.
00:35 Mais je rentre toujours seul.
00:37 Et je perce pas pendant que des connards égoïstes réussissent tout.
00:40 Tu sais ce que c'est la différence entre un salaud et un type bien ?
00:43 Et bah... Le type bien, il a simplement pas les couilles d'être un salaud puis c'est tout.
00:47 Moi par exemple qui suis indégonflé, bah je suis condamné à être un type bien toute ma vie.
00:50 Bah voilà, bah exactement.
00:52 C'est Bertrand Blier dans "La femme de mon pote".
00:54 D'accord. Bah ouais, bah c'est pareil.
00:57 Je suis un lâche prisonnier de sa lâcheté.
00:59 Quel génie ce Blier.
01:01 C'est bien d'avoir des modèles.
01:04 Bertrand Blier, iconoclaste impénitent.
01:06 Emmanuel Barneau.
01:08 Tout le monde a vu les films de Bertrand Blier.
01:12 C'est un cinéma qui nous a marqué. Alors évidemment maintenant...
01:14 On est dans une époque nettement plus policée, tout est censuré.
01:19 Et lui c'est ça qui l'agace, enfin qui l'a toujours énervé d'ailleurs.
01:22 Puisque comme c'est un type qui vient d'un milieu bourgeois,
01:24 puisqu'il est né dans le XVIème,
01:27 même si son père a été plutôt sur l'échiquier politique très à gauche,
01:32 via le Front populaire,
01:34 il a quand même... il a toujours été énervé Blier justement.
01:38 Et le cinéaste Blier, il est aussi romancier.
01:41 Il a mis un pied dans le cinéma, dans la cistana,
01:45 de cinéastes genre Lautner ou Duvivier, enfin ceux qui ont fait travailler son père.
01:50 Et très vite il s'est mis à écrire.
01:52 Il a écrit des bouquins, donc évidemment son premier succès c'était le livre "Les Valseuses".
01:56 Il fait le bouquin un an avant le tournage.
01:59 Ça lui permet d'avoir d'ailleurs un financement assez rapidement.
02:03 Et puis il a écrit d'autres bouquins qu'il a adaptés pour ses films, comme "Beau père".
02:07 De toute façon il a été systématiquement son scénariste et son dialoguiste.
02:11 Donc ça c'est sa force aussi, sa qualité, c'est qu'il sait mettre en scène,
02:15 il sait diriger d'acteurs, mais il écrit ses histoires et les dialogues.
02:18 Et ses dialogues c'est quand même un petit peu le sel de ses films.
02:21 Bien sûr que c'est un provocateur, il adore ça, c'est un peu son fond de commerce.
02:26 Enfin je veux dire, s'il est virulent à travers ses films avec humour,
02:30 c'est un maître de l'humour noir, c'est vrai.
02:34 Et il le fait très très bien, il maîtrise les acteurs,
02:37 il adore les acteurs parce que c'est un fils d'acteur.
02:39 Il est là, il les met un petit peu en porte à faux tout le temps,
02:43 parce que c'est des personnages masculins qui sont cons,
02:46 et il y en a quand même plein, on en a partout autour de nous,
02:48 donc quand il y en a devant la caméra c'est rigolo.
02:50 Et lui il aime faire rire, je crois que c'est vraiment ça qui l'intéresse,
02:53 effectivement c'est de provoquer pour faire réfléchir et surtout pour faire rire.
02:56 Parce que quand on rit, on fait pas de conneries.
02:58 Mais c'est surtout un cinéaste qui est toujours à maîtriser la grossièreté, la vulgarité,
03:08 c'est pour ça qu'il fait réagir un petit peu, et qu'il agace aussi,
03:11 parce qu'il y a des gens qui supportent pas ça,
03:13 parce qu'ils trouvent que c'est effectivement insupportable,
03:15 et qu'il sort d'un contexte un peu trop sérieux.
03:18 Lui il est là pour faire rire, mais il maîtrise très bien tout ça.
03:21 Alors pourquoi l'iconoclaste impénétrant ?
03:23 Parce qu'il est pas comme les autres, c'est toujours une histoire de singularité.
03:26 Vraiment le style Blié, il n'y en a pas deux comme lui.
03:29 Et c'est vrai qu'aujourd'hui il a plus bonne presse,
03:32 parce qu'il est décrié pour tout ça, pour tous ses excès,
03:36 parce qu'il a outragé peut-être certains critiques, etc.
03:39 Quand j'ai commencé à faire des films,
03:42 les gens qui me découvraient physiquement après,
03:44 c'était tout à fait stupéfait.
03:46 "C'est pas vous qui avez fait ça, c'est pas possible."
03:48 C'est vrai que je ne ressemble pas à mes films.
03:50 Enfin en tout cas l'apparence extérieure ne me colle pas.
03:53 Dans la tête c'est une autre affaire.
03:55 Est-ce que vous vous demandez quel genre de fou vous êtes ?
04:04 Ah oui.
04:05 Mais pas forcément à cause du cinéma,
04:09 c'est plutôt en dehors des films que je me demande quel genre de fou je suis.
04:12 Parce que quand je travaille, ma folie est très structurée,
04:15 c'est mon outil.
04:17 Je me sers de mes délires et de mes obsessions pour faire des films,
04:22 donc c'est très équilibrant.
04:24 C'est quand on s'arrête que c'est difficile.
04:27 La vie c'est beaucoup moins bien que le cinéma ?
04:32 Dans la vie il faut se débrouiller tout seul,
04:34 dans l'esco-cinéma on a l'impression qu'on donne la vie au lieu de la subir.
04:40 C'est une activité très dangereuse,
04:42 parce qu'il mène directement à la mégalomanie,
04:45 il faut faire très attention.
05:08 Allô ? Comment ça va papa ?
05:11 Moi ça va pas mal, je suis en train de tourner un film.
05:17 Étant fils d'acteur, on pourrait croire que je connaissais bien le cinéma,
05:34 mais je crois pas du tout,
05:36 parce que mon père a toujours eu pour principe de me tenir à l'écart des coulisses du spectacle.
05:43 Les personnages qu'il interprétait venaient dans ma vie aussi,
05:48 parce que quand il rentrait le soir,
05:50 il venait avec son personnage, s'il jouait un assassin.
05:53 Donc il m'a fait autant de mal que de bien,
05:56 ce qui est souvent le cas des parents,
05:58 mais il m'a appris tout,
06:01 ce qui m'a permis d'être par la suite un adulte,
06:04 évidemment, et de faire des choses bizarres.
06:07 Il était de mauvaise humeur,
06:11 c'est une qualité formidable je trouve pour des artistes,
06:15 et surtout après soi-même, il faut être de mauvaise humeur après soi-même,
06:18 ce qui permet de l'être merveilleusement vis-à-vis des autres.
06:21 Et en principe je drague surtout,
06:23 c'est une obsession totale, je pense qu'à ça.
06:29 Moi je ne savais pas ce que c'était qu'un metteur en scène.
06:32 Et donc un jour en vacances,
06:35 j'ai été amené à fréquenter un monstre du cinéma,
06:37 qui était Henri-Georges Clouseau,
06:39 qui était un copain de mon père.
06:41 C'était un mec vraiment fascinant.
06:46 J'ai eu la chance d'assister à une projection de montage de Mister Picasso,
06:51 projection privée au studio de la Victorine,
06:53 avec le metteur en scène, projection éblouissante évidemment,
06:56 avec Clouseau qui me demandait mon avis à la sortie,
06:59 alors vraiment là je touchais plus terre.
07:01 - Alors silence maintenant !
07:03 - Ouuuuh ! - Gardez le silence les rouges !
07:06 - Écoutez, vous vous en faites dix fois trop,
07:09 et vous vous en faites tous dix fois trop.
07:11 - Quand je suis rentré à Paris, j'ai dit à mon père,
07:13 bon ben c'est pas compliqué, il n'y a qu'un seul boulot possible,
07:16 c'est metteur en scène de cinéma.
07:18 - Prenez-moi des gueules des gens.
07:20 - Tout d'un coup j'avais vu ce que c'était que de faire des films,
07:23 de faire un metteur en scène qui cherche, qui bavarde,
07:26 qui cherche sa voix de voix, qui emmerde tout le monde avec ses problèmes,
07:30 de casting, de montage,
07:33 et c'était... c'est fabuleux, il faut dire que c'est un métier,
07:38 je pense vraiment un des plus beaux métiers qu'il soit,
07:42 parce que c'est un métier d'adolescent attardé quand même.
07:46 - Rooouuu ! - Partez !
07:48 - Bon, vous êtes marié, vous êtes même père de Samy,
07:52 vous avez 25 ans, alors votre premier film a été un film sur les jeunes.
07:57 - C'est le film qui m'a fait sortir de chez moi.
08:08 Moi j'ai quand même été élevé dans le 16e arrondissement,
08:11 le cul dans le beurre, fils d'acteur, bon...
08:14 j'ai découvert plein de choses qui m'ont marqué pour la vie,
08:17 puisque je m'en sers encore aujourd'hui, j'ai encore des personnages
08:20 qui viennent des gens que j'ai rencontrés.
08:23 - Ma mère a fouillé dans mon sac,
08:26 c'est un peu ennuyeux, mais enfin...
08:29 c'est surtout ennuyeux pour elle.
08:32 Elle a découvert surtout mon carnet de rendez-vous,
08:35 c'est assez révélateur,
08:37 et puis ensuite elle a découvert une liste de noms,
08:40 enfin, assez longue.
08:43 C'est la liste de...
08:47 de mes conquêtes.
08:51 - Il y en a pas mal, oui.
08:55 - Ça laisse raveur. En un an, ça fait beaucoup de monde.
08:59 - Hitler connaît pas a été réalisé par Bertrand Blier.
09:04 (musique jazz)
09:07 - Boris Vian est sans doute l'écrivain dans lequel j'ai le plus pompé.
09:21 Je me suis inspiré énormément
09:24 de cette espèce de curieuse tendresse humoristique
09:27 qui existe chez Boris Vian,
09:29 qui lui permet de faire dire et faire n'importe quoi à ses personnages.
09:33 - Ça y est, je l'ai pris ! Je l'ai pris !
09:37 - Quoi ? - Mon pied !
09:39 - Il est arrivé à faire, à force de grossièreté, un livre d'amour
09:43 où la tendresse et...
09:46 et le besoin de se sentir utile, je crois, prédominent.
09:50 Et c'est un livre, je le répète,
09:52 qui à force de grossièreté finit par être poétique.
09:55 Il m'a irritée et il m'a charmée à la fois.
09:59 - Bertrand Blier. - Comme j'ai cherché à la fois
10:01 à irriter et à toucher les lecteurs, je suis comblé.
10:04 - Je suis parmi.
10:06 - Partez, partez ! Voilà.
10:09 - Jeanne Moreau, vous tournez dans "Les Valseuses" de Bertrand Blier.
10:15 Est-ce que c'est un retour vers le cinéma de grand public ?
10:18 - Moi, je ne pense pas qu'il y ait de cinéma de grand public ou de petit public.
10:22 Je pense qu'il y a le cinéma.
10:24 Je ne pense pas qu'il y ait d'avant-garde.
10:27 Varez, le musicien Varez, a dit un jour qu'il n'y avait pas d'avant-garde,
10:31 il y avait simplement des gens qui étaient un petit peu en retard.
10:34 "Les Valseuses", c'était un roman de Bertrand Blier.
10:41 Et c'est Bertrand Blier qui réalise lui-même le film.
10:50 - Mes deux personnages sont obsédés par la femme, par les femmes, par les filles, etc.
10:55 Ils ne parlent que de ça et c'est leur idéal dans la vie.
10:58 Comme ils ne travaillent pas, ils ont un bas au bas, beau creux de la main.
11:01 - Ça vous dirait de coucher avec une vieille ?
11:05 - Oui.
11:09 Mais je ne vois pas de vieille ici.
11:12 T'en vois une, toi ?
11:14 - Non.
11:17 - Regardez la tête de Blier. Vous allez voir quel cinéma il peut faire.
11:21 Tête drôle, épanouie, sourire aux lèvres.
11:26 - J'ai l'impression que ce n'est pas sa tête que vous décrivez, c'est la mienne que vous criez.
11:30 - Non, non, non.
11:32 La première fois que je me suis trouvée comme ça en face d'une caméra,
11:37 j'avais une notion de travailleuse, c'est-à-dire la pellicule et la caméra qui tournait comme ça.
11:43 Je parlais très vite. Je voulais surtout pas déranger.
11:46 J'étais là et je voulais pas déranger.
11:48 Je voulais dire mon texte dans un minimum de temps, que ce soit en même temps assez bien.
11:51 Et puis c'est tout. Je trouvais pas le plaisir.
11:53 Je l'ai trouvé pour la première fois un jour dans une scène des valseuses,
11:57 où tout d'un coup j'ai respiré, j'ai avancé calmement, j'ai pris tout mon temps.
12:02 J'ai eu le temps de penser, tiens, là, je vais dire cette phrase et je suis très, très bien.
12:07 - Elle est contente ? - Oui, je crois.
12:11 Rarement on a eu une rencontre aussi forte de ces trois vies-là en même temps,
12:16 parce qu'on en voulait tellement tous les trois.
12:18 Et puis on s'aimait, Depardieu, Devers et moi, Patrick.
12:25 Et il nous a rassemblés en même temps pour moi, pour ce que j'étais.
12:30 Et plus toute l'équipe était jeune aussi, comme ça c'était leur premier truc.
12:37 Des joyeuses, des baladeuses, des glorieuses, des paresseuses, des flambeuses,
12:48 sans oublier les bijoux de famille et surtout, et surtout, les valseuses.
12:56 Fais gaffe, ça glisse.
12:59 Pas le bas. Pas.
13:07 Aide-moi !
13:08 Nous nous sommes retrouvés prisonniers des femmes et il a fallu honorer environ 2000 femelles.
13:15 Alors vous vous rendez compte, en quelques jours nous avons vieilli de 40 ans.
13:20 C'est l'œuvre des femmes qui nous maintiennent sous perfusion dans un état d'érection idéal
13:29 pendant trois jours et ça dure comme ça.
13:32 Là où nous sommes, ce sont les entrailles d'un corps féminin.
13:37 Et c'est là où nous allons mourir. C'est une belle mort.
13:40 C'est un film qui est l'histoire des femmes qui sont contre les hommes
13:46 et qui font, qui traitent les hommes, si vous voulez,
13:50 comme la caricature de la manière dont les hommes ont traité les femmes pendant 20 siècles.
13:56 Tu nous liras l'horoscope et puis tu nous gratteras le dos dans la baignoire,
14:01 tu iras chez le pharmacien, tu nous achèteras nos petits produits, le dissolvant, le démaquillant
14:05 et puis nos petits tampons, tu nous laveras notre linge,
14:09 tu le feras sécher au soleil sur un fil, ça sera joli.
14:14 La dentelle sur tes choux fleurs, avec nous à côté en train de bronzer, en bikini.
14:25 Toute notre affection, elle sera pour toi, puisque les autres sont partis.
14:31 Faut bien qu'on ait un homme.
14:35 C'est quoi ton petit nom ?
14:39 Emile.
14:52 Les fantasmes féminins, chose que je ne savais pas, sont très proches des fantasmes masculins.
14:57 Ils sont vus en contrechamp, quoi, simplement.
15:00 J'ai jamais entendu encore des femmes parler de fantasmes qui, moi, m'étaient totalement inconnus.
15:05 On est très proches, on est femmes, on a les mêmes dans la tête, on a le même monde,
15:12 on l'appréhende différemment.
15:14 Jeanne Guelph, par exemple, je t'ai déjà parlé d'elle.
15:17 Elle le tient toujours, mais sans moi.
15:22 Et bien, à chaque fois, avant de s'envoyer en l'air, elle me faisait becqueter du cachou.
15:29 Mon odeur de tabac incommodait madame.
15:33 Maintenant, elle pense de nous faire chier, elles ont gagné.
15:39 Pas vrai ?
15:43 La société peut aussi progresser par rapport à cette notion d'amour entre homme et femme.
15:49 Je ne sais pas si l'amour est très lié au problème de société, malheureusement.
15:53 Peut-être que s'il y avait plus d'amour, on serait moins comme aujourd'hui, dans un monde un peu chaotique.
15:58 Ah, ben ça, c'est sûr, oui. Un peu moins de langue de bois et un peu plus de caoutchouc.
16:02 Je ne sais pas.
16:04 Je ne sais pas.
16:06 Je ne sais pas.
16:08 Je ne sais pas.
16:10 Un peu moins de langue de bois et un peu plus de câlins, ça ne ferait pas de mal.
16:14 À partir du moment où on fait un chemin, un travail un peu violent dans une direction, on est souvent tout seul.
16:30 Il n'y a pas une meute derrière, de gens qui suivent.
16:33 Je suis un grand preneur de risques.
16:36 Avant de mettre le public en danger, j'aime bien me mettre moi-même.
16:40 Donc souvent, je me suis cassé la gueule.
16:42 Forcément, mais c'est ça qui me motive, parce que sinon, je ne vois pas l'intérêt de faire ce métier.
16:47 Si on n'est pas tout le temps à la recherche d'un vertige, d'un dérapage énorme.
16:54 Travailler avec cette bande, ce ne sont pas des gens très calmes non plus dans la vie.
16:59 Ce sont des gens avec qui on s'amuse, voyez-vous.
17:02 Ce n'est pas un tournage un peu fou comme ça.
17:05 "Le premier"
17:07 Je ne me rends pas compte jusqu'à quel point j'écris des choses cyniques.
17:18 Pour moi, ça ne l'est pas tellement.
17:20 Disons qu'il y a une certaine forme d'humour que j'affectionne.
17:22 Et que j'affectionne particulièrement avec des gens comme Depardieu et Devers.
17:26 Parce qu'on s'entend bien et qu'on rit des mêmes choses.
17:30 Maintenant, est-ce que ça sera cynique ?
17:32 Il y a certaines personnes pour lesquelles tout est cynique.
17:35 Dès que ce n'est plus la comtesse de Ségur, ça devient cynique.
17:38 Lâchez-moi, lâchez-moi les bonbons.
17:41 Alors, premier, vous me balancez un truc, je lui lance ma...
17:44 Allez-vous vous concentrer dehors, saleté.
17:47 Saloperie.
17:49 Pas trop du tout. C'est un truc que je viens de leur se voir à la soirée.
17:53 Non, non, non.
17:55 Je n'apprends pas toujours mon texte.
17:58 Des fois, il fait la tête.
18:01 Parce qu'il dit non, ce n'est pas ça.
18:04 Qu'est-ce que tu veux y faire ?
18:06 J'utilise systématiquement des gens qui sont des anti-héros.
18:09 C'est-à-dire qui ont le cœur sur la main et le crâne un peu vide.
18:13 C'est-à-dire qu'ils essayent d'avoir des existences extraordinaires.
18:18 Mais avec des moyens intellectuels très limités.
18:21 Ce qui les met dans des situations toujours assez cocasses.
18:25 Tenez, je vous en fais cadeau. Prenez-le.
18:27 Mais j'en veux pas.
18:28 Mais si, prenez-le. C'est un bon couteau. Faites-moi plaisir.
18:31 Mais j'ai pas besoin de couteau.
18:32 Mais moi non plus. Si je le garde, je sens que je vais faire une coderie.
18:34 Mais je m'en fous de votre couteau. Je le mets là, voilà. Je le connais pas.
18:37 Et maintenant, nous allons parler du dernier film de Bertrand Blier, "Buffet froid".
18:41 Marion Desmarres, avant de nous présenter un extrait du film,
18:44 va poser des questions indiscrètes, comme d'habitude, à Bertrand Blier.
18:49 Pas indiscrètes, non.
18:51 Bertrand Blier, c'est vous qui avez écrit et réalisé "Buffet froid",
18:55 dont les principaux interprètes sont notamment Gérard Depardieu, Jean Carmé, votre père, Bertrand Blier.
19:00 Est-ce que vous pouvez brièvement nous raconter l'histoire ?
19:03 Non. Je ne peux pas, parce que c'est une histoire très difficile à résumer.
19:07 Bonsoir, madame. Police.
19:16 Votre mari vient d'être assassiné juste en dessous, dans votre parking.
19:20 Je vous attendais. Je suis prête.
19:22 Ma valise est prête. Tenez-moi deux minutes pour couper les compteurs et je vous suis.
19:27 Pour aller où ?
19:29 Ah, ça, c'est vous qui allez me la prendre.
19:33 Mon mari m'a dit, il me descend et il monte.
19:36 Ne les fait pas attendre, sois prête. Alors voilà. Je suis prête.
19:41 Je vois pas pourquoi je me gratterais pour dire que mon fils a beaucoup de talent.
19:45 Mais c'est un auteur que les acteurs aiment jouer.
19:50 J'espère que mes camarades sont de mon avis. D'ailleurs, ils ont intérêt.
19:54 Fais pas le con, je sais pas nager !
19:57 Tu sais pas nager ?
19:58 Mais non.
19:59 T'aurais jamais dû me dire ça.
20:00 Pourquoi ?
20:01 Parce que je vais te pousser.
20:02 Mais non.
20:03 Mais si.
20:04 Vous avez le courage de déranger.
20:06 Et en vérité, votre film, en dehors du fait qu'il est désespéré, est aussi un film comique.
20:13 Est-ce que vous avez voulu qu'il soit compris du grand nombre ?
20:16 Je fais toujours des films pour le plus grand nombre.
20:20 Sinon, ça ne m'intéresserait pas du tout.
20:22 Il est évident que je fais aussi des films pour moi.
20:24 Parce que je crois que la meilleure façon de respecter le public, c'est de ne pas trop penser au public.
20:30 Et de se prendre pour le premier spectateur.
20:33 Donc, essayer de se distraire soi-même.
20:35 Donc, quand je fais un film, j'essaye de me faire rire d'abord, ou de me faire peur d'abord.
20:40 Et en général, les deux.
20:44 Vous savez manier le français de manière extraordinaire.
20:46 Pourquoi vous faites du cinéma ? Mais écrivez donc des livres.
20:48 Mais ça me pose la question.
20:49 Le cinéma est mon métier.
20:51 Alors, je veux dire, je sais que vous tournez ce film.
20:54 Oui, je suis en train de tourner le film.
20:56 Alors, je veux dire que vous me faites peur, l'idée de tourner cette histoire.
20:58 Parce que là, vous ne tombez dans aucun des pièges d'une histoire qui est un formidable piège.
21:03 Et qui pourrait devenir vulgaire.
21:05 Alors, ça va être très difficile au cinéma d'éviter ce genre de piège.
21:08 Mais je vais vous dire...
21:09 Vraiment, je suis très inquiet pour vous.
21:11 Mais moi aussi.
21:12 Très inquiet pour vous.
21:13 Moi aussi.
21:14 Mais vous savez, un film, c'est un miracle de chaque instant.
21:17 On croit chaque matin en arrivant qu'on ne va pas arriver à raconter ce qu'on a à raconter.
21:21 Puis finalement, parfois on y arrive.
21:23 C'est un peu la même chose en littérature.
21:25 L'aspect artistique, si on peut dire ça modestement, de ma vie, je pense que ça vient de ma mère.
21:38 Ma mère jouait divinement bien du piano.
21:41 En amateur, mais elle aurait pu faire une carrière professionnelle si on lui avait aidé un petit peu.
21:46 Que ça soit moins amené, plus mécanique.
21:52 Mais que ce soit seulement en jouant la musique qu'on sente la gaieté artificielle.
21:56 Pas avant.
21:57 Tu te mettes à jouer mécaniquement.
21:59 C'est bon Lou !
22:00 Moteur.
22:03 Je peux partir ?
22:04 Tourne.
22:05 Non, non, balance.
22:06 Paupère, 425/4.
22:10 C'est bon.
22:11 Avec Bertrand, de toute façon, on a démarré.
22:20 Moi, j'ai commencé à faire du cinéma avec lui.
22:22 Et lui, il a un peu commencé, il en avait fait avant.
22:25 Mais enfin, il a un peu commencé avec moi aussi.
22:27 On se sent un petit peu sortis du même ventre.
22:31 Bertrand est en train de s'assurer, comme un metteur en scène,
22:38 qu'il n'a pas des fantasmes précis,
22:40 mais qu'il a vraiment une vue assez générale et très poétique de l'existence.
22:44 Moi, j'ai l'impression qu'on vit à une époque de pommée.
22:48 Hommes et femmes, enfants, tout le monde est pommé.
22:52 C'est pas les parents, quoi !
22:54 J'aime les losers.
23:17 Est-ce qu'on peut aimer d'autres types de personnages ?
23:20 C'est la question que je me pose,
23:22 parce que qu'est-ce qu'on aurait à raconter sur un écrivain qui écrit toute la journée
23:25 ou un pianiste qui triomphe à Carnegie Hall ?
23:28 On fait dix minutes, mais on ne fait pas un film.
23:32 Il n'y a que les accidents, les désespoirs, les malheurs,
23:36 les combats à livrer pour s'en sortir.
23:38 Il certainement mérite de venir boucher sur un film ou sur un roman, ou n'importe.
23:41 Mais il me semble qu'au cinéma, en tout cas,
23:44 il y a une nécessité d'une certaine violence
23:46 et qu'on raconte bien quand ça va mal.
23:49 Quand ça va bien, c'est la télé.
23:51 Faire l'amour.
23:57 Quand ?
24:00 Tout de suite ! Avant qu'il soit trop tard.
24:03 L'amour, c'est une maladie.
24:06 Il faut l'attaquer par surprise.
24:08 Sinon, un plan est foutu.
24:10 Il fait quand même du bien de se retrouver dans l'isolement d'une salle de montage
24:14 après 13 semaines de tournage.
24:16 Parce que là, au moins, on est tranquille, personne ne nous observe.
24:20 On peut aller en marche avant, en marche arrière,
24:22 hésiter, tergiverser.
24:24 C'est sans conséquence.
24:26 Il y a deux musiques, Claudine ?
24:28 Oui, oui. Deux musiques.
24:30 Oui, c'est ça. Il y a deux musiques et une stéréo.
24:32 Une bipiste.
24:34 OK.
24:35 Bon.
24:36 OK.
24:37 Eh bien, voilà, vous êtes dans un auditorium.
24:41 Toi, tu la terres ta gueule et écoute les Mozart avec nous.
24:43 Concerto pour clarinette.
24:45 Moi, j'en ai rien à branler de la musique.
24:46 Moi, ce que j'aime, c'est le silence.
24:47 Je viens de Brunoheur.
24:48 Meilleur clarinettiste du monde.
24:50 Alors, assieds-toi, ferme ta gueule et ouvre tes oreilles.
24:52 Quand on fait du cinéma, on a la nécessité de faire de la musique.
24:55 Enfin, de la manipuler et d'être un musicien, quelque part.
24:59 Ce que dit très bien Alain Resnais,
25:01 c'est que le cinéma, c'est avant tout musical,
25:03 même quand il n'y a pas de musique.
25:05 J'ai l'Ursaf au cul,
25:07 j'ai la caisse de retraite au cul, j'ai la France entière au cul.
25:10 Le langage de la rue, c'est le grand langage.
25:14 Marguerite Duras a parfaitement digéré le langage populaire,
25:17 mais elle en a fait une élégance.
25:19 Chez Céline, qui est aussi parlée à la haune peuplée populaire,
25:24 mais lui aussi en a fait une invention.
25:26 On entend des beautés parfois dans les bistrots,
25:29 ou Diarre savait très bien ça,
25:31 car il allait souvent traîner dans les bistrots.
25:33 Par exemple, de donner un coup de poing à un adjectif
25:35 qui est une réminiscence de l'école primaire,
25:37 c'est bouleversant de voir comment la langue française circule.
25:41 Elle ne circule pas n'importe comment.
25:43 Nous autres qui écrivons,
25:45 je crois que c'est bien qu'on soit au service de ce langage-là,
25:48 et qu'on essaye de le transcender,
25:50 d'en faire quelque chose d'encore plus formidable.
25:54 Le réalisme est emmerdant,
25:57 ce qui est intéressant, c'est de s'en servir d'en inventer un faux,
26:00 qui ressemble au vrai,
26:01 que ce soit en littérature ou au cinéma, le problème est le même.
26:09 Un studio, c'est quelque chose qui donne envie de travailler,
26:14 qui donne envie de faire du cinéma,
26:16 et puis je trouve qu'il y a une odeur du studio.
26:20 Il faut dire qu'un studio, ça sent bon.
26:25 Ça sent le travelling, ça sent les lumières,
26:28 ça sent les comédiens, ça sent l'artifice.
26:33 Attention.
26:36 Prêt, Alain ?
26:38 Moteur.
26:40 Tonde.
26:41 8 sur 1 première.
26:43 Parti.
26:47 Le 26, vous le voyez pas, là ?
26:53 Très bien.
26:57 - Et quoi, vous l'avez pas ? - Hein ?
27:00 Vous n'y avez pas, le 26 ?
27:02 J'en sais rien, c'est écrit "chambre 12" dans le texte, mon petit.
27:04 Oui, mais je crois que vous en avez écrit plus.
27:06 Ah, ben, je sais pas, moi. Je suis pas au courant.
27:08 Bon, qu'est-ce qu'il y a, Gau ?
27:10 Ça va bien, ça va bien.
27:11 Alors, il y a juste un moment où, quand au moment où vous arrosez les bières...
27:15 Non, non, non, non, non.
27:16 Il faut pas parler de temps mort, sinon je vais te donner la vieille caméra.
27:19 Non, non, non, non.
27:20 Il y a pas de temps mort.
27:21 Non, non, c'est pas...
27:22 C'est pas important, non, non, non.
27:24 Parce que c'est à cause du miroir.
27:25 Non, non, c'est pas ça.
27:26 Il y a aucun temps mort.
27:28 Simplement, pour nous...
27:29 J'ai entendu dire tout le monde.
27:30 Comme c'est pour tout à l'heure, je vous le ferai tout à l'heure.
27:32 Parce que j'ai pas l'intention de dépenser mon énergie dans la scène qui va suivre.
27:34 Et garder mon énergie pour la scène d'ailleurs.
27:36 Allons-y.
27:37 Les ascenseurs dans les portes cochères.
27:42 On baisse partout.
27:43 Tu permets que je continue ?
27:46 Non, mais c'est pareil.
27:47 Oui, oui. Non, non, non. C'est mon texte, ça. Je la coupe.
27:50 Vas-y.
27:52 Non, non. Pas grave.
27:54 On baisse partout.
27:56 Tu permets que je continue ?
27:59 Non, mais c'est pareil.
28:00 J'en ai plus pour longtemps.
28:01 Allez, on la replace.
28:16 Je savais que c'était un film difficile.
28:21 Et je pense que de temps en temps, il faut faire des films comme ça.
28:24 C'est-à-dire des films...
28:25 qui sont difficiles sur le papier.
28:28 Et qui sont difficiles à l'arriver également.
28:30 Parce qu'on sait que la moitié de la salle va partir avant la fin de la projection.
28:33 Mais il faut les faire quand même.
28:35 Parce que ce sont ces films-là qu'on préfère.
28:37 Et ce sont souvent ces films-là qui ont les plus belles carrières sur la longueur.
28:42 Vous préférez ma femme ?
28:57 Ah oui ?
28:58 Alors qu'est-ce que je dois faire ?
29:02 Bah partir, je vois que ça.
29:04 Mais pour aller où ?
29:05 J'ai rien.
29:08 Viens dormir à la maison. On se poussera.
29:12 J'aime pas ta maison.
29:14 C'est la même que la tienne, connard.
29:15 Elles sont toutes identiques nos baraques.
29:17 On a les mêmes télés, les mêmes frigos, les mêmes plumards.
29:20 Y a que les bonnes femmes qui changent.
29:21 Oui, ben justement, elles me plaignent pas, tes bonnes femmes.
29:23 Je te propose pas de coucher avec ma bonne femme.
29:26 Oui, mais j'ai besoin d'une femme, moi.
29:28 J'ai pas l'habitude de dormir seul.
29:31 Contre qui je vais me blottir ?
29:34 Allez voir Donna Sienne.
29:36 Oui, évidemment.
29:38 C'est pas con, ça.
29:41 [Musique]
29:59 Y a un moment où il faut savoir rester à sa place,
30:02 justement, avec le cinéma.
30:04 Et parfois, on peut faire des choses très belles
30:07 si c'est sans importance.
30:09 Si ça...
30:10 Ça fait comme la poésie.
30:12 La poésie, c'est amusant si...
30:14 si ça vient en cadeau, en plus.
30:17 Mais si on fait un film sur la poésie,
30:19 alors là, moi, je pars en courant.
30:20 J'ai du mal à finir, de toute façon, toujours.
30:22 D'abord, c'est désagréable de finir.
30:24 J'ai envie de rester.
30:25 Puis j'ai une structure de romancier
30:27 davantage que de scénariste.
30:28 C'est-à-dire que mes histoires,
30:29 elles me paraissent toujours un résumé.
30:31 Un scénario, pour moi, c'est un synopsis.
30:33 J'ai toujours envie d'écrire 300 pages.
30:35 Évidemment, quand on met les personnages
30:37 dans des situations...
30:39 d'explorateurs,
30:43 parce que j'imagine que c'est pas au courant,
30:45 les aventures que je raconte,
30:47 et c'est difficile de trouver une conclusion,
30:49 parce que la conclusion, c'est le retour à des structures.
30:52 Et moi, je passe mon temps à pulvériser les structures.
30:54 Les personnages peuvent être pulvérisés par l'histoire,
30:57 et à ce moment-là, ils deviennent fous, pour moi.
30:59 Mais je tue pas entre eux.
31:01 Ils sombrent.
31:04 Mais ils sombrent dans quelque chose
31:05 de beaucoup plus impressionnant, c'est-à-dire...
31:07 ils marchent droit devant eux.
31:10 Comme on a vu dans les films de Buñuel.
31:14 Les gens marchent, on sait pas où ils vont.
31:16 Je crois beaucoup à la notion de plaisir, quand même.
31:20 Les gens vont au cinéma pour éprouver un plaisir.
31:22 Pas uniquement pour...
31:24 qu'on leur fasse des...
31:27 des interventions chirurgicales.
31:29 Il faut qu'il y ait un peu des deux,
31:32 pour que ça soit pas uniquement un divertissement,
31:34 et que ça soit pas non plus uniquement un acte révolutionnaire.
31:38 La réalité, on peut pas la montrer au cinéma.
31:40 Au cinéma, c'est plus beau que la vie.
31:42 C'est organisé.
31:44 C'est pas...
31:45 C'est pas un désordre permanent.
31:48 On va se faire un petit cambriolage en amoureux.
32:04 Mais je ne suis pas d'accord.
32:05 Mais si, tu es d'accord. Tu le sais bien que tu es d'accord.
32:07 Quand j'ai commencé à faire des films,
32:09 les gens qui me découvraient physiquement,
32:11 après, étaient tout à fait stupéfaits.
32:13 Ils disaient, c'est pas vous qui avez fait ça, c'est pas possible.
32:15 C'est vrai que je ne ressemble pas à mes filles.
32:17 Enfin, en tout cas, l'apparence extérieure...
32:19 me colle pas, quoi.
32:21 Dans la tête, c'est une autre affaire.
32:23 Il y a une ambiguïté en moi fondamentale,
32:25 c'est-à-dire que j'ai une apparence, disons...
32:27 plutôt bourgeoise, alors qu'en fait,
32:30 quelque part, je devrais être un voyou.
32:33 Ça, c'est un truc qui vient sans doute de ma famille,
32:35 qui vient peut-être de mon père.
32:37 C'est quand même une histoire d'amour,
32:46 très choquante, disons-le tout de suite.
32:48 Oui, c'est une histoire d'amour, avant tout l'amour.
32:50 Pourquoi choquante ? Parce qu'on parle d'homosexualité, bien sûr.
32:54 Et c'est surtout le langage de Bertrand,
32:56 qui est toujours truculent, lyrique.
32:58 Et là, je dois dire qu'il appelle un cul un cul.
33:01 Et voilà.
33:02 Pauvre type, espèce de con, t'es vraiment rien qu'une merde.
33:04 Lui-même dit qu'il est embarrassé en tant que metteur en scène
33:07 parce qu'il écrit.
33:08 C'est-à-dire que quand il doit mettre en scène,
33:10 il est bien embarrassé de ce qu'il doit tourner.
33:12 Et c'est quelqu'un qui est chaleureux,
33:15 mais qui sait précisément qu'il est très, très drôle.
33:18 Et il sait précisément ce qu'il veut.
33:20 Je crois que les films de Bertrand sont très...
33:22 sont des films de musique.
33:24 Il y a une musique Bertrand Blier,
33:26 et il faut absolument trouver la note.
33:28 Il faut être dans sa note.
33:29 Il faut de temps en temps un petit peu tirer sur le tapis,
33:32 ou alors secouer un peu les fauteuils
33:34 parce qu'il y a beaucoup quand même de films
33:36 qu'on peut voir en pantoufles.
33:38 C'est un peu dommage.
33:39 Alors je crois que de temps en temps,
33:41 il faut allumer quelques pétards.
33:43 Cela dit, c'est pas un lâcher de grenade permanent.
33:46 Elle est tout le temps au téléphone.
33:48 Elle est tout le temps devant le téléphone à pleurer pour qui sait.
33:50 "Trop belle pour toi", un film de Bertrand Blier,
33:53 avec Gérard Depardieu, Josiane Balasco et Carole Bouquet.
33:56 L'homme, en général, rencontre d'abord sa femme,
33:58 qui l'épouse,
33:59 puis ensuite sa maîtresse, et trompe l'une avec l'autre.
34:02 Moi, je sors du champ le plus vite possible.
34:05 Je baville, interne.
34:07 Je vais bien...
34:15 J'essaie de me concentrer pour sortir le maximum de moi-même,
34:18 car tous les pores de la peau, toutes les bouches, tous les orifices...
34:21 On recommence. Attention.
34:24 Vas-y, Josiane.
34:26 Chut.
34:28 On recommence. C'est quand même une femme comme ça...
34:30 Non, on reprend. Il y a quand même des salauds.
34:32 Il y a quand même des salauds pour devenir une femme comme ça.
34:35 Peut-être qu'il la trouve trop belle.
34:38 Comment ça, trop belle ?
34:40 Enfin, je veux dire...
34:42 Trop sublime.
34:44 Trop idéal.
34:46 C'est toujours l'incommunicabilité du couple, finalement.
34:51 Chez Blier, le couple fonctionne à trois.
34:53 À deux, c'est trop difficile.
34:55 Parce qu'à deux, il n'y a pas de vérité qui sort.
34:57 C'est d'ailleurs toujours dans les choses qui sont difficiles à exprimer
35:00 qu'on a le plus de violence physique, verbale.
35:05 Je parle de mes partenaires et même de Bertrand.
35:07 Il y a des vérités. C'est comme un peu sur les films de Maurice Pialat.
35:10 Quand on commence à provoquer des choses, il y a des vérités qui sortent.
35:14 Ce sont des gens qui sont avec des lames de rasoir partout.
35:16 Et ça frappe dans tous les sens.
35:18 On saigne abondamment et on ne sent rien.
35:22 Je ne sais pas si ça passe.
35:25 On pourrait amener un craquage de Carole dans le plan d'après.
35:28 Je pense que ça pourrait craquer à ce moment-là
35:31 si je faisais dans le premier sens.
35:34 Parce que là, si je le fais à moi, à Bertrand,
35:37 si je le fais sur moi, à moi,
35:39 ça sera trop... C'est trop intime.
35:42 Je n'ai pas tourné pendant trois ans.
35:45 Ça ne me ravage pas.
35:47 Mais il y a des moments où on se dit, bon...
35:50 Le jour où le téléphone a sonné pour le film de Bertrand,
35:53 j'étais assez contente.
35:55 Ces deux rôles de femmes dans le film sont...
36:00 celles qui font que l'histoire existe.
36:05 Celles qui sont libres, celles qui disent les choses,
36:08 celles qui ont le langage que normalement ils prêtent aux hommes.
36:14 Je dois dire que cette fois-ci, c'est Ejoziane et moi qui la vendent.
36:20 Je ris en permanence sur les tournages de Bertrand,
36:23 parce qu'il y a Gérard. Je l'appelle mon bonheur.
36:26 Je me disais, mais qu'est-ce qui va se passer après ?
36:30 Où vais-je retrouver autant de plaisir ?
36:33 Je ne sais pas pour l'instant.
36:39 Je suis bouleversée.
36:41 - Qu'est-ce que c'est, ton problème ? - C'est ta problème, d'abord.
36:44 Merci de ridiculiser notre...
36:49 Vraiment, c'est agréable.
36:51 Ça te encourage vraiment dans l'acte d'écrire.
36:54 La moitié de mes films sont romantiques,
36:59 et l'autre s'applique à briser ce romantisme.
37:02 J'essaie toujours de détruire le romantisme.
37:05 J'aime bien m'en servir, à condition que derrière,
37:08 il y ait quelque chose de totalement décapant.
37:11 Mon rêve, c'est d'arriver à mélanger le rire et les larmes.
37:15 Donc, je suis obligé d'alterner les choses.
37:18 Et le romantisme, c'est drôle.
37:21 Au bout d'un moment, ça déclenche forcément une réaction de rire.
37:25 J'ai toujours éprouvé ce besoin.
37:28 Mais j'accepte le qualificatif de romantique
37:33 pour beaucoup des émotions qui sont dans mes films.
37:36 Bertrand Blié, qu'est-ce qui vous semble être plus important dans vos films,
37:40 les fantasmes ou la réalité ?
37:42 Les fantasmes, évidemment.
37:45 Ben oui. Ben oui.
37:48 (rires)
37:50 - Vous étiez ensemble dans les carols ? - Ils sont ensemble tout le temps.
37:54 (rires)
37:56 Ils mangent du chocolat, des choses et du thé.
37:59 - Ah, la carole ! - C'est pas trop tôt.
38:02 - Ça fait exactement... Montre en main. - Une heure qu'on t'attend.
38:06 - Qu'est-ce qu'elle faisait ? - Nous sommes les spaghettis.
38:09 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
38:12 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
38:15 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
38:18 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
38:21 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
38:24 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
38:27 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
38:30 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
38:33 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
38:36 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
38:39 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
38:42 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
38:45 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
38:48 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
38:51 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
38:54 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
38:57 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
39:00 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
39:03 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
39:06 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
39:09 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
39:12 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
39:15 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
39:18 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
39:21 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
39:24 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
39:27 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
39:30 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
39:33 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
39:36 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
39:39 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
39:42 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
39:45 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
39:48 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
39:51 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
39:54 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
39:57 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
40:00 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
40:03 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
40:06 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
40:09 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
40:12 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
40:15 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
40:18 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
40:21 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
40:24 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
40:27 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
40:30 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
40:33 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
40:36 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
40:39 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
40:42 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
40:45 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
40:48 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
40:51 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
40:54 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
40:57 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
41:00 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
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53:24 - C'est pas trop tard pour la carole ? - Non.
53:27 - J'en veux pas de votre cancer. - Vous avez pas envie de mourir ?
53:31 - Non, pas vraiment. - Comment ça se fait ?
53:34 - Vous avez une vie de merde ? - Ah bon ? Vous trouvez ?
53:38 - Votre femme vous a quitté, votre Goncourt vous l'avez déjà eu, vous en aurez pas un deuxième.
53:43 Vous buvez comme un con. Je vois pas ce qui s'oppose.
53:47 - Oui, c'est vrai. Rien ne s'oppose.
53:55 - J'aime bien votre rire. Il est sympathique, votre rire.
53:58 - Moi j'aime pas votre rire. Il pue, votre rire.
54:01 - Ah ben c'est normal. Il sent un peu la charogne.
54:04 - Je crois qu'il est important de cesser d'être correct de temps en temps.
54:17 De rompre les habitudes de correction et de politesse, de bienséance,
54:23 qui sont finalement très paralysantes.
54:25 - C'est un mal l'élégance, c'est ça ?
54:27 - Non, l'élégance c'est indispensable. C'est une chose indispensable.
54:30 De même que l'humour. Mais je crois...
54:33 - L'humour je crois que c'est la première qualité. - L'humour c'est la première... Ah pour moi oui.
54:36 Je crois que quand on a de l'humour, on est fatalement tendre vis-à-vis des gens.
54:40 Et on est très sévère vis-à-vis de soi-même quand on a de l'humour.
54:43 Et c'est une forme d'élégance, bien sûr.
54:47 - Tiens moi par exemple, tu vois avec ma gueule de Bernadette,
54:50 pour l'instant tu me considères comme une pauvre fille, comme un boudin.
54:53 Et dans un certain sens tu as raison, je vaux pas bien cher.
54:56 Mais un autre jour, dans d'autres circonstances,
55:00 il pourrait arriver n'importe quoi entre nous.
55:03 Il suffirait que le hasard
55:06 veuille bien donner un petit coup de pouce,
55:08 et pourquoi pas je deviendrai la femme de ta vie.
55:11 - Ah oui, c'est ça.
55:13 - Il suffirait par exemple que tu te sentes un peu seule,
55:16 un tantinet à l'abandon,
55:18 et tout d'un coup tu trouverais que Bernadette, c'est un viril, non ?
55:23 - Désolé pour le retard, j'étais en train de faire de la pâte à modeler dans le métro,
55:36 il y a eu un accident, la merde.
55:38 - C'est pas grave.
55:40 - Bon alors, comment ça va le théâtre, les castings, les amours, la vie ?
55:45 - Écoute, j'ai résilié mon appart et j'ai annulé tous mes castings.
55:48 - Pourquoi ?
55:49 - Je pars.
55:50 - Ah bon ?
55:51 - J'ai suivi tes conseils.
55:52 - La merde !
55:53 - J'ai lu, pour m'inspirer, j'ai lu les bouquins de Kessel.
55:56 - Ah, formidable.
55:57 - Incroyable, incroyable.
55:59 Et voilà, j'ai décidé de devenir aventurier.
56:01 Je pars en Afghanistan demain.
56:03 - Ah, ouais, alors c'est bien, je suis content que t'aies suivi mes conseils.
56:07 - Ah, ouais, alors c'est bien, je suis content que t'aies suivi mes conseils.
56:08 - Ouais, alors c'est bien, je suis content que t'aies suivi mes conseils,
56:10 mais tu crois pas que c'est un poil littéral, là ?
56:12 - Ah bon ?
56:13 - Bah, je veux dire, ces modèles-là, ça doit être quoi, une ligne d'horizon, tu vois ?
56:17 Un truc un peu... Tu vas dans leur direction.
56:20 - Hum.
56:21 - Sinon, il faut vivre ta vie, pas la leur.
56:24 Tu comprends ?
56:26 - Hum.
56:29 C'est pas facile de doser.
56:31 Mais vive l'audace, pas de calcul.
56:34 La semaine prochaine, la permanence de l'audace.
56:37 Festival de Pantin.
56:39 Bisous.
56:40 Vous pouvez retrouver Histoire Courte sur la plateforme France.tv
56:49 Histore Courte.
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