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Faut-il un débat Emmanuel Macron et Marine Le Pen ? C'est le feuilleton des derniers jours. Ce week-end, le Président l'a de nouveau proposé. Réponse cinglante de la cheffe de file du RN : "Je ne viens pas quand on me siffle". Marine Le Pen est claire : pas question de débattre avant les Européennes... sauf si Le Président promettait de démissionner ou de dissoudre l'Assemblée en cas de défaite le 9 juin. Écoutez le débat entre Jean-Baptiste Djebbari, ancien ministre des Transports, Rokhaya Diallo, éditorialiste au Guardian et au Washington Post, et Carl Meeus, rédacteur en chef au Figaro Magazine.
Regardez L'invité de RTL Soir avec Julien Sellier du 27 mai 2024

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Transcription
00:00 RTL, Julien Célier et Cyprien Cygne
00:05 Allez 19h42, la deuxième heure, toujours nos grands débats avec...
00:10 Le débat foot continuait quand même !
00:12 On continuait pendant la pause, on continue de s'interroger comment sauver le foot.
00:15 Rocca et Dialo est avec nous, Jean-Baptiste Djebari, Karl Meus, est-ce qu'il faut un débat ?
00:19 Emmanuel Macron, Marine Le Pen, c'est la question maintenant, c'est le feuilleton des derniers jours
00:24 parce que ce week-end le Président l'a de nouveau proposé ce débat, réponse assez cinglante de la
00:28 "Chef de file du RN, je ne viens pas quand on me siffle"
00:31 Marine Le Pen est claire, pas question de débattre avant les européennes
00:35 sauf si le Président promettait de démissionner ou de dissoudre l'Assemblée en cas de défaite le 9 juin.
00:40 Jean-Baptiste Djebari, vous qui avez été ministre sous Emmanuel Macron,
00:43 est-ce que c'est un peu surprenant cette attitude d'Emmanuel Macron ?
00:46 Marine Le Pen a déjà dit non, il revient à la charge, elle redit non,
00:50 ça fait pas un peu tentative désespérée alors que le RN est à 15 points d'avance dans les sondages ?
00:54 Non, je crois plutôt qu'il a raison le Président de proposer à Marine Le Pen de débattre d'abord,
00:59 ça lui a toujours plutôt porté chance.
01:01 Par ailleurs, c'est quand même un sujet extrêmement identitaire pour lui,
01:04 il a été très clairement élu par deux fois sur sa conviction très pro-européenne
01:08 et on n'a pas dit, il a œuvré je pense très utilement au sein de l'Europe pour la faire changer.
01:12 Deuxièmement, il y a eu des précédents, certes dans d'autres circonstances entre Séguin et Mitterrand,
01:17 c'était un petit peu avant le...
01:18 C'est avec quoi ? On a l'archi ?
01:19 C'était de Maastricht.
01:20 Ah, très bien, on l'écoute.
01:21 Je suis venu à titre principal ce soir...
01:24 Vous adorez les traités, hein ?
01:25 Monsieur le Président, celui-là, je ne peux pas dire que je l'apprécie beaucoup.
01:29 Moi, je l'apprécie particulièrement.
01:31 C'est ce que j'ai cru comprendre.
01:33 Nos institutions nationales sont entièrement respectées.
01:38 Je n'en ai pas la même lecture, Monsieur le Président.
01:40 Mitterrand, Séguin, début des années 90 autour de Maastricht, ça peut être le rôle d'un Président ?
01:46 Ça peut être le rôle d'un Président et moi je pense que les débats sont toujours utiles.
01:49 On a beaucoup commenté le débat la semaine dernière entre Gabriel Attal et Jordan Bardella
01:53 et je pense que ce débat a été aussi utile.
01:55 Il a permis de voir aussi que le Premier Ministre était plus précis peut-être dans son dossier,
01:58 plus compétent et après chacun jugera.
02:00 Chacun regardera aussi les sondages et les propositions.
02:03 Il y a encore un débat ce soir plus collectif.
02:05 Donc les débats sont toujours utiles en démocratie
02:07 et je pense que le Président, pour qui le sujet de l'Europe est extraordinairement identitaire,
02:12 a raison de descendre dans l'arène.
02:14 On l'entend effectivement, le Président de la République,
02:16 Adresse en Allemagne, terre où l'extrême droite allemande est très forte ce soir.
02:20 Il veut mouiller la chemise avant les Européennes, Karl Meus.
02:23 Il peut y avoir un effet Macron sur les sondages ?
02:25 C'est possible là, à quelques jours maintenant du 9 juin ?
02:28 C'est à double tranchant.
02:30 En 2019, vous vous souvenez, 15 jours avant le scrutin,
02:35 Nathalie Loiseau avait disparu des affiches.
02:37 Il n'y avait eu que la tête d'Emmanuel Macron sur les derniers jours.
02:41 L'argument, je parle sous le contrôle de M. Gébari,
02:45 c'est qu'on va redresser la barre.
02:47 Mais voilà, 2019, on était à deux ans après la présidentielle,
02:51 juste après les Gilets jaunes, Emmanuel Macron,
02:53 même s'il n'était pas dans une popularité incroyable,
02:56 les gens allaient vers lui.
02:59 D'ailleurs, on a bien vu, il y a eu une sorte de vote utile
03:01 dont a pâti François-Xavier Bélamy.
03:04 Il était vers 12 dans les sondages, il a terminé à 8,64.
03:06 Et les macronistes ont réussi à être pas trop loin du RN en 2019.
03:11 Là, on est quand même dans une configuration complètement différente.
03:14 - Mais je vais vous dire, est-ce que ça fonctionne encore ?
03:17 On entendait dans le journal de 19h, Jean-Daniel Lévy,
03:19 notre partenaire à RIS Interactive, nous dire
03:21 "Bon ben après le débat à Jordan Bardella, Gabriel Attal la semaine dernière,
03:24 c'est plutôt Jordan Bardella qui en a bénéficié, il a gagné un point."
03:26 - Exactement.
03:27 On voit l'intérêt politique d'Emmanuel Macron
03:31 d'essayer de refaire ce qu'il a fait en 2017, 2019, 2022,
03:36 le duel pour assécher ses concurrents.
03:39 Je comprends totalement l'intérêt médiatique,
03:42 pour le coup, ceux qui diffuseront ce débat,
03:45 c'est l'assurance d'une bonne audience.
03:47 - Si débat il y a ?
03:48 - Si débat il y a. Il n'y aura pas de débat.
03:51 Parce que pour le coup, l'intérêt démocratique, on ne le voit pas du tout.
03:56 Pardon, mais un référendum, pourquoi pas faire un débat
04:01 entre le principal tenant du oui et celui dans le camp du non
04:05 qui était d'ailleurs en contradiction avec son parti qui soutenait le oui.
04:11 Donc là, il y avait quelque chose d'intéressant.
04:13 Mais là, c'est une élection proportionnelle.
04:16 Vous avez d'autres candidats qui devraient pouvoir s'exprimer.
04:19 Ce soir, la semaine prochaine, France 2,
04:22 il y aura les débats avec les principaux candidats.
04:25 - Je vous vois au chaîn de la tête, Rocah.
04:27 On va réussir à vous mettre d'accord avec l'argument de ce soir,
04:29 ce qu'il n'était pas gagné.
04:30 - C'est un énorme extrait peut-être.
04:32 - C'est la magie de RTL.
04:34 Oui, ce que je voulais dire, c'est que déjà en théorie,
04:37 si on tient compte vraiment des principes fondateurs de la Vème République,
04:41 le président, il est censé être le garant des institutions,
04:44 avoir une stature qui le place au-dessus des partis.
04:46 Alors, on sait que c'est de la théorie que Emmanuel Macron
04:48 est vraiment l'incarnation du macronisme et de son mouvement.
04:51 Mais je trouve que de sa part, se jeter dans l'arène,
04:53 c'est non seulement donner une plus grande légitimité au RN.
04:57 On se souvient quand même qu'entre les deux tours,
04:59 Emmanuel Macron, entre les deux tours de la dernière élection présidentielle,
05:03 il n'a eu de cesse que de rappeler le danger que représentait le RN.
05:07 Et tout à coup, aujourd'hui, en 2024,
05:09 il veut circonstruire le débat des européennes
05:11 entre la droite macroniste et l'extrême droite de Marine Le Pen.
05:15 - Parce que ce n'est pas un principe de réalité quand on regarde les sondages.
05:17 - Oui, mais je trouve que ça, d'une part, ça évacue
05:19 et ça invisibilise complètement les idées de gauche
05:21 qui existent et qui ont une légitimité démocratique.
05:23 Et d'une certaine manière, ça crée une polarisation,
05:28 une binarité qui pour moi n'est pas démocratique.
05:30 Et je trouve que c'est extrêmement dangereux
05:33 de faire croire que la seule alternative au RN,
05:36 c'est Renaissance et ce sont ces idées-là.
05:40 D'une certaine manière, je trouve que toutes les personnes
05:42 qui ont envie d'entendre, défendre des idées
05:45 qui sont incarnées par la gauche, en fait, sont lésées.
05:47 Parce qu'en fait, Emmanuel Macron considère
05:50 que son seul interlocuteur crédible, c'est Marine Le Pen.
05:53 Et ça, ça me pose vraiment problème.
05:55 - Jean-Baptiste Djibari ?
05:56 - Il me semble que, contrairement à ce qu'a dit Rockefeller,
05:58 le débat se fait entre Renaissance et le RN
06:03 parce que c'est les deux seules qui parlent d'Europe,
06:05 avec des visions très différentes.
06:06 Une Europe plus intégrée, plus souveraine, plus prospère.
06:08 - On peut pas dire que Raphaël Glucksmann ne parle pas d'Europe ?
06:10 - Oui, Nîmary Toussaint.
06:12 - Ils ont beaucoup parlé de Gaza,
06:14 ils ont beaucoup parlé de sujets extérieurs
06:16 aux préoccupations européennes.
06:18 - À nos brides, les députés européens,
06:20 Raphaël Glucksmann est député européen,
06:22 donc ça fait cinq ans.
06:23 Quoi qu'on en pense, ils sont quand même députés européens l'un et l'autre.
06:25 - À gauche, des préoccupations qui sont très importantes,
06:29 mais qui sont pas fondamentalement au cœur du projet européen
06:32 et des propositions européennes.
06:34 Je constate, en étant aujourd'hui un peu plus éloigné du sujet
06:38 qu'il y a quelques années,
06:40 mais à mon avis, le vrai curseur,
06:42 en tout cas le vrai point de débat,
06:44 il se situe plutôt entre l'arc modéré,
06:46 qui peut s'étendre un petit peu,
06:48 mais effectivement incarné très fortement par le président Macron,
06:50 parce qu'il s'est aussi beaucoup engagé sur ce sujet
06:52 depuis maintenant quasiment sept ans,
06:54 et le rapport sur le plan national,
06:56 qui pour le coup, lui, est assez farouchement,
06:58 ou en tout cas a été assez farouchement anti-européen à l'époque,
07:00 a beaucoup varié,
07:02 et a une proposition beaucoup plus nationale,
07:04 en repli, et beaucoup moins effectivement
07:06 ouverte et intégrée.
07:08 - On a bien compris que ce débat n'aurait pas lieu,
07:10 en tout cas pas avant les européennes, et peut-être en septembre,
07:12 puisque c'est le rendez-vous que donnait Marine Le Pen à Emmanuel Macron.
07:14 Qu'est-ce que vous retenez, vous, du dernier débat
07:16 Emmanuel Macron-Marine Le Pen,
07:18 que vous avez, j'imagine, vécu de l'intérieur,
07:20 puisqu'on était en pleine campagne présidentielle 2022 ?
07:23 - Moi, ce qui m'avait frappé,
07:25 c'est vrai que le premier débat de 2017,
07:27 c'était quand même globalement un chaos assez rapide
07:29 du président d'Emmanuel Macron sur Marine Le Pen.
07:31 Et elle a eu beaucoup de temps pour travailler,
07:33 Marine Le Pen, elle a eu cinq ans pour travailler.
07:35 Et moi, ce qui m'avait surpris,
07:37 c'était finalement cette impréparation
07:39 qui semblait être la sienne,
07:41 après cinq ans de maturation,
07:43 avec quelques députés,
07:45 et... voilà, cette impréparation,
07:47 cinq ans plus tard, m'avait marqué,
07:49 et de fait, le président l'avait une fois encore
07:51 emporté assez largement.
07:53 Alors pas par chaos, peut-être, cette fois-ci,
07:55 mais il avait gagné tous les rounds,
07:57 et à la fin, quand on gagne tous les rounds,
07:59 on gagne le combat.
08:01 - Bon, vous restez tous les trois autour de la table.
08:03 Je vous propose de faire équipe,
08:05 dans un instant, une fois n'est pas coutume,
08:07 parce que le grand quiz de RTL Bonsoir arrive.
08:09 On va aider tous ensemble.
08:11 Un auditeur ou une auditrice a gagné ce soir
08:13 500 euros de bon d'achat shopping.
08:15 - Chez spartout.com, pour s'acheter des chaussures.
08:17 - Pour acheter des mascaras.

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