La mannequin et actrice Liya Kebede, ambassadrice internationale de L'Oréal Paris, se confie à Marie Claire sur ses sources de bonheur, ses engagements et aussi le poids du regard de l'autre.
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00:00 Il y a toujours un problème quand on se positionne par rapport au regard de l'autre.
00:04 Ouais, le regard un peu à l'écart.
00:06 C'est du travail.
00:11 Pas parce que je ne m'aime pas, ce n'est pas du tout ce que je veux dire.
00:14 Ce n'est pas instinctif forcément.
00:16 Et j'aime aussi encore aujourd'hui beaucoup le fait que ça devient un vrai dialogue
00:20 et qu'on en parle beaucoup plus.
00:22 On doit vraiment faire un effort pour nous donner nous-mêmes de l'amour à nous,
00:26 de prendre le temps de nous connaître nous-mêmes.
00:28 Et je trouve que quand on est femme, on se met tout le temps en dernier.
00:33 Ça, c'est quelque chose qu'on doit apprendre à essayer d'équilibrer un peu plus.
00:37 C'est le bonheur pour moi.
00:38 C'est le plus gros bonheur, je pense, de ma vie.
00:42 Ce que j'aime un peu avec ce qui se passe aussi,
00:44 c'est un peu l'évolution de la définition du mot « beauté ».
00:47 Ça a beaucoup changé, même juste depuis que moi j'ai commencé à faire le mannequinat.
00:53 Heureusement d'ailleurs, l'idée de beauté s'est élargie,
00:55 comme elle aurait dû être dès le début, parce qu'elle était très, très, très quand même étroite avant.
01:00 Et aujourd'hui, quand on dit « beauté », en fait, pour moi,
01:04 ça englobe un truc beaucoup plus large et beaucoup plus généreux.
01:08 Il faut s'approprier beaucoup plus ce mot « féminité »
01:11 et ne pas avoir peur de la féminité.
01:14 L'accepter, en fait.
01:15 On est dans un monde très masculin encore aujourd'hui, je trouve.
01:18 Et il y a aussi un peu cette impression que pour réussir ou pour faire des choses,
01:23 il faut mettre notre féminité de côté.
01:25 C'est bien qu'on soit aussi amis avec notre féminité.
01:28 Ça fait réfléchir quand même, parce que ça parle du temps qui passe,
01:31 ça nous rappelle notre fragilité.
01:33 Donc, ce n'est pas facile à voir, mais si on arrive à l'accepter,
01:36 à la fin, je crois que c'est mieux.
01:38 Le regard, c'est toujours aussi le regard de l'autre.
01:41 Il y a toujours un problème quand on se positionne par rapport au regard de l'autre.
01:46 Ouais, le regard, un peu à l'écart.
01:49 Un peu démodé, parce que d'un côté, quand on met des icônes,
01:53 c'est un prisme un peu étroit.
01:54 Tout d'un coup, on regarde ça et on essaie de devenir ou d'être comme ça.
01:59 Et je pense que ce n'est pas forcément, en tout cas pour moi, ce qu'il faut faire.
02:03 Célébrer la femme, j'aime bien.
02:06 Icône, peut-être moins.
02:07 Moi, je n'aime pas les normes.
02:09 Je n'aime pas du tout les normes, mais dans tous les domaines,
02:11 il faut tout le temps casser les normes.
02:13 ♪ ♪ ♪