• il y a 6 mois
Olivia Lévrier, directrice générale de l'ASEI, l'association toulousaine qui accompagne les personnes en situation de handicap mental

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00:00 - 7h46 dans notre quart d'heure Toulousain ce matin, Jeanne-Marie, on parle du film qui cartonne en ce moment au cinéma, le film d'Artus.
00:07 Un petit truc en plus dans lequel jouent des personnes en situation de handicap.
00:10 - Notamment Thibault Conan de Colomiers qui va monter les marches du festival de Cannes, aujourd'hui avec l'équipe du film.
00:17 Est-ce que vous trouvez que le regard de la société sur le handicap a changé, notamment peut-être grâce à ce genre de film ?
00:24 - Ce film, venez nous le dire ce matin au 05 34 43 31 31, on a déjà des appels mais j'accueille d'abord notre invité Olivia Lévrier, bonjour.
00:34 - Bonjour.
00:35 - Vous êtes la directrice générale de l'ASEI, une association qui accompagne les personnes en situation de handicap et vous gérez notamment les aides de Colomiers où Thibault travaille.
00:44 Il souffre d'un syndrome de croissance excessive et mesure 2m10.
00:48 Est-ce que d'abord il est devenu une star depuis la diffusion de ce film ?
00:54 - Oui, bonjour. Oui, oui, Thibault c'est notre star aujourd'hui, on est très très fiers de lui, de son parcours.
01:01 En plus c'est beaucoup de changements puisqu'aujourd'hui c'est la montée des marches, la semaine dernière c'était l'essayage des costumes.
01:08 Il y a eu les avant-premières donc c'est vrai qu'il est très très sollicité avec cette nouvelle vie d'acteur.
01:14 - Et il parle beaucoup du film je crois Thibault.
01:16 - Oui, oui, oui et puis il est très soutenu aussi par ses collègues de l'ESAT, le club de basket de Colomiers.
01:24 Donc voilà, c'est notre star local.
01:27 - Et on accueille pour en parler...
01:29 - ... 15, 24, 43, 31, 31, Sylvie !
01:31 - Sylvie !
01:32 - Sylvie de l'Union, bonjour Sylvie !
01:33 - Bonjour Sylvie.
01:34 - Bonjour à tous.
01:35 - Est-ce que vous l'avez vue ce film ? Est-ce qu'il vous a plu ?
01:39 - Oui, j'ai la chance d'avoir vu ce film. Il est très joli, très doux, très bienveillant et je trouve que c'est une très jolie mise en lumière des gens porteurs de handicap.
01:49 Je ne sais pas si ça permettra de changer la vision de certaines personnes mais en tout cas je trouve que c'est une très très belle mise en lumière.
01:56 Et moi j'ai eu la chance, puisque je suis infirmière, j'ai eu la chance de faire un stage justement dans un centre, je ne sais pas si c'est à Dapéi ou pas, vers Ramoville-Saint-Agnes.
02:06 J'étais très bien à l'époque et franchement je les trouve très très attachants.
02:10 - C'est justement l'ASEI qui nous dit, notre invité Olivia Lévrier, merci beaucoup Sylvie pour ce premier témoignage.
02:15 Vous pensez, vous aussi Olivia Lévrier, je la rappelle directrice générale de l'ASEI, que ce film peut changer le regard de la société sur les personnes qui souffrent d'un handicap ?
02:25 - Oui, oui, j'espère en tout cas. C'est vrai que déjà on les voit et moi je trouve ça très important que le cinéma montre aussi les personnes en situation de handicap
02:35 qui font partie de notre vie, de notre société. Et c'est trop rare, vous avez cité tout à l'heure quelques films, mais en fait il y en a très très peu qui mettent en lumière les personnes en situation de handicap.
02:46 Et moi comme la personne qui a témoigné, je trouve qu'il y a énormément d'émotions, d'humanité et ça met vraiment en valeur leur qualité,
02:56 leur sens de l'humour, leur sensibilité, leur solidarité entre eux, leur tendresse, leur amitié les uns pour les autres et c'est extrêmement touchant.
03:07 - On en parle ce matin, 05 34 43 31 31 avec Pierre de Toulouse. Bonjour Pierre.
03:13 - Bonjour à tous. - Bienvenue. - Bonjour Pierre. Est-ce que vous trouvez que le regard de la société...
03:18 - ... à des commissions de créativité sur la ville de Toulouse, ça porte un petit bubble à dire que c'est vrai que c'est bien ce genre de film, mais malheureusement ça reflète qu'une partie du handicap.
03:27 C'est-à-dire que j'ai l'impression que dans la société actuelle, pour être connu, il faut être un peu une star et tout le monde ne peut pas être apparenté au héros d'un touche pour rester dans le film.
03:40 Et malheureusement, je dois dire aussi qu'il y a encore beaucoup de travail à faire, notamment pour la pro-intégration dans le domaine, que ce soit sportif ou actif, ou la culture dans la société moderne.
03:50 Tout le monde ne fait pas du handisport, on a des vies toutes différentes, comme toutes les personnes, voyantes ou non.
03:57 - Est-ce que vous vous souffrez d'un handicap Pierre ? - Pour faire du sport avec les valides, malheureusement c'est encore très compliqué.
04:02 - Vous vous souffrez d'un handicap Pierre ? - Oui, je suis non-voyant en fait.
04:06 - Vous êtes non-voyant et c'est compliqué de se faire intégrer dans la société.
04:09 - Oui, c'est vrai, vous avez dit à la question "est-ce que vous souffrez ?" Non, je ne souffre pas, je vis naturellement, tranquillement, j'ai ma vie normale, zéro débat comme tout le monde.
04:18 Donc il n'y a pas là une question de souffrance, je pense que malheureusement on joue un peu trop sur l'aspect émotionnel des choses en fait.
04:25 - Votre témoignage est très précieux, effectivement ça ne changera pas tout ce film, mais peut-être que ça peut éclairer un petit peu.
04:32 Merci beaucoup Pierre pour votre témoignage, c'est vrai que la partie n'est pas complètement gagnée.
04:39 On va écouter si vous le voulez bien, Olivia Lévrier, le réalisateur justement de ce film, Artus, qui sur France Inter il y a quelques jours au micro de Léa Salamé,
04:49 expliquait à quel point il a eu du mal à trouver des financeurs pour son film.
04:53 - Je trouve ça fou à quel point on l'a dit frontalement, c'est-à-dire qu'en fait il n'y a même pas de...
04:58 On n'essaie même pas, des fois quand c'est sur certaines religions, certaines choses, les gens ils sont un peu mal à l'aise.
05:04 Non, parce que là non, c'est clairement... Personne ne veut voir des handicapés sur un grand écran.
05:09 Pardon ? Ah oui d'accord, au moins c'est honnête, c'est frontal.
05:12 - Olivia Lévrier, ça vous fait mal au cœur d'entendre ça, on parle de producteur en 2024.
05:16 - Oui, oui, non mais c'est vrai qu'il y a un combat à mener au quotidien, un combat à l'école, que chaque enfant ait sa place en classe,
05:24 chaque enfant a eu la médaille olympique, là ces derniers jours les enfants ont eu la chance d'avoir une pièce dans les écoles.
05:29 Les enfants des établissements pour enfants handicapés n'en ont pas bénéficié.
05:34 Dans l'emploi, il y a encore une très grande partie des personnes en situation de handicap qui n'ont pas accès à l'emploi,
05:39 avec un taux de chômage qui est plus important. Dans l'accessibilité, ça a été dit, encore de trop d'endroits ne sont pas accessibles.
05:45 Donc oui c'est un combat, et c'est l'intérêt de ce film aussi, c'est de mettre en lumière ces personnes au sein de notre société,
05:52 de considérer que tout est acquis, effectivement vous avez raison, mais en montrant qu'elles ont toute leur place,
05:57 et qu'elles font partie intégrante de ce vivre ensemble.
06:00 - Et Artus dit que c'est un film avec des personnes en situation de handicap, mais pas sur ces personnes en situation de handicap.
06:08 On a un nouveau témoignage au Standard de France Bleu.
06:11 - A l'ouest de Toulouse, à Tour de Feuille, au 05 34 43 31 31 avec Martine. Bonjour Martine !
06:16 - Bonjour !
06:17 - Bonjour Martine, est-ce que vous l'avez vue ce film, est-ce qu'il vous a fait du bien ?
06:20 - Oui, alors j'ai eu la possibilité d'y aller avec des amis, il pleuvait, mais on est ressortis radieux de ce film.
06:28 Je trouve qu'il donne une pêche, il est tendre, on se dit qu'on n'a pas le droit, quand on voit le film,
06:37 quand on les voit si joyeux, qui ont l'amour de la vie, ils vous communiquent ce bonheur,
06:46 et on se dit qu'on n'a pas le droit, quand on est valide, et je pourrais dire ça bien portant,
06:58 on n'a pas le droit de se plaindre, parce que ces gens-là, ils sourient en permanence, ils sont toujours heureux,
07:04 et surtout il faut aussi donner un bon point à tous ces encadrants, qui leur communiquent la joie de vivre,
07:12 s'ils n'ont pas envie d'arriver à stimuler tout le monde, et on ressent vraiment joyeux de ce, et heureux.
07:19 On a passé vraiment un bon moment, on ne s'identifie pas, mais on se dit, vraiment, on pourrait faire des efforts,
07:27 et avoir vraiment un regard autre que ce que la société nous procure.
07:33 - Vous pensez que vous aurez un regard différent, un comportement différent, vis-à-vis des personnes qui souffrent d'un handicap ?
07:39 - Tout à fait, parce que quand je croise quelqu'un, ils sont handicapés, ou n'importe, je souris, je leur dis bonjour, en passant, simplement.
07:48 D'ailleurs à la fin, nous avons tous applaudi, j'ai vraiment eu un coup de clap, j'ai commencé à applaudir,
07:54 et toute la salle a applaudi, parce qu'on a vraiment passé un moment heureux,
07:57 et je trouve que peut-être qu'avec les Jeux Olympiques, ça va ouvrir l'esprit à plusieurs personnes,
08:05 de voir que finalement, ils sont sensationnels, ils ont des handicaps, ils passent outre leurs handicaps,
08:11 il faut qu'ils soient plus forts que les autres.
08:13 - Merci Martine pour votre précieux témoignage, vous parliez des encadrants justement Martine,
08:20 et ce sera ma dernière question, Olivia Lévrier, directrice générale de l'ASIE,
08:24 est-ce que vous espérez qu'un film pareil rendra le métier d'éducateur un peu plus attractif,
08:30 pardon pour le terme, mais vous comprenez ma question ?
08:32 - Oui, bien sûr, c'est tout l'enjeu, c'est vrai que je trouve que ce film montre très très bien
08:37 justement cette relation entre le professionnel et la personne accompagnée,
08:41 qui repose sur de la bienveillance, du respect, essayer d'accompagner au mieux leurs souhaits, leurs envies,
08:47 les soutenir aussi dans leurs choix, donc oui, oui, je pense que c'est très valorisant,
08:52 et je crois qu'Artus l'a dit aussi, il avait eu beaucoup de retours d'éducateurs spécialisés notamment,
08:57 qui le remerciaient de valoriser leur métier et de valoriser leur travail au quotidien.
09:03 Donc oui, oui, si ça peut mettre en lumière ces professionnels, je pense que c'est aussi une victoire.
09:08 - Et déjà plus de 3 millions de personnes ont vu ce film, un petit truc en plus,
09:11 merci beaucoup Olivia Lévrier, directrice générale de l'ASIE,
09:14 une association qui accompagne les personnes en situation de handicap,
09:17 et merci à Martine, Christiane, Pierre et à Tania, qui n'a pas eu le temps de témoigner sur France Bleu,
09:23 merci à tous pour vos témoignages au 05 34 43 31 31.

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