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00:00 C'est passé comment depuis samedi ?
00:09 Beaucoup d'émotions, c'est surtout ça qui prédomine.
00:15 L'émotion principale, la déception de ne pas terminer en beauté avec cette finale
00:23 de Champions League et le fait de ne pas encore réaliser complètement le départ, la fin
00:29 de l'aventure à l'OL.
00:30 Comment on arrive à gérer toutes ces émotions sur les 10-15 derniers jours ?
00:35 Vous l'avez dit, on est deux grandes compétitrices et c'est vrai que l'essentiel pour nous
00:41 c'est de faire gagner le club, de faire gagner l'équipe, nos joueuses et par rapport à
00:46 ça on a mis le focus uniquement là-dessus.
00:49 Souvent je le dis, dans le métier d'entraîneur, les émotions, il ne faut pas se laisser submerger.
00:54 On a eu un choix très personnel mais on était d'accord avec le club, on a souhaité communiquer
01:00 à la toute fin de saison.
01:01 Avec le recul, je pense que c'était le bon choix.
01:04 En tout cas, quand je vois moi personnellement comment je suis impactée par les émotions,
01:07 je me dis que ça aurait été difficile de pouvoir l'évoquer avant la fin.
01:12 La suite, Lyon va devenir un adversaire, peut-être que jamais vous auriez pu penser
01:17 ça, c'est un truc de fou.
01:18 Ce sera en Angleterre ?
01:20 Oui, la suite est en Angleterre, effectivement à Chelsea.
01:24 Ce que je souhaite c'est, si on doit être amené à rencontrer l'OL, que ce soit en
01:28 finale de la Ligue des Champions, le plus tard possible en fait.
01:31 Je le redoute.
01:32 À quel moment vous avez dit "Allez, on y va" ? Comment ça se passe ?
01:35 En tant que joueuse, déjà moi je me rappelle, on a eu beaucoup de discussions avec la direction,
01:40 déjà quand j'étais joueuse, un coach, une durée de vie c'est trois ans à peu près.
01:42 On sait qu'après il faut se renouveler, on a envie que le club reste au top et on pense
01:46 aussi que c'était le bon moment, Sonia l'a dit, pour l'équipe de continuer à grandir.
01:51 Notre intérêt c'est toujours que ce club reste en haut et peut-être que c'est le moment
01:55 pour elle, c'était le moment pour nous aussi d'ouvrir des challenges.
01:57 On est des compétitrices, ce qui nous anime toujours c'est la compétition, les challenges,
02:02 et de voir autre chose, de découvrir autre chose et de gagner avec un autre club, ça
02:06 peut être aussi très fort.
02:07 Il y a forcément un moment, Sonia, même quand vous avez fait toutes les deux votre
02:10 choix, où il y a une joueuse, il y a quelqu'un dans le club qui va vous prendre par le bras
02:14 et qui va dire "Partez pas, partez pas".
02:16 Ça arrive ça ?
02:17 Oui.
02:18 Tu te dis "Non, je ne peux pas partir, je ne peux pas quitter mon club".
02:22 Non, c'est sûr que si on écoute les sentiments, très certainement que j'aurais pu rester
02:27 à vie dans ce club, c'est évident.
02:28 Après, je pense qu'au-delà du choix sportif, Camille le disait, c'est un gros challenge
02:33 pour nous, nouveau projet dans un club aussi européen qui est un grand club, mais c'est
02:38 aussi un choix familial parce qu'on a l'opportunité d'offrir à nos enfants la possibilité de
02:45 découvrir une nouvelle culture, une nouvelle langue, une nouvelle mentalité et ça, plus
02:49 tard pour eux aussi, ça comptera énormément.
02:51 Donc ça fait quand même son poids dans la balance au moment de la décision.
02:55 Sonia, première femme à entraîner l'Olympique lyonnais féminin, ça restera à vie ça ?
03:01 Même si c'est vrai que je suis quelqu'un d'assez pudique et je ne prends pas souvent
03:05 le temps de me retourner sur le passé, je suis souvent tournée vers l'avenir.
03:10 C'est plus les gens des fois dans l'entourage, proches ou plus lointains, qui vous font réaliser
03:15 certaines choses.
03:16 Mais vous avez raison de souligner que le choix était courageux de la part de l'Olympique
03:20 lyonnais et du président Jean-Michel Aulas de nommer une femme déjà à la tête de
03:24 son équipe, même si au final on se dit que ce choix n'est pas si surprenant que ça
03:27 venant de sa part.
03:28 Mais je pense que ce choix m'a énormément permis aussi de réaliser qu'en tant que femme,
03:35 on est capable de réaliser de belles choses et ça effectivement, c'est une fierté.
03:40 J'étais une des premières à penser que c'était difficile de mener une vie de femme,
03:47 une vie de famille et une vie professionnelle avec un poste à haute responsabilité.
03:51 Et l'Olympique lyonnais m'a permis de réaliser que c'était possible.
03:54 Pour ça, je les en remercie encore grandement et c'est vrai que ça m'a permis aussi de
04:00 dire à toutes les femmes qu'il faut croire en nous.
04:02 *Rire*
04:03 *Musique*