Assurance-chômage: ce qui va changer pour les seniors

  • il y a 10 jours
Gabriel Attal a dévoilé les nouvelles règles de l’assurance-chômage. L’objectif est clair : il faut donner un dernier coup de collier pour atteindre le plein-emploi en 2027, c’est-à-dire 5% de taux de chômage. Alors qu’aujourd’hui, on stagne à 7,5%.

Première et principale mesure de cette nouvelle réforme : les conditions d’accès au chômage sont durcies. Aujourd’hui, six mois de travail sur les deux dernières années suffisent pour avoir droit au chômage. Demain, il faudra avoir cotisé huit mois sur les vingt derniers mois. Donc il faudra avoir travaillé plus longtemps, sur une période plus courte.

Par un effet mécanique un peu complexe, cela a pour conséquence de réduire la durée maximale d’indemnisation. Avant, un chômeur pouvait être indemnisé jusqu’à dix-huit mois, demain il n’aura plus que quinze mois. Cette nouvelle règle s’appliquera à partir du 1er décembre 2024.

Qu’est-ce qui change pour les seniors ? La filière senior, plus avantageuse que le régime de base, va être elle aussi durcie. Désormais, les seniors vont rejoindre cette filière plus tard, et seront indemnisés moins longtemps. Pour être en catégorie senior, à partir de décembre, il ne faudra plus avoir 55 ans, mais 57 ans. Et la durée d’indemnisation maximale ne sera plus de 27 mois, mais de 22,5 mois.

Enfin, un palier intermédiaire, qui faisait la transition entre le régime de base et la filière senior va être supprimé. Et c’est pas fini ! Gabriel Attal prépare une nouvelle baisse de la durée d’indemnisation, qui s’enclenchera pour tous les chômeurs, y compris les seniors, quand le chômage passera sous les 6,5%. Pour faire passer la pilule, le gouvernement va créer un « bonus emploi senior ». Un senior qui reprendrait un emploi moins bien rémunéré que celui qu’il avait avant aura droit à une compensation versée par l’Unédic, pendant un an.

Le gouvernement comptait aussi équilibrer sa réforme en se montrant plus sévère avec les entreprises qui abusent de contrats courts. Mais la généralisation du bonus-malus, qui ne s’applique aujourd’hui qu’à quelques secteurs d’activité, semble enterré. C’est finalement une concertation qui sera organisée pour aboutir à un éventuel élargissement du dispositif.

Qu’en disent les organisations syndicales et patronales ?

Le patronat, qui voit tous les jours des offres d’emploi non pourvues, est plutôt OK avec cette réforme de l’assurance-chômage. Mais il voit bien qu’il y a aussi des freins à l’emploi comme l’accès au logement, à la formation, la mobilité... Les mesures présentées par Gabriel Attal ne répondent pas à ces difficultés.

Les syndicats, eux, sont très remontés contre cette réforme, qu’ils jugent très dure et qui va toucher les plus précaires, notamment les jeunes. Ils dénoncent la croyance selon laquelle quand on reste au chômage, c’est que dans le fond, ça nous convient. Et qu’il suffit d’être plus « incitatif » pour résoudre le problème.

Mais qu’en pensent les Français ? C’est difficile à dire. Dans un sondage effectué en avril

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