Camille Pétron, élue communiste mayennaise, candidate aux Européennes
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00:00 Les élections européennes ont lieu dans 15 jours, la campagne s'intensifie et parmi les 38 candidats, il y a celui du Parti Communiste, Léon Defontaine.
00:09 Et sur sa liste, on trouve à la 62ème position une Mayennaise, conseillère municipale de Laval et conseillère départementale.
00:16 Vous la recevez ce matin Stéphanie Denevaux.
00:18 Bonjour Camille Pétron.
00:20 Bonjour.
00:21 Alors, être communiste en 2024, est-ce qu'il ne s'agirait pas de grandir un peu ?
00:26 C'est ce qu'a dit Jordan Bardella, le candidat du Rassemblement National, à votre tête de liste.
00:31 Les sondages lui donnent un peu raison, si on regarde purement les chiffres, puisque vous êtes crédité d'au moins 2% des intentions de vote.
00:39 Alors, deux choses pour répondre à cette question.
00:41 La première, ça a été une réponse de Jordan Bardella un peu déstabilisée, je trouve, par rapport aux propos de Léon Defontaine,
00:48 puisque finalement on s'est retrouvé avec le candidat du Rassemblement National,
00:51 complètement acculé face à la réalité de ses votes à l'Assemblée Nationale, de son groupe à l'Assemblée Nationale.
00:56 Voter contre la loi du pouvoir d'achat, voter contre une loi pour lutter contre les déserts médicaux,
01:03 c'est finalement aller à l'encontre de son programme qui se veut être le programme social pour les élections européennes, d'une part.
01:10 Et au deuxième plan, en ce qui concerne les sondages, moi, je rêve d'une élection sans sondage.
01:15 Pour moi, ils orientent les votes, ils donnent presque des indications de vote.
01:19 On l'a bien vu sur les élections présidentielles, où on aurait pu, avec Fabien Roussel, faire un bien meilleur score
01:24 s'il n'y avait pas eu, finalement, ces sondages qui imposaient la gauche au second tour, donc le vote de Jean-Luc Mélenchon.
01:30 Donc, vous, ça ne vous remet pas en cause quand vous voyez que le Rassemblement National est largement en tête dans ces sondages ?
01:37 Vous ne dites pas qu'il faut revoir le discours et nos idées ?
01:41 Revoir le discours et nos idées ? Non, je pense qu'il faut redonner un nouveau souffle à la gauche,
01:46 notamment parler à l'électorat qui, aujourd'hui, se retrouve face à une colère, une colère sociale, une colère économique.
01:52 Et aujourd'hui, moi, je suis quand même élue dans un quartier populaire de la ville de Laval, sur le canton de Saint-Nicolas,
01:58 et j'estime qu'on doit pouvoir parler des questions sociales, remettre les questions du pouvoir d'achat au cœur du débat,
02:04 et redonner, finalement, ces lettres de noblesse à la gauche pour reséduire l'électorat qui nous a quittés.
02:09 Alors, votre tête de liste, justement, Léon Desfontaines, dit "la gauche du travail est de retour".
02:14 Voilà comment il se définit. Ça veut dire quoi exactement ?
02:18 On veut apporter de la dignité, de la dignité aux travailleurs.
02:21 Aujourd'hui, on trouve impensable, immoral, innommable qu'il y ait encore des travailleurs pauvres dans notre pays,
02:26 que des personnes se saignent dans des boulots mal payés et mal reconnus.
02:29 Nous, quand on parle de dignité au travail, on a envie que chaque travailleur puisse pouvoir partir en vacances,
02:34 offrir à ses enfants des loisirs, pouvoir avoir, finalement, droit au rêve, et donc de pouvoir vivre dignement de son travail.
02:41 Est-ce que c'est dur de se démarquer quand il y a 38 listes et qu'il y a pas mal de candidats à gauche,
02:47 comme Jean-Luc Mélenchon, par exemple ?
02:50 Alors, c'est Manon Aubry qui est candidate pour la France Insoumise.
02:56 Non, il n'est pas difficile de se démarquer, puisque finalement, le fait qu'on ait des listes plurielles,
03:01 ça permet, notamment à gauche, de présenter nos singularités.
03:04 C'est-à-dire que la gauche, c'est pas une énorme patate qui, finalement, est identique.
03:10 Nos singularités sont importantes dans le débat politique.
03:13 On a, en tout cas, des positions claires, précises, qui font les différences,
03:17 avec, notamment, la liste de Raphaël Glucksmann, notamment avec la liste de Manon Aubry,
03:21 notamment avec la liste des écologistes.
03:23 Et c'est important, en tout cas, de pouvoir vivre ces singularités-là.
03:26 Alors, Camille Pétron, vous êtes 62ème sur cette liste du Parti communiste,
03:32 qui est menée par Léon Defontaine.
03:35 Vous faites campagne pour convaincre les électeurs du Rassemblement national.
03:40 Ce sont eux que vous essayez de convaincre de changer de vote, ou bien ce sont les abstentionnistes ?
03:45 Les deux ! Vous avez, en tout cas, touché aux deux sujets qui nous préoccupent.
03:50 Lutter contre l'abstention, c'est-à-dire aller chercher vraiment les voix de toutes les personnes qui ont l'oral bol,
03:55 qui disent que la politique, de toute façon, ça ne change rien,
03:57 et que le Parlement européen n'a pas d'impact sur le quotidien.
04:01 Nous, ce qu'on vient de dire à nos concitoyens, c'est que si les factures d'énergie,
04:05 aujourd'hui, si elles se sont élevées, si les ménages ont vu leurs factures d'énergie augmenter de 30%,
04:11 c'est parce qu'au Parlement européen, on a revendu notre souveraineté énergétique.
04:15 D'une part, aller chercher toutes les voix des abstentionnistes,
04:18 mais aussi, en effet, aller chercher les voix à l'extrême droite,
04:21 et on part du principe que chaque siège à gauche sera un siège en moins à la droite et à l'extrême droite.
04:26 Alors, ils vous disent quoi, les électeurs sur le terrain, qu'on voulait rencontrer ?
04:30 C'est très intéressant, parce que finalement, c'est un travail d'éducation populaire.
04:33 En effet, au début de nos échanges, on peut souvent avoir des personnes à dire
04:36 « Ah non, moi c'est bon, je vote plus, j'en ai marre », ou alors « ça ne m'intéresse pas »,
04:40 ou pire encore « Ah bon, il y a des élections bientôt ».
04:43 Ce qu'on leur dit, c'est que justement, ce que je disais tout à l'heure,
04:46 on vient tout de suite faire un lien entre les souffrances qu'ils vivent aujourd'hui,
04:50 les inégalités qu'ils subissent, et donc le Parlement européen.
04:53 Moi, par exemple, l'élu local que je suis, je vis de plein fouet avec mes concitoyens
04:57 et je suis très content de pouvoir faire partie de ce qu'on appelle la désertification des services publics.
05:02 L'Union européenne peut apporter des services publics dans nos territoires,
05:05 notamment en allouant un budget par la Banque Centrale Européenne.
05:08 C'est ce qu'on essaye de faire comprendre aux citoyens,
05:10 les questions de mobilité, d'énergie, de santé, d'éducation publique,
05:14 ce sont des questions aussi européennes.
05:16 C'est-à-dire que l'Europe, donc, a une incidence dans notre vie quotidienne.
05:20 Merci Camille Pétron d'avoir été notre invitée ce matin.
05:24 Sur cette liste du parti communiste menée par Léon Desfontaines aux élections européennes du 9 juin.
05:31 Merci d'avoir été avec nous. Bonne journée.
05:33 Merci à vous.
05:34 Et vous pouvez réécouter cette interview sur notre site francebleu.fr
05:37 il fait.