• il y a 7 mois
Double champion du monde de skate board, premier français a remporté une médaille d'or aux X-Games, le bordelais Edouard Damestoy est une chance de médaille pour la France aux JO. La qualification va se décider fin juin à Budapest.

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Sport
Transcription
00:00 100% JO sur France Bleu Gironde
00:04 N'hésitez pas à me faire signe
00:06 Ah bah voilà, là le signe c'est que ça y est on est en direct
00:10 Donc j'hésiterai pas à me faire signe
00:13 Edouard Damestoy est dans le studio de 100% JO ce soir
00:16 puisque depuis les Jeux Olympiques de Tokyo
00:19 le skateboard est une discipline olympique
00:22 et nous avons des chances de médailles sérieuses
00:25 avec ce bordelais Edouard Damestoy
00:28 qui est déjà champion du monde et qui a été même le premier
00:31 à décrocher une médaille d'or aux X Games
00:34 on va donc vous le présenter, vous présenter cette discipline
00:37 jusqu'à 19h dans ce 100% JO
00:40 100% JO sur France Bleu Gironde, Dominique Bourdeau
00:44 Edouard Damestoy, bonsoir
00:46 merci beaucoup d'avoir accepté l'invitation de France Bleu Gironde
00:49 ravi de vous avoir dans ce studio
00:51 je salue le rédacteur en chef de France Bleu Gironde, Yves Mogg
00:53 salut Yves, salut à tous
00:55 tu vas présenter et commenter pour Radio France
00:58 les épreuves de skateboard Yves
01:01 exactement, au JO cet été
01:03 donc tu vas pouvoir préparer ton vocabulaire skateboard
01:07 quelle figure, pour combien de points pendant les runs
01:10 bordelais Edouard Damestoy, né en 1997
01:13 spécialiste de verte
01:16 c'est l'équivalent du halfpipe chez les snowboarders
01:19 qui était un peu plus connu c'est ça ?
01:21 exactement, c'est deux courbes face à face
01:23 une partie verticale de chaque côté
01:25 ça s'élèvera en général à 4 mètres de haut
01:27 et le but c'est de faire des figures aériennes
01:29 on peut décoller, s'éjecter jusqu'à 2 mètres, 2,5 mètres au-dessus du coping
01:32 le coping c'est le point le plus haut de la courbe
01:35 ça fait quand même 6 mètres de hauteur au-dessus du sol
01:37 c'est ma discipline préférée
01:39 et comme on est Bordeaux Rive droite pour les studios de France Bleu Gironde
01:42 j'invite les Girondins à aller à Darwin
01:45 où il y a la verte
01:47 il y a une verte rampe justement, c'est là où j'ai grandi
01:49 et c'est grâce à Darwin et au fait qu'ils aient installé une rampe
01:51 très tôt que j'ai pu m'y mettre
01:53 et skater, progresser dans cette discipline
01:55 parce que l'histoire au départ c'est que votre papa est
01:57 fabricant de planches de surf
01:59 exactement
02:01 et quand les vagues sont pas bonnes
02:03 il faut quand même travailler les mouvements
02:05 et c'est comme ça qu'il vous offre le premier skate ?
02:07 exactement, mon père m'a mis sur une planche de surf très tôt
02:09 lui c'est un shaper
02:11 donc je crois que j'avais 4 ans la première fois qu'il m'a fait surfer
02:13 donc j'ai surfé avec lui
02:15 j'ai progressé, je mets bien le surf
02:17 et ensuite il m'a mis à la compétition un peu plus tard
02:19 et donc pour que je puisse travailler
02:21 quand les conditions de surf sont difficiles
02:23 des fois il y a du vent, c'est compliqué
02:25 l'hiver l'eau peut être froide
02:27 du coup pour travailler il m'a offert un petit skate
02:29 sur lequel je pouvais skater sur la route
02:31 et un peu reproduire les sensations du surf
02:33 je m'en rappelle encore c'était un petit skate
02:35 pas très grand, plus bas que la normale
02:37 des petits trous molles
02:39 et avec les trucs desserrés qui me permettaient de faire des virages
02:41 et retrouver les sensations du surf
02:43 et là en fait j'ai commencé à aller au skatepark
02:45 j'ai découvert la communauté skateboard
02:47 et j'ai commencé à me mettre au skate
02:49 de plus en plus
02:51 jusqu'à laisser de côté le surf de compétition
02:53 toujours le garder en loisir
02:55 parce que ça fait partie de mes loisirs favoris
02:57 et de me mettre plus sérieusement au skate
02:59 et voilà j'étais bien prêt
03:01 bien prêt en charge par tout le monde
03:03 toute la communauté skate qui m'a appris plein de figures
03:05 et c'est comme ça que je me suis retrouvé skater
03:07 - Et ça pour vous y mettre sérieusement, vous vous y êtes mis sérieusement
03:09 - Oui alors entre
03:11 les ados qu'on voit
03:13 tous les week-ends au Chartron
03:15 sur le skatepark ou à Darwin
03:17 qui font des tricks
03:19 des figures
03:21 j'allais dire relativement simples
03:23 et aller se lancer à 6 mètres
03:25 de hauteur, il y a quand même une petite marge
03:27 non ? Il faut avoir un petit grain
03:29 non ?
03:31 - Je sais pas, c'est un grain de poli
03:33 mais surtout la recherche d'adrénaline
03:35 en fait, ça arrive tout seul
03:37 au début on skate et vite on choisit
03:39 son orientation parce qu'il y a plusieurs disciplines dans le skateboard
03:41 il faut savoir, il y a le street
03:43 qui est le milieu urbain, donc ça c'est une discipline
03:45 olympique par exemple, on a le parc
03:47 qui est un ensemble de courbes dans un espace fermé
03:49 donc c'est un peu l'évolution
03:51 du bol des piscines vides
03:53 que les premiers skateurs en Californie
03:55 ont skaté, les premiers surfers pardon
03:57 quand il n'y avait pas de vagues, du coup sur Seychelles-Rest en Californie
03:59 les piscines sont vidées, elles ont une sorte
04:01 de courbe et les premiers surfers sont allés skater
04:03 les piscines vides, donc le parc
04:05 qui est aussi une discipline olympique c'est un peu
04:07 une évolution de cette discipline, on a agrandi
04:09 on a rajouté des obstacles
04:11 et ensuite on retrouve deux autres disciplines qui sont la vert ramp
04:13 celle que je pratique et la méga ramp
04:15 la méga ramp, donc là c'est une discipline très haute
04:17 avec un gros lanceur de 15 mètres de haut, on a un premier
04:19 saut, un peu comme en snowboard, un big jump
04:21 et ensuite un gros quarter pipe
04:23 qui lui est à 9 mètres de haut, alors on lance l'éjecte
04:25 très très haut, mais en fait c'est petit à petit
04:27 moi forcément le premier truc que j'ai fait c'est du street
04:29 je suis retrouvé avec ma planche, je suis allé devant
04:31 chez moi ce qui était un trottoir, ce que tout le monde fait
04:33 et on commence déjà à s'amuser, et après
04:35 on va au skatepark, on commence à aller skater le street
04:37 du skatepark, les descentes un peu plates
04:39 et ensuite moi j'étais en recherche de sensations
04:41 du coup je suis allé sur les courbes, sur le bol
04:43 où je pouvais prendre plus de vitesse, et ensuite j'ai découvert la vert ramp
04:45 à Darwin quand ils en ont installé une
04:47 et lors de mon premier voyage en Californie
04:49 là j'ai découvert la méga ramp, je suis allé chez
04:51 Bob Burkwins qui est une légende de cette discipline
04:53 j'ai eu la chance d'y aller, et là j'ai
04:55 découvert un autre monde, un autre
04:57 univers, et au niveau sensation c'était complètement
04:59 déculpé, et je me suis retrouvé
05:01 à avoir retrouvé plein de
05:03 sensations, et c'est comme ça que je me suis dit ok moi c'est ces
05:05 disciplines là qui me plaisent, c'est là où on va vite, c'est là où on va
05:07 haut, et c'est là où on prend les risques aussi forcément
05:09 - Et je vous laisse sur la page de l'émission
05:11 le run sur la
05:13 méga ramp lorsque vous avez eu votre
05:15 première médaille aux X Games
05:17 c'était
05:19 ce run là avec un swap absolument
05:21 incroyable que vous venez de décrire
05:23 on est bien d'accord, premier français
05:25 à avoir d'ailleurs une médaille d'or aux
05:27 X Games, qui sont les Jeux Olympiques des Sports
05:29 Extrêmes si je peux vraiment résumer
05:31 comme cela, une vraie fierté
05:33 ça a recommencé
05:35 en 2023 à Chiba
05:37 et pas de participation
05:39 aux Jeux Olympiques de Tokyo
05:41 parce que blessure - Exactement
05:43 c'est le risque du skate, forcément on
05:45 prend des gros risques, et la blessure
05:47 c'est un peu le...
05:49 ça arrive souvent dans le skate malheureusement
05:51 donc quotidiennement on va chuter, ça c'est sûr
05:53 on va avoir des petites douleurs dues aux impacts
05:55 mais ça peut arriver qu'on se fasse une blessure qui peut être plus grave
05:57 moi c'était mon cas, j'étais en pleine préparation
05:59 des JO de Tokyo, j'étais parti
06:01 à Shell, au bol de Shell, au parc de Shell
06:03 pour m'entraîner, et sur une figure
06:05 assez basique, j'ai eu une mauvaise réception
06:07 et je me suis fait une rupture totale
06:09 d'un ligament à la cheville, donc j'ai dû passer sur la table de billard
06:11 je me suis fait opérer, et là
06:13 c'est au minimum 4 mois de convalescence
06:15 et c'était arrivé fin avril, du coup
06:17 les JO pour moi, c'était mort.
06:19 Qu'est-ce que ça représente aujourd'hui les JO
06:21 pour les skaters, parce qu'on se souvient
06:23 avant l'arrivée du skate
06:25 à Tokyo, ça a un peu divisé la communauté
06:27 sur "allez on va
06:29 se mélanger à d'autres
06:31 sports, et on va perdre peut-être
06:33 un peu ce qui fait la spécificité du skate"
06:35 Exactement, moi depuis
06:37 le début j'ai un discours qui reste un peu le même
06:39 c'est "je comprends l'avis
06:41 des puristes du skateboard, on a
06:43 le skateboard qui est recruté
06:45 par les Jeux Olympiques, parce qu'il faut bien savoir que le skateboard
06:47 n'a pas besoin des Jeux Olympiques pour vivre
06:49 c'est les JO qui avaient besoin de
06:51 redorer leur image, rajeunir leur image
06:53 du coup, ils ont ajouté plusieurs
06:55 disciplines, y compris le skateboard
06:57 donc ça a été beaucoup critiqué dans le milieu du skate
06:59 et moi depuis le début je le dis, je suis de nature optimiste
07:01 donc je leur dis "moi je pense que ça va être bien
07:03 ça va permettre à des gens de découvrir le skateboard
07:05 ça va augmenter le nombre de pratiquants
07:07 dans le monde, et au final c'est ce qu'on veut, nous on est une grande
07:09 communauté qui accueille tout le monde, et ce qu'on veut
07:11 c'est que le skate se développe" et c'est ce qui s'est passé
07:13 après les Jeux Olympiques
07:15 et au final l'autre point qui est un peu négatif
07:17 c'est que le skateboard c'est une grosse culture
07:19 qui existe depuis des années, qui est
07:21 vraiment ancrée, donc il y a une culture
07:23 avec des héros, des skaters pro
07:25 qui sont passés avant nous, qui ont été des héros, qui ont marqué leur histoire
07:27 dont on s'inspire toujours à l'heure actuelle
07:29 puis des marques aussi, qui ont créé leur histoire
07:31 et des compétitions à la fois
07:33 et là on se retrouve du coup avec les Jeux Olympiques
07:35 et on peut voir
07:37 qu'il y a une génération de skaters qui se déclinent
07:39 à l'horizon, qui eux, ils pensent que
07:41 Jeux Olympiques, donc ils se préparent uniquement pour les Jeux Olympiques
07:43 et ça c'est dommage, parce qu'en fait
07:45 c'est comme prendre le skateboard
07:47 et se dire que c'est un grand univers, et les Jeux
07:49 c'est qu'un tout petit point dans cet univers là
07:51 donc en fait, ce que j'invite les gens à comprendre
07:53 c'est que le skateboard c'est un univers
07:55 qui est immense, les Jeux Olympiques c'est magnifique
07:57 c'est quand même une compétition prestigieuse
07:59 on peut représenter son pays, mais il faut s'intéresser
08:01 à ce qu'il y a autour du skateboard
08:03 parce que là c'est un grand univers qui est rempli
08:05 de convivialité, d'histoire
08:07 et de plein de choses qu'on partage dans le skateboard
08:09 - Alors là je voudrais inviter à la conversation
08:11 Raphaël Craft qui nous rejoint
08:13 Bonsoir Raphaël
08:15 - Bonsoir Munich, ça va ?
08:17 - Ça va très bien, journaliste indépendant
08:19 et producteur pour France Culture
08:21 dans le cadre de la série documentaire
08:23 d'un très beau podcast
08:25 et vous avez le lien sur la page de l'émission
08:27 sur l'histoire du skate
08:29 effectivement des débuts
08:31 sécheresse en Californie, les seigneurs de Docktown
08:33 pour ceux qui ont vu le film
08:35 et puis effectivement les JO
08:37 est-ce que vous êtes d'accord Raphaël avec la description
08:39 que vient de faire Édouard Damestoy ?
08:41 - Oui, oui, tout à fait
08:43 d'ailleurs il m'a un peu coupé l'herbe sous le pied
08:45 parce que la question que je voulais lui poser
08:47 c'est est-ce que les JO
08:49 ont besoin du skateboard
08:51 ou est-ce que le skateboard a besoin des JO ?
08:53 - Je pense qu'il y a l'air d'y avoir répondu du coup !
08:55 - Alors je vais poser une autre question
08:59 - Oui ?
09:01 - Est-ce que vous verriez un skater comme Tom Penny
09:03 ou Ali Boulala skater aux Jeux Olympiques ?
09:05 - Non, on est dans la question de spécialistes
09:07 - Non, non, je pense pas, je pense que même à l'heure actuelle
09:11 s'ils étaient toujours au top de leur carrière
09:13 je pense qu'ils ne s'intéresseraient même pas aux JO
09:15 et surtout ils n'en auraient pas besoin
09:17 - Est-ce que vous pouvez définir ces skaters ?
09:19 - Comment ?
09:21 - Est-ce que vous pourriez les définir ces skaters ?
09:23 - Ouf !
09:25 - Il y a un très bon documentaire sur Ali Boulala
09:29 il y a un très bon documentaire sur Canal
09:31 sur Ali Boulala qui est assez incroyable
09:33 - Je me place pas pour décrire Tom Penny ou Ali Boulala
09:35 par contre j'invite les gens à aller voir le documentaire
09:37 sur Ali Boulala
09:39 et Tom Penny à aller voir
09:41 les parts flip
09:43 sa part flip et plein d'autres vidéos
09:45 parts qu'il a pu faire pour
09:47 comprendre qui est le personnage
09:49 parce que c'est des gens qui sont à part et qui ont marqué la culture skate
09:51 à jamais
09:53 et pour répondre à la question, non, je pense pas
09:55 que même si à l'heure actuelle ils étaient au top de leur niveau
09:57 ils ne s'intéresseraient même pas aux JO je pense
09:59 Jusqu'à 19h
10:01 100% JO sur France Bleu Gironde
10:03 - Yves Maug pour France Bleu Gironde
10:07 - Edouard Amestoy, il y a un truc
10:09 qui avait marqué vraiment
10:11 lors des JO 2021
10:13 c'est vrai qu'on voit souvent
10:15 sur l'ensemble des stades
10:17 des JO
10:19 vraiment des compétiteurs qui s'affrontent
10:21 qui ne se regardent quasiment pas
10:23 entre les épreuves
10:25 ou quand ils arrivent sur le stade
10:27 le skate c'est complètement différent, on a presque l'impression
10:29 que la victoire
10:31 la médaille c'est accessoire
10:33 les gars et les filles d'ailleurs aussi
10:35 étaient là pour se faire plaisir
10:37 et bon
10:39 il y en a un qui allait gagner
10:41 mais il y a vraiment une mentalité différente
10:43 - Yves, tu as des termes de compétition dans le skate ?
10:45 - Tout à fait, le skate c'est de la convivialité
10:47 et beaucoup de partage
10:49 ce qu'il faut savoir c'est que le skate
10:51 comme "sport" se rapproche vachement de l'art
10:53 parce qu'en fait
10:55 il y a plein de manières différentes de faire la même figure
10:57 et en plus plein de figures différentes
10:59 donc en fait quand on arrive sur une compétition
11:01 en tant que compétiteur
11:03 nous ce qu'on va faire, chaque compétiteur
11:05 on va se recentrer sur soi et dire
11:07 ok je connais mon niveau, qu'est-ce que je peux proposer aujourd'hui
11:09 qui va être au top de mon niveau
11:11 et je sais très bien que ce que je vais proposer
11:13 personne d'autre va le faire de la même manière
11:15 donc en fait il n'y a pas de dualité
11:17 il n'y a pas vraiment d'adversaire direct
11:19 parce que chaque skater
11:21 va faire ses propres tricks, son propre bagage de tricks
11:23 qu'il a construit au cours des années de pratique
11:25 et moi je vais avoir le mien
11:27 et donc chaque personne fait ses tricks
11:29 et le but c'est juste d'être à 100%
11:31 donc quand on arrive au jeu
11:33 on félicite les autres parce qu'on est content de les voir skater
11:35 et aussi on s'inspire les uns des autres
11:37 ça c'est archi présente au skateboard
11:39 moi je m'inspire des personnes à l'heure actuelle
11:41 par exemple dans les East Games
11:43 je suis dans une discipline où je prends souvent les podiums
11:45 et le numéro 2 et le numéro 3 des podiums
11:47 c'est des personnes auxquelles je m'inspire au quotidien
11:49 je skate avec eux et on n'a jamais cette dualité
11:51 entre nous, on sait très bien que c'est nous
11:53 contre nous-mêmes et être à 100% le jour de la compétition
11:55 - Et alors ce qui est étonnant
11:57 c'est que moi j'ai la chance d'avoir deux enfants qui font du skate
11:59 il y a une bienveillance dans cette communauté
12:01 les uns envers les autres
12:03 que je n'ai vu nulle part ailleurs
12:05 Yves Maug a raison, dans un skatepark
12:07 il y a toujours un grand pour donner un conseil aux petits
12:09 vous expliquez comment cette bienveillance ?
12:11 - Moi je vais l'expliquer par rapport à mon expérience
12:13 c'est que moi je suis arrivé au skatepark
12:15 je ne connaissais rien
12:17 je ne connaissais pas les codes du skate
12:19 je skaitais pas bien, j'avais un style de surfer
12:21 j'avais pas du tout les bons tricks
12:23 je faisais un peu n'importe quoi sur ma planche
12:25 mais je prenais du plaisir en tout cas
12:27 et les grands du skatepark sont venus me voir
12:29 et ils m'ont enseigné les bases
12:31 ils m'ont dit "ok avant de faire des airs il va falloir que tu apprennes à faire des grinds
12:33 il va falloir que tu passes par les bases"
12:35 et aujourd'hui je me retrouve dans la même situation
12:37 quand je vais au skatepark, quand je vais à Darwin skater ou dans d'autres skateparks
12:39 quand je vois des petits jeunes qui galèrent à faire sur des tricks
12:41 qui ont envie d'apprendre des choses
12:43 ou qui viennent même me demander, je partage
12:45 je suis content de le faire
12:47 et ça je pense que c'est vraiment unique au skateboard
12:49 on est tout le temps dans le partage
12:51 on a envie d'agrandir notre communauté
12:53 et on a envie de voir les autres réussir aussi
12:55 - Avant une question sport, Raphaël Crave
12:57 juste en un mot je renvoie vers votre documentaire
12:59 et je laisse le lien sur la page de l'émission
13:01 cette bienveillance
13:03 presque absence de rivalité
13:05 vous l'aviez constaté aussi dans ce que vous avez abordé du skate
13:07 - Oui tout à fait
13:09 et puis bon moi je suis surfeur
13:11 comme Edouard
13:13 et c'est vrai que
13:15 et d'ailleurs c'est une question que je veux poser à Edouard
13:17 - C'est pas pareil
13:19 - Qu'est-ce qu'il y a ?
13:21 - Non moi je trouve qu'il y a une rivalité entre surfeurs
13:23 les locaux acceptent pas toujours des surfeurs qui viennent sur ces pannes
13:25 - C'est ce que je veux dire Dominique
13:27 c'est à dire que dans le monde du surf
13:29 il y a une terrible rivalité
13:31 quand on est sur la vague
13:33 et quand j'ai découvert l'univers du skate
13:35 alors j'en ai fait dans ma jeunesse également
13:37 mais lorsque je l'ai redécouvert pour faire cette série
13:39 j'ai constaté que l'ambiance était
13:41 beaucoup plus décontractée
13:43 et j'ai l'impression en me documentant
13:45 un petit peu sur Edouard avant cette interview
13:47 que le passage du surf
13:49 où il a failli devenir
13:51 professionnel au skate
13:53 a été peut-être motivé par l'ambiance
13:55 - Tout à fait
13:57 franchement vous avez tout dit
13:59 moi j'ai retrouvé quelque chose dans le skate
14:01 qu'il n'y avait pas dans le surf
14:03 et c'est vraiment ce côté là dans le surf
14:05 moi ça a commencé à me dégoûter d'aller aux compétitions
14:07 on est avec les autres surfeurs
14:09 on n'est pas vraiment pod, il y a de la rivalité
14:11 c'est la guerre à l'eau pour prendre les vagues
14:13 on est là à essayer de se snaker
14:15 j'utilise des termes qui ne peuvent pas être compris par tout le monde
14:17 mais je vois pas comment l'expliquer différemment
14:19 on se bataille dans l'eau pour prendre les vagues des autres
14:21 il y a un temps imparti
14:23 on est aussi, il faut savoir que le surf
14:25 on est dépendant
14:27 aux éléments naturels
14:29 donc en fait des fois il n'y a pas de vagues
14:31 ou des fois les vagues sont pourries et on ne peut pas s'exprimer dessus
14:33 et moi c'est un truc qui me frustrait, parce que moi j'ai envie de pouvoir m'exprimer
14:35 et ça me frustrait énormément de prendre des vagues
14:37 et d'avoir une vague qui ferme où je ne peux pas m'exprimer
14:39 faire ce que j'ai envie de faire
14:41 au lors d'attentes 20 minutes au pic et il n'y a pas de vagues qui arrivent, ça me rendait fou
14:43 quand je suis arrivé au skatepark, le skatepark là il ne bouge pas
14:45 donc je peux m'amuser, je peux faire ce que je veux
14:47 et en plus de ça, je n'ai pas d'embrouille à l'eau
14:49 avec des connards qui veulent prendre toutes les vagues
14:51 moi je suis tranquille, on partage
14:53 - On a bien compris le mot là pour le coup
14:55 - Vous avez une spécificité
14:57 là vous allez tenter de décrocher la qualification
14:59 dans 3 semaines à Budapest
15:01 donc en parc
15:03 votre domaine de prédilection
15:05 l'adis, c'est la verte, la rampe
15:07 comment on passe de l'un à l'autre
15:09 parce que quand vous êtes 2 mètres
15:11 au-dessus de
15:13 dans l'air sur une verte
15:15 quand vous revenez dans le parc
15:17 il n'y a plus la même place
15:19 pour vous exprimer
15:21 - Alors c'est un peu différent, c'est vrai que les figures en verte
15:23 du coup on a beaucoup de temps en l'air
15:25 on a plus de temps pour les faire
15:27 donc quand j'arrive en parc, forcément je dois un peu
15:29 réadapter, il faut vraiment que j'exécute
15:31 le mouvement
15:33 avec un bon timing
15:35 pour pouvoir exécuter la figure
15:37 parce que j'ai moins de temps en l'air
15:39 il peut y avoir des endroits dans le parc où je vais pouvoir m'éjecter
15:41 en hauteur, mais la plupart du temps non
15:43 et aussi il a fallu que j'apprenne d'autres figures
15:45 ce qu'on appelle des "lip tricks"
15:47 qui sont des tricks plus au contact du coping
15:49 vu que moi je fais des disciplines qui sont très aériennes, je suis souvent en l'air
15:51 donc les figures, j'arrive à les exécuter
15:53 les figures qui demandent à être aériens
15:55 et il y a d'autres figures, il a fallu que j'y apprenne
15:57 et que je les travaille plus, donc les "lip tricks"
15:59 qui sont les figures au coping
16:01 - Et je souhaite vraiment bonne chance à celles et ceux qui sont chargés
16:03 de traduire en français tous ces termes de skate
16:05 puisque le français est la langue officielle
16:07 des Jeux Olympiques et je crois qu'ils sont en train de se casser la tête
16:09 pour savoir comment ils vont parler de planche à roulettes
16:11 - Je pense qu'ils ne vont pas trop avoir le choix de ce côté-là
16:13 - Je pense que ça va être assez compliqué
16:15 Merci beaucoup Edouard d'Amestoy
16:17 d'être passé par le studio de France Bleu Gironde
16:19 je salue Raphaël Crap
16:21 journaliste indépendant et producteur à France Culture
16:23 et je vous laisse le lien vers la série documentaire
16:25 de France Culture et de Raphaël
16:27 qui est vraiment très bien faite
16:29 Edouard, vous aviez été l'objet aussi
16:31 d'une série de France Télévision
16:33 skateboard horizon vertical
16:35 là aussi je vous laisse le lien
16:37 parce que c'était particulièrement bien fait
16:39 pour revenir avec la médaille de la France
16:41 - Merci
16:43 - On vous attend ici
16:45 - Il faut la ramener ici, non ?
16:47 - Il est rédacteur en show donc il met la pression
16:49 parfois, peu à peu, par moment
16:51 et Yves, on t'entendra
16:53 sur les antennes de Radio France
16:55 - Avec tous les termes français
16:57 - Avec tous les termes français
16:59 pour commenter les épreuves
17:01 de skateboard
17:03 mais effectivement on a un bon prof
17:05 Merci beaucoup Edouard d'Amestoy
17:07 à très très bientôt, émission que vous retrouvez en podcast
17:09 sur...

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