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00:00 On est avec Marguerite Stern, merci Marguerite, merci d'être là, auteure de Transmania, merci d'être là.
00:06 Et Louise, merci d'être là.
00:08 Louise, Miss France Trans 2021.
00:10 Oui, merci.
00:12 Marguerite, vous avez été très choquée, vous, par la traduction de ce truc.
00:16 Non, moi je ne suis pas très choquée, je suis habituée de toute façon.
00:19 Ce n'est pas Khan qui me choque particulièrement,
00:22 je considère juste que cette personne qui est un homme devrait avoir gagné dans la catégorie "homme".
00:27 Pour moi, être un homme ou être une femme, c'est quelque chose de biologique.
00:31 Être une femme, ça ne se résume pas à porter les cheveux longs et avoir du rouge à lèvres.
00:37 Je considère que c'est un peu une insulte faite aux femmes de dire qu'être une femme, c'est se mettre des faussins et du rouge à lèvres.
00:44 Ça n'a pas été une insulte faite aux femmes.
00:46 Ah oui ?
00:47 Vous me répondrez.
00:48 Louise va se défendre toute seule, on n'a pas besoin de supporter.
00:50 Par contre, moi ce qui me choque plus que ça, c'est le fait que le phénomène s'étend dans la société
00:56 et que ça ouvre la porte à des dérives beaucoup plus graves.
00:59 Comme celle par exemple des compétitions sportives,
01:02 où on voit aujourd'hui des hommes remporter des compétitions féminines de femmes.
01:06 Il y a le site sheone.org qui a recensé plus de 600 cas à échelle internationale
01:12 d'hommes qui ont remporté des compétitions sportives de femmes
01:14 parce que messieurs se disent femmes et messieurs prennent des oestrogènes.
01:17 En fait, ça ouvre à des dérives graves et ça qui me choque.
01:20 Alors Louise, qu'est-ce que vous répondez à Marguerite ?
01:23 Alors moi je réponds tout simplement au fait que c'est un jury
01:26 qui a décidé de saluer une performance féminine
01:29 et qu'il y a quatre actrices qui ont été récompensées pour ce prix d'interprétation.
01:34 Il y a Selena Gomez, il y a Adriana Paz, il y a Zoé Saldana et cette actrice trans.
01:41 Et donc en fait c'est la seule chose qu'il faut voir, il n'y a pas d'idéologie trans.
01:45 J'ai lu sur internet que ce prix-là venait invisibiliser les femmes cis,
01:50 mais alors pas du tout en fait, c'est juste justement apporter une visibilité à la communauté trans
01:55 et c'est saluer juste la performance féminine et c'est tout en fait.
01:59 Mais il n'y a pas de souci avec la performance, mais féminine en fait,
02:02 on n'a peut-être pas la même définition de ce que c'est qu'un homme ou une femme.
02:05 Je suis désolée, mais moi quand je vous écoute, je n'ai pas le sentiment d'être une insulte à la femme
02:09 et je n'ai pas juste l'impression d'être une femme parce que j'ai des cheveux mi-long et de rouge à lèvres.
02:13 Non, je ne dis pas évidemment que c'est vous qui m'insultez,
02:15 je n'ai aucun problème avec vous, je vais même vous genrer au féminin
02:18 si ça vous met plus confortable.
02:21 Ce n'est pas que ça me met confortable, je suis une femme pour l'état civil,
02:24 pour la société française, pour la société française.
02:27 C'est une fiction juridique.
02:28 Sauf que quand je me déplace dans la rue, il n'y a aucune personne en fait qui me met genre
02:32 et à chaque fois que j'arrive dans un lieu, on m'appelle madame.
02:34 Donc je pense que vous avez en fait, en effet, une interprétation de la féminité
02:39 qui se résume à peut-être au sexe de néfant.
02:41 C'est quoi votre interprétation de la féminité ? Pour vous, c'est quoi être une femme ?
02:45 Pour moi, être une femme, c'est se sentir déjà femme, avoir ce sentiment-là.
02:49 Ça veut dire quoi, se sentir femme ?
02:50 Moi, je ne me suis jamais reconnue en fait dans le genre masculin.
02:54 Je ne me suis jamais reconnue dans tous les stéréotypes qu'on accorde au genre masculin.
02:59 D'accord, donc c'est une question de genre, une question de stéréotypes.
03:00 Être une femme, c'est un ensemble de stéréotypes ?
03:02 En effet, je n'ai pas dit que être une femme, c'est un ensemble de stéréotypes.
03:04 C'est ce que vous voulez dire ?
03:05 Vous êtes d'accord avec moi qu'aujourd'hui, il y a une construction sociétale
03:09 de la féminité et de la masculinité.
03:11 En l'occurrence, moi, je ne me suis jamais reconnue en fait, depuis toute petite,
03:15 je ne me suis jamais reconnue dans ce qu'on voulait m'attribuer en tant que garçon.
03:19 Donc oui, à un moment donné, j'ai décidé de faire ma transition et d'être une femme.
03:23 Vous ne pensez pas que le vrai progressisme, c'est d'être par exemple comme Vincent McDoom,
03:26 qui est un homme qui assume en fait de porter des robes, de porter du maquillage,
03:31 et de dire, mais finalement, en fait, ce n'est pas parce que je porte des robes et du maquillage
03:35 que je suis une femme pour autant.
03:36 Je suis un homme qui aime porter des robes.
03:38 Et voilà son ressenti. Si lui, Vincent McDoom, il est au fait et très en phase avec le fait
03:46 d'être genré au masculin et qu'il n'a pas fait de démarche justement pour qu'on le genre au féminin,
03:51 pour être reconnu comme une femme auprès de l'administration française, ça lui appartient.
03:56 Mais vous ne pouvez pas en fait vous permettre de juger des personnes qui ont décidé en fait
04:01 de juste vivre en phase avec ce qu'elles ou ils sont, parce que ça existe aussi dans notre temps.
04:06 - Le problème, ce n'est pas les personnes. Moi, je n'ai aucun problème avec vous.
04:09 Et j'entends même à la limite, enfin, vous parlez de stéréotypes finalement.
04:12 Quand je vous demande ce que c'est d'être une femme, vous me parlez quand même de stéréotypes.
04:15 Vous me dites, voilà, je me reconnais dans les stéréotypes féminins.
04:18 Bon, moi, j'ai quand même un petit problème avec cette définition.
04:20 - Non, non, je me suis dit, j'ai dit que je ne me reconnaissais pas dans les stéréotypes masculins.
04:25 - Alors, c'est quoi pour vous être une femme ?
04:26 - Donc voilà.
04:27 - C'est quoi pour vous être une femme ?
04:28 - Les filles, c'est vrai que je suis là.
04:30 [Rires]
04:33 - C'est sympa.
04:34 [Rires]
04:36 - Non, mais elles sont... C'est intéressant.
04:37 - C'est passionnant.
04:38 - Vraiment, les deux, vous êtes incroyables.
04:39 - Oui, parce qu'en fait, ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il faut dépasser votre cas personnel.
04:43 Et ça, je le comprends. J'entends la souffrance personnelle des gens, tout ça.
04:46 Mais le problème, c'est que si on change la définition légale de ce qu'est un homme ou de ce qu'est une femme,
04:51 on se retrouve avec des messieurs avec des pénis qui gagnent des compétitions sportives de femmes.
04:56 On se retrouve avec des messieurs même sans pénis qui gagnent des compétitions sportives de femmes.
04:59 - Mais comment vous l'avez vérifié ?
05:00 Comment vous avez vérifié en fait que c'est des...
05:02 - Ils le disent. Ils le disent dans le domaine.
05:04 - Non, non, mais comment vous l'avez vérifié ?
05:05 - Elle a mis pénis, pénis...
05:06 - Moi, je ne suis pas là-dedans.
05:07 - Pénis, pas pénis.
05:08 [Rires]
05:09 - Oui, je ne suis pas là-dedans.
05:10 - Il y a aussi le cas, genre, très terrible en fait, des messieurs qui, je ne l'ai pas vérifié,
05:14 mais violent des femmes en prison au Canada.
05:16 - Il y a des femmes aussi.
05:17 - Avec le pénis de femme.
05:18 - Il y a des femmes aussi qui violent des femmes au sein des prisons féminines.
05:21 - Bien sûr.
05:22 - Ça existe.
05:23 - D'accord. Donc vous pensez que les femmes violent plus que les hommes.
05:25 - Non, je n'ai pas dit que les femmes...
05:27 - Vous pensez que c'est normal d'incarcerer des femmes avec des hommes.
05:30 - Je ne dis pas que c'est normal qu'on viole, qu'on puisse violer quelqu'un.
05:33 Maintenant, il ne faut pas tout de suite dire "on est une femme trans, on va violer des femmes avec un pénis d'homme".
05:38 - Ce que je dis, c'est que si vous changez la définition de ce que c'est que d'être une femme,
05:42 alors on peut mettre des hommes qui se disent femmes dans des prisons pour femmes.
05:46 On peut mettre des hommes qui se disent femmes dans des compétitions sportives pour femmes.
05:49 En fait, ça a un impact sur le réel, tous vos concepts.
05:52 - S'il vous plaît, Guillaume Janton, parce que vous êtes l'un des seuls à dire oui, pourquoi ?
05:55 - Un peu pour les mêmes raisons que Jacques et cette idée aussi que vous dites un peu, Marguerite, dans votre livre,
06:00 que quelque part, les personnes trans peuvent être les ennemis des féministes
06:03 puisqu'elles veulent en quelque sorte la vedette à des femmes qui peuvent avoir ces postes-là,
06:06 que ce soit dans le sport ou dans le cinéma.
06:08 Et moi, la question que je voulais vous poser, c'est est-ce que vous pensez que derrière tout ça,
06:16 il y a un message politique et qu'il y a une sorte de prosélytisme
06:18 et qu'on encourage d'autres gens à devenir trans, parce que c'est un peu ce que vous dénoncez dans votre livre.
06:21 Et quel serait le but ?
06:23 - Exactement. Alors ça, c'est très difficile de l'expliquer sur un plateau comme celui-là.
06:27 En deux minutes, notre livre fait 400 pages.
06:30 Et justement, on a beaucoup été attaqué sur ce livre parce qu'on parle d'idéologie transgenre.
06:34 Et qu'est-ce que c'est qu'une idéologie ?
06:35 En fait, c'est une doctrine philosophique politique qui veut modifier les comportements individuels et collectifs.
06:41 Et donc, on s'emploie à démontrer dans notre livre, effectivement, qu'il y a des lobbies,
06:45 que l'idéologie trans, elle est financée par des milliardaires,
06:47 que certains labos pharmaceutiques financent ça aussi,
06:51 qu'il y a une forme d'emprise sectaire sur les réseaux sociaux,
06:54 qu'il y a un antrisme de l'idéologie transgenre dans les universités, dans les écoles, dans les entreprises, dans les médias.
06:59 Et donc, effectivement, en fait, ce n'est pas une simple lutte pour des personnes qui vont mal.
07:03 Et on l'entend, la souffrance des personnes qui vont mal.
07:06 On donne d'ailleurs dans notre livre la parole à plusieurs personnes trans,
07:09 à une personne intersexe qui a transitionné.
07:11 Enfin voilà, on l'entend, cette souffrance.
07:13 Mais voilà, il ne faut pas être naïf, en fait.
07:17 Effectivement, il y a une vraie idéologie derrière, il y a un business derrière.
07:20 Il n'y a pas d'idéologie transgenre.
07:22 Ça, c'est vous qui, aujourd'hui, le percevez ainsi.
07:25 Et puis, moi, je n'ai pas lu, je n'ai pas lu ce livre.
07:27 J'ai juste, par contre, vu des interviews que Doramouto et vous-même avez pu donner.
07:32 Enfin, j'ai plus vu les interviews de Doramouto.
07:34 Et je sais, en fait, qu'il y a eu des chiffres qui ont été annoncés,
07:37 comme le fait, par exemple, qu'une transition coûte 100 000 euros à l'État français.
07:42 - Une transition complète pour un homme ?
07:44 - Personnellement, alors par contre, il n'y a pas eu de nuance.
07:46 C'était, le journaliste a demandé combien coûtait une transition,
07:49 et la réponse a été, une condition coûte aujourd'hui 100 000 euros,
07:53 parce qu'en fait, il y a des chirurgies esthétiques.
07:55 Moi, personnellement, je n'ai fait aucune chirurgie esthétique pour modifier les traits de mon visage.
07:58 Il y a des chirurgies sur les cordes vocales, etc.
08:02 Je n'ai fait aucune de chirurgie pour modifier.
08:04 - Tant mieux pour vous. En tous les cas, une transition complète.
08:06 - Oui, mais justement, à un moment donné, il faut nuancer.
08:08 - Une transition complète. Alors, je vais le faire devant vous, si vous voulez.
08:10 - Quand vous apportez ce genre de... - Vous voulez que je le fasse ?
08:12 - Je termine juste.
08:14 Quand vous apportez ce genre d'argument sur un plateau de radio ou télévisé,
08:19 il faut savoir aussi nuancer.
08:21 Parce que moi, je respecte, franchement, sincèrement,
08:23 je respecte entièrement le fait que dans votre conception,
08:26 dans votre conception et dans votre vision des choses,
08:29 vous puissiez me considérer comme un homme.
08:31 Je n'ai aucun problème avec ça, et je ne vais pas chercher à vous convaincre que je suis une femme.
08:35 Maintenant, la seule chose que je demande, c'est d'avoir quand même un peu de respect envers notre communauté.
08:39 C'est tout ce qu'on demande. Nous, on demande à vivre juste et librement.
08:42 - Mais il y a du respect, il n'y a jamais d'insulte de notre part.
08:44 - Et de ne pas nous attaquer avec des propos d'iffamateurs, parce qu'il y en a.