Vous l'avez peut-être entendu sur RTL : l'eau de la Seine n'est toujours pas conforme aux normes sanitaires d'après L'ONG Surfrider, qui effectue depuis près d'un an des prélèvements dans le fleuve. Pas vraiment rassurant à deux mois des Jeux Olympiques, alors que plusieurs épreuves doivent s'y dérouler. Ces résultats sont-ils surprenants ? Est-ce que les critères de l'ONG sont les mêmes que ceux des autorités de santé ? Y a-t-il un plan B ? Les explications de Virginie Garinet Nicolas Georgereau.
Regardez L'invité de RTL Midi avec Eric Brunet et Céline Landreau du 29 mai 2024
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00:00 Céline Landreau, Eric Brunet, RTL Midi.
00:03 On analyse deux bactéries, les Echerichia coli et les enterococques.
00:07 Ce qui va nous permettre de s'assurer que les gens ne vont pas avoir de conjonctivite,
00:11 attraper de gastroenterite, de staphylocoque.
00:14 Tous les prélèvements qu'on a fait jusqu'ici révèlent une qualité de l'eau qui est plutôt mauvaise.
00:18 Vous l'avez peut-être entendu ce matin sur RTL, mesdames, messieurs,
00:22 vous venez de l'entendre à l'instant, l'eau de la Seine n'est toujours pas conforme
00:26 aux normes sanitaires d'après l'ONG Surf Rider qui effectue depuis près d'un an des prélèvements dans le fleuve.
00:33 Pas vraiment rassurant à deux mois des Jeux Olympiques alors que plusieurs épreuves doivent s'y dérouler.
00:38 Pour en parler avec nous, Virginie Higarin, bonjour.
00:40 Bonjour à tous.
00:40 Spécialiste environnement ici à RTL et Nicolas Georgerot du service des sports.
00:44 Bonjour Nicolas.
00:44 Bonjour.
00:45 Virginie d'abord, ils sont surprenants ces résultats ?
00:47 Alors ce n'est pas bon mais non, ce n'est pas vraiment surprenant parce que 36 heures avant les analyses,
00:52 il a plu et parce que le niveau de la Seine en ce moment est haut,
00:55 donc le fleuve charrie plus de polluants, quand il pleut les stations d'épuration peuvent déborder
01:00 et justement a été construit dans Paris un immense bassin de décantation vers la gare d'Austerlitz inauguré il y a un mois.
01:07 Mais il n'est pas encore en fonctionnement, il va l'être cette semaine, explique la mairie de Paris.
01:11 Alors ce bassin doit permettre d'accueillir une partie des eaux, des égouts et de pluie
01:15 qui encore aujourd'hui sont rejetés dans la Seine.
01:17 L'équivalent de 20 piscines olympiques, il fait 30 mètres de profondeur
01:21 mais donc lorsque ces analyses ont été faites par ce freider, il ne fonctionnait pas.
01:25 On a déjà aussi parlé sur l'antenne Virginie de l'inauguration d'une station d'assainissement dans le Val-de-Marne,
01:31 ça veut dire que ça ne suffit pas tout ça ?
01:33 Alors voilà, là c'est une station d'épuration qui traite les eaux de la Marne,
01:36 principal affluent de la Seine et qui va nettoyer 700 litres par seconde.
01:40 Donc cette station fonctionne bien mais en cas d'orage ou de forte pluie,
01:45 pendant quelques jours, l'eau reste polluée quand même.
01:48 C'est une ONG qui dit que l'eau est polluée.
01:52 Est-ce que les critères des ONG sont les mêmes que ceux de l'État ?
01:55 Parce qu'on peut tout dire et son contraire, est-ce que c'est la même chose que l'État ?
01:59 C'est la même chose, ils comparent en fait leurs résultats faits par un laboratoire spécialisé
02:04 aux normes sanitaires réglementaires, donc les taux de bactéries, des chérichacolis, des staphylococques
02:09 qui peuvent être responsables de gastro ou de conjonctivite en cas de baignade.
02:13 Donc ces taux sont encore trop élevés mais encore une fois,
02:16 attendons la mise en service de l'ouvrage d'Austerlitz.
02:18 Et puis en août, le débit et la hauteur de la Seine sont en général beaucoup plus faibles,
02:23 donc il y a moins de risques de pollution.
02:24 Nicolas Georgerot, la qualité de l'eau c'est un enjeu important, on l'a dit pour les Jeux Olympiques.
02:29 Plusieurs épreuves doivent se dérouler dans la Seine ?
02:31 Oui, il y a les épreuves de triathlon qui sont prévues les 30 et 31 juillet.
02:36 Puis il y a les épreuves de nage en eau libre qui vont se terminer au pont Alexandre III
02:40 et qui sont prévues les 8 et 9 août.
02:42 Et c'est vrai que Paris fait face, comme des villes précédentes comme Tokyo et Rio,
02:47 à cette problématique.
02:48 A Tokyo en 2021 par exemple, quand il y a eu les épreuves de répétition,
02:52 ce qu'on appelle les "test events",
02:53 et bien l'épreuve pour Paralympique de triathlon n'avait pas pu se tenir
02:56 en raison de la qualité de l'eau qui était insuffisante.
02:59 Et puis la baie de Rio était très fortement polluée,
03:02 il y avait eu une incertitude jusqu'au dernier moment sur la tenue des épreuves.
03:06 Et même hors Rio...
03:07 Ah je me souviens, on pensait qu'elle serait simplement annulée, oui oui je me souviens.
03:09 Effectivement, jusqu'au dernier moment.
03:11 Et c'est vrai que les sportifs de ces disciplines,
03:13 que ce soit le triathlon ou encore la natation en eau libre,
03:17 et bien ils sont confrontés à cela tout le temps.
03:19 L'an passé il y a eu des championnats du monde de triathlon
03:22 qui avaient lieu à Sunderland au Royaume-Uni.
03:24 Il y a eu 57 nageurs qui ont été malades.
03:27 Et puis par exemple à Barcelone, au même moment,
03:29 il y avait des excréments qui étaient comme ça au large de Barcelone
03:31 quand l'épreuve se déroulait.
03:34 Il y a un plan B ?
03:35 Oui, un plan B c'est de jouer sur le calendrier, sur le programme,
03:39 et donc d'avoir des jours de repli, des jours de réserve
03:42 où on pourrait donc adapter un petit peu le programme.
03:45 Le CIO n'envisage pas d'annulation.
03:48 Et le plan C, ce serait en revanche d'annuler la partie natation du triathlon
03:54 si par exemple l'eau n'est toujours pas de qualité suffisante.
03:57 On peut aller ailleurs, on peut aller, je sais pas, on va à Saint-Barcachon ?
03:59 Non, il n'y aura pas de déplacement des épreuves,
04:01 ça se déroulera dans la Seine.
04:03 Et les athlètes, ça les inquiète ces résultats ?
04:06 Comment ils se préparent à tout ça ?
04:08 Pour se préparer, beaucoup prennent notamment des médicaments,
04:12 que ce soit avant ou après,
04:13 donc des pastilles de chlore, des probiotiques.
04:16 Et la délégation britannique a par exemple envisagé
04:20 de vacciner ces nageurs et ces nageuses
04:23 contre la typhoïde et contre l'hépatite A,
04:26 et puis ils auront aussi des antibiotiques après la baignade.
04:29 Vous imaginez les nageurs qui viennent pour les Jeux J.O à Paris ?
04:32 On va vous vacciner contre la typhoïde et contre l'hépatite A avant l'épreuve, les amis !
04:36 Rassurant !
04:37 Après en conclusion, il faut quand même dire que ça va forcément s'améliorer,
04:40 puisqu'il y a plus d'un milliard qui ont été dépensés pour mettre des installations au point,
04:43 qui fonctionneront à partir de cette semaine.
04:45 Donc on peut rester quand même un peu optimiste ?
04:48 Moi je suis optimiste, sincèrement je suis optimiste.
04:50 Non, sincèrement, vous verrez, les épreuves auront lieu dans la Seine.
04:53 Et on rappelle que si les athlètes plongent en 2024,
04:56 pour les Français qui souhaitent pouvoir se baigner dans la Seine et dans la Vente,
04:59 ce sera à partir de 2025, ce qui laisse aussi un peu plus de temps pour nettoyer le fleuve.
05:03 Je vous laisserai partir la première, nager la première,
05:06 j'irai juste derrière vous.
05:07 Je sais pas nager.
05:08 Ouais, bon.
05:08 Merci à tous les deux.
05:10 On marque une pause, dans un instant on part en Moselle,
05:15 où l'une des dernières aciéries de France est menacée.
05:19 A tout de suite.
05:19 Votre avis compte.
05:21 Venez l'exprimer sur RTL au 3210.