« Ce sont des objets qui ont une âme. » Monsieur Ara est antiquaire. Pour neo, il nous a plongés dans l’univers de ses éclairages anciens.
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00:00 Avec le télétravail qui commence à se généraliser,
00:03 je ne vois plus un chat.
00:04 Si en 2024, ça continue comme ça,
00:07 il va falloir que j'envisage de fermer en 2025, soit en 2026.
00:12 Pour moi, vendre une lampe, c'est comme si je mariais ma fille.
00:14 C'est mes enfants, tout ça.
00:16 Elles ont une âme par le fonctionnement
00:18 et par toutes les histoires qu'elles tâchent,
00:20 sans oublier le génie qui est caché dans la lampe.
00:22 J'ai travaillé pour le cinéma.
00:25 Je vous souhaite la bienvenue au Musée des éclairages anciens.
00:29 Une lampe à pétrole qui est assez exceptionnelle par sa forme.
00:32 On dirait une bouilloire ou une théière.
00:34 En fait, il s'agit d'une lampe à pétrole
00:36 composée en haut d'un piano droit.
00:38 La lumière descend sur la partition qui est sur le pupitre.
00:42 Parmi mes préférées, c'est la dernière frange de perles que j'ai enfilée.
00:46 J'ai démarré l'activité en septembre 1981.
00:49 Je me suis pris de passion pour l'éclairage avec des flammes.
00:53 Les lampes à pétrole, l'éclairage au gaz, les lampes à huile,
00:56 à alcool, à essence de térébenthine, à acétylène.
01:00 Tous les éclairages du 19e y passent.
01:03 Ça aboutit à une époque, la nôtre, où tout est alimenté en électricité.
01:07 Et ça a perdu quand même beaucoup de son charme.
01:10 À l'arrière, il y a l'atelier et le côté musée.
01:14 Il s'appelle le Musée des éclairages anciens.
01:16 On ouvre là.
01:18 Voilà ma dernière découverte.
01:23 Une petite lanterne dite de marine, fabriquée à Paris
01:27 pendant la première moitié du 20e siècle.
01:29 Beaucoup d'utilisateurs.
01:31 C'était le marchand des quatre saisons,
01:33 les gens qui vendaient des fruits, des légumes, avec des petites charrettes.
01:37 Sans lumière, il n'y a pas de vie.
01:41 Nous sommes quand même des êtres vivants qui avons besoin de nourriture.
01:45 Et la nourriture, si elle est végétale, ne pousse pas sans lumière.
01:48 Il faut la photosynthèse.
01:50 Si vous êtes enfermé dans le noir, vous cherchez toujours la sortie.
01:54 Je pense qu'il y a quelque part dans notre ADN une programmation
01:57 pour se sentir concerné par la lumière.
02:00 Ce sont des objets qui ont une âme.
02:02 C'est comme les pendules.
02:03 Ça a un fonctionnement, ça a une place dans l'histoire.
02:05 À l'époque de la Révolution française, on a détruit les camps des labres
02:09 pour pouvoir se cacher la nuit à des activités politiques interdites.
02:14 N'oublions pas aussi qu'on a voulu pendre les aristocrates à la lanterne.
02:19 Je suis né à Istanbul en 1971.
02:21 Je suis parti en Allemagne pour faire des études de chimie.
02:24 Et quand le sujet devenait de plus en plus ardu,
02:27 j'ai décidé d'arrêter les études.
02:29 La décision est arrivée sous la formule lampe que j'ai ramassée sur le trottoir.
02:33 Je l'ai électrifiée et je l'ai montrée à un antiquaire.
02:36 La lampe valait quelque chose.
02:38 J'ai commencé à faire les puces.
02:40 J'ai recomposé d'autres types de lampes.
02:42 Le métier est arrivé comme ça.
02:45 J'ai travaillé pour le cinéma, entre 20 et 30 films,
02:48 entretiens avec un vampire.
02:50 J'ai vendu 30 lampes en état de marche pour Adèle Blansec.
02:53 Actuellement, c'est déficitaire.
02:55 Avec le télétravail qui commence à se généraliser, je ne vois plus un chat.
02:59 Si en 2024, ça continue comme ça,
03:02 il va falloir que j'envisage de fermer en 2025, soit en 2026.
03:06 J'aime rencontrer les gens qui viennent me voir.
03:09 Pour moi, vendre une lampe, c'est comme si je mariais ma fille.
03:12 C'est mes enfants, tout ça.
03:15 Sous-titrage Société Radio-Canada
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