Le professeur d’histoire en banlieue parisienne, Kévin Bossuet, était l’invité de Midi News, ce lundi 20 mai, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur les intentions de vote des enseignants pour les élections européennes : «De plus en plus de professeurs votent à droite ou à la droite à la droite, notamment chez les plus jeunes».
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00:00 Oui, en effet, on remarque que les enseignants sont encore très à gauche,
00:04 mais ce n'est pas étonnant.
00:05 Il suffit d'aller dans une salle des professeurs
00:07 pour s'en rendre compte.
00:08 Mais il y a un fait qui est quand même intéressant,
00:10 c'est le fait qu'il y ait de plus en plus de professeurs
00:13 qui votent à droite ou à la droite de la droite,
00:16 et notamment chez les plus jeunes.
00:17 Parce que quand vous regardez chez les plus jeunes,
00:19 Jordan Bardella arrive quand même en seconde position.
00:22 Il faut dire que les plus jeunes sont souvent mutés
00:24 dans des quartiers difficiles,
00:26 où ils connaissent d'importantes incivilités,
00:29 où ils sont aux prises également avec l'islam politique
00:33 et avec cet entrisme islamiste.
00:35 Et puis, dans la conscience de chaque professeur,
00:38 il y a évidemment la décapitation de Samuel Paty,
00:42 mais également l'assassinat de Dominique Bernard.
00:45 Donc il est normal que l'on assiste, évidemment,
00:47 à une droitisation du corps enseignant,
00:50 même si elle est quand même très limitée.
00:52 D'ailleurs, il y a de plus en plus d'enseignants
00:54 qui s'engagent au Rassemblement national.
00:55 On peut citer Emmerich Durox, par exemple, qui est sénateur,
00:59 ou encore Anne-Sophie Frigou, qui a été députée
01:02 et qui est maintenant sur la liste des Européennes,
01:05 la liste de Jordan Bardella.
01:07 Alors après, il y a quelque chose qu'il faut également souligner,
01:10 c'est que c'est extrêmement compliqué
01:12 pour les professeurs de se dire de droite.
01:15 Évidemment, l'école est un sanctuaire,
01:17 chaque professeur a un devoir de neutralité,
01:19 on ne doit pas faire de la politique au sein de la classe,
01:23 évidemment, même si certains, parfois, m'empruntent,
01:25 et également dans la salle des professeurs.
01:28 Mais quand vous avez des engagements ailleurs de droite,
01:31 quand vous soutenez, par exemple, des réformes
01:33 comme celle de Jean-Michel Blanquer
01:35 ou comme celle de Gabriel Attal,
01:37 souvent, vous êtes marginalisés, vous êtes harcelés,
01:40 c'est des rires un petit peu forcés,
01:45 on vous fait comprendre que vous n'êtes pas le bienvenu,
01:47 vous sentez bien une forme de...
01:49 pas de totalitarisme, mais de pression idéologique
01:52 chez des collègues, en effet, qui n'osent pas s'affirmer de droite
01:57 ou qui n'osent pas dire qu'ils soutiennent, par exemple,
01:59 la politique actuelle en matière d'éducation.
02:02 Donc, en effet, ce sondage est intéressant,
02:06 mais vous avez évidemment les syndicats de gauche
02:09 qui sont là, qui sont en train de faire du militantisme, etc.,
02:13 et de l'autre, évidemment, les pauvres professeurs
02:15 qui ne pensent pas pareil, qui sont obligés de se taire,
02:17 parce que sinon, ils sont, par certains collègues, malmenés.
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