L'interview carrière d'Eugénie Le Sommer

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Transcript

00:00 -Eugénie, bonjour. Merci de nous accorder cette interview.

00:03 Vous allez disputer votre 300e match en D1.

00:05 Qu'est-ce que ça représente pour vous ?

00:07 -C'est vrai que quand on le dit, ça fait beaucoup,

00:10 mais c'est toujours pareil avec les stats, en fait.

00:12 Quand t'es dans les matchs, les enchaînements de saison,

00:15 tu penses pas à tout ça,

00:16 et c'est quand on te le dit que tu fais "Ah ouais, quand même",

00:19 et puis...

00:19 Je pense que le plus important, c'est de faire un bon travail.

00:22 -C'est ça.

00:23 -Et de faire un bon travail.

00:24 -Oui, c'est ça.

00:25 -Et de faire un bon travail.

00:26 -Oui, c'est ça.

00:28 Et puis je pense que je m'en rendrai compte plus tard.

00:31 -Est-ce que vous savez combien de buts vous avez marqués en D1 ?

00:34 -Non, je suis pas focalisée sur les buts.

00:36 Je me dis, si j'ai fait 300 matchs, je sais pas,

00:38 ça doit être peut-être 200...

00:40 Non, j'ai aucune idée.

00:41 -221 en championnat.

00:43 -Décide de morder.

00:50 Ouh là, passe pour le sauvetage !

00:52 Le sauvetage !

00:54 Quelle action, quel talent !

00:56 L'appel de Jenny Le Sauveur, le sourire !

00:59 -Qu'est-ce qui vous motive aujourd'hui à continuer encore

01:03 à faire ces efforts-là pour rester au plus haut niveau ?

01:05 -La première motivation, c'est la passion.

01:07 La passion de jouer, la passion d'être ici.

01:10 Tous les matins, quand je me réveille,

01:11 je suis contente d'aller à l'entraînement.

01:13 Après, je suis une compétitrice

01:15 et j'ai envie de continuer à tout gagner.

01:17 J'ai beaucoup gagné avec l'OL, mais j'ai encore envie de gagner.

01:21 Et après, c'est battre les records.

01:22 On a beaucoup de trophées,

01:24 et on a encore envie d'en avoir plus.

01:26 On vit des moments incroyables,

01:29 et on a envie de les revivre, tout simplement.

01:31 -Est-ce que la jeune Jenny Le Sauveur,

01:34 qui a commencé à 18 ans au Stade Brioche, en D1,

01:37 imaginait une telle carrière ?

01:38 -Non, pas du tout.

01:40 Et c'est vrai que je me rappelle dans quel état j'étais

01:42 quand j'ai disputé mon premier match.

01:45 J'espérais en faire le plus possible,

01:47 mais de là à encore être en D1 aujourd'hui,

01:50 d'avoir fait autant de matchs,

01:53 d'avoir joué autant de temps pour l'OL...

01:54 C'est vrai que quand tu débutes une carrière,

01:56 tu sais pas comment elle va être,

01:57 et tu sais pas combien de temps tu vas rester dans les clubs,

01:59 tu sais pas combien de matchs tu vas jouer...

02:02 Donc non, je m'imaginais pas du tout avoir cette trajectoire.

02:04 Et je suis très fière de mon parcours.

02:06 -Qu'est-ce que ça fait aussi d'être un modèle comme ça

02:15 pour plein de petites filles ?

02:16 -Ça fait plaisir, parce que moi, j'ai pas eu cette chance

02:19 quand j'avais son âge, à cette petite,

02:20 d'avoir des joueuses auxquelles m'identifier.

02:22 Donc je m'identifiais aux garçons.

02:24 J'ai beaucoup suivi Zidane.

02:25 Forcément, je suis de la génération qui l'a vue remporter la Coupe du monde

02:28 et qui l'a vue être à son meilleur niveau.

02:30 -Quel est votre regard, justement, sur le développement de ce championnat,

02:33 sur sa professionnalisation ?

02:35 -On sent qu'il y a des évolutions.

02:37 Après, on aimerait, nous, jouer avec ce que ça aille un petit peu plus vite,

02:40 mais on est conscientes que certaines choses peuvent prendre du temps.

02:44 Je pense qu'à l'OL, on a des bonnes conditions,

02:46 mais c'est pas le cas dans tous les clubs.

02:48 On est 12 équipes dans le championnat,

02:49 et il faut se rendre compte aussi des conditions

02:52 que les autres équipes ont.

02:53 Et je pense que si tout le monde va dans le même sens,

02:56 le niveau va s'élever,

02:57 et peut-être que ce sera encore plus attractif pour les gens

03:01 et pour les médias, pour la télé, pour tout, en fait.

03:04 -Est-ce que le très bon début de saison que vous faites en championnat

03:19 coïncide aussi avec votre retour au premier plan en équipe de France ?

03:23 -Oui, forcément que ça m'a fait du bien,

03:25 parce que c'était quelque chose qui me manquait.

03:27 J'avais un petit goût d'inachevé aussi avec l'équipe de France,

03:31 et puis surtout, la manière dont ça s'était fait de ne plus y être,

03:36 je vivais ça, je pense, comme une injustice,

03:38 même si, à un moment donné, j'étais un peu passée à autre chose,

03:41 mais ça restait dans un coin de ma tête.

03:42 Aujourd'hui, je me sens plus libérée, je me sens mieux, tout simplement.

03:46 Je suis contente d'être performante avec mon club et en équipe de France.

03:50 -Combien de temps on aura encore le plaisir

03:52 de voir Eugénie Le Saumur sur un terrain de football ?

03:54 -Vous voulez que je finisse maintenant ? -Non, pas du tout !

03:56 -Je peux pas vous dire, on verra.

03:58 -Terminé à l'OL, pourquoi pas ? -Pourquoi pas.

04:01 Y a rien de fixe, aujourd'hui.

04:03 -Merci beaucoup, Eugénie.

04:04 ...

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