À l'occasion des élections européennes, Jordan Bardella (tête de liste RN) est l'invité de Laurence Ferrari sur CNEWS (Émission du 20/05/2024).
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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes. Bienvenue dans cette émission spéciale
00:00:03 sur CNews et sur Europe 1, une heure face aux candidats aux élections européennes
00:00:07 en direct avec Pierre Deville. Bonsoir Pierre. Bonsoir Laurence. Bonsoir à tous.
00:00:11 Ce soir à trois semaines du scrutin nous recevons la tête de liste du
00:00:15 Rassemblement national Jordan Bardella. Bonsoir M. Bardella.
00:00:18 Bonsoir et merci de votre invitation. Nous allons avec vous explorer les
00:00:22 différentes parties de votre programme pour ces élections européennes.
00:00:25 Et d'abord M. Bardella, une question sur l'actualité concernant bien sûr la
00:00:28 Nouvelle-Calédonie. Ce matin à l'aube les corps de deux gendarmes tués sur place
00:00:32 sont arrivés sur la base aérienne d'Istre pour une cérémonie d'hommage qui a été
00:00:36 faite en présence du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Emmanuel
00:00:40 Macron a réuni ce soir un conseil de défense.
00:00:42 Il constate de nets progrès dans le rétablissement de l'ordre.
00:00:46 Il mobilise des moyens supplémentaires. Des militaires seront déployés pour
00:00:50 protéger les bâtiments publics à la place des policiers et gendarmes qui
00:00:53 sont épuisés. Jordan Bardella, est-ce que le président de la République peut
00:00:56 s'en tenir là à ces déclarations pour que la tension baisse sur le terrain ?
00:01:00 Bon d'abord il y a un impératif c'est le rétablissement de l'ordre et de la
00:01:05 sécurité sur chaque mètre carré du territoire de la République française et
00:01:09 donc de la Nouvelle-Calédonie. Les images que tous les jours les Français
00:01:14 voient depuis maintenant une semaine sont des images insoutenables avec des
00:01:19 Français, des familles françaises qui sont barricadées, qui vivent quotidiennement
00:01:23 nuit et jour dans la peur. Des gendarmes, des forces de l'ordre qui sont attaquées.
00:01:29 On tire sur des représentants de l'État et je voudrais évidemment avoir un mot
00:01:33 pour l'ensemble de la profession, pour les gendarmes et évidemment pour les
00:01:38 familles des deux gendarmes qui ont perdu la vie ces dernières heures en
00:01:42 Nouvelle-Calédonie. Le retour de l'ordre c'est évidemment un préalable. Moi j'avais
00:01:47 avec Marine Le Pen demandé très tôt l'engagement de l'état d'urgence parce
00:01:53 que la situation aujourd'hui sécuritaire est en train d'échapper à l'état et je
00:01:58 pense qu'avant même de discuter de politique, qu'avant même de poser sur
00:02:01 la table les bases d'un accord politique, il faut pacifier la situation.
00:02:05 L'ordre, l'ordre, l'ordre doit revenir en Nouvelle-Calédonie parce que des
00:02:10 Français sont aujourd'hui en danger. Ma question, Jordan Bardella, c'est est-ce
00:02:13 que les déclarations du président Macron suffisent de constater qu'il y a
00:02:17 de nets progrès dans le rétablissement de l'ordre ? Mais je m'en réjouis. C'est une étape.
00:02:20 Si le plus haut sommet de l'état nous dit qu'il y a des efforts dans le
00:02:25 rétablissement de l'ordre, je m'en réjouis. Maintenant depuis le départ, nous
00:02:29 avons dit que le calendrier comme la méthode qui ont été choisis dans ce
00:02:33 dossier spécifiquement de la Nouvelle-Calédonie n'étaient pas les bons.
00:02:35 Et permettez-moi de vous rappeler que Marine Le Pen avait appelé
00:02:38 personnellement Gérald Darmanin le mois dernier pour lui indiquer que le
00:02:42 calendrier, la méthode qui avait été engagée à la suite de ce texte, de cette
00:02:46 réforme constitutionnelle, allait inéluctablement conduire à une
00:02:50 dégradation de la situation, à des tensions. Et évidemment à quelques
00:02:54 semaines des Jeux Olympiques, nous prenons le risque, et je pense que le
00:02:59 gouvernement était irresponsable en la matière, d'exposer nos forces de
00:03:02 sécurité intérieure à un nouvel engagement de la force qui va
00:03:07 évidemment épuiser beaucoup de nos fonctionnaires.
00:03:09 Jordan Bardella, on va essayer de comprendre avec Pierre Devino un peu la position du
00:03:12 Rassemblement National. Il y a des choses peut-être que nos téléspectateurs, nos
00:03:15 auditeurs n'ont pas très bien compris. Oui, puisqu'une certaine cacophonie règne
00:03:18 autour de vos positions sur ce dossier. Vos députés ont voté pour le dégel du
00:03:22 corps électoral à l'Assemblée Nationale la semaine dernière, 76 voix sur 88
00:03:26 députés RN. Et pourtant vous et Marine Le Pen, vous avez ensuite affirmé qu'il
00:03:30 n'aurait pas fallu engager cette réforme. Pour vous, il était
00:03:33 irresponsable d'engager ce dégel avant les Jeux Olympiques. Et Marine Le Pen dit
00:03:37 "je pense que le calendrier n'était pas le bon". Pourquoi ne l'avoir pas dit avant ?
00:03:41 Pourquoi avoir voté cette réforme ? Mais nous l'avons dit.
00:03:46 On est favorable au dégel du corps électoral. Le Rassemblement National et le
00:03:51 Front National avant lui, a toujours été et restera un défenseur de la
00:03:55 Calédonie, de la nouvelle Calédonie française dans la République française.
00:03:59 Mais pas maintenant. Et moi par principe, je refuse tout morcellement du
00:04:03 territoire de la République française. Mais nous avons dit que compte tenu
00:04:06 du calendrier, compte tenu de la méthode, ce dégel avant les Jeux Olympiques
00:04:10 n'était pas de bonne augure dans la mesure où il pourrait entraîner des
00:04:13 tensions. Et nous avons indiqué que nous étions favorables à ce dégel. Marine Le Pen
00:04:17 l'a exprimé au ministre de l'Intérieur, qui est aussi ministre des Outre-mer, mais
00:04:20 qu'il fallait un report, un report à la fois de cette réforme, mais aussi un report
00:04:25 des élections. Et comprenez bien que, au vu de la complexité de la situation, au
00:04:30 vu des revendications qui sont celles aujourd'hui d'une partie de la
00:04:33 population française sur ce territoire, il fallait se mettre autour de la table
00:04:37 pour négocier un accord global qui inclut aussi des perspectives économiques.
00:04:40 Aujourd'hui, on a une grande partie des usines, notamment de nickel, qui sont à
00:04:44 l'arrêt. Et évidemment 70 000 emplois qui sont menacés d'arrêt. Donc il faut des
00:04:48 perspectives pour la Nouvelle-Calédonie. La priorité, c'est évidemment le
00:04:52 rétablissement de l'ordre et de la loi sur chaque mètre carré de ce territoire.
00:04:56 Et ensuite, il faudra évidemment se mettre autour de la table. Mais je veux
00:04:59 bien préciser qu'il y a là une minorité de gens radicalisés qui doivent
00:05:04 maintenant répondre à la force de l'Etat et à la force des lois.
00:05:07 - Que vous ne soutenez pas ? - Par définition. Il y a une immense majorité d'ailleurs de la
00:05:13 population aujourd'hui, quelle qu'elle soit en Nouvelle-Calédonie, vit dans la
00:05:17 peur et vit dans la terreur de milices qui se comportent comme des factieux et
00:05:21 qui tirent à balles réelles sur nos gendarmes. Cette violence, elle est
00:05:24 inqualifiable. Les images que nous avons vues sont indignes et l'Etat doit
00:05:29 répondre encore une fois avec toute la force nécessaire pour pouvoir ensuite
00:05:32 poser les bases d'une discussion autour de la table sur l'avenir de la
00:05:37 Calédonie. Vous savez, on a été les premiers à réclamer l'état d'urgence.
00:05:40 On a été les premiers à défendre la Nouvelle-Calédonie française. C'est une
00:05:45 position historique de mon mouvement et nous avons aussi été les premiers à
00:05:49 alerter le ministre de l'Intérieur sur le calendrier et la méthode inadaptée
00:05:52 qui a été celle du gouvernement avec aujourd'hui le bilan que l'on connaît.
00:05:56 Et je constate que sur ce sujet nous avons raison. - J'entends vos explications. Le
00:06:00 trouble est né du fait que vous ne l'avez pas dit publiquement, que vos députés ont
00:06:03 voté ce texte et après vous avez donné l'impression de faire machine arrière.
00:06:08 Ce n'était pas le cas. - Si ce n'était pas le cas, je clarifie aujourd'hui, mais nos
00:06:12 députés ont voté pour ce dégel. Nous avons toujours été favorables à ce dégel
00:06:15 mais encore une fois pas dans ce tempo, pas dans ce calendrier.
00:06:19 Je me suis exprimé le lendemain à l'occasion d'une conférence de presse
00:06:21 devant vos confrères et quand je regarde aujourd'hui la dégradation de la
00:06:24 situation, je me dis que sur ce dossier Marine Le Pen avait effectivement raison.
00:06:27 Pourquoi proposer un autre référendum, un quatrième référendum dans 40 ans, en 2064 ?
00:06:33 Ça sert à quoi ? - On ne peut pas réduire ce que nous défendons uniquement à cette mesure.
00:06:38 Nous disons une chose, c'est que la Nouvelle-Calédonie a besoin de
00:06:43 perspectives de part et d'autre. On est une population canaque aujourd'hui qui
00:06:46 représente 40%, un peu plus de 40% de la population de l'île.
00:06:50 Le processus dans lequel nous sommes engagés en Nouvelle-Calédonie est un
00:06:54 processus très long, qui a plus de 36 ans, qui a débuté avec les accords de
00:06:57 Matignon en 1988, qui s'est poursuivi en 1998 avec les accords de Nouméa.
00:07:03 Aujourd'hui on a une chose très simple, on rouvre des perspectives, l'État investit,
00:07:07 on flèche les investissements privés, on recrée un cadre de confiance en
00:07:11 remettant tout le monde autour de la table et pas de nouvelles consultations
00:07:14 évidemment avant 40 ans. - 40 ans, mais alors pourquoi cette échéance ?
00:07:18 - Parce que je pense qu'il faut laisser du temps au temps en Nouvelle-Calédonie.
00:07:22 La Nouvelle-Calédonie est un territoire qui participe pleinement de la
00:07:25 République française, mais qui a des spécificités. Ces spécificités, elles
00:07:29 doivent être traitées et encore une fois, moi j'ai vu des déclarations
00:07:33 notamment à droite, j'ai vu les déclarations de François-Xavier Bellamy,
00:07:36 j'ai vu les déclarations de Marion Maréchal. Toujours en rajouter,
00:07:41 c'est très facile quand on est dans l'opposition, mais quand on est en
00:07:46 position, comme je le suis aujourd'hui, comme les Marine Le Pen de ceux qui vont
00:07:49 peut-être demain être en capacité de résoudre les problèmes, ça exige d'autres
00:07:53 qualités humaines et politiques et encore une fois, moi je pense que le rôle
00:07:56 de tout responsable politique digne de ce nom, c'est la concorde nationale, c'est la
00:08:01 paix civile et c'est évidemment le respect de l'ordre et de la loi sur
00:08:04 chaque mètre carré du territoire. Au moment où on se parle, il y a des
00:08:07 Français qui vivent dans la peur et l'État doit évidemment être à leur
00:08:10 côté pour les protéger. - Vous avez évoqué François-Xavier Bellamy qui vous a
00:08:13 interpellé sur les réseaux sociaux, il vous accuse de négocier les souverainetés
00:08:16 de la France après trois référendums et donner ainsi raison à la violence.
00:08:20 Ce moment est trop grave pour se permettre à tel reniement, dit-il. Est-ce
00:08:23 qu'il y a des droites irréconciliables entre vous ? - Allez au bout de son tweet.
00:08:28 François-Xavier Bellamy, je trouve ce propos absolument indigne, dit "faut-il
00:08:33 qu'il y ait des morts de gendarmes pour avoir le soutien du
00:08:37 Rassemblement National". Je trouve que ce tweet est non seulement indigne mais que
00:08:42 son propos participe à jeter de l'huile sur le feu et probablement qu'en
00:08:46 débattant avec Monsieur Boyard de la France Insoumise,
00:08:47 Monsieur Bellamy en adopte aussi les codes, les mœurs et les outrances.
00:08:51 - Quand il est allé à Sciences Po notamment. - Oui, hier soir sur BFM TV.
00:08:56 Moi je dis une chose très simple et j'ai une question à poser à
00:08:59 François-Xavier Bellamy. Quelle famille politique a organisé le gel du corps
00:09:02 électoral ? C'est la sienne et c'est le président Chirac. Donc je pense que cette
00:09:07 situation doit appeler chacun à la modestie, qu'elle doit appeler chacun à
00:09:10 l'humilité, jeter de l'huile sur le feu pour attiser les tensions, pour faire
00:09:17 plaisir, pour se donner le sentiment de pouvoir dire tout ce qu'on veut sans
00:09:22 assumer demain et après-demain les conséquences, pour sauver son poste
00:09:25 d'eurodéputé. Je trouve que c'est très petit niveau, je trouve que c'est indigne
00:09:28 et encore une fois il y a ceux qui font du bruit et il y a ceux qui demain seront
00:09:32 en charge de résoudre les problèmes et particulièrement d'empêcher la guerre
00:09:37 civile en France. - Même traitement pour Éric Zemmour qui lui estime que vous
00:09:40 vous soumettez en réalité à la violence au Rassemblement National.
00:09:43 - C'est-à-dire ? - En acceptant de facto de reporter cette réforme.
00:09:51 - Éric Zemmour démontre encore une fois qu'il est peut-être pas le responsable
00:09:57 politique de l'esprit de Finesse. Encore une fois nous, demain, moi je me bats
00:10:02 voyez-vous dans ces élections européennes et un peu plus largement
00:10:05 pour que le courant d'idées que je représente et les millions de Français
00:10:08 que nous représentons puissent demain non pas seulement gagner les élections
00:10:11 en 2024 comme en 2027 mais engager le redressement du pays.
00:10:15 Et j'insiste sur ce sujet, jeter de l'huile sur le feu, s'offrir le luxe de
00:10:21 pouvoir tout dire pour faire plaisir à ses militants quand on est en campagne
00:10:24 électorale c'est très bien mais demain et après-demain il faudra à la tête de
00:10:28 l'État des gens capables de résoudre les problèmes du pays et
00:10:32 accessoirement d'empêcher la guerre civile. - On va parler des problèmes de
00:10:35 sécurité dans un instant mais avant on va rentrer dans le dur de votre programme
00:10:38 pour ces européennes, une Europe qui protège, une Europe qui produit, une Europe
00:10:42 qui respecte, ce sont les trois grandes lignes de ce projet. Le Rassemblement
00:10:46 National veut notamment réhabiliter la frontière comme outil de protection et
00:10:49 régulation. Vous ne voulez plus sortir de l'espace de Schengen ?
00:10:52 - Je souhaite que d'abord qu'on prenne conscience que le fait migratoire, que la
00:10:57 submersion migratoire qui touche aujourd'hui la France et toute l'Europe
00:11:00 est peut-être le plus grand défi qui se pose à nos sociétés.
00:11:04 L'immigration menace aujourd'hui non plus seulement nos comptes publics mais
00:11:08 menace notre sécurité et notre identité. Il y a d'innombrables quartiers en France
00:11:12 où nos concitoyens ou nos compatriotes, y compris des Français issus de
00:11:16 l'immigration, ont le sentiment de devenir des étrangers dans leur propre
00:11:19 pays et de ne plus reconnaître la France. Par conséquent moi je fais du défi
00:11:24 migratoire l'un des thèmes majeurs de ma campagne électorale.
00:11:28 Je défends deux choses. Je défends la double frontière. La double frontière ça
00:11:32 veut dire quoi ? Ça veut dire d'une part la possibilité pour l'agence Frontex,
00:11:37 l'agence de garde frontière européenne, de refouler les migrants qui arrivent
00:11:41 aujourd'hui aux portes de l'Union Européenne. L'Union Européenne aujourd'hui
00:11:44 empêche toute forme de refoulement et contraint les états membres dont
00:11:49 proviennent les migrants à accueillir ces migrants sur le sol européen.
00:11:53 J'ai en troisième position et les répartir c'est le pacte migratoire qui a été voté
00:11:57 notamment par les macronistes et que soutient Emmanuel Macron et qui prévoit
00:12:01 précisément la répartition des migrants dans les communes, dans les villes, dans
00:12:05 les villages françaises avec la contrepartie de sanctions financières
00:12:08 pour les états membres qui refusent cette immigration du fait accompli. Par
00:12:11 conséquent je souhaite que ceux qui viennent sur le sol européen sans y
00:12:17 avoir été invité puissent être raccompagnés dans leur pays de départ. Je
00:12:21 conçois qu'on puisse parfois fuir des situations qui soient difficiles mais ça
00:12:25 fait 30 ans que la France prend sa part en matière d'immigration
00:12:28 et il faut aujourd'hui un tournant sur ce sujet. Premièrement.
00:12:31 Avec donc un retour aux frontières nationales ou pas ?
00:12:33 Deuxièmement, je souhaite restreindre la libre circulation au sein de l'espace
00:12:37 Schengen au sol ressortissant des pays de l'Union Européenne.
00:12:40 Mais comment ?
00:12:41 Vous êtes français, vous souhaitez demain aller passer un week-end à Rome en
00:12:46 Italie. En passant la frontière vous pourrez librement circuler, il n'y aura
00:12:51 pas de contrôle, c'est très simple. Si vous êtes un demandeur d'asile, si vous
00:12:56 êtes issu par exemple de la Syrie ou de la Libye, que vous posez le pied sur le
00:13:01 sol italien, le fait d'être présent sur le sol italien, d'obtenir éventuellement
00:13:05 un titre de séjour ne doit pas vous donner la possibilité de circuler
00:13:09 librement dans tous les États de l'Union Européenne. Par conséquent, je souhaite
00:13:13 que cette libre circulation dans les pays de l'Union Européenne soit restreinte au
00:13:16 sol ressortissant des États membres de l'Union, ce qui suppose aussi de
00:13:20 renforcer les contrôles aux frontières. C'est prévu par le code Schengen. Il y a un
00:13:24 certain nombre d'États qui le font, notamment l'Allemagne et cela a permis
00:13:27 ces derniers mois de faire baisser de 40% le nombre d'entrées clandestines
00:13:30 en Allemagne. Encore une fois, le défi migratoire est un défi majeur. On ne
00:13:35 pourra pas lutter contre l'immigration si on ne reprend pas en main nos frontières
00:13:37 et c'est la raison pour laquelle j'ai fait le choix de confier la troisième
00:13:40 place sur ma liste à Fabrice Leggeri, qui est un préfet français, qui est l'ancien
00:13:45 directeur de l'agence Frontex, dont je parlais il y a quelques instants, et qui
00:13:48 lui a été débarqué par la Commission Européenne, précisément parce qu'il
00:13:51 renvoyait les bateaux de migrants dans son pays de départ. Donc encore une fois,
00:13:54 si les Français veulent mettre fin à l'immigration massive, il faut voter pour
00:13:58 le Rassemblement National parce que nous sommes les seuls qui seront
00:14:01 demain en capacité d'agir, que ce soit au niveau européen ou au niveau
00:14:03 évidemment français. Et puis plus largement, il faut que notre pays cesse
00:14:08 d'être un guichet social pour l'immigration du monde entier.
00:14:11 Aujourd'hui, vous arrivez en France sans jamais avoir travaillé, ni jamais avoir
00:14:15 cotisé. Vous pouvez par exemple bénéficier des soins gratuits avec l'aide
00:14:18 médicale d'État. Moi, je souhaite mettre en place la priorité nationale pour faire
00:14:22 en sorte que les allocations familiales et les aides sociales plus largement
00:14:26 soient réservées uniquement aux citoyens français. Ça me semble être encore une
00:14:28 fois un principe de bon sens et on demande aux Français de faire des
00:14:33 efforts, mais ça serait bien qu'on leur réserve les fruits de la solidarité nationale.
00:14:37 On est en direct au CNE sur Europe 1. Une question de Pierre de Villeneuve.
00:14:39 Vous refuseriez l'élargissement de l'Union Européenne ?
00:14:43 Ah, je refuse tout nouvel élargissement de l'Union Européenne.
00:14:49 Les macronistes proposent dans leur projet, c'est le rapport Verhoofstadt,
00:14:55 qu'ils ont défendu au Parlement européen l'automne dernier, une Union
00:14:58 européenne à 37 États membres. Dans ces 37 États membres, il y aurait
00:15:03 notamment trois pays, la Moldavie, la Géorgie ou l'Ukraine, qui sont en
00:15:09 conflit territorial direct ou indirect avec la Russie, puissance nucléaire, ce
00:15:13 qui précipiterait évidemment une grande partie des pays de l'Union
00:15:17 Européenne dans la guerre. Deuxièmement, vous faites rentrer des États comme
00:15:20 l'Ukraine dans l'Union Européenne, c'est la fin de l'agriculture française, parce
00:15:25 que l'Ukraine est une grande puissance agricole.
00:15:27 On voit que la diminution des droits de douane depuis maintenant plusieurs mois
00:15:31 avec l'Ukraine a entraîné les conditions d'une concurrence déloyale avec nos
00:15:34 agriculteurs qui produisent par exemple, s'agissant des éleveurs, un poulet à 7
00:15:39 euros le kilo. Ils ne peuvent pas être compétitifs quand on fait venir sur le
00:15:42 marché unique du poulet ukrainien sans droit de douane, qui est produit à 3 euros
00:15:46 le kilo dans des normes qui ne sont absolument pas rendues obligatoires pour
00:15:50 les agriculteurs français. Donc l'élargissement, c'est le renforcement de
00:15:54 la concurrence déloyale. Moi je pense que l'Union Européenne s'est beaucoup trop
00:15:56 élargie depuis maintenant plusieurs décennies. Depuis quand ?
00:16:02 Quand on a fait entrer les pays d'Europe de l'Est au début des années 2000, en
00:16:06 fait depuis le début des années 2000, on voit bien que l'élargissement sans
00:16:10 limite de l'Union Européenne entraîne les conditions d'une concurrence
00:16:15 déloyale sur le plan économique à l'intérieur, d'un dumping social dans le
00:16:18 sens où pour des entreprises il est toujours plus intéressant d'aller se
00:16:21 délocaliser à l'Est où vous avez des SMIC qui sont parfois inférieurs à 500
00:16:27 euros net et tout cela évidemment crée une concurrence déloyale pour nos
00:16:30 travailleurs. Donc je souhaite mettre fin à l'élargissement de l'Union Européenne et
00:16:33 paradoxe de tout cela, le processus d'adhésion de la Turquie à l'Union
00:16:39 Européenne est encore en cours. Emmanuel Macron n'a toujours pas, depuis
00:16:45 sept ans, dénoncé ce processus d'adhésion de la Turquie. Moi je refuse que demain
00:16:49 et après demain la frontière de l'Union Européenne soit en Irak. La Turquie est
00:16:53 un état islamiste qui mène une guerre d'influence et un chantage migratoire à
00:16:57 l'égard de l'Union Européenne et nous devons proclamer que la Turquie n'est pas
00:17:01 un état européen. Jordan Barnela, vous souhaitez aussi un
00:17:04 référendum pour réaffirmer la primauté de la Constitution française sur les
00:17:08 décisions des juges européens, toujours en matière d'immigration. C'est une
00:17:11 position qui peut remettre en cause la primauté du droit européen. Comment
00:17:16 faire dès lors que les 27 ne seraient pas d'accord ?
00:17:20 Mais parmi les 27, certains états le font déjà. Regardez le Danemark par
00:17:25 exemple. Lorsque le Danemark a négocié son entrée dans l'Union Européenne, le
00:17:29 Danemark a organisé ce qu'on appelle un opt-out, c'est-à-dire que sur les sujets
00:17:35 d'immigration, le droit danois prime sur toute autre jurisprudence européenne ou
00:17:40 internationale. Moi je vais vous dire, je refuse que des jurisprudences
00:17:45 internationales, que des jurisprudences européennes viennent dicter à la France
00:17:49 sa politique migratoire. Qui décide aujourd'hui de la politique migratoire
00:17:53 française ? Ce sont d'une part les immigrés eux-mêmes qui arrivant en France
00:17:58 répondant ou non aux critères de l'asile, demeurent, quoi qu'il arrive sur le
00:18:02 territoire de la République française, les Français sont donc confrontés à une
00:18:05 immigration de fait accompli. Il y a un certain nombre de reconductions à la
00:18:07 frontière chaque année. Non, 5% d'exécution de QTF, ça veut donc dire que 95% des
00:18:12 gens à qui on dit merci, au revoir, restent sur le territoire de la
00:18:17 République française. Donc en France, tout le monde rentre, personne ne sort. Qui
00:18:20 décide ? Les immigrés eux-mêmes et deuxièmement les jurisprudences
00:18:24 européennes et internationales qui contraignent aujourd'hui la France à ne
00:18:28 pas expulser des gens. Si ces personnes devaient être expulsées, elles seraient
00:18:32 condamnées, ce sont les fameux avis de la Cour Européenne des droits de l'homme, à
00:18:35 des sanctions financières. Par conséquent, je souhaite moi réaffirmer la primauté de
00:18:39 la souveraineté française sur le droit européen. Si nous arrivons à la tête de
00:18:43 l'État en 2027, nous engagerons un référendum, ça sera
00:18:47 partie de nos premières mesures, un référendum sur la question de
00:18:49 l'immigration pour faire adopter dans la Constitution l'ensemble du bouclier
00:18:53 politique, juridique, administratif avec notamment la priorité nationale, le
00:18:57 traitement de l'asile dans les ambassades et consulats des pays de départ,
00:18:59 l'expulsion systématique des délinquants et criminels étrangers et
00:19:02 évidemment la primauté du droit français. Mais je ne suis pas contre
00:19:05 l'Europe, je veux juste que la France défende ses intérêts et je considère
00:19:08 aujourd'hui qu'en l'état actuel du fonctionnement de l'Union Européenne, la
00:19:12 France ne défend plus ses intérêts et je souhaite par conséquent changer les
00:19:16 règles du jeu et je ne souhaite pas que la Commission Européenne décide de la
00:19:20 politique d'immigration de la France et donc du destin du peuple français.
00:19:23 Tout en restant, Jordan Bardella, dans la Cour Européenne des droits de l'homme, en
00:19:27 continuant. De facto, si nous réaffirmons la supériorité du droit
00:19:32 français sur toute autre juridiction et jurisprudence par définition
00:19:37 européenne ou internationale, ce sont les décisions administratives et
00:19:41 juridiques françaises qui feront foi. Il y a des états comme la Hongrie par
00:19:44 exemple qui maîtrisent leur politique d'immigration et qui sont membres de la
00:19:47 Cour Européenne des droits de l'homme. Moi je n'ai aucun tabou mais je veux juste
00:19:51 que le peuple français soit maître chez lui et je ne supporte pas l'idée que des
00:19:55 commissaires européens non élus dans des bureaux à Bruxelles viennent dicter à
00:19:59 la France le nombre d'étrangers qu'ils doivent accueillir chaque année. La
00:20:02 Commissaire Européenne en charge des affaires intérieures, pour schématiser,
00:20:07 c'est la ministre de l'Intérieur de la Commission Européenne et donc des
00:20:10 différents états de l'Union Européenne a indiqué il y a quelques semaines dans
00:20:13 une interview à vos confrères que nous devions accueillir 1,5 million
00:20:18 migrants de plus par an. Donc pour la Commission Européenne, pour la Commission
00:20:23 de Bruxelles, l'immigration n'est pas un problème, c'est un projet. Par conséquent
00:20:27 je dis aux français, le 9 juin est aussi un référendum pour ou contre la
00:20:31 submersion migratoire. Si vous mettez la liste que je conduis très largement en
00:20:35 tête des élections européennes en France, vous poserez les conditions pour
00:20:39 demain et après demain d'une reprise en main de notre politique d'immigration et
00:20:43 croyez-moi sur ce sujet nous gérerons la question de manière humaine mais avec
00:20:46 de la fermeté et nous permettrons à la France de rester la France.
00:20:50 Vous voulez aussi des états généraux de l'immigration, Jean-Antoine Bardella ?
00:20:54 Nous avons organisé des états généraux. Vous en voulez d'autres ?
00:20:57 De l'immigration. Le constat est posé ? Le constat, tous les français le partagent.
00:21:01 Tous les français qui vivent dans la vie réelle, qui prennent les transports en commun,
00:21:06 qui vivent dans les banlieues, qui regardent les chaînes d'info ou qui
00:21:13 regardent ce qui se passe partout autour d'eux, ont conscience de la réalité de
00:21:17 l'immigration et le drame c'est que nous accueillons des centaines de milliers de
00:21:20 personnes chaque année dans notre pays. Emmanuel Macron nous a fait passer tous
00:21:23 les records d'immigration légale et illégale, 900 000 clandestins sur le
00:21:27 territoire français d'après Patrick Stefanini et en réalité nous avons le
00:21:31 record de faiblesse à l'égard de l'expulsion de l'immigration clandestine
00:21:37 et évidemment que l'immigration est le terreau d'une idéologie islamiste qui
00:21:41 ne veut plus seulement se séparer de la société française mais qui veut nous
00:21:44 imposer à tous ces modes de vie, ces coutumes, ces lois et ces interdits.
00:21:49 Je refuse que l'islam politique devienne la loi dans nos quartiers et je refuse
00:21:54 que la France devienne un autre pays que la France.
00:21:57 Encore une question avant de passer la parole à Pierre Devineau. Comment est-ce que vous faites pour expulser ceux qui doivent l'être ?
00:22:01 Est-ce que vous faites pression sur les pays qui ne veulent pas les accueillir,
00:22:04 ne pas délivrer les laissés-passer consulaires ? Quel moyen de pression avons-nous
00:22:07 aujourd'hui sur ces pays qui refusent de reprendre leur ressource ?
00:22:10 Il y a essentiellement trois leviers diplomatiques de pression. Vous avez raison de rappeler qu'il y a
00:22:16 aujourd'hui un sujet sur l'aboutissement des procédures d'expulsion avec certains
00:22:21 États qui sont en l'état actuel des choses et en l'état actuel du droit,
00:22:24 disons réticents à reprendre leurs indésirables, c'est-à-dire reprendre des
00:22:29 profils qui poseraient problème en France ou simplement des clandestins
00:22:31 qu'on souhaiterait renvoyer dans les pays d'origine.
00:22:34 Il y a le premier levier diplomatique qui est celui des visas, du nombre de visas
00:22:39 accordées à ces États chaque année. Vous ne voulez pas récupérer vos ressortissants
00:22:44 qui posent problème chez nous, alors je suspendrai l'octroi de visa,
00:22:47 premièrement. Deuxièmement, il y a l'aide au co-développement et les centaines de
00:22:53 millions d'euros que nous donnons chaque année, notamment à des États africains,
00:22:57 vous ne voulez pas reprendre les personnes qui posent problème dans mon
00:23:01 pays, la France, alors je suspendrai l'aide au co-développement.
00:23:04 Le troisième levier diplomatique, peut-être l'un des plus importants,
00:23:07 c'est celui des transferts de fonds privés et des Western Union qui
00:23:10 représentent parfois 5, 10, 15 % du PIB de certains États africains.
00:23:15 Vous ne voulez pas reprendre vos ressortissants, alors je suspendrai les
00:23:19 transferts de fonds privés et accessoirement on dira...
00:23:21 C'est mot pour mot ce que propose Reconquête.
00:23:23 Oui, il propose beaucoup de choses.
00:23:25 Il propose exactement ça, il fait trois moyens là.
00:23:27 Deux ans que le parti Reconquête existe et il reprenne beaucoup de choses du
00:23:31 rassemblementiel. D'ailleurs sur votre plateau, Eric Zemmour avait déclaré
00:23:33 qu'une grande partie des idées que je défendais étaient les siennes et donc
00:23:36 compte tenu aujourd'hui du rapport de force, moi j'appelle évidemment les
00:23:40 électeurs d'Eric Zemmour à venir travailler à mes côtés parce que je
00:23:42 pense que l'Union fait la force et que sur la question de l'immigration, nous
00:23:46 menons une course contre le temps et nous avons précisément besoin d'agir.
00:23:50 Et puis on dira aussi à certains chefs d'État que s'ils ne souhaitent pas
00:23:54 reprendre leurs ressortissants, alors il sera très compliqué de venir se faire
00:23:57 soigner en France quand on est un dirigeant étranger.
00:23:59 Une question de bien de vie sur CNews et Europe 1.
00:24:01 Exactement, sur CNews et sur Europe 1, Jordan Bardella, il y a certaines
00:24:06 personnes qui vous accusent de Frexit. Est-ce qu'on peut mettre un terme à
00:24:11 cette idéologie ce soir ? Vous venez de dire,
00:24:17 je ne vais pas citer de nom, vous les connaissez aussi bien que moi,
00:24:19 vous venez de dire qu'il faut changer les règles du jeu au fond de l'Union
00:24:24 européenne. Est-ce que s'il faut changer ou remettre en cause les fondements de
00:24:28 l'Union européenne, est-ce que ce n'est pas une sortie de l'Union européenne qui est
00:24:31 déguisée ? Pardon mais je vous l'ai évoqué en début d'émission,
00:24:35 lorsque la Macronie propose par l'adoption du rapport Werrochtat le plus
00:24:41 grand bouleversement institutionnel, c'est-à-dire concrètement transformer
00:24:45 les chefs d'État quasiment en ministres de la Commission européenne, supprimer le
00:24:49 droit de veto, élargir à 37, est-ce qu'il ne change pas, est-ce qu'il ne viole pas
00:24:53 l'esprit des traités ? Quand Bruno Le Maire accuse un déficit des comptes
00:24:58 publics de 5,5% en 2024, est-ce qu'il ne viole pas la règle des 3% de déficit ?
00:25:04 Donc encore une fois, moi je ne suis pas contre l'Europe, je veux bâtir l'Europe du
00:25:08 21e siècle. On nous accuse d'avoir un projet caché qui serait celui de sortir
00:25:12 de l'Union européenne. Emmanuel Macron ? Oui mais d'abord c'est bien dommage pour
00:25:16 Emmanuel Macron parce que si au-delà de lui-même il s'intéressait un peu à ce
00:25:21 qui se passe dans le pays, il verrait que ça n'est pas le projet que je porte dans
00:25:25 ces élections européennes et que ça n'était pas non plus le projet que je
00:25:29 portais en 2019 où je n'ai jamais défendu la sortie de la France de
00:25:33 l'Union européenne dans ces élections européennes comme lors des dernières
00:25:36 élections européennes. Mais je dis une chose très simple, c'est que l'Europe
00:25:39 doit être un plus, l'Europe doit être une plus-value.
00:25:42 Or aujourd'hui on le voit sur la question de l'immigration, on l'a vu sur la
00:25:46 question de l'agriculture où en multipliant les normes toujours plus
00:25:49 lourdement pour nos agriculteurs, en négociant des accords de libre-échange
00:25:52 sans aucune règle de réciprocité, l'Union européenne ne vient pas
00:25:55 enrichir, accélérer la puissance des nations qui la composent mais vient au
00:25:59 contraire agir comme un accélérateur de notre déclin et encore une fois
00:26:02 fragiliser notre identité, notre sécurité et notre économie.
00:26:07 Moi je dis une chose à Emmanuel Macron, l'opposition ça existe, on a le droit
00:26:11 d'être au sein de l'Union européenne en désaccord avec la politique qui est
00:26:15 menée au niveau européen. De la même manière que en France, j'habite en France,
00:26:19 j'ai le droit d'être en désaccord avec la politique que conduit Emmanuel Macron.
00:26:22 Donc je ne souhaite pas que la France sorte de l'Union européenne, je souhaite
00:26:27 en revanche qu'elle défende ses intérêts. Nous sommes le deuxième contributeur net
00:26:31 au budget de l'Union européenne, au pot commun de l'Union européenne, la France
00:26:34 paye, par conséquent la France doit décider et Emmanuel Macron a été
00:26:37 impuissant à défendre nos intérêts.
00:26:39 Vous parlez d'Emmanuel Macron, Valérie Ayé au grand rendez-vous
00:26:41 C12 Europe 1 disait que justement, puisqu'on parlait d'immigration à
00:26:45 l'instant, vous ne vouliez en fait pas régler la question d'immigration en
00:26:50 Europe parce que c'était votre carburant électoral.
00:26:52 Qu'est-ce que vous lui répondez ? C'est une forme de réponse ?
00:26:56 Oui. Vous méprisez l'adversaire ? Non mais les arguments qui sont développés par
00:27:05 madame Ayé dans cette campagne sont absolument consternants.
00:27:11 Madame Ayé m'accuse, elle fait une interview dans le Parisien pour m'accuser
00:27:15 de ne pas parler des élections européennes.
00:27:17 Ça fait à peu près depuis le mois de septembre que nous sommes en campagne,
00:27:20 nous sommes donnés aujourd'hui en tête des élections européennes et à trois
00:27:23 semaines du scrutin, mon opposante macroniste vient dire que mon
00:27:27 concurrent ne parle pas des élections européennes.
00:27:28 Et là elle vient dire en fait, ça fait 40 ans que ce parti parle de
00:27:33 l'immigration mais en fait ils ne veulent pas régler la question de
00:27:35 l'immigration. On ne sait pas pourquoi d'ailleurs.
00:27:37 Donc moi j'ai fait un débat avec madame Ayé, on l'a vu en difficulté sur les
00:27:42 sujets européens, on l'a vu en difficulté sur la question de
00:27:45 l'immigration. J'ai demandé à Valérie Ayé, est-ce qu'il y avait oui ou non trop
00:27:49 d'immigration en France ? Et je vais dire là un an j'ai passé dans la salle, elle ne
00:27:54 sait même pas de quoi on parle. Elle m'a répondu, elle m'a dit chez moi en Mayenne
00:27:57 j'ai pas de problème d'immigration. On parle avec des gens qui sont
00:28:00 complètement déconnectés de ce que vivent les Français qui nous regardent.
00:28:03 Donc je suis un peu dépassé par les arguments de madame Ayé.
00:28:08 On va continuer à évoquer votre programme du Rassemblement national.
00:28:12 Jordan Bardella, on est en direct sur CNews et sur Europe 1.
00:28:15 À propos de l'énergie, c'est important, vous promettez de faire baisser de 30 à
00:28:19 40 % la facture d'électricité des Français en rétablissant un prix français
00:28:23 en sortant du marché européen de l'énergie.
00:28:26 Non, en sortant des règles de tarification au niveau européen.
00:28:28 La France a toujours eu une force dans son histoire, du général De Gaulle au
00:28:34 président Sarkozy, c'était le nucléaire. Le nucléaire pendant des décennies nous
00:28:39 a garanti l'une des énergies les moins chères d'Europe, ce qui constitue un
00:28:43 atout non pas seulement pour le pouvoir d'achat des familles françaises mais
00:28:47 aussi un gage de souveraineté et un véritable outil positif pour la
00:28:53 compétitivité de nos entreprises. Depuis maintenant plusieurs années, les
00:28:58 règles de tarification au niveau européen ont été harmonisées, ce qui
00:29:01 fait donc, pour être très concret, que les Français ne payent plus
00:29:06 l'électricité à son coût de production historique, qui est autour de 60-70 euros
00:29:10 le mégawatt-heure, mais on a décidé avec ces règles européennes d'aligner le prix
00:29:17 et la facture d'électricité en France, non plus sur le coût de production
00:29:19 français, mais sur les centrales à gaz en Allemagne. Je schématise, ce qu'on
00:29:24 appelle la dernière unité appelée, qui est grosso modo le prix du gaz. Ce qui fait
00:29:27 donc que quand on a par exemple, alors qu'on ne dépend pas essentiellement du
00:29:30 gaz, en août 2022, quelques mois après le déclenchement de la guerre, un pic à
00:29:36 1000 euros le mégawatt-heure pour le gaz, on se retrouve avec des prix de
00:29:41 l'électricité qui font du yo-yo. Parallèlement à ça, on a imposé à
00:29:46 l'électricité de France, par la règle de la reine, de brader 25% de sa
00:29:51 production d'électricité, comme ça, 25% de sa production d'électricité à des
00:29:54 fournisseurs privés qui se chargent de prendre les productions d'EDF et de les
00:29:59 revendre beaucoup plus cher aux Français et aux entreprises françaises.
00:30:02 Ce système est un système de spoliation. Les Français sont aujourd'hui volés par
00:30:08 ces règles de fixation des prix au niveau européen. Moi je souhaite que la
00:30:12 France retrouve sa souveraineté énergétique. Si demain nous rendons aux
00:30:15 Français les fruits des règles de tarification, pas du marché, il y a des
00:30:21 câbles, on continuera d'exporter de l'électricité, d'importer éventuellement
00:30:27 si on en a besoin, mais sortir du marché voudrait dire, il y a une confusion,
00:30:30 sortir du marché voudrait dire quasiment qu'on coupe les câbles. Le marché il
00:30:33 existe, il y a une offre, il y a une demande, il y a des interconnexions physiques.
00:30:35 En revanche, je sors de ces règles totalement absurdes et artificielles de
00:30:40 fixation des prix au niveau européen pour rendre à la France son avantage
00:30:43 comparatif. Croyez-moi, il y a beaucoup de chefs d'entreprise qui attendent cette
00:30:47 mesure. Croyez-moi, il y a beaucoup de familles
00:30:49 françaises qui ne comprennent pas que le président de la République reste les
00:30:53 bras ballants depuis deux ans alors que les factures d'électricité ont augmenté
00:30:57 de 45%. Par conséquent, j'ai fait de la question migratoire un axe principal de
00:31:01 ma campagne, mais je fais aussi de la question du pouvoir d'achat et de la
00:31:04 question des factures d'électricité et des fins de mois toujours plus difficiles
00:31:07 pour nos Français une urgence politique parce que je pense que précisément au
00:31:13 niveau européen, on ne peut plus tolérer un tel vol de la souveraineté énergétique
00:31:19 de la France. Voilà par exemple, je disais tout à l'heure il faut changer les
00:31:23 règles au niveau européen, voilà par exemple un exemple très concret de la
00:31:26 manière dont on peut permettre aux Français de retrouver un avantage
00:31:29 comparatif parce que là pour le coup pour les Français c'est la double peine.
00:31:31 Ils ont payé le nucléaire, ils ne peuvent pas en profiter et ils sont obligés de
00:31:34 payer pour en fait les choix stratégiques que n'ont pas fait, notamment
00:31:38 nos voisins allemands qui ont totalement abandonné le nucléaire et qui se sont
00:31:42 totalement fourvoyés sur ce sujet. En gardant la possibilité comme le disait
00:31:45 Laurence d'échanges entre les pays en cas de tension. Là on a des nouvelles
00:31:48 centrales nucléaires, les SMR voulues par monsieur Macron qui n'ont pas encore
00:31:53 été construits, il n'y a rien avant 2035, rien avant 2040. Si on a besoin
00:31:57 d'électricité on pourra se tourner vers nos voisins européens. Non seulement
00:32:02 on peut se tourner vers nos voisins européens, mais moi je souhaite que la
00:32:05 France redevienne un paradis énergétique et moi je porte l'idée d'une diplomatie
00:32:09 écologique parce que je pense que précisément grâce au nucléaire la
00:32:13 France a fait sa transition énergétique et que si nous sommes aujourd'hui l'un des
00:32:17 pays les plus propres au monde avec 0,6 % d'émissions de CO2, les écologistes
00:32:22 c'est nous, je rappelle que les États-Unis et la Chine à eux deux c'est un tiers des
00:32:26 émissions mondiales de CO2. Par conséquent si nous avons aujourd'hui
00:32:29 l'une des énergies les plus propres au monde c'est précisément grâce à cette
00:32:32 force nucléaire. Emmanuel Macron a commis une faute historique, économique et
00:32:35 politique très lourde en s'abordant la filière nucléaire française. L'annonce
00:32:40 de la fermeture de 14 réacteurs nucléaires en 2018, l'abandon d'Astrid, ce
00:32:45 projet qui permettait de promouvoir des déchets nucléaires beaucoup plus
00:32:49 propres en 2019, la fermeture de Fessenheim en 2020 a été une faute
00:32:55 économique, politique très lourde qui nous a rendu dépendants, pas seulement de
00:33:00 la Russie parce que c'était en l'occurrence le sujet dont il était
00:33:03 question suite au déclenchement de la guerre, mais qui nous a en fait fait
00:33:06 céder à l'air du temps et on voit là qu'il agit totalement de manière
00:33:10 dogmatique contre la science. Donc moi je crois dans le nucléaire et je souhaite
00:33:13 que la France précisément en investissant dans le nucléaire, en
00:33:16 investissant dans des EPR, en permettant à la France de retrouver son niveau de
00:33:20 production et un coût de production français puisse évidemment permettre aux
00:33:23 français... Tu veux dire la même chose qu'Emmanuel Macron qui a relancé le programme de
00:33:26 nucléaire avec notamment le petit réacteur... Oui, il a s'aborder et devant le
00:33:33 réveil de l'opinion il se dit maintenant on va faire l'exact inverse. Mais voyez
00:33:36 ça pourrait prêter à sourire, mais quand on a un chef de l'état qui sur tous les
00:33:41 sujets a passé son temps à déconstruire, à faire tout et l'inverse de tout, à
00:33:48 prendre une décision le lundi, à faire l'exact contraire le mardi, on le paye
00:33:52 très cher parce que pour construire une centrale nucléaire il faut plusieurs
00:33:56 années et la réalité aujourd'hui c'est que la France a perdu un temps
00:34:00 considérable avec les erreurs qui ont été faites par ce gouvernement qui a
00:34:03 cédé à l'ère du temps, qui a cédé au dogmatisme, au fanatisme d'Europe,
00:34:06 écologie, l'Ever, dont cet accord qui avait été passé par les socialistes avec
00:34:10 François Hollande lors de la présidentielle de 2012 et nous a mis
00:34:13 aujourd'hui à la merci des spéculateurs et du marché mondial. On est
00:34:16 face à Jordane Bardella sur CNews et sur Europe 1. J'aimerais qu'on avance et
00:34:20 qu'on évoque le chapitre de la sécurité. Deux agents de la panitentiaire
00:34:23 ont été abattus de sang froid dans l'Eure la semaine dernière pour faire
00:34:26 évader un multi-récidiviste Mohamed Hamra qui est toujours activement
00:34:29 recherché. Emmanuel Macron va leur rendre un hommage national mercredi à
00:34:32 Caen. Les forces de sécurité, Jordane Bardella, payent un lourd tribut à notre
00:34:36 protection. Gérald Darmanin a rendu hommage à Rouen cet après-midi au
00:34:39 policier qui a neutralisé un homme un clandestin sous OQTF qui s'en est pris
00:34:43 à une synagogue. Il y a eu aussi l'hommage aux deux
00:34:45 gendarmes tués en Nouvelle-Calédonie. Vous avez appelé à un tournant sécuritaire,
00:34:48 judiciaire et politique. Concrètement ça veut dire quoi ?
00:34:52 Vous savez quand vous portez un uniforme aujourd'hui, que vous soyez policier,
00:34:56 gendarme, douanier, vous travaillez dans l'administration pénitentiaire et que
00:35:02 vous quittez le matin votre épouse, votre mari, vos enfants, vous n'êtes pas sûr
00:35:07 de les revoir le soir. Et on a un peu trop tendance à oublier le personnel
00:35:15 pénitentiaire lorsqu'on parle aujourd'hui des conditions de travail très
00:35:18 difficiles de nos policiers, gendarmes, de nos forces de l'ordre.
00:35:22 Le personnel pénitentiaire travaille dans des conditions déplorables face à des
00:35:26 détenus qui sont de plus en plus violents, devant lesquels encore une fois
00:35:29 l'État abdique. J'ai lu il y a quelques jours dans le Figaro que l'État voulait
00:35:34 abaisser le niveau de sanction du trafic de drogue en prison tant le trafic de
00:35:39 drogue avait pris une importance non pas à l'extérieur de la prison mais à
00:35:42 l'intérieur des prisons. On sait qu'il est très compliqué
00:35:45 aujourd'hui pour le personnel pénitentiaire de fouiller systématiquement les
00:35:49 familles qui viennent faire des visites au directif européen.
00:35:53 Et voyez là tout l'intérêt de notre référendum qui doit nous permettre sur
00:35:56 les questions de sécurité et d'immigration de faire primer le droit
00:35:59 français par rapport aux droits européens. Donc plus largement notre pays
00:36:03 fait face à un ensauvagement aujourd'hui tout azimut.
00:36:06 Il y a dans notre pays la France Madame, une agression toutes les 44 secondes, un
00:36:12 refus d'obtempérer toutes les 20 minutes, 1000 agressions par jour.
00:36:17 Emmanuel Macron a laissé la situation se dégrader. L'année 2023 a été une année
00:36:23 de tous les records et moi je prône face à cette mécanique permanente du déni
00:36:27 qui vise à expliquer qu'il y a toujours une excuse sociale, que c'est parce que
00:36:31 les gens sont pauvres qu'ils sont délinquants, que parce qu'ils ne viennent
00:36:34 pas du bon quartier, de la bonne cité, ils finissent dans la criminalité.
00:36:37 Je combats ce discours. Moi je me prône face à cela, face à l'insécurité qui
00:36:42 se développe partout en France, une seule attitude, la fermeté, encore la fermeté,
00:36:46 toujours la fermeté. J'ai eu l'occasion il y a quelques jours de rencontrer le
00:36:51 Premier ministre dans le cadre de ses consultations pour la violence des
00:36:54 mineurs. Une grande partie de cette violence qui traverse le pays est liée à
00:36:59 notre incapacité à répondre à la délinquance des mineurs.
00:37:03 Moi je souhaite qu'on mette fin notamment à l'excuse de minorité qui
00:37:08 atténue aujourd'hui en très grande partie la peine parce que encore une fois
00:37:12 quand à 14 ans on plante une vieille dame de 80 ans au couteau pour lui voler
00:37:17 les 20 euros qu'elle retire au distributeur, on ne peut pas être jugé
00:37:20 comme un enfant. Par conséquent il faut mettre fin à l'excuse de minorité, il
00:37:24 faut abaisser la majorité pénale à 16 ans. Je souhaite qu'on développe des
00:37:27 centres éducatifs fermés pour les mineurs sur le modèle des pays
00:37:31 nordiques. En Hollande ils ont des taux de récidive qui sont bien moins que les
00:37:34 taux français parce qu'ils sanctionnent immédiatement avec des mesures
00:37:37 privatives de liberté et des peines très courtes les mineurs qui sont placés
00:37:41 précisément dans des centres éducatifs fermés dès leur plus jeune âge.
00:37:44 Troisièmement il faut responsabiliser les parents de mineurs récidivistes
00:37:50 lorsqu'il y a des carences éducatives par la suspension des allocations
00:37:53 familiales relatives à l'enfant concerné par la multiplication des crimes et des
00:37:59 délits. Il faut rétablir des peines planchées, instaurer des peines minimales,
00:38:03 expulser les délinquants et criminels étrangers.
00:38:06 Vous voyez que ce que nous défendons madame c'est un véritable changement de
00:38:10 philosophie dans la politique pénale. Moi je ne m'habitue pas à ce que tous les
00:38:14 jours les français aient peur lorsqu'ils sortent dans la rue, à ce que les parents
00:38:18 qui nous regardent ce soir craignent systématiquement pour la sécurité de
00:38:22 leur enfant, lorsqu'ils rentrent seuls de l'école le soir, lorsqu'ils sortent en
00:38:25 soirée le week-end avec des amis, lorsque leur fille prend les transports en
00:38:30 commun. Je ne m'habitue pas à cela et je ne ferai pas les yeux face à cette
00:38:33 montée de la délinquance. Donc il faut évidemment un tournant sécuritaire, un
00:38:38 tournant pénal et évidemment un tournant migratoire parce qu'on sait que
00:38:41 l'immigration aujourd'hui est responsable de la quasi totalité de la
00:38:44 violence de rue dans notre société. Mais est-ce que vous voulez dénoncer...
00:38:46 La quasi totalité de la violence de rue ?
00:38:47 Ah oui la quasi totalité de la violence de rue.
00:38:49 Vous avez des chiffres ?
00:38:50 Oui les chiffres qui sont diffusés sur CNews. Je voyais l'autre jour que 70% des
00:38:58 interpellés à Paris pour des affaires d'agression sexuelle étaient des
00:39:01 étrangers, non pas des français d'origine étrangère, des étrangers.
00:39:05 Nous sommes en Ile-de-France, 93% des vols qui sont commis dans les transports en
00:39:09 commun d'Ile-de-France, ce sont les chiffres du ministère de l'Intérieur, sont le fait
00:39:11 d'étrangers. Pareil, on parlait tout à l'heure de Madame Meillet, ma concurrente
00:39:16 macroniste, qui elle voit pas le problème, je l'ai battu avec elle, voit pas le
00:39:20 problème entre l'immigration et l'insécurité. Donc j'ai le sentiment
00:39:23 qu'avec les gens qui prennent des décisions et qu'avec les gens qui sont
00:39:26 censés nous protéger, on vit pas dans le même pays et ça c'est dramatique.
00:39:29 Vous lui avez parlé d'éléphant il me semble.
00:39:31 Je ne l'ai pas traité d'éléphant.
00:39:33 Vous lui avez parlé d'éléphant au milieu de la pièce et qu'elle ne voyait pas.
00:39:35 Oui, j'ai dit il y a un éléphant au milieu du salon.
00:39:37 Et vous ne le voyez pas.
00:39:38 Qui est l'influence de la politique d'immigration sur la délinquance, pas de son, pas d'image.
00:39:41 Elle voyait pas le rapport.
00:39:42 Sur ce que vous proposez, la suspension des allocations familiales pour les familles
00:39:46 délinquantes, la baisse de la majorité pénale, est-ce que c'est suffisant pour ce qui
00:39:50 est en fait un phénomène de société, là où vos opposants demandent plus de
00:39:53 pédagogie, revenir aux fondamentaux à l'école ?
00:39:57 Mais c'est un bouclier qu'il faut déployer.
00:40:00 D'abord, je vais vous dire…
00:40:01 Qu'est-ce qui vous dit que ça va marcher ce bouclier ?
00:40:03 Faisons-le.
00:40:04 Faisons-le parce qu'en l'occurrence…
00:40:06 Faisons-le parce qu'on n'a pas essayé avant ?
00:40:08 Non seulement parce qu'on n'a pas essayé, mais parce que je pense que face à l'insécurité,
00:40:11 il faut arrêter la culture de l'excuse.
00:40:13 Et que précisément l'autorité, qui est une valeur qui se perd hélas dans notre
00:40:18 pays, doit revenir à tous les étages de la société, dans la rue, dans la justice,
00:40:24 dans les prisons, à l'école.
00:40:27 L'autorité doit revenir dans la société.
00:40:29 Et je pense qu'il y a aujourd'hui une majorité de Français qui épouse cette volonté de
00:40:35 voir l'autorité revenir comme valeur cardinale à l'école, dans la société, dans la manière
00:40:40 dont on gère les allocations familiales.
00:40:42 Avoir des allocations familiales quand on est en difficulté, ce n'est pas une honte.
00:40:46 Mais ça exige aussi des devoirs.
00:40:49 Et ça exige aussi de ne pas utiliser le travail des Français, de ceux qui travaillent dur,
00:40:57 pour commettre des méfaits, des crimes, des délits et déresponsabiliser totalement son enfant.
00:41:03 Mais tout ce que je propose là n'a pas été essayé.
00:41:06 Donc moi je ne viens pas vendre aux Français le risque zéro.
00:41:09 Je ne mens pas aux gens.
00:41:11 Je dis aux Français, le risque zéro il n'existe pas.
00:41:14 Et je viens leur dire, nous allons hériter et récupérer un pays qui aura été considérablement
00:41:18 abîmé.
00:41:19 Et moi je veux parler à tous les Français qui aujourd'hui ont le cœur qui saigne en
00:41:23 voyant l'état de la France, en voyant l'état du pays.
00:41:25 Et je veux juste leur dire que ce qu'ils vivent, que l'insécurité qui touche aujourd'hui
00:41:30 tous les territoires de France, villes, banlieues, campagnes, outre-mer, n'est pas une fatalité.
00:41:35 Que c'est la conséquence du laxisme qui est au sommet de l'État.
00:41:38 Et qu'en changeant radicalement la conception qu'on a des libertés publiques, du rapport
00:41:44 à la justice, qui doit à mon sens être du côté non pas des victimes, mais du côté
00:41:49 des agresseurs, pardonnez-moi, mais du côté des victimes, alors on peut avoir des résultats
00:41:52 qui seront bien moins pires que ceux du gouvernement.
00:41:55 Laxisme au sommet de l'État, dites-vous, Gabriel Attal qui a proposé également une
00:41:59 série de mesures dont l'inscription du casier judiciaire dans les diplômes.
00:42:04 Est-ce que vous êtes pour cette mesure-là ?
00:42:06 Oui, mais vous voyez bien que tout ça n'est pas suffisant.
00:42:09 Mais ça ne fait pas partie d'un bouclier.
00:42:10 Mais Gabriel Attal propose des stages de responsabilisation des parents.
00:42:15 Et j'ai vu qu'il proposait même pour les familles de délinquants que les familles
00:42:22 de délinquants financent des associations d'aide aux victimes, avec l'argent des allocations
00:42:27 familiales donc.
00:42:28 Donc il ne peut pas y avoir de demi-teinte, il ne peut pas y avoir d'ambiguïté sur
00:42:33 le traitement de l'insécurité.
00:42:34 Et ce que je note c'est que Gabriel Attal et Emmanuel Macron ont des chiffres absolument
00:42:38 catastrophiques sur la gestion de l'insécurité.
00:42:41 Et encore une fois, on ne peut pas évoquer la question de la sécurité de la justice
00:42:44 si on continue à laisser rentrer chaque année 450 000 personnes, incluant les mineurs étrangers
00:42:49 de l'accompagné dans notre pays.
00:42:51 Pourquoi est-ce que Gabriel Attal et Emmanuel Macron ont fait adopter au niveau européen
00:42:55 le pacte migratoire qui prévoit la répartition obligatoire des migrants dans les communes
00:43:00 françaises ? On ne peut pas prétendre lutter contre l'insécurité en France quand on
00:43:04 adopte un tel dispositif.
00:43:05 Combien de places de prison voulez-vous lancer, Jordan Bardella ? Combien de magistrats en
00:43:10 plus ? Combien de réfugiés en plus ?
00:43:11 Écoutez, il manque à la justice des moyens.
00:43:14 Il y a eu un léger effort qui a été fait sous le quinquennat précédent mais qui est
00:43:19 à mon avis insuffisant.
00:43:20 Il nous manque aujourd'hui environ 15 000 places pour être à la moyenne européenne.
00:43:25 Il faut engager cette construction de 15 000 places de prison.
00:43:30 Ce qui n'est pas chose aisée, les habitants n'en veulent pas dans les communes.
00:43:34 C'est un peu l'excuse qu'on donne.
00:43:35 Mais partons du principe qu'il faut construire des places de prison parce qu'on a aujourd'hui
00:43:40 1 500 détenus qui dorment sur des matelas à même le sol et 100 000 peines de prison
00:43:44 qui ne sont pas appliquées chaque année parce qu'il manque des places.
00:43:47 Deuxièmement, je vais vous donner un moyen peut-être évident de faire de la place dans
00:43:53 nos prisons, c'est le rétablissement de la double peine qui a été supprimée par
00:43:57 Nicolas Sarkozy et qui doit précisément nous permettre, enfin en tout cas il a considérablement
00:44:00 réduit le champ d'application de la double peine si on veut être honnête et parfaitement
00:44:03 objectif, pour faire en sorte que les délinquants et criminels étrangers ne fassent pas leur
00:44:09 peine dans nos prisons mais sous couvert d'accords bilatéraux dans les pays de départ.
00:44:15 Parce qu'aujourd'hui, voyez-vous, ce sont les Français qui ont la double peine.
00:44:18 C'est-à-dire qu'en fait on fait venir des gens, on invite des gens chez nous à déjeuner
00:44:22 ou à dîner, ces gens-là nous agressent, repartent avec la télé et en plus on doit
00:44:27 financer les prisons et on doit les financer en prison.
00:44:31 Stop.
00:44:32 Il y a 25% de détenus qui sont de nationalité étrangère, dehors.
00:44:38 Vous parlez de double peine, est-ce que vous seriez pour des courtes peines comme ça existe
00:44:42 dans d'autres pays européens ?
00:44:43 Je l'ai évoqué.
00:44:44 Je pense que pour les mineurs, il faut des peines courtes, immédiates et privatives
00:44:52 de liberté.
00:44:53 Ça marche ?
00:44:54 En tout cas, quand on regarde les pays où ça a été mis en œuvre, notamment les Pays
00:44:58 Bas, pour ne citer que les Pays Bas, ils ont, je l'ai dit tout à l'heure, des taux
00:45:02 de récidive qui sont bien moins importants que les taux français.
00:45:05 Le problème aujourd'hui, quand vous êtes jeune, c'est que vous ne risquez quasiment
00:45:08 rien.
00:45:09 Quand vous avez 13-14 ans, vous vous livrez à des faits délictuels, vous ne risquez
00:45:12 quasiment rien, vous êtes couvert, pas seulement par l'ordonnance de 45, mais par la présomption
00:45:19 de mineur, enfin on considère que vous êtes mineur et donc vous ne risquez rien.
00:45:22 Bon, la peine est considérablement atténuée.
00:45:24 Quand une peine est éventuellement prononcée, elle met plusieurs mois avant d'être réellement
00:45:30 exécutée et donc, par conséquent, ça n'a absolument aucun impact sur le jeune qui se
00:45:34 livre à un fait délictuel ou à un fait criminel.
00:45:36 Donc, moi, je souhaite qu'on généralise les centres éducatifs fermés et que, dès
00:45:40 le plus jeune âge, on puisse faire l'objet d'une mesure privative de liberté dans ces
00:45:44 centres.
00:45:45 Une semaine, deux semaines, vous recommencez, six mois, vous recommencez, un an ou deux
00:45:50 ans.
00:45:51 Donc, ce système qui est désincitatif à la récidive, il a fait ses preuves dans certains
00:45:55 États et moi, je souhaite qu'il puisse voir le jour en France.
00:45:58 Jordan Bardella, on est toujours sur CNews et sur Europe 1.
00:46:00 Dans notre dernier sondage Opinion Noé, en partenariat avec le JDD, vous êtes largement
00:46:05 en tête, des intentions de vote, 31% en votre faveur, contre 16% pour Valérie Ayé.
00:46:11 On a Reconquête qui est à 8%, La France Insoumise, 8%, Les Républicains, 7%, Europe
00:46:16 Ecologie Libère, 6%.
00:46:18 Est-ce que si votre liste arrive en dessous des 30%, le 9 juin, ce sera une déception ?
00:46:23 Est-ce que votre pire ennemi, ce n'est pas finalement l'abstention ?
00:46:26 Est-ce que ce sera une déception ?
00:46:28 Moi, je suis un battant et je me bats dans ces élections européennes pour que les idées
00:46:34 que je porte puissent faire le score le plus important possible.
00:46:37 Aujourd'hui, les intentions de vote, ce sont des intentions de vote, merci de le préciser,
00:46:43 nous laissent entrevoir le plus haut score que le Rassemblement national n'ait jamais
00:46:47 fait de toute son histoire.
00:46:48 Maintenant, ai-je peur de l'abstention ? La réponse est oui.
00:46:51 Moi, je dis aux Français et à ceux qui nous regardent ce soir, moi, je suis prêt à défendre
00:46:59 des idées que je crois majoritaires dans le pays.
00:47:01 Je suis prêt à vous aider, mais je ne peux pas le faire sans vous.
00:47:05 Vous pouvez râler, vous pouvez contester la politique que mène le gouvernement,
00:47:10 mais si vous ne créez pas les conditions de l'alternance, si vous ne tentez pas
00:47:15 de faire ce qu'on n'a jamais fait depuis 30 ans, vous me rappeliez, monsieur, à juste titre,
00:47:20 que les mesures qu'on prône sur la sécurité et l'immigration, elles n'ont jamais été testées,
00:47:23 pas seulement depuis 30 ans, mais peut-être depuis 40 ans.
00:47:26 Alors, je ne peux pas vous aider si vous ne m'aidez pas à vous aider.
00:47:29 Donc, je dis aux Français, le 9 juin, s'abstenir, c'est approuver la politique
00:47:35 d'Emmanuel Macron et c'est en réalité faire un cadeau aux gens qui sont au pouvoir
00:47:39 et qui se complaisent par l'abstention des Français qui contestent précisément
00:47:44 cette politique. Et puis, je veux aussi parler à tous les électeurs patriotes,
00:47:48 de droite mais aussi d'ailleurs, qui sont tentés de disperser leur voix,
00:47:51 qui sont tentés de voter pour les Républicains, qui sont tentés de voter
00:47:55 pour Éric Zemmour et Marion Maréchal. Je leur dis, ne dispersez pas vos votes
00:48:00 sur des listes qui ne peuvent pas gagner. L'état du pays est trop grave
00:48:04 pour qu'on se divise. Moi, je veux faire l'union. Je pense que cette union
00:48:08 de tous les Français patriotes, elle est indispensable pour préparer l'alternance.
00:48:12 On n'est plus il y a 10 ans, on n'est plus il y a 15 ans. La France mène
00:48:15 une course contre le temps. La France court le risque de l'effacement,
00:48:19 court le risque de la disparition. Moi, je souhaite que la France reste
00:48:23 un pays libre, reste un pays sûr. Je pense qu'on peut encore inverser
00:48:27 le cours de l'histoire mais que le temps nous est compté et plus on dispersera
00:48:30 nos voix, plus on renforcera nos adversaires. Et je crois que le 9 juin prochain,
00:48:34 plutôt que de voter pour des listes qui ne peuvent pas gagner, vous devez
00:48:38 nous donner la force la plus importante possible pour envoyer un maximum
00:48:42 d'eurodéputés à Bruxelles et surtout pour que la sanction infligée à Emmanuel Macron
00:48:46 soit la plus considérable possible.
00:48:49 Jordan Verlaine, vous êtes écouté sur Europe 1 et regardé sur CNews.
00:48:53 C'est un scrutin européen, c'est aussi un scrutin qui a été nationalisé.
00:48:57 Permettez-moi cette question, si vous arrivez en tête, est-ce que vous demanderez
00:49:00 la dissolution de l'Assemblée nationale ?
00:49:02 Si je suis en tête le 9 juin prochain, ça sera un désinveu en fonction
00:49:06 de la différence de score qu'il pourrait y avoir avec la liste d'Emmanuel Macron,
00:49:10 un désaveu pour la politique qu'il conduit. Par conséquent, je l'ai dit,
00:49:14 si j'arrive en tête des élections européennes le 9 juin prochain, je demanderai
00:49:18 le soir même la dissolution de l'Assemblée nationale.
00:49:21 Parce que je crois que c'est parfaitement sain lorsque le président de la République
00:49:25 est désavoué, alors même qu'il a déjà une majorité relative, d'en revenir
00:49:30 aux urnes, d'en revenir au peuple. Et moi je dis aux Français,
00:49:34 si le peuple vote, le peuple gagne. Vous avez une opportunité historique,
00:49:40 historique, je le dis. Il n'y en a pas deux par décennie des occasions
00:49:44 comme celle-ci de porter à la tête du pays des idées patriotes.
00:49:48 Est-ce que les Français vont enfin se choisir des responsables politiques
00:49:52 qui les aiment, qui les respectent et qui les considèrent ?
00:49:55 Nous, on est prêt avec Marine Le Pen. On est déterminé et on est sincèrement
00:49:59 convaincu que les idées que nous portons sont nécessaires au pays
00:50:02 parce qu'après il sera trop tard.
00:50:04 - Vous demandez une dissolution, qu'est-ce qui peut bien forcer
00:50:07 Emmanuel Macron à l'accepter ?
00:50:09 - Le respect des Français.
00:50:11 - C'est un scrutin européen ?
00:50:13 - Ce n'est pas un scrutin européen. C'est un scrutin français et européen.
00:50:18 - C'est un scrutin européen ?
00:50:22 - Oui, où on va élire des eurodéputés français qui iront voter à Bruxelles
00:50:28 et à Strasbourg sur le quotidien des Français.
00:50:31 Quand on décide le pacte migratoire et la répartition obligatoire
00:50:35 des migrants dans les villes et les villages français, c'est voter à Bruxelles
00:50:39 après une élection européenne, mais ça a des conséquences sur la vie des Français.
00:50:43 - Donc ça porte mal son, ce ne sont pas des élections européennes ?
00:50:46 - Pardon, mais je me dois ce rappel déontologique parce que vous avez aussi
00:50:50 une influence sur le scrutin et sur le débat public.
00:50:53 On ne peut pas dire qu'on vote pour des gens qui sont complètement hors-sol
00:50:56 et qui ne vont pas décider là-bas de choses qui ont des conséquences concrètes
00:50:59 dans la vie des Français. Quand Gabriel Attal décide de s'engager dans cette campagne
00:51:05 et de débattre avec moi après-demain, lundi ou jeudi, il engage sa responsabilité
00:51:12 et celle de son gouvernement. Par conséquent, lorsqu'on est battu,
00:51:15 on en tire les conséquences, on en tire les conclusions.
00:51:18 Je souhaiterais que si nous arrivons en tête, Emmanuel Macron puisse entendre
00:51:22 et respecter l'avis des Français et prononcer la dissolution de l'Assemblée.
00:51:26 On voit bien qu'il y a une situation de blocage aujourd'hui dans le pays
00:51:30 et que quand on a une majorité relative, qu'on n'a pas la majorité absolue
00:51:33 à l'Assemblée nationale, c'est compliqué.
00:51:35 - Tous les textes passent, Jordan Bardella.
00:51:37 - Lesquels ?
00:51:38 - Allez-y.
00:51:39 - Je ne sais pas, on nous a vendu une loi immigration qui a été vendue
00:51:42 par le gouvernement, détricotée par le Sénat, puis finalement annulée
00:51:45 par le Conseil constitutionnel. Donc on ne peut pas dire qu'on gouverne
00:51:48 et on fait avancer le pays quand on a une majorité relative.
00:51:51 Donc je dis aux Français, le 9 juin, vous avez la possibilité d'ouvrir
00:51:55 l'alternance, voyez ? Et probablement que ce scrutin est peut-être
00:51:59 le dernier arrêt au stand avant l'élection présidentielle et l'arrivée
00:52:02 de la course en 2027.
00:52:04 - Laurence Ferreri.
00:52:05 - Alors, pourquoi Marine Le Pen n'a-t-elle pas voulu débattre avec Emmanuel Macron
00:52:07 avant les européennes ?
00:52:09 - Mais, pardon, Marine Le Pen, il y a quelques semaines, a dit
00:52:14 "Je suis prête à débattre avec le président de la République".
00:52:18 Oui ou non ?
00:52:19 - Elle l'a dit en septembre.
00:52:20 - Oui.
00:52:21 - On est d'accord.
00:52:22 - Non, c'était le mois dernier.
00:52:23 Il y a quelques jours, il y a quelques jours, des conseillers de l'Elysée
00:52:26 qui parlent beaucoup aux journalistes, ont dit "il faudrait peut-être relancer
00:52:28 l'idée d'un débat Macron-Le Pen parce que le président de la République
00:52:30 n'avait pas répondu".
00:52:31 Marine Le Pen a dit "on est à trois semaines des élections européennes".
00:52:34 Il y a un face-à-face qui est organisé entre Jordane Bardella et Gabriel Attal
00:52:38 sur les élections européennes.
00:52:39 Elle, elle dit "moi, je souhaite aborder plus largement que la question
00:52:42 des élections européennes, parler des trois années qui viennent
00:52:45 du quinquennat, parler de la santé, parler du pouvoir d'achat,
00:52:48 parler de la sécurité".
00:52:50 Et donc, elle est parfaitement prête à débattre, comme je suis prêt à débattre
00:52:53 et comme je débattrai évidemment avec le Premier ministre jeudi.
00:52:55 - Donc, elle n'a pas peur du débat avec Emmanuel Macron.
00:52:57 - Non.
00:52:58 Elle a déjà débattu.
00:52:59 Marine Le Pen a une solidité et une expérience qui, je crois,
00:53:02 est enviée par beaucoup de responsables politiques, je pense.
00:53:05 - Pierre de Villeneuve.
00:53:06 - Un sondage montre que vous détrônez Marine Le Pen,
00:53:09 et ce n'est pas le seul, d'ailleurs, il y en a eu d'autres,
00:53:11 en tant que meilleure opposant de droite au gouvernement.
00:53:14 Comment est-ce que vous le vivez et comment est-ce qu'elle le vit, elle ?
00:53:16 - Je suis...
00:53:18 Vous voyez bien qu'il y a des répercussions nationales
00:53:22 sur les élections européennes.
00:53:23 Je suis la tête de liste du Rassemblement national
00:53:25 pour ces élections européennes.
00:53:27 Par conséquent, depuis le mois de septembre,
00:53:28 j'ai désigné le président de la République
00:53:30 comme mon principal opposant dans le cadre de ces élections européennes.
00:53:34 Donc, ceci expliquant sans doute cela,
00:53:37 mais on travaille aujourd'hui, si c'est ça votre question sous-jacente,
00:53:42 en très bonne intelligence.
00:53:44 Et Marine Le Pen a fait un choix, je la remercie,
00:53:47 c'est de s'engager pleinement dans cette dernière ligne droite de la campagne,
00:53:50 aussi pour appeler à la mobilisation,
00:53:52 les gens qui lui ont fait campagne lors de l'élection présentielle,
00:53:54 et leur dire que la victoire n'est plus très loin,
00:53:56 mais qu'il faut évidemment maintenant que les Français nous aident à les aider.
00:53:59 - Avec une normalisation qui s'accélère, vous avez dit,
00:54:02 dans une élection à deux tours, le candidat le plus excessif
00:54:05 est toujours éliminé, ce que vous avez dit au journal du dimanche.
00:54:08 - Oui, je suis un garçon raisonnable.
00:54:10 - Est-ce que c'est vraiment ça la philosophie du Rassemblement national ?
00:54:12 - Oui, je pense qu'il faut qu'on rassure les Français.
00:54:16 Moi je suis lucide sur ce que nous sommes,
00:54:19 et je pense qu'il y a beaucoup de Français qui, pendant longtemps,
00:54:23 peut-être ont et ont eu des craintes de bonne foi à notre égard.
00:54:28 Et moi je veux les rassurer,
00:54:30 et je veux leur dire qu'on est un grand mouvement populaire, patriote,
00:54:34 qui avons à cœur de défendre la paix civile, l'unité de tous les Français,
00:54:38 et de rallumer cette flamme aujourd'hui en France.
00:54:41 La France, et je le déplore, est un pays, je trouve,
00:54:44 qui ne s'aime pas suffisamment.
00:54:46 On a l'un des plus beaux pays du monde,
00:54:48 et je veux dire aux Français qu'on a tous les atouts pour s'en sortir,
00:54:51 encore faut-il à la tête de l'État des gens, encore une fois,
00:54:53 qui aiment les Français, qui les respectent, qui les considèrent,
00:54:56 et nous nous sommes prêts à proposer aux Français ce chemin.
00:54:59 - Mais à qui tenez-vous la main ?
00:55:01 Clairement, au plan politique, vous vous adressez aux électeurs,
00:55:03 des uns et des autres, on l'a bien compris.
00:55:05 Est-ce que vous êtes prêts à faire une coalition
00:55:08 avec Les Républicains, avec Reconquête,
00:55:11 avec les électeurs du Centre ?
00:55:13 Est-ce que vous êtes prêts à des alliances ou pas ?
00:55:15 - Oui, bien sûr. Vous savez, quand il y a eu ce débat
00:55:17 sur la dissolution de l'Assemblée nationale,
00:55:19 qui avait déjà agité nos différentes interviews,
00:55:22 je m'en souviens, l'an dernier,
00:55:24 pendant les mobilisations sur la réforme des retraites,
00:55:26 moi j'avais indiqué que si demain il y avait une dissolution
00:55:28 et des législatives anticipées,
00:55:30 pour les députés Les Républicains,
00:55:33 qui auraient fait le choix de ne pas voter
00:55:36 la motion de censure du gouvernement,
00:55:39 alors je ne mettrais pas de candidats RN
00:55:42 face à eux lors des élections législatives.
00:55:44 Donc moi, je souhaite créer des ponts,
00:55:46 je souhaite créer des passerelles,
00:55:48 et je pense que l'Union ne fait pas seulement la force,
00:55:50 l'Union fait la France, et que précisément,
00:55:52 dans le cadre du redressement du pays,
00:55:54 nous aurons besoin de la mobilisation de tous,
00:55:56 de l'énergie de chacun, et c'est la raison pour laquelle,
00:55:58 moi, dans ces élections européennes,
00:56:00 je tends la main aux électeurs des Républicains,
00:56:02 aux cadres locaux des Républicains,
00:56:04 venez travailler à mes côtés, venez travailler avec nous,
00:56:06 venez participer au redressement du pays,
00:56:08 mais aussi aux électeurs d'Éric Zemmour,
00:56:10 qui, je le sais, sont extrêmement soucieux
00:56:12 de voir la France disparaître.
00:56:14 Moi, je ne me résous pas à cela.
00:56:16 - Tandis nous.
00:56:18 - Vous leur tendez la main,
00:56:20 vous ne leur tenez pas encore la main,
00:56:22 mais en tout cas, vous leur tendez la main à ces électeurs,
00:56:24 mais pas aux dirigeants.
00:56:26 - Les dirigeants, c'est toujours difficile,
00:56:28 parce qu'ils ont fait eux-mêmes le choix.
00:56:31 Je veux dire, Marion Maréchal a fait le choix
00:56:35 de quitter le Rassemblement national
00:56:37 pour mener une aventure, aujourd'hui, seule,
00:56:40 à côté du Rassemblement national,
00:56:42 ça n'a jamais marché.
00:56:44 - Elle est sur une liste noire ?
00:56:46 Vous l'avez dit, elle revient ?
00:56:48 - Elle a quitté le Rassemblement national,
00:56:50 donc je ne suis pas comptable,
00:56:52 ce n'est pas à moi de tendre la main.
00:56:54 Les gens ont pris des parcours qui sont différents.
00:56:57 Donc, je veux dire, à partir du moment
00:56:59 où je suis aujourd'hui donné à 32%
00:57:01 et où la liste reconquête est donnée à 5 ou 6%,
00:57:05 ils sont politiquement dans une impasse.
00:57:07 Pourquoi neutraliser 5% des voix patriotes ?
00:57:10 - Vous leur avez posé la question ?
00:57:12 - Je pense qu'on a besoin de créer cette...
00:57:14 - Pas à travers des interviews, mais à qui ?
00:57:16 - A ceux que vous citez, à Marion Maréchal et à Éric Zemmour.
00:57:19 - Mais ils ont... Enfin, deux candidates droites
00:57:21 dans ces élections, François-Xavier Bellamy
00:57:23 et Marion Maréchal.
00:57:25 François-Xavier Bellamy, je lui ai proposé
00:57:27 à une autorité publique, à quelques mois des élections européennes,
00:57:30 d'être 3e sur ma liste et de me rejoindre.
00:57:32 Il n'a pas voulu, il a décidé d'être fidèle à sa famille politique.
00:57:35 C'est tout à son honneur.
00:57:36 Marion Maréchal a fait le choix de quitter
00:57:38 le Rassemblement national, de soutenir Éric Zemmour,
00:57:40 alors qu'elle avait dit qu'elle soutiendrait
00:57:42 le mieux placé lors de l'élection présidentielle,
00:57:44 et de dire aujourd'hui, maintenant, il faut une alliance avec l'ORN.
00:57:47 Ça pose des problèmes de cohérence.
00:57:49 Moi, je suis cohérent. Vous voyez ?
00:57:51 Moi, je suis cohérent. - Et elle est incohérente.
00:57:53 - Bah oui. Pardon. Oui. - Mais ça va être emblématique.
00:57:55 - Moi, je suis cohérent. Et surtout, je ne vois pas aujourd'hui
00:57:58 la plus-value de candidatures qui partagent quasiment la même chose.
00:58:03 Ce qui nous rapproche est beaucoup plus fort que ce qui nous divise.
00:58:06 Et c'est la raison pour laquelle, moi, je dis aux électeurs d'Éric Zemmour,
00:58:09 venez travailler avec nous. Venez gagner à nos côtés.
00:58:12 Moi, je vous accueille, je vous tends les mains.
00:58:14 Et j'ai précisément constitué une liste de rassemblements.
00:58:17 Ma deuxième de liste, Malika Sorel et CIS intellectuelle française,
00:58:20 ancienne proche de François Fillon,
00:58:22 qui a été membre du Haut Conseil à l'intégration.
00:58:24 Alexandre Varro, qui a été député européen du mouvement de Philippe de Villiers.
00:58:27 Jean-Paul Garraud, magistrat, ancien député LR,
00:58:30 le père du Parquet national antiterroriste.
00:58:32 Donc, dans cette campagne, il y a ceux qui parlent du rassemblement.
00:58:35 Et puis, il y a ceux qui le font vivre.
00:58:36 Il y a ceux qui parlent de l'Union. Il y a ceux qui la font.
00:58:38 Moi, je la fais concrètement parce que j'y crois.
00:58:40 - Une dernière question, Jordane Bardella.
00:58:42 Quelles sont vos ambitions, au fond ?
00:58:44 On vous a beaucoup reproché votre manque d'implication au Parlement européen.
00:58:47 Vous y avez répondu. Mais quelle est votre ambition secrète ?
00:58:50 Elle est nationale, plus qu'européenne, visiblement.
00:58:53 - Elle est française.
00:58:55 - Donc pas européenne.
00:58:57 - En fait, depuis que je me suis engagé à 16 ans en politique,
00:59:01 j'ai commencé très tôt, je me suis engagé politiquement en Seine-Saint-Denis,
00:59:06 parce que, précisément, j'ai grandi dans des conditions modestes
00:59:09 et qu'au fond, je ne voulais pas que ce pays que j'aime
00:59:13 et qui a accueilli ma famille d'Italie au début des années 60,
00:59:17 que tout mon pays ressemble au quartier dans lequel j'ai grandi,
00:59:20 qui a été touché par l'insécurité, l'islamisme, le trafic de drogue.
00:59:24 Et je me bats avec un sentiment d'urgence.
00:59:27 Et ce sentiment d'urgence, depuis mes 16 ans, il ne m'a jamais quitté.
00:59:30 Et je me bats sincèrement aujourd'hui pour les Français.
00:59:33 Les Français, sans doute, m'ont vu grandir depuis 5-6 ans,
00:59:39 que je suis maintenant en première ligne.
00:59:42 Et je n'ai aucune autre ambition que celle de servir mes idées
00:59:45 et de servir le bien commun et de servir mes concitoyens.
00:59:49 Et sans doute, ma plus grande peur, ce serait de décevoir les Français.
00:59:54 Mais je vais tout faire pour que ça n'arrive pas.
00:59:56 Merci beaucoup, Jordan Bardella.
00:59:58 Merci d'être venu sur CNews et sur Europe 1.
01:00:00 Mercredi, mon cher Pierre, c'est Manon Aubry que nous allons recevoir.
01:00:03 Dans un instant sur Europe 1, ce sera ?
01:00:05 Le journal de 22h avec Maléla Sany, suivi de la libre antenne.
01:00:08 Et sur CNews, c'est Julien Pasquet pour SoirInfo.
01:00:11 Demain, à 8h10, sur CNews et Europe 1, notre invité sera Mario Maraschel.
01:00:14 Maréchal, la tête de liste reconquête pour les européennes.
01:00:17 Elle vous répondra, M. Bardella.
01:00:19 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes. À demain.
01:00:22 (je n'ai pas de soucis pour faire un test, je n'ai pas de soucis pour le démonter)