• il y a 7 mois
Manon Aubry pour la France insoumise, Jordan Bardella pour le Rassemblement national, François-Xavier Bellamy pour Les Républicains, Léon Deffontaines pour le Parti communiste, Valérie Hayer pour Renaissance, Raphaël Glucksmann pour le Parti socialiste et Place publique, Marion Maréchal pour Reconquête, Marie Toussaint pour les Écologistes... Les huit principaux candidats aux élections européennes se son retrouvés ce lundi 27 mai pour un débat événement sur BFMTV, animé par Apolline de Malherbe et Maxime Switek.

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Transcription
00:00Trois heures de débat, avec des échanges vifs, des interpellations, des invectives
00:04parfois entre des candidats qui se connaissaient bien, on les a entendu parfois s'appeler
00:07par leur prénom ou même se tutoyer, et une question qui se pose évidemment, comme après
00:11chaque débat, qui a gagné ?
00:13Eh bien la réponse n'est pas facile, parce que personne n'a vraiment survolé les débats,
00:17il y a eu une confirmation, Jordan Bardella, le grand favori des sondages, lui son enjeu
00:21c'était de ne pas dévisser, il était la cible de toutes les attaques, et il n'a
00:26pas dévissé, donc de ce point de vue là, on peut dire qu'il a gagné.
00:29Une confirmation donc, mais aussi des progressions, parmi les progressions hier pendant le débat,
00:33celle de Raphaël Glucksmann, la tête de liste des socialistes, qui a déroulé ses
00:38argumentaires, il était la cible de tous les autres candidats de gauche, et lui aussi
00:41n'a pas dévissé, il a plutôt confirmé.
00:43Je mets dans cette catégorie aussi François-Xavier Bellamy, le candidat des LR, avec un ton plus
00:48courtois, plus posé, qui tranchait avec les invectives de ses petits camarades.
00:53Il y a aussi celles et ceux qui étaient dans les choux, et donc qui se sont mis à crier
00:56fort, voire très fort, pour tenter de rattraper leur retard, avec une Marion Maréchal par
01:01exemple, très à l'offensive, ou une Manon Aubry, qu'on a aussi beaucoup entendu attaquer.
01:06Plus discret, Léon Desfontaines, le candidat communiste qui a un peu de mal à percer le
01:09mur du son médiatique et politique, a fait entendre sa différence, mais pas au niveau
01:15de ses rivaux.
01:16Et puis enfin, il y a deux candidats qui sont passés à travers, à mes yeux, Marie Toussaint,
01:20l'écologiste qu'on a senti sur la défensive, et assez mal à l'aise, notamment lors de
01:26toutes les critiques de ses adversaires sur l'écologie politique, et puis, enfin,
01:31et surtout, Valérie Ayé.
01:33Valérie Ayé, l'enjeu, il était énorme, on sait qu'elle était à la traîne dans
01:37les sondages, il fallait qu'elle renverse la table, et bien elle n'y est pas parvenue.
01:41Alors, ce n'était pas facile pour elle, c'est vrai, elle était un peu la cible
01:44par procuration pour ses adversaires, qui ne cessait de vouloir étrier à travers elle
01:49Emmanuel Macron.
01:50Pas facile non plus parce qu'elle était quasiment la seule à défendre le bilan
01:54de la législature sortante au Parlement européen.
01:57Mais elle s'est aussi pris les pieds dans le tapis toute seule, notamment sur l'International,
02:01où elle s'est retrouvée en porte-à-faux avec le numéro 2 de sa liste Bernarguetta
02:06sur la question de faut-il reconnaître ou non l'Etat palestinien, lui et pour, elle
02:10a dit oui, mais pas tout de suite, et puis sur l'Ukraine, où là, on l'a sentie très
02:14mal à l'aise.
02:15Interrogée pour savoir si des missiles français pouvaient être utilisés pour aller frapper
02:20des objectifs en territoire russe, elle s'en est tirée par une pirouette très maladroite
02:25en disant qu'elle n'était pas experte de ces questions et qu'elle laisserait donc
02:28s'exprimer le ministre de la Défense.
02:30Alors, est-ce que ce débat va faire bouger les lignes ? Il y a eu des matchs dans le
02:33match, Manon Aubry dans son viseur, elle avait Raphaël Glucksmann, son grand rival à gauche
02:37qui est loin devant elle, pas sûr que le débat d'hier soir ait fait bouger le rapport
02:41de force.
02:42Il y avait un autre match dans le match, Raphaël Glucksmann qui avait dans son viseur, lui,
02:44Valéry Heillet justement, qu'il talonne dans les sondages, et là, on se dit que peut-être
02:50il pourrait la dépasser.
02:51Et puis, il y avait d'autres matchs dans le match, à droite, voire à l'extrême droite
02:54entre François-Xavier Bellamy, Marion Maréchal qui tentait de faire entendre leur voix et
02:59leur style contre Jordan Bardella, mais pas sûr de nouveau que cette fois-ci, ça fasse
03:04bouger.
03:05Alors, que retenir sur le fond de ce débat ? Trois choses, d'abord que certains candidats
03:08ont un peu de mal à assumer leur vote ou leur non-vote dans la législature passée,
03:11je pense à Jordan Bardella par exemple qui s'est abstenu sur la réforme du marché
03:14de l'électricité, pourtant tant décrié.
03:17Deuxième chose, on n'a pas vu beaucoup de nuances hier et les rares candidats qui ont
03:21essayé d'avoir un point de vue un peu équilibré ou balancé, je pense à Valéry Heillet,
03:25ont eu bien du mal à faire entendre leur voix dans un débat qui est très polarisé.
03:29Et puis, troisième et dernière chose, on a assisté hier aux prémices d'une recomposition
03:33du paysage politique qui ne manquera pas d'intervenir après ces européennes, avec à gauche une
03:38profonde divergence, un fossé entre la gauche radicale incarnée par les Insoumis de Manombry
03:44et la gauche sociale-démocrate, celle de Raphaël Glucksmann.
03:47Et à droite, à l'inverse, des convergences profondes qu'on a pu voir dans les discours
03:51et les arguments entre Marion Maréchal, Jordan Bardella, mais aussi François-Xavier Bellamy
03:56pour les LR qui partageaient avec les deux premiers la quasi-totalité des arguments
04:01sur l'immigration ou encore sur l'écologie.

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