• il y a 5 mois
Marie-Odile Mergnac

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Transcription
00:00 Pour le moment, 7h51, une grand-mère inconnue, un arrière-grand-père mort au combat, un illustraïol étranger.
00:07 On s'est déjà tous posé des questions sur nos ancêtres.
00:09 Est-ce que vous, de l'autre côté de la télé et de la radio, vous êtes déjà lancé dans votre arbre généalogique ?
00:14 Venez nous le raconter, vous êtes nos témoins de l'actu dès maintenant au 02.38.53.25.25.
00:19 Et vous allez pouvoir, si vous le souhaitez, échanger avec notre invitée.
00:23 C'est une historienne et généalogiste, Marie.
00:26 Bonjour Marie-Audile Merniac.
00:28 Bonjour.
00:28 Il y a de plus en plus de personnes qui se penchent sur leur famille, sur leur arbre généalogique.
00:33 Comment est-ce que vous expliquez cet engouement ?
00:36 Parce que c'est très très amusant à faire.
00:39 Franchement, on prend tellement plaisir à remonter le temps, à explorer les archives,
00:45 à découvrir un roman familial, parce que ça revient à ça.
00:49 On découvre une histoire dont sa famille est le héros.
00:53 Et on a du temps, on a des loisirs.
00:57 Maintenant avec internet, on peut chercher depuis chez soi,
01:00 même si on a des ancêtres qui sont à Marseille, à Lille ou dans un pays étranger.
01:04 Donc voilà.
01:06 Vous l'avez dit, on découvre une histoire.
01:08 Effectivement, faire son arbre généalogique, ce n'est pas juste trouver des noms et des dates.
01:12 Non, alors on commence par ça.
01:13 Parce qu'il faut s'appuyer sur du concret.
01:15 Donc on remonte, c'est un petit peu comme un mot croisé géant.
01:18 On trouve un arrière-grand-père, on a aussitôt deux cases de plus qui sont ses arrières-grands-parents,
01:23 ses propres parents à trouver, puis quatre, puis huit, etc.
01:27 Et après, on s'intéresse à la vie des gens.
01:29 On a des archives tellement riches en France qu'on peut retrouver leur histoire.
01:33 On peut retrouver, même au 17e siècle, les dissensions avec les voisins,
01:38 la couleur des robes de votre aïeul en 1720, ça marche aussi.
01:41 On peut trouver ça.
01:42 Donc il y a plein de choses à découvrir dans son arbre généalogique.
01:45 Et nous sommes avec un auditeur, Marc.
01:47 Exactement. Est-ce que vous avez tenté de le faire, votre arbre généalogique ?
01:51 On va en parler avec Francis, au 02-38-53-25-25.
01:55 Vous habitez à Courcelles-le-Roi et apparemment,
01:57 vous avez une recherche qui vous pose problème. Bonjour Francis.
02:00 Bonjour. Je fais de la généalogie depuis mon jeune âge.
02:04 Et à présent, je fais des recherches.
02:07 J'ai fait plusieurs branches jusqu'à 1500 et voir en dessous.
02:11 Et je suis tombé sur une arrière-arrière-grand-mère qui était issue de fille-mère.
02:17 Donc je n'ai pas pu retrouver la branche du père.
02:20 Donc l'autre jour, j'étais à la généalogie à Basoche-les-Galerandes.
02:23 J'ai discuté avec des gens qui s'occupent de généalogie.
02:26 Ils m'ont dit que votre arrière-arrière-grand-mère a dû être issue
02:29 soit avec un patron dans une ferme ou avec un ouvrier qui travaillait.
02:34 Et ils m'ont dit que c'était très difficile à rechercher.
02:38 Et s'il n'y a pas de mariage, ça peut arriver.
02:40 Oui, c'est ça. Et à cette époque, en plus, c'est un peu compliqué.
02:42 S'il n'y a pas d'acte notarié, est-ce qu'il y a une solution ?
02:46 Dans les registres paroissiaux ou les registres d'état civil après la Révolution,
02:51 effectivement, le père ne sera pas indiqué.
02:53 Mais à partir de 1536, donc je ne sais pas à quelle époque se situe votre aïeul...
02:58 - 1815 !
03:00 - Ah, 1815 !
03:02 Alors, de 1536 à la Révolution,
03:05 comme on considérait que s'il y avait une fausse couche
03:10 ou un décès du bébé à l'accouchement,
03:12 c'était possiblement la mère qui avait tué l'enfant,
03:15 elle était à ce moment-là condamnée à mort.
03:17 Donc pour éviter ça,
03:19 on lui demandait de faire une déclaration devant notaire
03:23 où elle déclarait pourquoi elle était enceinte.
03:27 Donc ça concernait les filles non mariées et les veuves.
03:30 Pourquoi elle était enceinte,
03:32 donner le nom du père, expliquer les circonstances,
03:35 d'ailleurs on découvre tout.
03:37 Et à partir du moment où elle l'avait déclarée,
03:40 on considérait que s'il y avait une fausse couche ou un décès à la naissance,
03:44 c'était accidentel.
03:46 Et pour ça, la Révolution a mis fin, malheureusement,
03:49 pour les recherches généalogiques,
03:51 a mis fin à ce type de déclaration.
03:53 Ça a néanmoins continué à être pratiqué
03:56 par une grande partie des notaires
03:58 jusqu'aux années 1820-1830.
04:00 Donc je dirais, tentez votre chance.
04:03 Dans les documents notariés,
04:05 il y a des répertoires maintenant des actes notariés
04:08 qui existent, qui sont en ligne.
04:10 Alors je ne sais pas s'ils sont en ligne
04:12 sur le site des AD du Loiret
04:14 pour tous les notaires,
04:16 mais c'est à chercher.
04:18 Et à ce moment-là, vous retrouvez l'acte,
04:20 et puis vous allez avoir non seulement le nom du père,
04:23 mais aussi, voilà comment elle s'est laissée compter fleurs bleues,
04:28 comment elle a cru...
04:30 – Le père de cette fille-là,
04:32 donc c'est le grand-père qui a déclaré de père inconnu.
04:36 – Oui, c'est ça.
04:38 Mais la déclaration à l'État civil,
04:41 on déclare que le père est inconnu,
04:43 elle n'est pas mariée,
04:45 le père a refusé de se considérer comme étant présent.
04:49 Mais peut-être qu'il y a quand même eu encore,
04:54 comme sous l'Ancien Régime,
04:56 une déclaration de grossesse qui a été faite.
04:59 Ça s'est pratiqué jusque dans les années 1820-1830,
05:02 et on les trouve dans les documents notariés.
05:04 – Donc peut-être une piste pour vous, Francis, Marie-Odile Mergnac,
05:09 qui prouve que quand on fait son verbe généalogique,
05:12 on découvre aussi plein de choses sur l'histoire des gens au quotidien.
05:16 – Oui, et puis aussi l'histoire des guerres 14-18.
05:21 On trouve maintenant sur internet,
05:23 par Grand Mémorial et par Mémoire des Hommes,
05:26 qui sont des sites du ministère et complètement gratuits,
05:29 on peut retrouver le parcours complet, au jour le jour,
05:32 de tous vos grands-parents, arrière-grands-parents
05:35 qui ont fait la guerre 14.
05:37 On découvre à quel endroit ils se sont fait tuer,
05:40 à quel endroit ils ont été blessés,
05:42 les actes d'héroïsme qu'ils ont pu accomplir,
05:44 on découvre absolument tout en ligne depuis chez soi.
05:47 – Et il y a un moment aussi où on peut se détacher d'internet,
05:50 peut-être qu'on peut être bloqué, on entendait dans nos journaux
05:52 les archives départementales, c'est une ressource incroyable aussi.
05:55 – Ah oui, c'est incroyable.
05:56 Ce qui est numérisé ne représente que 4% de leur fonds.
05:59 Vous voyez, il y a de quoi faire, il y a de quoi chercher.
06:02 Les documents notariés, de toute façon, il faut aller sur place après
06:05 pour les consulter, même si des répertoires sont en ligne.
06:09 Et puis il y a le cadastre, si on veut découvrir quelle maison
06:15 occupait vos ancêtres au 19ème, ou l'histoire de votre propre maison.
06:19 Vous pouvez la remonter à travers le temps,
06:21 l'histoire de la maison de vos grands-parents,
06:23 même si elle a été bombardée et qu'elle n'existe plus.
06:25 – Et parfois, on a des mauvaises surprises,
06:28 on se rend compte que quelqu'un a "fauté" dans la famille.
06:31 Il peut y avoir aussi des révélations d'histoire un peu compliquées
06:34 de gens qu'on n'a pas connus, ceci dit.
06:36 – Oui, j'ai un cousin qui m'a appelé à Follet
06:38 parce qu'il avait découvert que son arrière-arrière-grand-oncle,
06:41 dans les années 1906, avait volé une vache.
06:44 [Rires]
06:45 – Ah oui, celle-là, on ne s'y attendait pas.
06:47 – On ne l'avait pas vue venir, celle-là.
06:49 – Il n'était pas très content.
06:51 – Internet, vous en avez parlé, maintenant il y a plein de sites,
06:54 j'ai né à Net, notamment, pour ne pas le citer.
06:56 Ça permet aussi de mettre en connexion des personnes,
06:59 vous en parliez, qui sont à l'autre bout de la France,
07:01 qui ont fait un petit bout dans leur arbre généalogique
07:03 et qui se rendent compte que nous, on a un lien avec eux,
07:06 et ça aussi, c'est formidable.
07:08 – Ah oui, j'ai né à Net, c'est un merveilleux accélérateur,
07:11 en fait, c'est la mise en commun des généalogies et des arbres
07:15 de toutes ceux qui le veulent bien.
07:16 Donc, il y a 1,5 millions d'arbres en ligne,
07:19 ça représente 9 milliards d'ancêtres, alors avec des doublons,
07:22 et donc, dès que vous arrivez dans les années 1850,
07:25 vous êtes certain, certaine de trouver un cousin
07:29 qui a fait l'arbre généalogique comportant votre arrière-arrière-grand-père,
07:33 et d'un seul coup, vous pouvez gagner 10 générations.
07:35 – Donc, on peut commencer par là, et puis on peut aussi
07:38 commencer avec votre livre, Mario Dilmernia,
07:40 qui s'appelle "La généalogie en s'amusant",
07:42 qui est en librairie depuis une dizaine de jours.
07:45 – C'est ça.
07:46 – Et puis, ça vous donne quelques conseils pour commencer,
07:48 et puis pour fouiller un petit peu aussi dans les archives.
07:50 Merci beaucoup d'avoir été notre invitée ce matin.
07:52 – Merci à vous.
07:53 – Bonne journée.
07:54 – Bonne journée, mesdames et messieurs.

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