"On doit assumer cette décision": Manon Aubry, tête de liste La France insoumise, sur la fin de la vente des voitures thermiques en Europe à partir de 2035

Manon Aubry, tête de liste La France insoumise aux élections européennes, est l'invitée du Face-à-Face sur BFMTV et RMC.    @ManonAubryFr

Transcript

00:00Moi, je pense qu'on doit assumer cette décision parce qu'un véhicule à moteur thermique,

00:08donc les véhicules actuels, est six fois plus polluant qu'un véhicule à moteur électrique.

00:13Mais la question qui est posée et qui est quelque part un impensé de cette décision,

00:18c'est l'acceptabilité sociale.

00:20Comme souvent, l'Union Européenne...

00:22Ce que vous appelez l'acceptabilité sociale, derrière ce mot un peu technique,

00:25en gros, ce que vous voulez dire, c'est que les Français n'ont pas les moyens d'acheter une voiture électrique.

00:29Donc on va leur forcer à acheter une voiture trop chère.

00:31Exactement.

00:32Et donc, le vrai sujet qui est posé, c'est à la fois comment on produit des voitures électriques en France et en Europe,

00:38parce que jusqu'à présent, on importe massivement, y compris de la Chine,

00:41ce qui pose la question de la protection de nos frontières à l'arrivée de marchandises des quatre coins du monde.

00:46Et la deuxième question qui est posée...

00:47C'est même pas vraiment écolo, du coup.

00:49Bah, exactement.

00:50Et la deuxième question qui est posée, c'est la capacité financière à acheter une voiture à moteur électrique.

00:56Parce que oui, ça coûte une fortune et je ne suis pas d'accord pour qu'on fasse payer les plus pauvres de la transition écologique,

01:02qui sont déjà les premiers à subir les effets de la transition écologique.

01:04Mais donc, on le fait ou on le fait pas ?

01:05Donc, on le fait, mais différemment.

01:06On le fait en accompagnant financièrement les ménages les plus pauvres.

01:10On le fait en développant les transports en commun.

01:12Je veux dire, c'est une aberration totale.

01:14Dans le même temps, la Commission européenne demande de privatiser une partie du transport de marchandises,

01:20demande de fermer un certain nombre de petites lignes du quotidien.

01:23Je prends un exemple très concret, la ligne entre Limoges et Angoulême.

01:27C'est une ligne de TER que des gens prennent tous les jours pour aller travailler à la place de la voiture.

01:31Donc, on peut se dire que c'est écolo.

01:33Eh bien, cette ligne, elle a fermé.

01:34Pourquoi ?

01:35Parce que la France décide d'abandonner, de ne plus investir dans ces petites lignes du quotidien.

01:42Parce que la Commission européenne a, vous savez, la concurrence libre et non faussée comme principe cardinal.

01:47Eh bien, ça, c'est un problème et c'est clairement un manque de cohérence.