Faut-il accorder la musique qu'on écoute à son humeur du moment, même lorsqu'on est triste ? Lisa s'est posé la question.
Retrouvez la chronique de Lisa Delmoitiez dans la Bande Originale sur France Inter et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter
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AmusantTranscription
00:00 Lisa Del Mottier !
00:02 *applaudissements*
00:04 Vous Lisa, vous n'auriez pas abordé le rapport corps et musique comme ça ?
00:08 Non désolé André, mais c'est pour me dire que la musique c'est magique mais aussi un bon moyen de torture.
00:13 C'est gentil mais je m'en étais rendue compte toute seule.
00:15 C'est bien ça, moi dès que je veux faire parler à un mec pour qu'il me dise enfin la vérité, je l'emmène au karaoké.
00:19 Avec ma voix de casserole, j'ai même pas le temps de finir le premier couplet de "My heart will go on"
00:24 "Near, far" qui est là "ok ok ok, je t'ai trompé avec une marseillaise frisée"
00:28 "C'est Daniel Morin qui a tué Tupac"
00:30 *rires*
00:32 Mais bien sûr, il y a plein d'autres informations fascinantes dans votre livre André Manoukian
00:36 Par exemple, le saviez-vous les amis ?
00:38 "Le chant des baleines a des vertus curatives, mais il n'y a que les mâles qui chantent"
00:42 Et voilà, encore un coup du patriarcat.
00:44 *rires*
00:45 "J'ai toujours su que les baleines étaient des misogynes, leur star locale c'est Moby Dick"
00:48 *rires*
00:50 "Quand le nom de famille de ton porte-parole c'est bite, tu sais qu'on est pas sur les plus déconstruits de bouffeurs de plancton"
00:54 "J'encourage les baleines femmes, on est avec vous, un jour vous pourrez chanter aussi"
00:58 "Clairement il y a des cétacés féministes puis il y a des baleines bleues"
01:01 "C'est un truc de militante féministe, non les cheveux bleus"
01:04 *rires*
01:05 Bien sûr, la musique n'est pas qu'apaisante, comme le chant des baleines, elle produit plein d'effets différents
01:09 Sur nous, par exemple, moi avant de monter sur scène, j'écoute du rap, ça me donne envie de tout défoncer
01:13 Mais avant d'aller chez le médecin, j'écoute du métal, ça me donne envie de tirer la langue en criant "Aaah"
01:18 *rires*
01:20 J'écoute Bob Dylan, mais je me dis que c'est pas si horrible d'avoir le nez bouché
01:25 Si tu me passes du Bjork, je me mets à parler aux nuages
01:27 Et Elvis Presley, il me donne envie de me taper une mineur
01:30 Faut faire gaffe
01:32 *rires*
01:34 J'ai une pulie spéciale aussi quand je ramène un prétendant chez moi
01:38 Par exemple au début de soirée, quand c'est encore timide, je mets "I wanna hold your hand the Beatles"
01:42 On y va à l'holo
01:44 Puis quand ça chauffe, je desserre sa ceinture, je passe à l'action
01:46 Et là pour me donner de la force, je passe "Down on my knees" de I.O.T
01:50 *rires*
01:51 Tu fais pas un dessin, mais moi quand je m'agenouille, c'est pas parce qu'il va me faire chevalier
01:55 *rires*
01:57 Mon nom
01:58 Et quand c'est lui qui passe la cinquième, alors bien sûr ça part sur du "Hallelujah"
02:01 Parfois, I can get no satisfaction
02:03 *rires*
02:05 Mais vu le pouvoir de la musique, je me demande s'il faut vraiment associer une chanson à son humeur
02:10 Parce que quand t'es triste, c'est vraiment une bonne idée d'écouter une chanson triste
02:13 Je suis pas sûre, bon après un enterrement, il passe "Tu veux mon zizi" c'est un concept quand même
02:16 *rires*
02:17 Mais moi j'ai une chanson qui m'entraîne systématiquement en dépression
02:20 Queen ?
02:21 Non, pas Queen, ça s'appelle DLP 1.1
02:23 C'est un enregistrement dont la bande sonore de la cassette se désintègre
02:27 Pour les jeunes qui nous écoutent, à l'époque pour écouter de la musique, on devait remonter des bobines manuellement
02:31 Les vieux osent nous dire que c'était mieux avant
02:33 *rires*
02:35 Cet enregistrement DLP, ça dure plus d'une heure
02:37 En fait c'est une boucle musicale d'un DJ, qui s'appelle William Basinski
02:40 Et qui devient de plus en plus inaudible parce qu'elle est en destruction en fait
02:43 C'est devenu un peu culte parce qu'il a enregistré à New York le matin du 11 septembre 2001
02:47 Pas le 11 septembre 1997, c'est le jour où j'ai eu la varicelle
02:50 Y'a que moi qui emporte encore les cicatrices, t'en as pas l'intérêt
02:53 Non mais c'est un son qui se répète en se désintégrant
02:56 Et si je l'écoute trop longtemps, j'ai l'impression que c'est une métaphore de ma vie
03:00 Une espèce de boucle que je peux pas empêcher de répéter
03:03 Mais de façon de plus en plus usée
03:05 Je suis pas défoncée hein
03:06 Vous connaissez mon niveau d'énergie, moi je peux pas fumer de l'herbe, je suis tombée dedans quand j'étais petite
03:10 Y'a des chansons comme ça qui me mettent dans des humeurs dangereuses
03:13 Qui ont des vibes hypnotisantes, comme vous dites Andréan
03:17 Donc finalement, mon enterrement, bah passé du Francky Vincent
03:20 Oui oui oui, je laisse le donner, oui oui oui, tu veux mon zizi ?
03:25 Oui oui oui, je laisse le donner, oui oui oui
03:28 C'est toi qui as voulu ça ?
03:30 Lisa Despoitiers !
03:32 Bravo !
03:33 Elle va sur scène figurez-vous
03:35 - A la nouvelle scène ! - Allez vas-y ! - Ouais, tu veux mon zizi ? A la nouvelle scène !