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À l'occasion des élections européennes, Manon Aubry (tête de liste LFI) est l'invitée de Laurence Ferrari sur CNEWS (Émission du 22/05/2024).

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00:00:00Bonsoir à tous, bonsoir à toutes, bienvenue dans cette émission spéciale sur CNews et sur Europe 1.
00:00:05Une heure face aux candidats aux élections européennes, en direct avec Pierre De Villeneuve.
00:00:08Bonsoir Pierre.
00:00:09Bonsoir Laurence, bonsoir à tous.
00:00:11Ce soir, à moins de trois semaines du scrutin, nous recevons la tête de liste de la France insoumise, Manon Aubry.
00:00:16Bonsoir Madame Aubry.
00:00:17Bonsoir.
00:00:18Nous allons explorer les différentes parties de votre programme pour ces élections européennes.
00:00:23Mais d'abord, Manon Aubry, si vous le permettez, une question d'actualité concernant la Nouvelle-Calédonie.
00:00:27L'avion d'Emmanuel Macron se pose d'ici deux heures et demie, sans doute un peu moins à Nouméa.
00:00:32Qu'est-ce que vous attendez exactement de cette visite du président de la République ?
00:00:36Qu'est-ce qu'il devrait annoncer selon vous pour faire baisser la tension qui est très vive depuis plus d'une semaine sur place ?
00:00:42Le premier signe d'apaisement que j'attends de la part du président de la République, c'est le retrait de ce qui a mis le feu aux poudres,
00:00:48c'est-à-dire le projet de loi constitutionnel qui a été poussé avec force, imposé de force par le gouvernement
00:00:56et qui a finalement fait voler en éclats 35 ans de paix civile en Nouvelle-Calédonie, issus des accords de Nouméa.
00:01:03Et on voit l'irresponsabilité de ce gouvernement.
00:01:05J'ai le sentiment qu'ils ont pris une énorme boîte d'allumettes, qu'ils l'ont craquée sur la Nouvelle-Calédonie et puis après ils viennent crier au feu.
00:01:13Maintenant, c'est à eux d'être responsables, de retirer le projet de loi constitutionnel
00:01:17et de ramener l'ensemble des parties prenantes autour de la table pour réengager un dialogue et collectivement trouver la porte de sortie sur cette crise.
00:01:25Et vous pensez qu'il peut faire 24h d'avion, 24h aller, 24h retour, juste pour annoncer qu'il va retirer cette réforme ?
00:01:32Pas uniquement. Sa présence en Nouvelle-Calédonie, aussi une réponse aux différentes parties prenantes en Nouvelle-Calédonie
00:01:39qui ont dit mais on ne va pas régler cette immense difficulté qu'on a face à nous à travers un Skype de Paris à Nouméa.
00:01:47Donc venez et puis on en discute, remettons l'ensemble des parties prenantes autour de la table.
00:01:52Il faut reprendre le long cours issu des accords de Nouméa qui a été interrompu par ce passage en force
00:01:59qui illustre la brutalité globale de ce gouvernement.
00:02:03Ce n'est pas la première fois qu'ils se disent ce qu'en pense la population, on s'en fout, on passe en force.
00:02:07Non, à chaque fois qu'ils passent en force, ça crée du désordre dans le pays.
00:02:12Je vais même plus loin, je pense que c'est Emmanuel Macron qui crée du chaos dans le pays.
00:02:17Emmanuel Macron est un agent du chaos.
00:02:20Oui, tout ce qu'il touche, ça crée du chaos.
00:02:23La situation en Nouvelle-Calédonie en est l'illustration.
00:02:26On se souvient aussi de la mobilisation des Gilets jaunes.
00:02:28On pourrait prendre tant d'exemples dans les deux quinquennats comme président de la République
00:02:34et je pense qu'il doit faire la démonstration qu'il n'est pas simplement cet agent du chaos.
00:02:39Maintenant, il doit ramener de l'ordre et du calme et pour ça il faut qu'il fasse un geste.
00:02:42Encore une petite question avant de passer la parole à Pierre.
00:02:44Vous avez parlé dans un tweet de cet accord, de ce gouvernement qui aurait fait voler en éclats
00:02:49la stratégie de décolonisation.
00:02:51Il y a toujours un processus de décolonisation à l'œuvre ?
00:02:55Oui, ce terme est utilisé noir sur blanc, est écrit noir sur blanc dans les accords de Nouméa
00:03:00qui a entamé ce processus de décolonisation
00:03:03qui est intéressant d'ailleurs si on dézoome un petit peu.
00:03:05C'est un des processus de décolonisation qui s'est passé le mieux jusqu'à présent.
00:03:10La Nouvelle-Calédonie, c'est un des 17 territoires à décoloniser selon les Nations Unies
00:03:16et comme je le disais, les accords de Nouméa ouvraient une trajectoire,
00:03:21ouvraient une séquence qui n'est aujourd'hui pas refermée
00:03:24ou alors refermée avec brutalité par le gouvernement
00:03:27et c'est cette séquence qu'on doit reprendre pour arriver au terme du processus de décolonisation
00:03:31qui n'est pas encore terminé.
00:03:33Justement sur ces accords de Nouméa, si on reprend le préambule dans lequel effectivement
00:03:38le mot décolonisation est utilisé, ça prévoit un destin commun
00:03:44entre les Kanaks d'un côté mais aussi les populations venues d'ailleurs
00:03:49au cours des 19e, des 20e siècle, les Bagnards notamment.
00:03:53Vous, Manon Aubry, vous parlez de Kanaki.
00:03:57Si vous parlez de Kanaki, on a l'impression que ce territoire pour vous n'appartient qu'aux Kanaks.
00:04:01Non, je souhaite ce destin commun mais je souhaite qu'il puisse être justement
00:04:05pour que ce soit un destin commun qui soit discuté collectivement.
00:04:08Ça ne peut pas être une décision unilatérale à Paris prise contre l'assentiment
00:04:14d'une grande partie des parties prenantes de Nouvelle-Calédonie
00:04:17qui peut permettre ce destin commun.
00:04:19Vous voyez ce que vient de faire le président de la République et ce gouvernement.
00:04:22C'est tout sauf créer du destin commun puisqu'il a monté les communautés
00:04:25les unes contre les autres en Nouvelle-Calédonie.
00:04:27Ce n'est pas ce qu'on souhaite, ce n'est pas ce que je souhaite
00:04:30et c'est pour ça que la meilleure manière de refaire du destin commun,
00:04:34c'est de mettre les différentes parties prenantes autour de la table,
00:04:37d'adresser aussi des questions sociales profondes quand vous avez un taux de chômage,
00:04:40un taux de pauvreté qui est bien plus élevé dans la population kanak
00:04:44que dans le reste de la population en Nouvelle-Calédonie.
00:04:47Il y a énormément d'enjeux à traiter en Nouvelle-Calédonie
00:04:50et ce dont je suis sûre et ce qu'a démontré malheureusement les dix derniers jours,
00:04:53c'est qu'on ne règle pas la situation, une situation politique par de la brutalité,
00:04:58on la règle par des solutions, par des propositions politiques.
00:05:01Mais est-ce que vous diriez qu'il y a du racisme anti-blanc en Nouvelle-Calédonie ?
00:05:07C'est en tout cas l'opinion de 57% des Français dans un sondage Opinion Web pour Europe 1C News.
00:05:13Et JDD, est-ce que vous êtes d'accord avec la majorité de nos concitoyens ?
00:05:16Il y a certainement un sentiment, un ressentiment qui dénote justement
00:05:20de cet affrontement de communautés les unes contre les autres.
00:05:22Mais moi, je refuse de tomber dans le piège qui nous est tendu,
00:05:26précisément de faire s'affronter les communautés les unes contre les autres.
00:05:30Ce que je souhaite pour revenir à l'apaisement,
00:05:32c'est précisément que tout le monde puisse vivre ensemble.
00:05:34Mais pour ça, on ne peut pas faire fi de l'histoire de la Nouvelle-Calédonie,
00:05:39qui est un territoire avec un peuple qui a été colonisé.
00:05:43Il faut en tenir compte et c'est pour ça qu'il faut reprendre
00:05:46le long et lent, patient processus des accords de Nouméa.
00:05:50Il y a 41% environ de la population qui est canade,
00:05:52donc évidemment qui viennent de Wallis et Futuna et aussi de métropole.
00:05:57Comment vivre ensemble après ces événements ?
00:05:59Parce que c'est de ça aussi dont il va s'agir,
00:06:02c'est de retrouver les fils du dialogue, certes au niveau politique,
00:06:05mais au niveau des habitants, des voisins, parfois des familles.
00:06:08Et ça, ça va être extrêmement difficile.
00:06:10Il y a eu une rupture entre les peuples.
00:06:12Mais il y a eu une rupture entre les peuples qui a été introduite
00:06:16par une décision unilatérale de Paris.
00:06:18C'est ça qui a mis le feu aux poudres.
00:06:19Et on se souvient, ces événements nous remémorent de manière assez terrible,
00:06:25d'autres événements qui ont eu lieu dans le passé.
00:06:27On se souvient notamment à Ouvéa.
00:06:29Et après ça, parce qu'il y a eu un signe envoyé par la France
00:06:33et par l'État français qui a joué finalement le rôle de médiateur.
00:06:37C'est ce rôle que l'État français doit reprendre, le rôle de médiateur,
00:06:41pour pouvoir créer du vivre ensemble.
00:06:42Et malheureusement, avec ce projet de loi constitutionnel,
00:06:45la France, l'État français est sorti de son rôle de médiateur,
00:06:49de neutralité qu'il avait réussi à construire après les derniers événements.
00:06:52Oui, mais là, je vous parle de reconstruire le lien entre habitants.
00:06:55Qu'est-ce qu'il faut leur dire ?
00:06:56Vous avez un avenir en commun ?
00:06:59Il y a une voie médiane entre l'indépendance ou la République ?
00:07:06Vous savez, j'ai toujours défendu le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
00:07:10Donc, ça veut dire que ce sera aux populations en Nouvelle-Calédonie
00:07:13de décider la manière dont elles vont organiser les choses.
00:07:16Et justement, je suis très prudente à ne pas tomber dans le même travers
00:07:19que celui du président de la République.
00:07:21À moi, depuis Paris, dire on va organiser les choses de telle manière.
00:07:24Vous allez voir, ça va bien se passer.
00:07:26Ce dont je veux suscire, pour que ça se passe bien,
00:07:29il faut impliquer un maximum de parties prenantes en Nouvelle-Calédonie.
00:07:32Et c'est précisément l'erreur qu'a faite Emmanuel Macron.
00:07:35Marine Le Pen propose par exemple un référendum dans 40 ans.
00:07:38C'est une solution ?
00:07:39Pardon, je rigole, mais quelle hypocrisie de la part du Rassemblement national.
00:07:45Je rappelle que le Rassemblement national a voté le projet de loi constitutionnel
00:07:50la semaine dernière, qui a mis le feu aux poudres.
00:07:52Puis ensuite, ils viennent donner des leçons en disant
00:07:54qu'il faut peut-être un nouveau référendum.
00:07:56Mais ils font partie du problème.
00:07:57Le Rassemblement national, et j'ai envie de dire une nouvelle fois,
00:08:00parce que ce n'est pas la première fois qu'ils ajoutent leur voix
00:08:03aux voix des macronistes,
00:08:04ils se sont alliés ensemble pour imposer avec force
00:08:10des décisions qui sont venues de Paris à la Nouvelle-Calédonie.
00:08:13Donc, pardon, mais les leçons du Rassemblement national
00:08:15sur la manière dont on devrait s'y prendre en Nouvelle-Calédonie,
00:08:18qu'ils repassent.
00:08:19Vous avez des irresponsables un peu entêtés,
00:08:23comme Emmanuel Macron lui-même, qui continue sur sa trajectoire.
00:08:27Et vous avez des irresponsables hypocrites,
00:08:29comme ceux du Rassemblement national,
00:08:31qui changent de chemise au fur et à mesure de la météo et du vent.
00:08:35Nous, nous avons été constants.
00:08:37Nous avons toujours défendu à la fois les accords de Nouméa,
00:08:40les droits des peuples à disposer d'eux-mêmes,
00:08:42et une évolution progressive, y compris du corps électoral
00:08:45en Nouvelle-Calédonie, mais de manière concertée.
00:08:46Et avec une consultation du peuple ou pas ?
00:08:49Bien sûr.
00:08:49Un référendum à la clé ?
00:08:50Bien sûr.
00:08:50Un quatrième ?
00:08:52Pourquoi il y a un enjeu sur le référendum ?
00:08:54Pour qu'on comprenne bien, et j'en profite
00:08:55puisqu'on a un peu de temps pour faire de la pédagogie,
00:08:57il y a eu trois référendums en Nouvelle-Calédonie.
00:08:59C'est ce que prévoyaient les accords de Nouméa.
00:09:03Mais le troisième référendum est contesté par les Canaques,
00:09:07puisqu'il s'est déroulé juste après le Covid,
00:09:10dans une période de deuil canaque.
00:09:12Les Canaques avaient demandé à ce que la date soit reportée.
00:09:15L'État français, malheureusement, l'a refusé.
00:09:17Et il y a eu une abstention massive.
00:09:19On est passé de 14% d'abstention à plus de 50% d'abstention.
00:09:24Donc oui, il faut qu'il y ait un nouveau référendum.
00:09:27Mais plus que ça, ce que prévoient les accords de Nouméa,
00:09:29ce n'est pas seulement trois référendums.
00:09:30C'est à la suite de ces trois référendums
00:09:32que, de nouveau, les parties prenantes se retrouvent autour de la table
00:09:35pour trouver un chemin en commun.
00:09:37Et c'est cette étape qui est aussi manquante dans ce processus.
00:09:39Un mot des violences qui ont eu lieu, des émeutes, des pillages.
00:09:43Six personnes sont mortes, dont deux gendarmes.
00:09:46Vous condamnez ces violences, évidemment.
00:09:48Bien sûr, et c'est une situation terrible
00:09:50quand on en arrive à avoir des vies qui sont enlevées
00:09:55par des niveaux de violence sans doute sans précédent en Nouvelle-Calédonie.
00:10:00Et je voudrais avoir une pensée pour les familles endeuillées des six personnes.
00:10:04Et je veux aussi dire que le meilleur moyen de protéger la population calédonienne,
00:10:10le meilleur moyen de protéger nos forces de l'ordre
00:10:12qui sont envoyées au front en Nouvelle-Calédonie,
00:10:15c'est d'essayer de ramener le calme et ramener le calme.
00:10:17Ça passe par un signal et le retrait de ce projet de loi constitutionnel.
00:10:21Je pense que tout le monde en sortira gagnant.
00:10:22On est avec Manon Aubry sur CNews et sur Europa.
00:10:24On avance avec un nouveau thème, Pierre.
00:10:26Oui, alors juste une question sur...
00:10:29Effectivement, vous parliez des hypocrites en parlant du Rassemblement national.
00:10:31Est-ce que vous-même, vous n'êtes pas en train de tenir un double discours
00:10:33puisque d'une certaine manière, vous vous indignez de l'exportation du monde à l'occidental ?
00:10:40Je reviens sur le thème des colonies en Nouvelle-Calédonie.
00:10:43Mais en métropole, vous vantez les mérites du multiculturalisme.
00:10:48Comment est-ce que vous justifiez cette contradiction ?
00:10:51Mais la France est un territoire qui a été colonisé, la France métropolitaine.
00:10:57Donc vous partez d'une colonie, vous faites la distinction entre...
00:11:01Je fais la distinction entre un territoire qui a été colonisé,
00:11:04qui est la Nouvelle-Calédonie.
00:11:05De nouveau, je reprends les termes des Nations unies.
00:11:06Ça fait partie des 17 territoires qui sont encore à décoloniser de par le monde.
00:11:11Il y a une histoire.
00:11:13La Nouvelle-Calédonie qui a été envahie à partir de 1850.
00:11:16Donc il y a des peuples qui habitaient avant.
00:11:18Et la France métropolitaine, ce n'est pas une histoire de colonies.
00:11:23Vous, moi, ici, on n'a pas été colonisés.
00:11:25Donc vous comparez des situations qui ne sont pas comparables.
00:11:29Pour le reste, oui, je continue.
00:11:31Apprenez un multiculturalisme qui veut dire que chacune et chacun,
00:11:35nous ne faisons pas de différence quand vous êtes française ou français
00:11:38en fonction de votre origine, de votre couleur de peau, de votre religion,
00:11:41de vos pensées politiques, de vos croyances telles qu'elles soient.
00:11:45Et je pense que c'est la force et la beauté de notre pays
00:11:48de savoir construire ce vivre-ensemble.
00:11:50Et j'y suis très attachée et j'essaie de le défendre avec beaucoup de force.
00:11:54Autre sujet dans l'actualité très important, Manon Aubry,
00:11:57et ça vous intéresse que vous avez été très présente sur ce sujet
00:11:59pendant la campagne, Gaza.
00:12:01Trois pays européens aujourd'hui, l'Espagne, l'Irlande et la Norvège,
00:12:04ont annoncé leur décision coordonnée de reconnaître un État palestinien
00:12:08dans le but d'avancer vers une solution à deux États.
00:12:10Israël fustige cette annonce, estime que c'est une récompense au terrorisme.
00:12:16Le Hamas la salue évidemment, une organisation terroriste,
00:12:19de même que l'OLP, mais aussi des pays arabes comme l'Arabie Saoudite et la Jordanie.
00:12:22Et vous, qu'en pensez-vous ?
00:12:24Vous savez, il y a plus de 140 États à travers le monde
00:12:28qui reconnaissent déjà l'État de Palestine.
00:12:30Et je salue l'initiative prise par l'Espagne, l'Irlande, la Norvège
00:12:34de reconnaître l'État de Palestine.
00:12:36Et je me demande, je me pose une question essentielle,
00:12:39où est la France ?
00:12:40Où est la France ?
00:12:40Ça fait des mois, des années que ce gouvernement,
00:12:44mais y compris même avant, c'est tous des hypocrites.
00:12:46François Hollande, le socialiste, avait proposé de reconnaître l'État de Palestine
00:12:50et personne ne le fait, personne ne le propose.
00:12:53Alors qu'il s'agit là de quoi ?
00:12:55De reconnaître l'État de Palestine dans les frontières de 1967
00:12:58pour que Palestiniens et Israéliens puissent vivre côte à côte,
00:13:02dans deux États séparés,
00:13:04et que Israéliens et Palestiniens puissent vivre en paix.
00:13:07C'est ça l'enjeu dans ce conflit israélo-palestinien.
00:13:10C'est pour ça que l'on se bat, à la fois pour arrêter les massacres
00:13:13à l'heure actuelle dans la bande de Gaza,
00:13:15et d'ailleurs, on y viendra peut-être,
00:13:17la demande du procureur de la Cour pénale internationale
00:13:21va nous permettre d'avoir des leviers à cet égard.
00:13:25Mais il y a un enjeu majeur, c'est de ramener la paix.
00:13:28Ramener la paix, ça veut dire qu'Israéliens et Palestiniens
00:13:31ont droit à vivre en paix,
00:13:32chacun dans un État qui est reconnu par le droit international.
00:13:36Et je dois vous dire que, surtout en tant que députée européenne,
00:13:41j'ai honte de mon pays en ce moment,
00:13:43j'ai honte de la diplomatie française,
00:13:45j'ai honte que la France soit incapable de faire le minimum
00:13:49ce que 140 États dans le monde ont fait,
00:13:51reconnaître le droit au peuple palestinien d'avoir un État.
00:13:55Ça ne veut pas dire nier l'État de Palestine,
00:13:57l'État d'Israël, ça veut dire vivre aux côtés d'un État d'Israël,
00:14:01et l'Irlande l'a fait, l'Espagne le fait.
00:14:05Pourquoi la France en est incapable de le faire ?
00:14:06Mais est-ce que ça ne veut pas dire toutefois,
00:14:09comme le dit Benjamin Netanyahou,
00:14:11que c'est une façon de dire bravo pour le 7 octobre ?
00:14:13Le 7 octobre amène un État palestinien ?
00:14:16Mais absolument pas !
00:14:18Vous savez, moi, ça fait des années
00:14:20que je défends la reconnaissance de l'État de Palestine.
00:14:23Les décisions au niveau international,
00:14:26la reconnaissance des frontières de la Palestine,
00:14:28ça date de 1967,
00:14:31qu'il y a eu plusieurs résolutions en ce sens.
00:14:34Ce sont ces frontières-là que nous reconnaissons.
00:14:36Ça fait des années que plus d'une centaine d'États
00:14:38reconnaissent l'État de Palestine à travers le monde.
00:14:41Il y a eu des décisions aussi aux Nations unies
00:14:43pour accueillir l'État de Palestine
00:14:45au sein du cortège des Nations unies.
00:14:48Donc l'enjeu, c'est comment palestiniens et israéliens
00:14:52peuvent vivre en sécurité.
00:14:54Et ce qu'on voit bien, c'est que Benjamin Netanyahou
00:14:56ne veut pas d'un État de Palestine,
00:14:58que Benjamin Netanyahou veut massacrer le peuple palestinien,
00:15:02qui veut le chasser de ses terres.
00:15:04Eh bien ça, nous continuerons de toutes nos forces
00:15:06de nous y opposer.
00:15:07Il n'y a pas été contraint par le 7 octobre
00:15:08et par les massacres du 7 octobre ?
00:15:09Mais d'abord, première chose,
00:15:10les massacres du 7 octobre, vous le savez,
00:15:12je les condamne avec la plus grande fermeté.
00:15:14Et puisqu'on parle de la décision, je l'ai évoquée,
00:15:16de la Cour pénale internationale,
00:15:18le procureur a demandé également un mandat d'arrêt
00:15:21à l'encontre des dirigeants du Hamas
00:15:23qui ont commis le 7 octobre des actes israélais.
00:15:25D'eaux à dos.
00:15:27Mais alors d'abord, les motifs de poursuites judiciaires
00:15:29ne sont pas tout à fait les mêmes.
00:15:31Et c'est bien d'être précis en droit international,
00:15:33pour commencer.
00:15:34Et puis ensuite, oui, une vie palestinienne
00:15:36vaut une vie israélienne.
00:15:37Vous savez, je ne fais pas de différence.
00:15:39Et pour moi, et c'est peut-être ma singularité
00:15:41dans cette campagne pour les élections européennes,
00:15:43je n'ai pas le droit international à la géométrie variable.
00:15:45Et ce que je ne supporte plus, c'est le deux poids, deux mesures.
00:15:48Alors oui, il faudra que le gouvernement
00:15:49de Benjamin Netanyahou rende des comptes,
00:15:51comme il faudra que les dirigeants du Hamas
00:15:53rendent des comptes, parce que massacrer des populations,
00:15:55les affamer, les violer, les chasser de leurs terres,
00:15:59les priver d'un avenir.
00:16:01Oui, ce sont des crimes, des crimes de guerre
00:16:04et des crimes contre l'humanité.
00:16:05Et les crimes du Hamas aussi.
00:16:06Mais bien entendu, je viens de vous le dire,
00:16:08je vous l'ai même dit avant que vous posiez la question,
00:16:10je vous le dis spontanément.
00:16:11Mais bien entendu, je n'ai de cesse depuis le 7 octobre
00:16:15de demander la libération des otages.
00:16:17Mais vous le voyez, même en Israël,
00:16:19il y a une contestation de la part du peuple israélien.
00:16:21Pourquoi il y a une contestation du peuple israélien ?
00:16:24Y compris de la part des proches des otages,
00:16:26parce qu'ils se rendent bien compte que la politique menée,
00:16:28la stratégie menée par le gouvernement de Benjamin Netanyahou
00:16:31ne permet pas de ramener les otages à la maison.
00:16:34C'est une politique de l'escalade de la violence.
00:16:36C'est une politique qui a tué plus de 35 000 civils.
00:16:38C'est une politique qui a tué autant d'enfants en 4 mois
00:16:40que dans l'ensemble des conflits internationaux en 4 ans.
00:16:42C'est une politique qui prive de nourriture,
00:16:44de médicaments, d'eau, de vivres essentiels
00:16:47des hommes et des femmes.
00:16:48Ça pourrait être vous et moi,
00:16:50ils sont juste coincés sur leur territoire,
00:16:51ils n'ont nulle part où aller.
00:16:52Alors je pense que ça doit être l'honneur de notre pays
00:16:55de défendre le droit international,
00:16:56de défendre la dignité humaine,
00:16:58de défendre la vie de ses civils.
00:17:00Et c'est la raison pour laquelle je n'aurai de cesse
00:17:03non seulement de défendre la reconnaissance
00:17:04de l'État de Palestine,
00:17:05mais aussi des sanctions à l'égard du gouvernement
00:17:07de Benjamin Netanyahou,
00:17:09un embargo sur l'envoi d'armes,
00:17:10la suspension de l'accord d'association
00:17:12entre l'Union européenne et Israël,
00:17:13parce que stop, il faut cesser ce massacre,
00:17:16il faut tout faire pour.
00:17:17Et j'ai honte de mon pays aujourd'hui
00:17:19qui reste les bras croisés et qui n'agit pas.
00:17:21Votre pays, comme vous le dit Stéphane Siejourné,
00:17:23a dit que ce n'était pas un tabou
00:17:25la reconnaissance de l'État de Palestine,
00:17:27mais que ce n'était pas le moment.
00:17:28Mais qu'attend-il ?
00:17:29Je pense qu'il attend la libération des otages
00:17:31dont on vient de parler.
00:17:32Pardon, mais Emmanuel Macron est au pouvoir
00:17:34depuis combien d'années dans notre pays ?
00:17:36Sept ans.
00:17:37Et la question d'un droit pour les Palestiniens
00:17:40à vivre dans un territoire
00:17:42reconnu par le droit international,
00:17:44elle ne s'est pas posée depuis le 7 octobre.
00:17:46Mais l'Espagne, la Norvège et l'Irlande
00:17:47le font aujourd'hui, ils ne l'ont pas fait il y a sept ans.
00:17:49Bien sûr, mais il y a d'autres États
00:17:50qui les ont déjà reconnus,
00:17:52qui l'ont déjà reconnu.
00:17:53Je vous ai dit, il n'y a plus de...
00:17:54Il n'y a plus de cent...
00:17:55Je le reconnais parce qu'évidemment,
00:17:57ça envoie un message politique dans le contexte.
00:17:59Mais je rappelle qu'il y a déjà plus de 140 États
00:18:02à travers le monde qui reconnaissent
00:18:03l'État de Palestine.
00:18:04Et c'est frappant de voir à quel point
00:18:06une poignée d'États, finalement,
00:18:07se tiennent à la marge des aspirations
00:18:10d'un peuple juste à vivre,
00:18:12à vivre tout simplement.
00:18:13C'est la seule chose qu'ils demandent.
00:18:15Ils veulent vivre sans avoir la peur
00:18:17d'être bombardés, sans avoir la peur
00:18:18d'être mitraillés, sans avoir la peur
00:18:20de mourir de faim, sans avoir la peur
00:18:23de ne pas avoir de médicaments.
00:18:24C'est ce simple droit qu'ils demandent
00:18:26que vous, moi, ici, heureusement,
00:18:28on en dispose.
00:18:29Comme les Israéliens demandent à pouvoir
00:18:30vivre en paix sur leur territoire,
00:18:31ne pas prendre des roquettes
00:18:33du Hezbollah ou du Hamas.
00:18:34Et le meilleur moyen de protéger
00:18:36le droit des Israéliens,
00:18:37comme le droit des Palestiniens,
00:18:38à vivre en paix, c'est d'avoir
00:18:39deux États reconnus par le droit international
00:18:42où chacun peut vivre en sécurité.
00:18:44Je ne souhaite que cela.
00:18:45Et à l'inverse, on a un gouvernement
00:18:47qui est en train de massacrer un peuple,
00:18:49de faire fi du droit international,
00:18:51de s'asseoir sur le droit international.
00:18:52Et je le redis.
00:18:53La décision, la demande du procureur
00:18:55de la Cour pénale internationale
00:18:57doit faire date.
00:18:58Il poursuit...
00:18:59Ce n'est pas une décision,
00:19:00c'est une réquisition.
00:19:01Il demande.
00:19:02C'est une réquisition.
00:19:03On attend les décisions du juge.
00:19:04Mais je suis allée regarder
00:19:05dans le détail les raisons
00:19:06qui ont été invoquées.
00:19:08Il parle d'affamés, d'homicides intentionnels,
00:19:11d'extermination ou meurtre,
00:19:13de crimes de guerre et de crimes
00:19:14contre l'humanité.
00:19:15C'est les motifs pour lesquels
00:19:16vont peut-être être poursuivis
00:19:18demain les dirigeants du gouvernement
00:19:21de Benjamin Netanyahou
00:19:22lui-même.
00:19:23Vous savez, la France,
00:19:24elle est membre du statut de Rome
00:19:28qui a créé la Cour pénale internationale.
00:19:29Et dans le statut de Rome,
00:19:31il y a un article, l'article 86,
00:19:33qui dit que tous les Etats doivent
00:19:35contribuer à réaliser,
00:19:37mettre en oeuvre des mandats d'arrêt.
00:19:38Et donc, s'il y a un mandat d'arrêt
00:19:39qui est prononcé,
00:19:40la France doit tout mettre en oeuvre
00:19:42pour arrêter Benjamin Netanyahou.
00:19:44Et je pense qu'elle doit en tirer
00:19:45les conséquences en adoptant
00:19:46des sanctions, embargo sur l'envoi
00:19:47d'armes, suspension de l'accord
00:19:48d'association entre l'Union européenne
00:19:50et l'Israël.
00:19:51Parlons pouvoir d'achat.
00:19:52Manon Aubry, si vous le voulez bien,
00:19:53c'est le premier des neuf thèmes
00:19:54développés dans votre programme
00:19:55de campagne, celui de l'Union populaire.
00:19:57Sortir de l'austorité,
00:19:58partager les richesses.
00:20:00Vous citez d'ailleurs Victor Hugo
00:20:01et son discours à l'Assemblée nationale
00:20:03le 9 juillet 1849.
00:20:05À l'air, ce que dit Emmanuel Macron
00:20:06dans L'Express qui sort demain.
00:20:08L'exécutif a fait face aux crises,
00:20:10a baissé les impôts,
00:20:11a investi dans les services publics,
00:20:12est en train de remuscler
00:20:14notre appareil productif.
00:20:1560 milliards d'impôts en moins,
00:20:1630 sur les ménages
00:20:18et 30 sur les entreprises.
00:20:19Deux séries d'économies
00:20:20encore dernièrement, de 10 milliards chacune.
00:20:22La création de France Travail,
00:20:23des objectifs toujours présents.
00:20:25À le lire, c'est circulé,
00:20:26il n'y a rien à voir, on garde le cap
00:20:28car notre stratégie est la bonne.
00:20:29Vous répondez quoi ?
00:20:30Tout va bien, madame la marquise, non ?
00:20:32Je ne sais pas, on va interroger
00:20:33vos téléspectateurs, vos auditeurs.
00:20:35On vit bien dans notre pays.
00:20:37C'est sûr, la pauvreté n'a pas du tout
00:20:38augmenté dans notre pays.
00:20:40Vous avez 40%,
00:20:41jusqu'à 40% des Européens
00:20:43qui sautent un repas par jour
00:20:45parce qu'ils n'ont pas les moyens
00:20:46juste de manger à leur faim.
00:20:48Je vais vous donner le vrai bilan
00:20:49d'Emmanuel Macron.
00:20:50Depuis qu'Emmanuel Macron
00:20:51est président de la République,
00:20:52les 500 plus grandes fortunes
00:20:54ont multiplié leur fortune par deux.
00:20:56Et dans le même temps,
00:20:57vous avez les plus pauvres de notre pays
00:20:59qui voient, eux,
00:21:02leur niveau de pauvreté s'aggraver.
00:21:04On n'a jamais eu autant de pauvres.
00:21:05Vous parlez de 40% d'Européens
00:21:06ou de Français ?
00:21:07C'est 38% d'Européens,
00:21:08pour être très exact.
00:21:10La proportion est similaire
00:21:12à l'échelle française
00:21:13et elle est colossale.
00:21:15Mais vous savez, c'est toutes sortes
00:21:16de petites choses.
00:21:17Je suis sûre que ça va raisonner
00:21:19pour les gens qui nous écoutent.
00:21:20C'est la place de cinéma
00:21:22qui coûte trop cher.
00:21:23C'est le loisir dont on prive son enfant.
00:21:26C'est les vacances dont on se prive.
00:21:27C'est la glace qu'on aimerait bien offrir
00:21:29à son enfant cet été.
00:21:30C'est toutes sortes de loisirs.
00:21:33C'est le plein d'essence
00:21:34qui coûte une fortune.
00:21:35C'est quand on va faire les courses,
00:21:36on regarde notre ticket de caisse
00:21:37et on tire la langue
00:21:38parce que le prix du caddie
00:21:39est hors de prix.
00:21:40C'est tout ça, aujourd'hui,
00:21:41la réalité des Françaises et des Français.
00:21:43Et pardon, mais Emmanuel Macron,
00:21:44il est complètement hors sol,
00:21:46complètement déconnecté de ce que vivent
00:21:48les Françaises et les Français.
00:21:48Et c'est pour ça que moi,
00:21:50j'ai voulu mettre la question du pouvoir d'achat
00:21:51au cœur de ma campagne.
00:21:52C'est pour ça que ce que je propose,
00:21:54c'est à deux niveaux.
00:21:55D'abord, agir sur juste le coût de la vie, le prix.
00:21:59Et donc, bloquer les prix
00:22:01des produits de première nécessité
00:22:02en bloquant les marges
00:22:03des entreprises agroalimentaires
00:22:04qui se sont gavées.
00:22:05Si les prix des denrées alimentaires
00:22:07ont augmenté de 20 %,
00:22:08c'est parce qu'au milieu,
00:22:09on a des entreprises agroalimentaires
00:22:11comme Lactalis et d'autres
00:22:12qui se sont littéralement gavées
00:22:13et qui ont augmenté leur marge de 70 %.
00:22:15Eh bien, à ça, je dis stop.
00:22:17Blocage des marges de ces entreprises
00:22:18et blocage des prix.
00:22:19Et de l'autre côté,
00:22:20il y a un enjeu, vous l'avez évoqué,
00:22:22et il en parle dans son interview
00:22:24à L'Express, Emmanuel Macron,
00:22:25c'est l'impact des coupes budgétaires.
00:22:27Emmanuel Macron a multiplié
00:22:29les coupes budgétaires.
00:22:29Ces 20 milliards d'euros,
00:22:30ça ne vient pas de nulle part,
00:22:31ça vient de règles européennes.
00:22:33L'austérité budgétaire qui a été votée
00:22:35par les socialistes, par les macronistes,
00:22:36par la droite ensemble.
00:22:37La conséquence, elle est très concrète
00:22:39dans la vie des gens.
00:22:40C'est une forme de petit concours lépine,
00:22:41des pires idées pour faire
00:22:42les poches des Français.
00:22:43Un jour, c'est la réforme
00:22:44de l'assurance chômage.
00:22:45Le jour d'après, c'est le gel
00:22:46des pensions de retraite
00:22:47auxquelles ils pensent.
00:22:49Le jour d'après, ça va être quoi ?
00:22:50L'augmentation de la TVA,
00:22:51l'augmentation du reste à charge
00:22:52sur les médicaments.
00:22:53Vous voyez ?
00:22:54Il grignote un petit peu partout.
00:22:56Il grignote notre pouvoir d'achat.
00:22:57Il grignote le porte-monnaie des Français
00:23:00pendant qu'il multiplie les cadeaux
00:23:02aux plus riches,
00:23:03aux plus grandes entreprises,
00:23:04aux entreprises multinationales.
00:23:06Eh bien, à ça, je dis, ça suffit.
00:23:07Ça doit être la priorité
00:23:08de ces élections européennes.
00:23:10Que d'y répondre ?
00:23:11Notamment en taxant les super profits
00:23:12plutôt qu'en faisant la poche
00:23:13des Françaises et des Français.
00:23:14Manon Aubry est sur CNews
00:23:15et sur Europe 1, notre invitée.
00:23:17Taxer, effectivement,
00:23:19c'est ce que vous voulez faire.
00:23:20Mais l'argent, vous le trouvez où,
00:23:21en réalité ?
00:23:22Rassurez-vous, Laurence Ferrari,
00:23:24ce n'est pas vous la première.
00:23:25Enfin, je ne sais pas quel est votre salaire,
00:23:26mais ce n'est pas forcément vous
00:23:27la première qu'on ira chercher.
00:23:28Il y a un petit nombre de personnes
00:23:29qui se sont beaucoup, beaucoup enrichies.
00:23:31Je parlais des 500 plus grandes fortunes
00:23:32à l'instant en France.
00:23:34Les 500 plus grandes fortunes
00:23:35possèdent 45 % des richesses
00:23:37dans notre pays.
00:23:38500 plus grandes fortunes,
00:23:39ça ne fait pas beaucoup de gens.
00:23:40Il y a beaucoup d'emplois à la clé
00:23:42sur ces 500 plus grandes fortunes.
00:23:44Qui sont les premiers pourvoyeurs
00:23:45d'emplois en France, à votre avis ?
00:23:47La fonction publique.
00:23:49C'est en partie vrai,
00:23:51mais c'est d'abord les PME,
00:23:52les petites entreprises.
00:23:53Et les petites entreprises,
00:23:54elles font face à une concurrence
00:23:55déloyale des très, très grandes
00:23:56entreprises multinationales
00:23:57qui, au passage,
00:23:58ne payent pas leur juste part d'impôts
00:24:00parce qu'elles font de l'évasion fiscale
00:24:02et qui fait partie aussi
00:24:03de mes sujets de prédilection
00:24:04parce qu'en l'occurrence,
00:24:05si elles font de l'évasion fiscale,
00:24:06c'est au sein même de l'Union européenne.
00:24:08Donc moi, je me souviens
00:24:09du slogan des gilets jaunes
00:24:10que les petits payent petit,
00:24:11que les gros payent gros.
00:24:12Ben voilà, j'aurais pu écrire ça
00:24:13dans mon programme
00:24:14puisque vous l'avez lu.
00:24:14Merci de l'avoir lu, d'ailleurs.
00:24:16Ça sert, un programme,
00:24:16pour faire campagne,
00:24:17parce que certains font campagne
00:24:19sur un coin de table.
00:24:20Je pense à Jordan Bardella,
00:24:21comme il n'est pas venu
00:24:22au Parlement européen.
00:24:22Son programme ressemble à ce qu'il a fait
00:24:24ces cinq dernières années,
00:24:25c'est-à-dire absolument rien.
00:24:26Je vous le donne, c'est une page blanche.
00:24:27Voilà, voici le programme
00:24:28de Jordan Bardella.
00:24:29Merci, ciao, bonsoir.
00:24:30Si vous voulez vraiment des gens,
00:24:32et je lui redirais avec grand plaisir,
00:24:34je crois qu'on a un débat
00:24:35la semaine prochaine.
00:24:36J'aurai l'occasion de lui redire,
00:24:38vous voyez, je fais même les pubs
00:24:39pour les débats.
00:24:41Mais pour revenir au cœur du sujet,
00:24:42oui, il y a de l'argent à aller chercher.
00:24:45Si on taxe les super fortunes,
00:24:47si on taxe les super profits
00:24:49des entreprises multinationales,
00:24:50on récoltera en tout,
00:24:52à l'échelon européen,
00:24:53350 milliards d'euros.
00:24:55C'est bien plus que ce qu'ils vont
00:24:56aller récupérer en faisant
00:24:57la poche des Françaises
00:24:58et des Français.
00:24:59Donc oui, moi, j'assume de dire
00:25:00qu'il faut aller chercher cet argent
00:25:01et qu'il y en a qui se sont gavés
00:25:02et que maintenant, ça suffit.
00:25:03À quel niveau de taxe ?
00:25:04Je me rappelle de François Hollande,
00:25:05qui voulait taxer à 75%
00:25:06les très hauts revenus.
00:25:08C'est ce niveau-là que vous préconisez ?
00:25:10Rassurez-vous, là, on parle
00:25:11d'une toute petite branche
00:25:12de la population
00:25:14et on parle d'un niveau de taxation
00:25:15qui est extrêmement faible.
00:25:17On parle de moins de 1%
00:25:18les plus riches de la population
00:25:20et on parle d'un niveau de taxation
00:25:21qui est progressif
00:25:23à l'échelon européen.
00:25:24Et on parle d'une petite taxe,
00:25:26d'un tout petit pourcentage.
00:25:27Donc, en réalité, c'est très faible
00:25:29et c'est même un dolor.
00:25:31Je vais vous donner un exemple très précis
00:25:32parce que souvent, on nous dit
00:25:33« Ah, mais les riches, les riches, les riches ».
00:25:34Je vais vous parler de Bernard Arnault.
00:25:35On le connaît bien,
00:25:36l'homme le plus riche en France.
00:25:38Bernard Arnault,
00:25:39s'il avait dépensé 8 000 euros par jour
00:25:42depuis 1789,
00:25:44c'est évidemment théorique.
00:25:46Bernard Arnault a beaucoup de pouvoir,
00:25:47mais pas le pouvoir d'être immortel
00:25:49ou en tout cas de vivre depuis 1789.
00:25:51Devinez à quel pourcentage de sa fortune
00:25:53on en serait ?
00:25:558 000 euros par jour depuis 1789,
00:25:57on n'en serait qu'à 1 % de sa fortune.
00:25:59Donc, je pense qu'il y a de quoi aller chercher,
00:26:01donc que les gens se rassurent
00:26:02et ceux qui nous écoutent,
00:26:03sauf si Bernard Arnault nous écoute,
00:26:04dans ce cas-là, je le salue.
00:26:05213 000 personnes employées LVMH.
00:26:07Pardon ?
00:26:07213 000 personnes employées.
00:26:08Je ne dis pas que LVMH va arrêter d'employer,
00:26:12mais vous savez, si LVMH emploie,
00:26:14c'est aussi parce qu'on a un système
00:26:16qui fonctionne bien en France,
00:26:18un système de santé, un système d'éducation.
00:26:20Et devinez comment ce système de santé
00:26:21et d'éducation est payé ?
00:26:22Grâce aux impôts.
00:26:23Et qui paye ces impôts ?
00:26:25Pas LVMH.
00:26:25LVMH, ils ont des filiales
00:26:26dans les paradis fiscaux.
00:26:28Par contre, ceux qui nous écoutent,
00:26:29qui tiennent des boulangeries,
00:26:30qui tiennent des entreprises,
00:26:32des petites entreprises,
00:26:33de menuiseries ou autres,
00:26:34eux, ils payent leurs impôts.
00:26:35Je suis sûre que ceux qui nous écoutent,
00:26:36ils travaillent dur.
00:26:37Ils ne vont pas chercher à avoir
00:26:40des filiales dans les paradis fiscaux.
00:26:41Eh bien, c'est aussi contre cette
00:26:43injustice fiscale que moi, je me bats.
00:26:45C'était mon métier, d'ailleurs,
00:26:45avant d'être élue au Parlement européen.
00:26:47Je luttais contre l'évasion fiscale.
00:26:48Alors, je n'ai pas laissé tomber ce combat.
00:26:50Je l'ai amené avec moi en politique.
00:26:52Et je peux vous dire que c'est aussi
00:26:54une des manières de lutter
00:26:56contre le plus grand fléau de notre temps,
00:26:58qui est les inégalités.
00:26:59Vous parliez à l'instant de Victor Hugo.
00:27:01J'aime aussi beaucoup cette phrase
00:27:02de Victor Hugo qui disait
00:27:03« Vous voulez les misérables secourus ?
00:27:05Moi, je veux la misère supprimée. »
00:27:07Eh bien, c'est peut-être la meilleure
00:27:09manière de résumer notre priorité.
00:27:11Notre programme pour ces élections européennes
00:27:14fait en sorte que les Françaises
00:27:15et les Françaises vivent mieux
00:27:17et un peu d'air, un peu de respiration
00:27:19et à l'approche des vacances d'été
00:27:20qui vont arriver, je crois que ça fera
00:27:21du bien à tout le monde.
00:27:23Un petit mot peut-être de l'assurance chômage.
00:27:24On est toujours sur CNews et sur Europe 1
00:27:26avec Manon Bry.
00:27:27Il y a une réforme de l'assurance chômage
00:27:28qui est en cours.
00:27:29Le gouvernement attend de dégager
00:27:313,6 milliards d'euros d'économies
00:27:33pour permettre la création
00:27:34d'un certain nombre d'emplois supplémentaires.
00:27:36Et il y aura dans cette réforme,
00:27:37il faudra avoir travaillé huit mois
00:27:38sur les vingt derniers mois
00:27:40pour avoir droit au chômage,
00:27:41alors que c'était six mois sur les 24 derniers.
00:27:43C'est un recul pour vous ?
00:27:44Ou c'est générateur d'emplois
00:27:46d'arrière et d'économie ?
00:27:48Cette réforme de l'assurance chômage,
00:27:49c'est une folie.
00:27:50Je ne vais pas y aller par quatre chemins.
00:27:53Et c'est précisément dans la stratégie
00:27:54que j'évoquais à l'instant
00:27:55et qui s'illustre très bien,
00:27:57de faire la poche des Français qui galèrent
00:27:59plutôt que de faire la poche
00:28:00de ceux qui s'en mettent plein les poches.
00:28:01Cette réforme, je vais vous le dire,
00:28:02elle est d'abord inefficace.
00:28:04Les précédentes réformes
00:28:05n'ont même pas été évaluées.
00:28:06Il n'y a aucune étude d'impact solide
00:28:08à l'appui de cette proposition.
00:28:10Quand la porte-parole du gouvernement,
00:28:12Priska Tevenau, avait été interrogée,
00:28:14elle-même avait dit
00:28:15« je ne sais pas trop sur quoi ça s'appuie ».
00:28:16Donc elle est inefficace.
00:28:17Elle est ensuite injustifiée.
00:28:19Les comptes de l'Unédic,
00:28:20qui gèrent l'assurance chômage,
00:28:23sont dans le vert.
00:28:24Ils ne sont absolument pas dans le rouge
00:28:25et on peut tout à fait maintenir
00:28:27notre assurance chômage en l'État.
00:28:29Mais surtout, je ne vais plus loin,
00:28:30cette réforme est profondément injuste.
00:28:32Il y a un tiers des chômeurs
00:28:35qui risquent, en plus de ce qu'il y avait avant,
00:28:39de ne plus être indemnisés,
00:28:41d'être pénalisés,
00:28:42sachant, tenez-vous bien,
00:28:43qu'aujourd'hui, on a seulement 40%
00:28:45des chômeurs qui sont indemnisés.
00:28:47C'était 70% en 2008.
00:28:49Donc, je le dis au président de la République,
00:28:52non, on aimerait bien traverser la rue
00:28:54juste pour trouver un emploi,
00:28:56mais beaucoup de personnes ont essayé
00:28:59et malheureusement, ça n'a pas marché.
00:29:01Quand on ne s'appelle pas Emmanuel Macron,
00:29:03non, on ne trouve pas de l'emploi
00:29:04juste en traversant la rue
00:29:05et ce n'est pas en rendant plus pauvres
00:29:07et en précarisant encore plus les chômeurs
00:29:09que vous allez créer de l'emploi dans notre pays.
00:29:11La meilleure manière de créer de l'emploi
00:29:13dans notre pays,
00:29:13c'est en partageant le temps de travail,
00:29:15c'est en relançant l'industrie,
00:29:16en protégeant nos industries
00:29:18qui sont en train d'être sacrifiées
00:29:19sur le sol français.
00:29:20Voilà la manière dont on sauve
00:29:22de l'emploi dans notre pays,
00:29:23pas en faisant la poche des chômeurs
00:29:25qui vont être encore plus précarisés.
00:29:26Et je termine là-dessus
00:29:27parce qu'évidemment, cette réforme,
00:29:29elle va toucher les chômeurs,
00:29:30mais je veux lancer l'alerte,
00:29:32elle va toucher tous les salariés
00:29:35de notre pays,
00:29:35celles et ceux qui nous écoutent
00:29:36pour bien qu'on comprenne.
00:29:37Si on abaisse le niveau d'assurance chômage
00:29:40à quelques cacahuètes, quelques euros,
00:29:43eh bien, vous qui êtes salariés,
00:29:45finalement, vous avez bien
00:29:47beaucoup d'avantages,
00:29:47même vous qui êtes au SMIC,
00:29:49puisque derrière, il y a des chômeurs
00:29:52qui sont payés quelques cacahuètes
00:29:53qui attendent pour travailler.
00:29:55Et ce que je veux dire par là,
00:29:56c'est que derrière, nivelle par le bas,
00:29:58les salariés seront perdants.
00:29:59Donc, non seulement cette réforme,
00:30:01elle est inutile et injuste,
00:30:02mais à la fin des fins,
00:30:03c'est l'ensemble des salariés
00:30:04de notre pays qui seront perdants
00:30:06et c'est la raison pour laquelle
00:30:07cette réforme,
00:30:08elle est d'une brutalité sociale inouïe,
00:30:10elle me rappelle un petit peu,
00:30:11pour être honnête,
00:30:12la réforme des retraites où on a...
00:30:15Ce gouvernement, puisque on s'y est opposé,
00:30:16vous avez bien compris,
00:30:17ce gouvernement a condamné
00:30:19à deux ans de travail supplémentaire
00:30:21des millions de Françaises et Français
00:30:22dans la plus grande brutalité.
00:30:24En passant en force,
00:30:25ils sont en train de faire
00:30:26exactement la même chose
00:30:27avec cette réforme sur le chômage.
00:30:29Vous avez parlé sur Europe 1
00:30:30et sur CNews alors qu'on vous écoute
00:30:33et on vous regarde maintenant au bris
00:30:34de la désindustrialisation,
00:30:36de réindustrialiser le pays.
00:30:38C'est aussi le mantra
00:30:40d'Emmanuel Macron.
00:30:40Il en parle dans cette, justement,
00:30:42fameuse interview dans L'Express
00:30:44à paraître demain.
00:30:44Il y a quelques jours,
00:30:45vous étiez en déplacement
00:30:45avec François Ruffin à Amiens
00:30:47pour rencontrer les ouvriers victimes
00:30:49de la désindustrialisation européenne
00:30:51à l'usine Metex,
00:30:52l'usine Metex qui risque de fermer.
00:30:53Qu'est-ce que vous leur avez proposé ?
00:30:55D'abord, l'usine Metex,
00:30:57elle est assez représentative,
00:30:59je trouve, des échecs
00:31:01de l'Europe d'Emmanuel Macron
00:31:02à deux titres.
00:31:03Le premier, c'est les échecs
00:31:05du libre-échange généralisé.
00:31:07On soumet nos industries,
00:31:09mais aussi notre agriculture
00:31:10à une concurrence déloyale,
00:31:11à une production qui vient
00:31:13des quatre coins du monde.
00:31:14Et dans le cas de Metex,
00:31:15on les soumet à une production
00:31:18chinoise qui est,
00:31:20évidemment, dans des conditions
00:31:22sociales beaucoup plus faibles,
00:31:23qui est en plus beaucoup plus polluante.
00:31:25Ce qu'ils produisent,
00:31:25c'est de la lysine.
00:31:26Ça sert notamment à produire
00:31:27des médicaments.
00:31:28Et c'est cinq fois plus polluant
00:31:29quand c'est produit en Chine
00:31:30qu'en France.
00:31:31Donc, premier échec...
00:31:31Vous prenez l'enfant de carbone
00:31:32en plus, c'est ça ?
00:31:33Exactement.
00:31:33Premier échec qui est
00:31:35l'échec du libre-échange.
00:31:36Et deuxième échec,
00:31:37une des raisons pour lesquelles
00:31:38Metex risque de mettre
00:31:39la clé sous la porte,
00:31:40c'est à cause du coût de l'énergie.
00:31:42Le marché européen de l'électricité
00:31:44a fait exploser le coût de l'énergie.
00:31:45C'est vrai pour les entreprises,
00:31:47mais c'est vrai aussi pour nous toutes
00:31:48et nous tous, on l'a constaté.
00:31:49Nos factures d'énergie,
00:31:51c'est plus 45 % en deux ans.
00:31:53Et vous voyez, sur ces deux sujets,
00:31:54c'est un petit peu ma singularité
00:31:56aussi dans cette campagne
00:31:56pour les élections européennes.
00:31:58Je préside le seul groupe
00:31:59au Parlement européen
00:32:00qui n'a donné aucune voix
00:32:01pour n'importe quel accord
00:32:03de libre-échange
00:32:04au Parlement européen.
00:32:06Et je préside le seul groupe
00:32:07qui s'est opposé au marché
00:32:09de l'énergie européen.
00:32:10Je veux dénoncer par là aussi
00:32:12l'hypocrisie de l'extrême droite
00:32:13et de Jornal Bardella,
00:32:15mais qui n'a pas voté contre.
00:32:16Donc, il vient à Paris
00:32:18faire des grandes leçons
00:32:19en disant on va aider les Français,
00:32:20mais pardon, il vend la France
00:32:21au marché.
00:32:22Mais c'est faux.
00:32:23Le moment où s'est posé la question
00:32:25de voter pour ou contre
00:32:26le marché de l'énergie,
00:32:28il n'a pas voté contre.
00:32:29Donc, il est d'une hypocrisie totale.
00:32:31Et donc, pour en revenir
00:32:31à l'usine Metex,
00:32:32ils sont victimes de ce double fléau,
00:32:34le libre-échange
00:32:35et le marché européen de l'énergie.
00:32:37Et c'est précisément ce sur quoi
00:32:39je me bats, que j'ai voulu mettre
00:32:40au cœur de ma campagne.
00:32:41Mais l'objectif était aussi
00:32:43bien au-delà, d'attirer l'attention,
00:32:45la lumière sur cette entreprise Metex,
00:32:46parce que des belles promesses
00:32:48leur ont été faites,
00:32:49mais rien ne se concrétise
00:32:51pour le moment.
00:32:52Et à l'usine Metex à Amiens,
00:32:54vous avez 300 emplois à la clé.
00:32:56C'est 300 familles,
00:32:57c'est 300 destinés,
00:32:59c'est 300 personnes comme vous et moi
00:33:01et qui peut-être après 10 ans,
00:33:0215 ans, 20 ans de boîte,
00:33:03avec une expertise très spécifique,
00:33:05puisqu'ils sont les derniers
00:33:06à produire ce qu'ils produisent,
00:33:08qui est un acide aminé en Europe.
00:33:10Eh bien, on va leur dire,
00:33:11voici la porte,
00:33:12allez par là.
00:33:13Vous leur proposez quoi ?
00:33:14Moi, je leur dis que le modèle
00:33:17dont ils sont victimes,
00:33:18c'est le modèle que je combats.
00:33:20Et moi, je leur dis que
00:33:21si nous sommes majoritaires
00:33:23au Parlement européen,
00:33:23il n'y aura plus aucun accord
00:33:25de libre-échange.
00:33:25Si nous sommes majoritaires
00:33:26au Parlement européen,
00:33:28nous allons mettre des protections
00:33:29douanières aux frontières
00:33:30de l'Union européenne.
00:33:31Dit autrement,
00:33:32tout ce qui sera produit
00:33:33en dehors de l'Union européenne,
00:33:34mais qui est déjà produit
00:33:35en France et en Europe,
00:33:37eh bien, nous allons le taxer
00:33:38pour privilégier notre production
00:33:40française et notre production européenne.
00:33:41La planète en sera gagnante,
00:33:43les travailleurs en seront gagnants,
00:33:44notre porte-monnaie en sera gagnant,
00:33:46tout le monde en sera gagnant.
00:33:48Et je leur dis aussi
00:33:49que je continuerai à me battre
00:33:50pour sortir du marché européen
00:33:52de l'électricité,
00:33:52pour faire baisser le coût de l'énergie.
00:33:54Tout le monde là aussi en sera gagnant.
00:33:56Les ménages comme les entreprises,
00:33:58je pense à plein d'entreprises,
00:33:59j'évoquais les boulangers tout à l'heure,
00:34:00les boulangers aussi qui
00:34:02ont besoin d'une électricité à bas coût,
00:34:04qui ont besoin de prévisibilité.
00:34:06Et je leur dis aux salariés de METEX,
00:34:08j'y suis déjà allée deux fois, les voir,
00:34:10je leur dis que je reviendrai
00:34:11une troisième fois, une quatrième fois,
00:34:12une dixième fois.
00:34:13François Ruffin m'a dit qu'il y allait
00:34:14treize fois les voir.
00:34:16Nous continuerons à nous battre.
00:34:18C'est pour tous les METEX du pays.
00:34:19En réalité, vous savez qu'on se bat
00:34:20parce que des METEX,
00:34:21malheureusement, il y en a d'autres
00:34:23dans le pays.
00:34:23Je pense à des usines de panneaux solaires
00:34:24qui sont en train de mettre
00:34:25la clé sous la porte.
00:34:26Je pense à l'usine Duralex.
00:34:27Je pense à tant de savoir-faire
00:34:29que l'on a en France,
00:34:30tant de technicité qu'on est
00:34:32en train de sacrifier.
00:34:34Et donc, je dis pour tous les METEX
00:34:36du pays, nous serons là.
00:34:37Nous allons nous battre pour
00:34:38réindustrialiser le pays.
00:34:40Et le 9 juin prochain,
00:34:41vous pouvez voter aussi pour un grand
00:34:43plan de relocalisation industrielle
00:34:45pour produire en France
00:34:46ce dont on a besoin.
00:34:47Ça marche pour l'agriculture
00:34:49comme pour l'industrie.
00:34:49On va parler de l'énergie dans un instant.
00:34:51Encore un mot des industries,
00:34:52parce qu'aujourd'hui, Emmanuel Macron
00:34:54a évoqué dix nouvelles usines
00:34:55qui vont sortir de terre
00:34:56pendant les prochains mois.
00:34:57Des start-up, des PME, des ETI.
00:34:59C'est le plan France 2030
00:35:01dont il parle dans cette
00:35:02interview au journal L'Express,
00:35:04qui vise à encourager l'innovation.
00:35:06De l'acier, des carbones et infos sur mer,
00:35:08des composites à Ponce-Sainte-Maxence,
00:35:10des moteurs pour satellites à Palaiso.
00:35:12On réindustrialise aussi dans notre pays.
00:35:14Il y a des usines qui ferment, d'autres qui ouvrent.
00:35:16Et c'est ça qui est important
00:35:18que vous venez de dire,
00:35:19c'est combien ferment et combien ouvrent.
00:35:21Parce que si vous regardez en net,
00:35:22vous avez une poignée d'entreprises
00:35:24qui ouvrent pour énormément d'entreprises
00:35:27qui ferment.
00:35:28Et je suis allée regarder,
00:35:29je trouve ça assez intéressant,
00:35:30ce qui est la question industrielle,
00:35:31m'intéresse,
00:35:32le niveau de production manufacturière
00:35:34en le comparant en mars 2024
00:35:37et à mars 2017,
00:35:39c'est-à-dire la prise de pouvoir
00:35:41d'Emmanuel Macron.
00:35:41Eh bien, il est inférieur de 4 %.
00:35:44Dit autrement,
00:35:45la production manufacturière
00:35:46a baissé dans notre pays
00:35:48depuis qu'Emmanuel Macron est au pouvoir.
00:35:49Pourquoi elle a baissé ?
00:35:50Parce qu'il a cru en cette fable
00:35:52du libre-échange généralisé.
00:35:54Et lui, au pouvoir,
00:35:56et ses députés au Parlement européen,
00:35:57signent à tour de bras
00:35:58des accords de libre-échange.
00:36:00Et de l'autre côté,
00:36:01il a abandonné des industries
00:36:03qui étaient en difficulté
00:36:04en refusant de mettre la main
00:36:07au porte-monnaie,
00:36:08d'avoir un droit de préemption
00:36:09et de venir en aide à ces entreprises
00:36:11qui sont en difficulté
00:36:11et qui, pour autant,
00:36:13ont un savoir-faire très particulier.
00:36:14Je mentionnais l'entreprise Duralex.
00:36:16On connaît tous l'entreprise Duralex
00:36:18puisque quand on était enfants à la cantine,
00:36:19bon là, j'ai un verre ici,
00:36:20mais on avait le petit verre
00:36:22dans lequel on regardait des métrages.
00:36:25On connaît tous ces verres.
00:36:26C'est un savoir-faire,
00:36:26une production française.
00:36:28Et vous voulez que cette production
00:36:29française disparaisse ?
00:36:30Duralex, ils sont en train
00:36:32de mettre la clé sous la porte.
00:36:33Alors, je dis au président français,
00:36:35si vous voulez vraiment avoir
00:36:35une ambition industrielle
00:36:36pour notre pays,
00:36:37alors allez-y.
00:36:38Allez sauver Metex,
00:36:39allez sauver Duralex,
00:36:40allez sauver Sistovi et Photowatt,
00:36:42qui sont des usines de panneaux solaires.
00:36:44Allez sauver tous ces emplois,
00:36:46tout ce savoir-faire,
00:36:47toute cette industrie.
00:36:48Et après seulement, je pourrais saluer.
00:36:50Le plan France 2030, Pierre.
00:36:51Alors, madame Aubry,
00:36:53vous parlez justement de Sistovi.
00:36:55Ça, c'est un peu l'exemple
00:36:56que prend Raphaël Glucksmann.
00:36:59Tant mieux, s'il s'intéresse
00:37:00aux questions industrielles.
00:37:01Il lui a fallu cinq ans,
00:37:02mais vous savez, plus on est nombreux,
00:37:04mieux c'est.
00:37:04Raphaël Glucksmann qui,
00:37:06en l'occurrence, il l'a dit,
00:37:07veut bien de la France insoumise
00:37:08en ticket, mais sans Jean-Luc Mélenchon.
00:37:10Alors, le vote utile,
00:37:11quand on regarde notamment
00:37:13les chiffres de notre dernier
00:37:14baromètre Opinion Way
00:37:15pour CNews Europe 1 et le JDD,
00:37:17c'est le symbole du vote utile à gauche.
00:37:19Alors, pourquoi ne pas le rejoindre ?
00:37:21La première question à se poser,
00:37:22c'est de quoi ne veut-il pas
00:37:25Raphaël Glucksmann ?
00:37:26Son problème, je vais vous le dire,
00:37:27ce n'est pas Jean-Luc Mélenchon.
00:37:29C'est l'allié incarné
00:37:30par la France insoumise
00:37:31parce qu'il a eu l'occasion
00:37:32de le dire ces derniers jours
00:37:33et ces dernières semaines.
00:37:35Raphaël Glucksmann ne veut pas
00:37:36de la retraite à 60 ans.
00:37:37Raphaël Glucksmann ne veut pas
00:37:39sortir du marché européen
00:37:41d'énergie qui fait exploser
00:37:43nos factures d'énergie.
00:37:45Raphaël Glucksmann ne veut pas
00:37:47de le développement pour aller
00:37:50vers un 100% d'énergie renouvelable.
00:37:53Raphaël Glucksmann ne veut pas
00:37:55quitter son groupe
00:37:55au Parlement européen
00:37:56qui signe à tour de bras
00:37:57des accords de libre-échange
00:37:59ou qui est responsable
00:37:59de l'austérité budgétaire.
00:38:01Ce dont il ne veut pas,
00:38:02Raphaël Glucksmann, c'est ça.
00:38:04Je vous ai apporté, je sais que...
00:38:06Vous me l'avez déjà montré.
00:38:08Mais vous pourrez au moins remarquer
00:38:11que j'ai le mérite de la cohérence.
00:38:12Et de la constance.
00:38:13Et ce programme,
00:38:14c'est le programme de la NUPES.
00:38:15Pour celui que je montre
00:38:15pour ceux qui nous écoutent en radio.
00:38:17C'est le programme de la NUPES.
00:38:19Et tout ce que je viens
00:38:19de vous mentionner.
00:38:20La retraite à 60 ans,
00:38:21la lutte contre l'austérité,
00:38:23le 100% d'énergie renouvelable,
00:38:25la sortie du marché européen
00:38:26de l'énergie.
00:38:27Tout ça, c'était déjà là-dedans,
00:38:28dans le programme de la NUPES.
00:38:29Donc la réalité,
00:38:30la question à se poser,
00:38:31c'est Raphaël Glucksmann.
00:38:32Il ne veut pas de ça.
00:38:33Il veut revenir à la gauche d'avant,
00:38:35celle de François Hollande.
00:38:36La gauche qui porte assez mal
00:38:38son nom, qu'on a essayé.
00:38:40Il a été cinq ans au pouvoir,
00:38:41François Hollande.
00:38:42La gauche de gouvernement.
00:38:44La gauche qui trahit, plutôt.
00:38:46La gauche qui trahit,
00:38:47c'est comme ça que je l'appellerais.
00:38:48La gauche qui déçoit,
00:38:49la gauche qui trahit.
00:38:50La gauche qui a fait le CICE,
00:38:53c'est-à-dire des cadeaux fiscaux
00:38:54aux grandes entreprises multinationales.
00:38:56La gauche qui a fait la loi travail,
00:38:57qui a cassé le droit du travail
00:38:58pour des millions de travailleurs
00:38:59de notre pays.
00:39:00La gauche qui a proposé
00:39:01la déchéance de nationalité.
00:39:03C'est ça, sa gauche ?
00:39:04Eh bien, ce n'est pas la mienne.
00:39:05Ce n'est pas la mienne.
00:39:06Et moi, je continuerai à me battre
00:39:07pour réunir le plus largement possible
00:39:09sur la base du programme de la NUPES.
00:39:12Et je profite ici de cette antenne
00:39:15pour lancer un appel.
00:39:16Parce que je vois notamment
00:39:19les écologistes qui sont en difficulté
00:39:22dans cette élection.
00:39:23Je le regrette parce que
00:39:25c'est une force politique avec qui
00:39:27on a mené beaucoup de batailles.
00:39:29Mais je leur dis à nos amis écologistes.
00:39:31À Marie Toussaint ?
00:39:32Notamment à Marie Toussaint,
00:39:33mais à tous les écologistes
00:39:35sincères dans le pays.
00:39:36Il y en a sans doute qui écoutent
00:39:37et qui regardent votre antenne ce soir.
00:39:39Je leur dis, si vous voulez que l'écologie
00:39:40soit représentée au Parlement
00:39:42européen après le 9 juin de cette année.
00:39:46Si vous voulez éviter le retour
00:39:49du Parti socialiste à la François Hollande,
00:39:51à la Bernard Cazeneuve,
00:39:53alors venez nous aider.
00:39:54Si vous voulez être sûr d'être représenté,
00:39:55sachant qu'il y a un seuil pour être élu,
00:39:58qui est de 5% pour ces élections européennes.
00:40:00Ce n'est pas moi qui fais les règles.
00:40:02C'est comme ça.
00:40:03Et qu'aujourd'hui,
00:40:04vous le voyez dans ce sondage,
00:40:05ils sont tout juste autour de cette barre.
00:40:07Eh bien, je leur dis,
00:40:09regroupons-nous à tous ceux qui ne veulent pas
00:40:11de la gauche d'avant.
00:40:13Eh bien, préparons la gauche d'après.
00:40:15Celle qui a construit la NUPES
00:40:18et qui doit demain prendre le pouvoir.
00:40:20Parce qu'honnêtement,
00:40:21on n'a pas vraiment envie d'un François Hollande
00:40:23ou d'un Emmanuel Macron de rechange.
00:40:24Emmanuel Macron, il est 21h41.
00:40:27On est en direction Cine News et sur Europe 1.
00:40:29Mais malgré tout, Raphaël Hegel-Huxmann,
00:40:31quand on regarde encore une fois ce sondage,
00:40:34il est assez haut.
00:40:35Est-ce que ce n'est pas lui le vote utile à gauche,
00:40:37finalement ?
00:40:37Vous savez, déjà,
00:40:38pour relativiser un petit peu les choses,
00:40:40les élections ne sont pas encore passées.
00:40:44On est à trois semaines.
00:40:45Et c'est peut-être cette semaine,
00:40:47vraiment, que la campagne démarre véritablement.
00:40:49Je le dis en toute humilité.
00:40:51Moi, ça fait des semaines que je me démène en campagne.
00:40:53Je trouve qu'on fait une super campagne
00:40:56qui a permis notamment d'inscrire plein de gens
00:40:58sur les listes électorales, etc.
00:40:59Mais je suis aussi très humble.
00:41:00Peut-être qu'il y a des gens qui nous écoutent ce soir
00:41:02et qui entendent pour la première fois
00:41:04parler de ces élections européennes.
00:41:05Et je leur dis, au passage,
00:41:06ne faites pas le cadeau de votre abstention
00:41:08et de votre résignation à Emmanuel Macron.
00:41:10Mais pour répondre à votre question,
00:41:11si on regarde ce que disent les sondages,
00:41:13si on compare au résultat de 2019,
00:41:16le bloc de la gauche,
00:41:20disons écologiste et sociale-démocrate,
00:41:22est à peu près au même niveau.
00:41:23Yannick Jadot était à 13% en 2019.
00:41:26C'est à peu près le niveau de Raphaël Glucksmann
00:41:28à l'heure actuelle.
00:41:28Raphaël Glucksmann était à 6%.
00:41:30C'est à peu près le niveau des écologistes à l'heure actuelle.
00:41:32S'il y a une gauche qui progresse, c'est la nôtre.
00:41:34Ou, petit à petit, nous allons grappiller.
00:41:37Alors, le but, c'est de faire évidemment
00:41:39le score qui est le plus élevé le 9 juin prochain.
00:41:41Et je dis à tous ceux qui sont attachés à la retraite à 60 ans,
00:41:44qui sont attachés à nos services publics
00:41:47pour qu'ils ne se fassent pas dépouiller
00:41:49par l'austérité budgétaire,
00:41:50tous ceux qui sont attachés à notre production,
00:41:52notre industrie, notre agriculture française,
00:41:54je leur dis qu'il n'y a qu'un bulletin de vote pour cela.
00:41:56C'est ceux qui sont les héritiers de la NUPES,
00:41:58c'est ceux qui portent cette alternative
00:42:01et qui sont très clairs.
00:42:04Moi, vous savez, je ne suis pas soutenue par M. Hollande
00:42:07et je ne vais pas vous le sortir du chapeau
00:42:08dans les trois prochaines semaines.
00:42:10Vous n'aurez pas de scoop en la matière ce soir.
00:42:13Et donc, je leur dis, venez nous aider,
00:42:15venez nous donner de la force
00:42:16parce qu'on aura besoin de cette force
00:42:18pour construire la suite.
00:42:19Parce que, que disent les sondages aussi,
00:42:20on en dit d'un mot, c'est l'éclatement,
00:42:24la faillite totale du camp macroniste
00:42:26qui est dans une pente vers la baisse
00:42:29de jour en jour, de semaine en semaine.
00:42:31Donc, il y a une certitude, je pense,
00:42:33c'est que le macronisme est terminé.
00:42:35C'est plutôt une bonne nouvelle de mon point de vue.
00:42:37La question, c'est qui prend la suite ?
00:42:39Est-ce que vous avez une extrême droite
00:42:41qui est, à mon sens,
00:42:44qui ne défend pas les droits des travailleurs,
00:42:45qui ne défend pas le pouvoir d'achat ?
00:42:47Et qui pourtant capte le vote pour vous.
00:42:48Vous avez raison et c'est pour ça que je me barre
00:42:50et je dis aux gens qui nous écoutent,
00:42:52Jordan Bardella, il a voté aux côtés des macronistes
00:42:55contre la hausse du SMIC,
00:42:56contre des écarts de salaire maximum
00:42:58au sein des entreprises,
00:42:59contre la taxation des super profits,
00:43:01contre la taxation des super fortunes.
00:43:03En fait, Jordan Bardella, pardon,
00:43:04mais c'est le Emmanuel Macron de rechange
00:43:06en matière sociale.
00:43:07Donc, vous avez le choix, après Macron,
00:43:09vous avez soit Jordan Bardella,
00:43:10le Emmanuel Macron de rechange en matière sociale,
00:43:13soit vous avez une gauche de combat
00:43:15qui est la note et qui est fidèle sur ses appuis.
00:43:17Et moi, je me donne une ambition
00:43:18pour cette élection européenne.
00:43:20Je vous le dis, j'aime bien le sport,
00:43:21je pratique le water polo, c'est d'arriver en finale.
00:43:23Nous, on veut arriver en finale
00:43:24contre l'extrême droite et on sait qu'à la fin,
00:43:26ça jouera entre eux ou nous.
00:43:28Donc, si vous voulez défendre votre pouvoir d'achat,
00:43:30vous savez ce qu'il vous reste à faire le 7 juin prochain.
00:43:31Manon Aubry, vous avez finalement le même adversaire
00:43:33que Marine Le Pen, c'est Emmanuel Macron.
00:43:35Marine Le Pen qui disait, il y a un signal très clair
00:43:37qu'il faut lancer Emmanuel Macron,
00:43:38il faut qu'il subisse la pire défaite possible
00:43:40pour le ramener sur Terre.
00:43:41Vous dites pareil, au fond.
00:43:42J'ai quand même une différence très notable
00:43:44avec Marine Le Pen que je viens d'évoquer,
00:43:46qui est la politique sociale que je veux mener
00:43:48pour notre pays.
00:43:49Quand vous avez l'extrême droite dans notre pays,
00:43:54à l'Assemblée nationale comme au Parlement européen,
00:43:57qui d'abord ne font pas grand-chose,
00:44:00disons d'un mot Jordan Bardella,
00:44:01on pourrait le renommer Jordan Bardé-Pala,
00:44:04parce que je ne l'ai pas beaucoup vu au Parlement européen,
00:44:06il a déposé 21 amendements en l'espace de 5 ans,
00:44:08j'en ai déposé 3500,
00:44:10pardon mais ce n'est pas le parti à la flamme nationale,
00:44:13c'est le parti à la flemme nationale,
00:44:14donc ils ne sont pas là.
00:44:16Et en plus de cela, ils votent systématiquement
00:44:19contre les intérêts des travailleurs et des travailleurs.
00:44:21C'est ça la différence notable.
00:44:23Vous m'interrogez sur la phrase de Marine Le Pen,
00:44:25on a une différence majeure avec Marine Le Pen.
00:44:28Et c'est pour ça que je vous ai dit,
00:44:29on est engagé dans une course de fond
00:44:31sur qui va prendre la suite d'Emmanuel Macron.
00:44:34C'est l'après-Macron qui se joue le 9 juin prochain.
00:44:36Et nous, on est dans les starting blocks,
00:44:38on est prêts, on a un programme conséquent,
00:44:41on a des propositions que j'évoquais
00:44:42et on est prêts à prendre la suite d'Emmanuel Macron.
00:44:45Mais pour ça, il faut venir nous aider.
00:44:47Il faut venir en force le 9 juin.
00:44:49Bien sûr, il y a des choses qui se jouent au Parlement européen,
00:44:51mais il y a aussi des choses qui se jouent parce que
00:44:53c'est un peu l'élection aux Etats-Unis,
00:44:55on dirait mi-terme de mi-mandat
00:44:57pour reconstruire les rapports de force.
00:44:59Donc je dis aux gens, venez nous aider.
00:45:03Macron, il va compter sur l'abstention.
00:45:05Vous pouvez être sûr que tous ses potes au gouvernement,
00:45:07les plus riches de notre pays vont aller voter.
00:45:09Mais si la majorité populaire de notre pays vote,
00:45:12alors les rapports de force vont être changés.
00:45:14Et là encore, sur Europe 1 et sur CNews,
00:45:17vous parlez comme Marine Le Pen ce matin sur Europe 1 et sur CNews,
00:45:19qui disait que le pire adversaire, c'était justement l'abstention.
00:45:23Que l'on se mobilise pour que les gens aillent voter,
00:45:26c'est une bonne chose.
00:45:26Vous remarquerez que Marine Le Pen n'a pas fait grand-chose
00:45:28pour que les gens s'inscrivent sur les listes électorales.
00:45:31On est un peu seuls à avoir mené cette campagne,
00:45:33mais je m'en félicite parce qu'il y a eu beaucoup d'inscriptions
00:45:35dans pas mal de départements.
00:45:35Manon Aubry, votre programme est notamment tourné vers le pouvoir d'achat
00:45:39depuis le début de cette campagne.
00:45:42Est-ce que cette thématique, d'une certaine manière,
00:45:44n'est pas passée au second plan ?
00:45:46Quand on regarde les outrances de Rima Hassan, par exemple,
00:45:49septième sur votre liste, qui a des positions très tranchées sur Israël.
00:45:53Elle sera d'ailleurs en meeting aux côtés.
00:45:55Ce ne sont pas des outrances de Rima Hassan ?
00:45:57Non.
00:45:58Comment rappeleriez-vous ça ?
00:45:59Des prises de position ?
00:46:00Bien sûr.
00:46:01Vous avez le droit, vous êtes un journaliste que je respecte,
00:46:03vous avez le droit d'avoir votre avis.
00:46:05Mais imaginez si, au sujet de n'importe quel candidat,
00:46:10vous dites des outrances.
00:46:12Mais vous ne pensez pas qu'il y a des gens qui ont été outrés
00:46:14par les propos de Rima Hassan ?
00:46:15Mais moi, je suis outré par les propos d'Emmanuel Macron,
00:46:17je suis outré par les propos de Marine Le Pen.
00:46:19Et quand vous les évoquez à votre antenne,
00:46:20est-ce que vous parlez d'outrances ?
00:46:21Vous voyez, même dans la manière de poser les questions,
00:46:24vous avez le droit d'avoir des désaccords avec Rima Hassan,
00:46:26avec moi, avec qui que ce soit, c'est la démocratie,
00:46:28je défends la démocratie.
00:46:29Mais vous voyez que les termes du débat sont biaisés.
00:46:31Pardon, je me suis permise de vous reprendre.
00:46:33Mais je pense que journaliste, c'est un beau métier.
00:46:35Et c'est un beau métier de dire la vérité.
00:46:37Donc, vous êtes là pour présenter les choses
00:46:40et ensuite, chacun pourra se faire un avis.
00:46:42Et les gens qui nous écoutent pourront se faire un avis.
00:46:44S'ils sont d'accord, ils vont voter pour nous.
00:46:45Ils ont le droit de qualifier les outrances,
00:46:46je n'ai pas de problème.
00:46:47Mais il ne faut pas caricaturer comme ça les positions
00:46:50des uns et des autres.
00:46:50Ça ne sert pas le débat démocratique, je crois.
00:46:52Vous nous parlez du pouvoir d'achat,
00:46:53vous nous parlez d'écologie,
00:46:54vous nous parlez de réindustrialisation.
00:46:56Vous ne pensez pas que la thématique Gaza, Israël, Hamas
00:47:03n'a pas pris toute la dimension de votre campagne ?
00:47:07Plusieurs choses.
00:47:07D'abord, cette thématique, comme vous dites,
00:47:11c'est un conflit qui s'impose à nous.
00:47:13Et je ne veux pas détourner le regard sur un massacre
00:47:15qui est en course, d'autant plus qu'il existe des leviers
00:47:18au Parlement européen pour agir.
00:47:21Je ne reprends pas ma liste de sanctions,
00:47:24embargo sur l'envoi d'armes, etc.
00:47:25Et c'est ça qu'on promeut dans cette campagne
00:47:28et pour lesquelles je me suis battue aussi
00:47:30au Parlement européen.
00:47:31Ça, c'est une première chose.
00:47:32Et puis la deuxième chose, ce n'est pas vrai de dire
00:47:34que c'est le seul sujet qu'on évoque dans cette campagne.
00:47:37La preuve est, vous avez lu mon programme,
00:47:39vous m'avez posé des questions,
00:47:40bien sûr, vous m'avez posé des questions diversifiées
00:47:45et je vous en remercie, notamment sur les sujets
00:47:47qui sont au cœur de notre campagne.
00:47:49C'est vrai aussi pour mes meetings,
00:47:50si vous avez l'occasion de l'écouter.
00:47:52On organise d'ailleurs un grand meeting national
00:47:54ce samedi à 15h au DOC de Paris,
00:47:58dans la commune d'Aubervilliers,
00:47:59mais c'est sur le métro.
00:48:00Front populaire, c'est un beau nom en plus
00:48:02pour celles et ceux qui veulent venir nous aider,
00:48:04nous rejoindre et nous donner de la force ce samedi.
00:48:07Et vous verrez qu'il sera question de tout ça.
00:48:08Il sera question, évidemment,
00:48:10de ce qu'on ne détourne pas le regard de Gaza,
00:48:11mais il sera question de réindustrialisation,
00:48:13de libre-échange.
00:48:14Il sera question de pouvoir d'achat.
00:48:15C'est nos trois thèmes de campagne.
00:48:17Et moi, je me félicite que ce soit les trois thèmes
00:48:19qui aient percé en quelque sorte,
00:48:21qu'on retrouvera certainement dans le débat
00:48:23que nous aurons tous ensemble la semaine prochaine.
00:48:25Et j'y vois plutôt un signe du succès de notre campagne en l'état.
00:48:29Manon Aubry, un mot de la sécurité.
00:48:31Gabriel Attal a rendu hommage aujourd'hui
00:48:33à deux agents pénitentiaires qui ont été tués
00:48:35dans l'évasion de Mohamed Hamra.
00:48:37C'est une vraie préoccupation des Français, la sécurité.
00:48:39Elle arrive très, très haut derrière le pouvoir d'achat.
00:48:42La semaine dernière, deux gendarmes,
00:48:43je l'avais évoqué au début de l'émission,
00:48:45ont été tués en Nouvelle-Calédonie.
00:48:46Il y a aussi les policiers, les pompiers
00:48:48qui ont été décorés par Gérald Darmanin.
00:48:50Tous ces agents de police, de gendarmerie,
00:48:53ces agents pénitentiaires,
00:48:55est-ce qu'il faut saluer leur travail,
00:48:57autrement que par des slogans
00:48:59qu'on a entendus dans la bouche de la France insoumise ?
00:49:02La police tue, les violences policières.
00:49:05Il faut leur rendre hommage.
00:49:06C'est eux qui payent le prix du sang pour notre sécurité.
00:49:08Bien sûr qu'il faut leur rendre hommage.
00:49:10J'ai déjà eu l'occasion de le faire,
00:49:11mais je me permets de le refaire à votre antenne.
00:49:13Et je veux envoyer évidemment toutes mes pensées
00:49:17aux familles des deux victimes
00:49:19qui sont mortes dans l'exercice de leur métier,
00:49:21qui est un beau métier, je le dis.
00:49:22D'autant plus que je suis petite fille de gardien de prison.
00:49:26J'ai eu l'occasion, via mon grand-père,
00:49:28d'entendre parler de la pénitentiaire,
00:49:30y compris des difficultés de travail
00:49:32dans la pénitentiaire liées à la surcharge carcérale.
00:49:35Et puis là, il y a plusieurs difficultés qui sont posées aussi.
00:49:39Il se trouve qu'il y a quelques années,
00:49:41le transfert de détenus était assuré par la gendarmerie,
00:49:44qui peut-être a plus le temps, plus les moyens de le faire.
00:49:48Ça fait partie des questions qui sont sur la table,
00:49:50des leçons à essayer de tirer de ce drame.
00:49:52C'est évidemment toujours difficile de tirer à chaud des leçons d'un drame.
00:49:56Et je suis très vigilante de...
00:49:58Vous savez, c'est le donneur de leçons en politique qui arrive
00:50:00et qui dit qu'on aurait pu éviter en faisant ça, ça, ça.
00:50:03Il faut qu'on s'interroge collectivement.
00:50:05C'est un drame qui est évidemment horrible.
00:50:06Et je m'associe à l'hommage national qui a été rendu
00:50:10à ces deux agents de la pénitentiaire
00:50:12qui, aujourd'hui, sont morts dans l'exercice d'un magnifique métier.
00:50:16Il faut tout mettre en oeuvre pour que ça ne se reproduise plus à l'avenir.
00:50:18Ma question, c'était, est-ce que, encore une fois,
00:50:20la France insoumise n'a pas exagéré en dénonçant les policiers,
00:50:25en dénonçant un certain nombre de faits,
00:50:27pour des gens qui risquent leur vie ?
00:50:28Mais non, mais vous savez, il faut faire la part des choses.
00:50:31Je vais vous donner un autre exemple.
00:50:33Quand on dit qu'aujourd'hui, 97% des auteurs de viols sont des hommes,
00:50:40est-ce que, pour autant, tous les hommes sont des violeurs ?
00:50:42Absolument pas dans notre pays.
00:50:44Mais ça n'empêche pas qu'il faut agir contre les violeurs.
00:50:46C'est la même chose ici.
00:50:48Comparer pas les policiers aux violeurs ?
00:50:50Non, ce que je suis en train de dire, c'est que tous les policiers
00:50:53ne commettent pas des violences policières, absolument pas.
00:50:55C'est un beau métier.
00:50:56Gardien de la paix, d'ailleurs, c'est un autre terme.
00:50:59Et c'est un très beau métier.
00:51:01Mais justement, pour que notre police républicaine
00:51:03soit à l'image de notre République,
00:51:05il faut faire en sorte qu'il n'y ait pas de violences policières.
00:51:08Et il faut leur donner les meilleures conditions d'exercice de leur métier.
00:51:11Les violences policières, vous voyez, ça essentialise.
00:51:14Non, mais vous ne pouvez pas nier qu'il y a eu des violences policières.
00:51:17Quand vous avez le jeune Naël qui est mort pour un refus d'obtempérer,
00:51:25je veux dire, la peine de mort n'existe plus dans notre pays.
00:51:28Vous ne pouvez pas mourir pour un refus d'obtempérer.
00:51:30Donc la police se grandirait et on y gagnerait tous collectivement
00:51:35dans la gestion des violences policières.
00:51:37Il a été incarcéré, le policier, et il sera jugé.
00:51:40Il sera jugé et je souhaite qu'il soit jugé dans les meilleures conditions possibles.
00:51:44Mais vous voyez que les violences policières se sont multipliées
00:51:47ces dernières années sans réponse systémique.
00:51:50Mais de la même manière, je pense qu'il faut s'intéresser
00:51:51aux conditions de travail des policiers.
00:51:53Je me souviens, mon collègue Alexis Corbière,
00:51:56député à l'Assemblée nationale, avait fait une proposition de loi
00:51:59il y a quelques mois ou années de ça, où il proposait précisément
00:52:02de mieux payer les heures supplémentaires qui restent non payées pour les policiers.
00:52:06On s'intéresse aux questions des conditions de travail des policiers.
00:52:09Et c'est pour ça qu'il est d'autant plus important
00:52:11qu'on puisse apporter des réponses politiques.
00:52:13Bien, Brine, peut-être une question pour Manon Aubry.
00:52:15Juste après le scrutin du 9 juin,
00:52:18les députés européens devront ratifier le pacte asile-immigration.
00:52:21À date, seule Valérie a voté pour le texte.
00:52:24Qu'est-ce qui vous empêche, vous, de le faire ?
00:52:26Ce pacte asile-immigration, je vais vous dire, il est inhumain et inefficace.
00:52:30Inhumain parce qu'il ne règle pas la question centrale
00:52:34qui est la transformation de notre mer Méditerranée
00:52:37en cimetière à ciel ouvert.
00:52:39Vous dites de Frontex, d'ailleurs, que c'est une agence meurtrière.
00:52:41Oui, parce que sous la présidence, notamment de M.Légéry,
00:52:44qui est sur la liste de M.Bardella,
00:52:46il y a eu 25 000 morts en mer Méditerranée.
00:52:49Et d'ailleurs, ce M.Légéry a dû démissionner de son poste
00:52:51parce qu'il était poursuivi par l'agence anticorruption,
00:52:54notamment pour avoir fait ce qu'on appelle des refoulements illégaux,
00:52:58c'est-à-dire que des migrants ont été pris, renvoyés dans des lieux
00:53:01qui sont absolument non sûrs, comme la Libye.
00:53:03Donc, ce pacte asile-immigration, pour y revenir,
00:53:06il est d'abord inhumain.
00:53:08Il ne règle pas la question humaine du sauvetage en mer.
00:53:12Il prévoit d'enfermer des enfants au mépris du droit international.
00:53:15Et puis, il est inefficace parce qu'il ne répond pas à la question
00:53:18d'une meilleure coordination à l'échelon européen,
00:53:20qui était, je me souviens, le moment où il a été présenté
00:53:23pour la première fois, c'était à peu près à mi-mandat.
00:53:26On nous avait posé ça comme un objectif
00:53:28d'une meilleure coordination des États européens.
00:53:29Non seulement, il n'y a pas de meilleure coordination,
00:53:31ça veut dire qu'on laisse les États du sud de l'Europe
00:53:34seuls face à la gestion des exilés, mais en plus de cela,
00:53:37qu'il permet, ce pacte, de financer des murs
00:53:40aux frontières de l'Union européenne.
00:53:41Mais vous pouvez mettre tous les murs que vous voulez
00:53:44aux frontières de l'Union européenne,
00:53:45vous ne réglerez pas la question.
00:53:46Comment on règle la question ?
00:53:48D'abord, on règle la question en agissant sur les causes d'immigration.
00:53:51Vous savez, on ne monte jamais sur un radeau de fortune
00:53:54comme on monte sur un bateau de croisière.
00:53:56Et si vous et moi, nous trois, on ne quitte pas notre territoire,
00:54:00c'est qu'on n'a pas de raison de le quitter.
00:54:01Donc, faisons en sorte que les gens n'aient pas de raison
00:54:03de quitter leur territoire, par exemple,
00:54:05en agissant sur les accords de pêche inégaux,
00:54:08sur les accords commerciaux inégaux, sur les catastrophes climatiques.
00:54:12Ça, c'est le premier enjeu.
00:54:13Sur les passeurs aussi.
00:54:14Mais le meilleur moyen d'arrêter le trafic des passeurs,
00:54:18c'est précisément d'agir sur les causes profondes d'immigration.
00:54:20Mais quand les gens arrivent sur notre territoire,
00:54:23on a un devoir d'accueil et de dignité le plus élémentaire.
00:54:26Et d'ailleurs, on a su le faire avec les Ukrainiens.
00:54:29On a su accueillir plus de 4 millions d'Ukrainiens
00:54:31sur notre continent.
00:54:32A raison, ils fuyaient la guerre.
00:54:34Mais pourquoi sommes-nous capables de le faire
00:54:36quand il s'agit d'Ukrainiens ?
00:54:37Et sommes-nous incapables de le faire
00:54:38quand il s'agit de Syriens qui fuient aussi la guerre ?
00:54:41Eh bien, moi, j'assume ce devoir de dignité,
00:54:45d'humanité le plus élémentaire
00:54:47et d'assurer des conditions dignes d'accueil
00:54:49comme on a pu le faire pour les Ukrainiens.
00:54:51Maintenant, il faut arrêter d'agiter le spectre migratoire
00:54:55comme l'objet de tous les dangers.
00:54:58Pardon, mais si aujourd'hui, le coût de la vie est cher de notre pays,
00:55:02ce n'est pas à cause des migrants, ce n'est pas à cause des Syriens.
00:55:05Et donc, cette stratégie, notamment de l'extrême droite,
00:55:07qui consiste à agiter les peurs,
00:55:11eh bien, je pense que c'est pour mieux masquer
00:55:13leur incompétence en matière sociale
00:55:15et leur tentative d'apporter des réponses sur la matière.
00:55:18Maintenant, Aubrey, est-ce qu'il faut accueillir tout le monde en Europe ?
00:55:21Est-ce qu'il n'y a pas un juste milieu entre votre position
00:55:24et le zéro émigration du Rassemblement national ?
00:55:27Mais je ne vous dis pas qu'on va ouvrir les frontières
00:55:30et qu'on va accueillir tout le monde.
00:55:31Je vous dis qu'il y a des règles du droit international.
00:55:33Par ailleurs, je suis favorable à le faire évoluer.
00:55:35Par exemple, je suis pour la création d'un statut de réfugié climatique.
00:55:38Le réchauffement climatique est commencé.
00:55:41Il va mettre sur les routes de notre planète
00:55:44des personnes qui fuient la sécheresse, qui fuient des inondations.
00:55:48Il faut qu'on puisse garantir un statut de réfugié climatique.
00:55:51Donc oui, il y a des règles qui existent.
00:55:53Il faut les respecter, ces règles.
00:55:55Mais je veux reprendre l'exemple de la Syrie.
00:55:57Si vous voulez reconduire un Syrien en Syrie,
00:56:00mais vous le faites comment ? À qui ?
00:56:01Vous le rendez à qui ? À Bachar el-Assad ?
00:56:03Vous le rendez à Daesh ?
00:56:04Vous voyez qu'il faut du pragmatisme.
00:56:07En fait, ce n'est pas un gros mot quand on est de gauche.
00:56:09Moi, j'assume, en matière migratoire, mais comme sur plein d'autres sujets,
00:56:12d'être pragmatique et de gérer les choses de manière concrète.
00:56:15Mais on est d'accord que l'essentiel des migrants ne viennent pas de Syrie.
00:56:19Il y en a eu un certain nombre.
00:56:20Je vous ai donné un exemple.
00:56:21Puisqu'il y en a eu un certain nombre, je pourrais vous en prendre d'autres.
00:56:24Par exemple, du Maghreb.
00:56:25Comment est-ce qu'on fait, encore une fois ?
00:56:27Est-ce qu'il faut négocier des accords avec chacun de ces pays
00:56:30pour qu'ils reprennent leur ressortissant à partir du moment où
00:56:33ils doivent quitter le sol français, qu'on leur a délivré une OQTF ?
00:56:37Est-ce qu'il faut faire preuve de fermeté en la matière ?
00:56:39Mais les OQTF sont déjà délivrés.
00:56:42Une partie d'entre elles ne sont pas applicables
00:56:44parce que parfois, ça concerne des États
00:56:46où vous ne pouvez pas renvoyer en pratique les gens.
00:56:48C'est pour ça que j'ai pris l'exemple de la Syrie,
00:56:50mais je pourrais prendre d'autres États en guerre.
00:56:51Dans les États en guerre, c'est compliqué.
00:56:53C'est pour ça que c'est du cas par cas.
00:56:56Mais ce n'est pas le volume principal de migrants illégaux.
00:56:59Ce n'est pas vrai.
00:57:01Et par ailleurs, si vous voulez vraiment faire en sorte
00:57:03que les gens n'aient pas à quitter leur terre,
00:57:05pardon, mais de nouveau se pose la question
00:57:07de la manière dont on gère nos relations économiques
00:57:10avec un certain nombre d'États.
00:57:12Et plus vous développerez ces États,
00:57:14moins les gens auront envie de fuir la misère
00:57:16et moins ils traverseront la mer Méditerranée au péril de leur vie.
00:57:19Parce que c'est quand même ça, le premier drame.
00:57:21Quand il y a 30 000 morts en mer Méditerranée,
00:57:23c'est des gens qui sont morts juste pour tenter de survivre.
00:57:26Et de plus en plus dans la Manche, vous avez raison.
00:57:29Et je pense que n'importe quelle personne
00:57:31qui est dotée d'un minimum d'humanité, de dignité,
00:57:34doit s'interroger sur cette situation
00:57:36et doit faire en sorte qu'elle ne se passe plus.
00:57:38Donc on accueille tout le monde ou pas ?
00:57:39Je n'ai pas compris votre position.
00:57:40Je viens de vous le dire.
00:57:41On fait un juste milieu.
00:57:42Bien sûr qu'on fait un juste milieu,
00:57:44mais c'est du cas par cas, c'est de la situation par situation.
00:57:46Vous savez, cette chose qui consiste à dire
00:57:50on va reconduire tout le monde,
00:57:51mais ce n'est même pas réaliste, ce n'est pas faisable en fait.
00:57:54Mais je vous le mets au défi.
00:57:55Tiens, je vais vous donner un exemple précis.
00:57:57Giorgia Meloni, alliée de Marion Maréchal Le Pen,
00:58:01qui est la première ministre d'extrême droite en Italie.
00:58:04Elle est arrivée au pouvoir en disant avec moi
00:58:06immigration zéro, c'est terminé.
00:58:09Qu'est-ce qu'elle a fait arriver au pouvoir ?
00:58:10Elle a régularisé, tenez-vous bien, 450 000 migrants.
00:58:15Donc vous voyez les délires de l'extrême droite
00:58:17qui consistent à dire
00:58:18il n'y aura plus jamais un seul migrant dans notre pays.
00:58:21Ça ne veut rien dire en pratique.
00:58:23Et moi, je suis une responsable politique
00:58:25qui aspire à gouverner le pays demain.
00:58:27Et pour gouverner le pays,
00:58:28j'assume du pragmatisme et du faire du cas par cas.
00:58:30Une dernière question.
00:58:31Et votre objectif, puisque vous l'avez déclaré cet après-midi,
00:58:34c'est être deuxième derrière l'extrême droite
00:58:35et devant la majorité présidentielle.
00:58:37Ça veut dire quoi ?
00:58:38Ça veut dire arriver en finale.
00:58:40Je vous l'ai dit tout à l'heure.
00:58:41Arriver en finale, ça veut dire se disputer ensemble l'après Macron.
00:58:45Ça veut dire être en capacité d'être l'alternative à Emmanuel Macron.
00:58:49On est peut-être à la fin de règne d'Emmanuel Macron.
00:58:54Et dans cette fin de règne doit naître autre chose.
00:58:57Et cette autre chose, ça doit être la force politique
00:59:00qu'on incarne avec la France insoumise,
00:59:01qui aspire à un meilleur partage des richesses,
00:59:03qui aspire à un meilleur pouvoir d'achat,
00:59:06à une lutte contre la vie chère, à relocaliser notre production.
00:59:09C'est tout ça qu'on défend.
00:59:11Et moi, j'ai conscience que l'extrême droite
00:59:13est très forte dans notre pays.
00:59:14J'ai conscience, pour être très honnête,
00:59:16que ça va se jouer entre eux et nous.
00:59:18Et c'est pour ça qu'on se donne cet objectif.
00:59:20On veut arriver en finale, être deuxième de cette élection.
00:59:23Je pense que c'est un bel objectif qui va mobiliser nos militantes
00:59:27et nos militants qui font campagne déjà depuis des semaines.
00:59:30Il n'y a qu'un seul tour, il faut le rappeler aussi.
00:59:31Vous faites bien de le rappeler.
00:59:32La finale, ça fait penser au deuxième tour.
00:59:33Oui, vous avez bien raison.
00:59:34C'est le 9 juin prochain.
00:59:36Il y a un seul tour.
00:59:37Donc, il faut être le plus nombreuses et le plus nombreux possible.
00:59:40Et croyez-moi que si on est nombreuses et nombreux,
00:59:42La dernière fois qu'il y a eu un peu plus de mobilisation,
00:59:44Jean-Luc Mélenchon a quelques jours du scrutin.
00:59:46Il était donné un chiffre.
00:59:48Et le jour du scrutin, il a fait 5 points de plus.
00:59:50Eh bien, c'est ce que je nous souhaite.
00:59:51Rendez-vous le 10 juin pour faire le bilan.
00:59:53Mais allez voter d'abord le 9 juin.
00:59:55Merci beaucoup, Manon Aubry, d'avoir participé à Face 1
00:59:58sur CNews et sur Europe 1.
01:00:00Merci, mon cher Pierre.
01:00:00Merci, Laurence.
01:00:0122h, le journal de Maëlle Hassani, puis la libre antenne.
01:00:04Merci.
01:00:05Et sur CNews, c'est Julien Pasquet pour Soir Info.
01:00:07Demain matin à 8h10, notre invité sera prescatté de nous.
01:00:10Porte-parole du gouvernement sur nos deux antennes.
01:00:12Bonne soirée à vous.
01:00:13À demain.

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