• il y a 7 mois
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Musique
Transcription
00:00 Arafat, repose en paix, ici c'est quand tu pars qu'on dit qu'on t'aime.
00:04 Ils t'en boycottent jusqu'au dernier concert.
00:06 J'ai préfacé l'histoire du RC en étant son premier MVP.
00:10 10 ans plus tard, je reviens avec le taulier.
00:12 Fin du tome 1, on referme le livre.
00:15 Pour la petite histoire, en fait, quand j'ai commencé à rappeler,
00:23 je faisais pas mal d'impros, beaucoup, beaucoup d'impros,
00:25 quand j'avais pas de texte, donc je faisais des impros,
00:27 je vanais un peu les camarades.
00:29 Et puis à force, il est venu, petit homme, tu es unique, tu es vraiment unique.
00:33 Je dis, c'est ça, l'unique.
00:35 Donc, après, pour faire ça un peu plus graphique, j'ai mis L.U.N.I.K.
00:38 Et puis c'est resté.
00:39 Et puis, chemin faisant, je suis passé du clash au rap, au slam, à la poésie,
00:47 à l'art oratoire, à la comédie musicale, au théâtre.
00:50 Et donc, je me suis dit, l'unique, c'était un peu trop limitant.
00:53 Et j'ai rajouté Griot, qui, je pense, englobe bien un peu tout ce que je fais,
00:57 tout ce qui est attrait à la parole, en fait.
00:59 Je veux dire, j'ai une histoire très intime avec le clash, ou du moins l'affrontement,
01:07 parce que c'est comme ça que j'ai découvert le hip hop,
01:10 vraiment le hip hop francophone, africain.
01:13 Donc, c'était en 99 où j'ai vu deux MC en train de s'affronter.
01:17 On aime parler, on aime s'attacher, on aime faire des vidéos.
01:20 On dit, mettez les coeurs, mettez les coeurs, mettez les coeurs, abonnez-vous.
01:22 Voilà, on aime ce truc-là.
01:24 Et c'est dommage, en fait, de laisser cette énergie-là
01:29 dans quelque chose d'aussi futile ou dégradant ou cassant.
01:32 Je pense qu'on peut prendre cette énergie-là et la mettre en forme
01:36 et que ce soit dans un battle rap, justement,
01:39 pour permettre à ceux qui ont des différents, je sais pas, moi,
01:42 ça m'intéresserait de voir, je sais pas,
01:46 Maru-Paul Adjaye et Observateur régler leur compte en live.
01:49 Comme ça, au moins, c'est fini.
01:53 Pour l'histoire, moi, "Happy", c'est un des premiers sons que j'ai pris en arrivant.
01:56 J'ai dit, "Tché, un rap comme ça encore ?"
01:58 J'ai dit, "Waouh !"
01:59 Avec le, tu vois, vraiment le côté, j'ai dit, "Waouh, c'est ouf !"
02:04 "Mais c'est quoi qui est happy, là ?"
02:05 On se demande. "Dit-on qu'on n'est pas happy ?"
02:07 "Non, on dit ouais, on est pas."
02:07 J'ai dit, "Ah bon ? Ah, ça ne révèle pas."
02:09 Et puis, Giga de Cali est arrivé.
02:12 C'est passé crème.
02:15 Alors, effectivement, les morceaux ne sont pas la même énergie, la même couleur.
02:17 C'est vrai qu'"Happy" est un peu plus sombre.
02:19 Donc, effectivement, aussi, je ne peux pas nier que c'est quelque chose qui,
02:24 aujourd'hui, me heurte.
02:26 Pas pour faire le philosophe ou le vieux père sage,
02:29 mais ça me heurte dans le sens où,
02:30 ce que moi, j'ai connu à l'époque où quand j'arrivais,
02:33 et que tu rappais et que tu voulais parler dans ça,
02:35 tout le monde allait dire, "On ne peut pas faire des trucs de Benguis,
02:37 là, ici, on ne parle pas de ça, il ne faut pas."
02:38 Ce n'est pas forcément la faute de la jeunesse Ibarraïne,
02:41 c'est aussi l'ouverture au monde avec Internet et tout ça.
02:45 Et malheureusement, c'est ce qu'on montre aussi dans le rap en France.
02:49 Et comme aujourd'hui, les vannes sont ouvertes au niveau de la culture,
02:52 tous les petits prennent ça.
02:56 Je trouve ça dommage.
02:58 Moi, ce n'est pas vraiment la drogue en elle-même.
03:01 La drogue, c'est ce qui nous fait dire, "Oh, ce n'est pas bien."
03:04 Mais en dehors de la drogue, c'est tout un univers.
03:07 Il ne faut pas que cette nouvelle génération
03:12 retombe dans un piège dans lequel nous, on est sortis.
03:15 C'est-à-dire, le piège que nous, on avait dans les années 2000,
03:19 c'était de se mettre dans le choc-en-bille,
03:22 de vouloir faire le "I am", avoir des longues phrases et tout ça.
03:26 On a réussi à sortir de ça.
03:27 Mais il ne faut pas que les jeunes se renferment maintenant dans un autre piège,
03:30 qui est le lifestyle de banlieue ou de cité française.
03:34 Il y a une chose qu'on ne pourra pas enlever, en tout cas,
03:41 et que je mettrai toujours à l'honneur concernant tous ces rappeurs d'hip-hop,
03:43 yo-yo-yo ou rap à l'ancien, il n'y a pas l'argent dedans.
03:46 C'était quand même de la culture.
03:49 Il y avait un certain niveau intellectuel.
03:51 Il y avait le goût de l'écriture.
03:53 On n'écrivait pas sur téléphone.
03:54 Donc déjà, moi, je rentrais, c'est la première fois,
03:56 c'est à Bidjan ici que j'ai vu des gens se dire,
03:58 sans qu'on leur demande quoi que ce soit, qui ont ouvert des caliers, qui écrivaient.
04:02 Tu te dis "Waouh".
04:03 Aujourd'hui, c'est quelque chose qui se perd.
04:05 Prendre ce que la personne veut dire
04:12 et faire le lien entre comment elle le dit.
04:15 Donc c'est ça que je me définis comme chorégraphe de la parole.
04:18 C'est la pensée et la parole doivent travailler en harmonie.
04:22 C'est une forme de danse, de musicalité.
04:25 Il faut du rythme.
04:26 Il faut sentir aussi le corps de la personne, sentir son corps, sa posture.
04:30 Dit pas mal de choses.
04:31 C'est ça, c'est mon EP que je prends le temps de faire.
04:40 Il y aura forcément des collaborations.
04:41 Il y a Defti, il y aura Rajman.
04:44 J'espère avoir Kajim, mais je dévoilerai ça au moment opportun.
04:49 Mais ça sera aussi beaucoup avec des musiciens.
04:51 Je descends, je vois le monsieur avec sa casquette jaune.
04:53 Il me dit "C'est juste là, tu vois, ça paye pas de mine,
04:56 mais une fois que tu passes la porte, tu verras, c'est magnifique".
04:59 Et effectivement, c'est ce qui s'est passé.
05:01 On m'a bien installé.
05:02 Monokoko m'a mis le micro, m'a dit "Eh, faut pas qu'il se voit,
05:06 mets-le juste à côté".
05:07 Du coup, j'ai mis le t-shirt dessus pour bien le cacher.
05:10 Et là, tu vois pas, mais il y a Donald qui prend son téléphone.
05:13 Il est en train de me filmer.
05:14 Donc si tu le fais, n'oublie pas de me taguer.
05:17 Mon blaze, c'est L-U-N-I-K-G-R-I-O apostrophe.
05:21 Ne l'oublie pas.
05:22 [Musique]

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