Au lendemain de la cinquième victoire en 2024 de Lenny Martinez, qui a brillamment remporté la Mercan'Tour Classic Alpes-Maritimes, Cyclism'Actu s'est entretenu avec le patron du jeune grimpeur cannois, Marc Madiot ! Heureux après chaque victoire obtenue par son équipe, le Mayennais avait forcément le sourire lorsqu'on lui a évoqué la performance de son coureur. "C'est toujours intéressant et sympathique de gagner des courses. Elles sont toutes bonnes à prendre, et ce à n'importe quel moment de la saison", souligne le manager général d'une Groupama-FDJ qui a décroché neuf bouquets depuis le début de la saison, soit trois de plus que l'an dernier à la même époque.
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00:00 [Musique]
00:03 Bonjour Marc Madiaux.
00:05 Bonjour.
00:06 Merci de nous accorder une interview sur Cyclisme Actu.
00:10 Donc j'imagine que vous allez très bien puisque hier Lenny Martinez a fait briller les couleurs de la groupe MFDG une nouvelle fois.
00:18 Il est tombé, Lenny Martinez, il s'est relevé, il est revenu et il va gagner cette 4ème édition de la Mer Contour.
00:25 Lenny Martinez impose une victoire supplémentaire, la 9ème de la saison pour la groupe MFDG.
00:31 Oui c'est toujours intéressant et sympathique de gagner des courses et elles sont toutes bonnes à prendre à n'importe quel moment de la saison.
00:39 Qu'elles soient françaises ou à l'étranger de classe 1, de World Tour.
00:43 Peu importe.
00:44 Toutes les victoires sont importantes, on sait c'est un peu votre philosophie.
00:49 Vous avez pensé quoi encore de la démonstration de Lenny Martinez qui confirme course après course qu'il a franchi un cap impressionnant cette saison ?
00:57 Il est dans son élément, il maîtrise bien les courses en montagne, il a de l'assurance, de la confiance en lui.
01:05 L'équipe était au rendez-vous pour lui préparer le terrain donc il a magistralement conclu la situation.
01:11 Quand on voit sa forme exceptionnelle depuis le début de la saison, on sait qu'il ne fera pas le Tour de France.
01:16 C'était sa volonté, il l'avait exprimé en début de saison de ne pas faire le Tour, de plutôt faire le Tour d'Espagne.
01:21 Ce n'est pas un peu frustrant pour vous en tant que patron d'équipe de savoir qu'il ne sera pas avec vous sur le Tour de France ?
01:28 Non, parce qu'on a prédéfini un programme à l'inter-saison et on se tient à ce programme.
01:33 Il y a d'autres belles épreuves que nous pouvons disputer avec lui.
01:38 La vie et le cyclisme ne s'arrêtent pas au Tour de France.
01:41 Il y a des courses toute la saison, il participe au Tour de Suisse, il fera le Tour d'Espagne également.
01:46 Il n'y a pas de frustration en particulier.
01:49 Quand on voit son potentiel, ses qualités, on peut s'attendre à quoi de Lenny Martinez sur le prochain Tour d'Espagne ?
01:56 On ne connaît pas la start list donc c'est très compliqué de s'exprimer là-dessus.
02:00 On peut se dire qu'un top 5, un top 10, ce n'est pas inenvisageable pour ce garçon, même s'il n'a que 20 ans ?
02:07 On verra. L'objectif, oui, ce sera sûrement le classement général et de s'exprimer là où il sait le mieux le faire, c'est-à-dire en montagne.
02:15 Hier avec Lenny Martinez, il y avait David Goddu qui paraissait très bien.
02:20 Il était très bien, il l'a d'ailleurs dit et puis ça l'a lâché d'un coup.
02:25 C'est inquiétant à un mois du Tour de France ou alors c'est une péripétie qui se réoublie très vite ?
02:32 Une péripétie alimentaire.
02:35 Oui, fringale.
02:38 Oui, sans doute. Un petit dysfonctionnement à ce niveau-là mais ce n'est pas très grave.
02:43 Ce qui compte c'est les jambes. Il a bien travaillé au stage, il est en confiance, on a fait du bon boulot au niveau du collectif.
02:49 On espère en récolter les premiers fruits dès le Dauphiné et bien évidemment sur le Tour de France du mois de juillet.
02:55 On le sent en tout cas avec un bon moral, on a vu ses déclarations.
02:58 Il était très content de ce qui s'est passé au mois de mai au TID, au niveau de la cohésion d'équipe, de la préparation et tout.
03:04 C'est plutôt positif avant un mois très important pour lui, deux mois très importants pour lui avec le Dauphiné et puis le Tour de France.
03:11 Important pour lui et pour l'équipe, pour toutes les équipes.
03:14 Le Tour c'est quand même le sommet de la saison et quand on est une équipe française il a encore plus d'importance.
03:19 Le but du jeu c'est d'être prêt et je pense qu'on a fait le travail avec enthousiasme et détermination pour être opérationnel sur le Dauphiné et sur le Tour.
03:30 Sur le Dauphiné, on sait que David Goddue a connu des fortunes diverses avec pas mal de bas.
03:35 On attend quoi de David Goddue sur le Dauphiné ? Un bon classement général j'imagine ? S'approcher peut-être du top 5 voire du podium ?
03:41 On verra. On verra déjà quelle concurrence est en face.
03:45 Ça aura quand même une influence déterminante sur le classement et sur le déroulé de la course.
03:50 On y va pour faire un bon Dauphiné, être opérationnel au classement général, être présent en montagne et si on peut aller chercher une victoire d'étape.
03:57 Concernant le Tour d'Italie qui s'est terminé dimanche dernier, vous avez aligné une équipe assez jeune, assez inexpérimentée.
04:04 Très jeune. Très jeune.
04:06 Très jeune, vers les sprints, donc on savait que ce serait compliqué.
04:08 En plus, Lawrence Petit est arrivé un peu diminué physiquement, il avait un petit souci à un genou.
04:15 Il était un peu en déficit de condition au départ, ça s'est mieux terminé.
04:18 Mais on savait que ce serait compliqué. On n'a pas un réservoir exceptionnel au niveau de l'équipe.
04:28 On a beaucoup de jeunes coureurs, donc c'est sûr qu'on savait que le Giro serait difficile.
04:33 Et globalement, vous êtes quand même content de… Enzo Pallini a fait une belle étape, notamment une cinquième d'une étape, je crois.
04:41 Le comportement a été bon, quand même.
04:43 Oui, mais il y avait beaucoup de coureurs qui faisaient un premier grand tour ou un deuxième grand tour,
04:47 donc c'est un moment d'examen quelque part pour eux.
04:52 Ils sont confrontés à la haute compétition pendant trois semaines,
04:55 et ils apprennent leur métier et ils franchissent un palier à travers ces courses-là.
05:00 Donc il faut accepter d'avoir des résultats moindres pour mieux rebondir derrière avec des jeunes coureurs.
05:05 Avec des jeunes coureurs, il faut être patient.
05:07 Concernant ce Giro, on va sortir un peu de votre équipe.
05:10 Il y a Tadé Pogacar qui a été impressionnant. Vous avez pensé quoi des trois semaines du Sloven ?
05:16 Rien de particulier. Pas de surprise.
05:19 Pas de surprise au niveau…
05:21 Non, non. On savait qu'il serait au-dessus du lot, et il était au-dessus du lot. Il n'y avait pas de match.
05:28 Oui, pour le Tour de France, ça promet quand même une belle bagarre si tout le monde est à son niveau.
05:33 Non, non. À mon avis, s'il est sur la même lignée que ce qu'il était au Giro,
05:37 il sera au même niveau au Tour de France et le match sera le même, à peu près.
05:41 Même si les autres sont à 100% ?
05:43 Après, Vingegaard, à mon avis, il sera quand même…
05:46 On n'est pas certain déjà qu'il soit au départ, donc attendons de voir d'être sur la ligne de départ.
05:52 Vu de l'extérieur comme ça, Pogacar a un boulevard devant lui, au moins à l'instant T.
05:59 Oui, c'est impressionnant. Vous avez déjà vu un coureur évoluer à une telle sphère de compétitivité.
06:08 C'est impressionnant ce qu'il fait.
06:11 Il va falloir remonter dans nos livres d'histoire de vélo.
06:13 Et surtout, sans donner l'impression de forcer, on a l'impression qu'il ne force jamais et qu'il se balade sur son vélo.
06:18 Il y a une jambe au-dessus.
06:20 Effectivement, il y a une jambe au-dessus.
06:23 Du coup, le Tour de France, c'est dans un mois, ça approche très vite.
06:26 La sélection est faite de votre côté ou il y a encore une ou deux places qui se jouent ?
06:30 Il y a un groupe, mais à l'intérieur du groupe, il va falloir définir les partants.
06:35 Oui.
06:36 Et concernant le Championnat de France, Valentin Madouas tenant du titre, on sait que c'est une course qui vous tient à cœur.
06:44 Le parcours sera beau, sera compliqué.
06:47 J'imagine que vous avez encore envie de remporter le maillot de champion de France à la maison avec Valentin Madouas ou un autre coureur.
06:53 Le championnat, c'est un bon moment de la saison.
06:56 C'est la fête du vélo en France et dans chaque pays, puisque le championnat national a lieu le même jour dans les différents pays.
07:02 Donc, non, on a envie de garder le maillot, bien évidemment.
07:06 Juste pour finir, petite question, je sais très bien ce que vous allez répondre.
07:10 Concernant Lenny Martinez, au niveau des négociations, est-ce que ça avance ?
07:14 On est au point mort.
07:15 Est-ce que vous êtes toujours en contact avec lui pour qu'il prolonge ?
07:19 Je suis en contact avec lui par le fait qu'il est dans notre équipe au quotidien.
07:24 Il y a une relation qui est établie au sein de l'équipe.
07:28 Pas plus à dire pour le moment ?
07:31 On a le droit de rien dire.
07:33 Effectivement, avant le 1er août.
07:35 Pour finir, Marc, est-ce qu'on peut vous souhaiter pour le Dauphiné une étape, un bon classement général, un bon comportement général de l'équipe ?
07:43 Tout ça ?
07:45 Oui, tout ça. Pas quelque chose en particulier ?
07:48 Non, un bon Dauphiné, constant, collectif, un bon classement général, une victoire d'étape et ce serait parfait.
07:58 Ok, super Marc Madiaux, merci beaucoup.
08:00 Vous êtes le meilleur pour le Dauphiné, pour tout ce qui arrive.
08:04 A bientôt.
08:06 A bientôt, au revoir, merci.
08:07 Merci Marc, au revoir.
08:08 au revoir !