• il y a 7 mois
Diffusion : 18 mai 2024 sur CANAL+

Résumé :

Dans cet épisode de "Clique", le chanteur français David Hallyday se confie à Mouloud Achour lors d'une conversation intime sur sa vie, sa carrière et la relation complexe qu'il entretenait avec son père, la légende du rock français Johnny Hallyday.

David Hallyday, qui a suivi les traces de son père en devenant lui-même un musicien à succès, se livre sur les difficultés de grandir dans l'ombre d'une figure aussi célèbre. Il évoque la pression de devoir être à la hauteur de l'héritage de son père, la lutte pour trouver sa propre identité et l'impact de l'absence de son père sur sa vie.

L'épisode explore également le lien musical entre David et Johnny Hallyday. Ils sont montés ensemble sur scène à plusieurs reprises, et David a même écrit des chansons pour son père. Malgré leurs différends, un profond amour et un grand respect existaient entre les deux hommes.

"David Hallyday : 'Le nom de mon père, je ne m'en suis pas vraiment affranchi'" est un portrait émouvant et honnête d'un fils aux prises avec l'héritage de son père et cherchant sa propre place dans le monde. C'est un passage obligé pour les fans de David Hallyday et de Johnny Hallyday.

Détails supplémentaires :

L'épisode propose des images d'archives rares de David et Johnny Hallyday ensemble.
David Hallyday interprète en direct sa chanson "Sang pour sang", écrite pour son père.
L'épisode fait partie de la série d'entretiens de Clique avec des figures emblématiques de la culture française.

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Musique
Transcription
00:00 Salut à tous, c'est David Halliday, vous êtes sur Clique,
00:02 et c'est tous les soirs à 19h45 en clair sur Canal+.
00:06 Les pores de ma peau étaient imprégnés par la musique,
00:12 par tout ce qui était...
00:13 Je faisais ça sans arrêt.
00:15 *Musique*
00:30 Je dois vous dire que ce soir, j'ai voulu applaudir le meilleur.
00:33 Avec le meilleur des fils.
00:35 *Musique*
00:41 Ce qu'il tient à cœur, c'est d'écrire pour les autres.
00:43 Les jeux d'écoute commencent par moi.
00:45 *Musique*
00:49 Je vais donner le maximum de moi-même.
00:51 Ça vient, ça vient, si ça vient pas, bon ben...
00:52 Quoi qu'il arrive, je ferai toujours de la musique jusqu'à la fin.
00:55 *Musique*
00:58 Je fais des albums pour faire du live et pour aller les jouer en public.
01:02 C'est pour ça que je fais de la musique finalement.
01:04 *Musique*
01:08 Quoi qu'il arrive, il ne faut jamais s'arrêter.
01:10 Il faut continuer à rester créatif,
01:12 continuer sa route.
01:13 Les gens qui échouent sont les gens qui s'arrêtent.
01:16 *Musique*
01:20 Je me suis construit entièrement autour de la musique.
01:22 C'est le seul endroit où je peux ne pas avoir peur de dire ce que je ressens.
01:26 *Musique*
01:30 - Comment ça va David ? - Super et toi ?
01:32 - Bienvenue dans le club. - Merci de m'accueillir.
01:35 - Encore une bonne soirée, c'est top. - Normal.
01:36 *Musique*
01:37 Alors, il faut qu'on dissime pas malentendu avant le début de cette interview.
01:41 C'est quoi la morning routine ?
01:43 C'est quoi le secret ?
01:45 - Le secret ? - Ouais.
01:48 C'est de se réveiller déjà.
01:50 Rien n'est sûr, tu sais.
01:52 Donc, morning routine, c'est...
01:59 C'est, bah écoute, ce qu'on fait tous le matin quand on se lève.
02:04 Et puis, j'essaie d'aller courir assez régulièrement pour me réveiller.
02:09 J'essaie de courir, je prends jamais de petit-déj.
02:12 - OK, bonne morning routine. - Non mais ça marche pour moi, attention.
02:16 - Donc je vais courir. - On s'ennuie, on court.
02:18 - Ouais, presque. - Vers un but sans petit-déj.
02:20 - OK, d'abord. - Toilette d'abord, tout ce que je veux dire.
02:22 Truc normal.
02:23 Après, j'essaie toujours de maintenir, on va dire...
02:28 - Donc on court en extérieur, qu'il pleuve. - Ouais, ou à l'intérieur.
02:31 On a un appartement assez grand pour courir à l'intérieur ?
02:33 - Non, mais je vais dans une salle. - OK.
02:35 À l'intérieur de la salle, on court jusqu'à la salle.
02:37 Ouais, sur un tapis, comme un hamster, un peu, tu vois ?
02:39 - Voilà, comme ça. - Pour courir à l'intérieur de la salle.
02:41 Voilà, c'est ça. Donc j'essaie d'oxygéner comme ça.
02:44 Puis après, quand j'ai du temps, je vais dans mon studio,
02:48 j'essaie de créer quelque chose, je rempose toujours quelque chose.
02:52 J'essaie de... Je réfléchis aussi des choses que j'aurais envie de mettre en place,
02:58 créer des nouveaux projets, tout ça. J'essaie d'être créatif.
03:00 Ce que je veux dire, c'est qu'il y a une vraie hygiène de vie.
03:02 On est loin du mythe sex, drogue et rock'n'roll.
03:05 C'est plus l'époque, si. Enfin, je sais pas.
03:08 Trasher les chambres d'hôtel et tout, foutre le feu partout,
03:11 c'était rigolo à l'époque.
03:13 - Tu l'as fait ? - Non, non, j'ai jamais fait ça.
03:16 Non, non, non.
03:17 J'ai toujours été concentré dans la compo, les trucs comme ça.
03:24 Non, en fait, c'était pas trop dans mon ADN, en fait.
03:28 J'ai été élevé au States avec un côté, on va dire, humain,
03:37 mais très pro dans le sens où tout était assez programmé.
03:44 Je me suis un petit peu détaché de ça avec les années,
03:46 en laissant place, on va dire, à plus à l'humain et à l'improvisation.
03:52 Mais j'ai été formé comme ça.
03:53 Et puis, je suis hyper actif, donc je m'ennuie très vite.
03:59 Donc, j'essaye tout le temps, il faut que je bouge,
04:01 il faut que je fasse quelque chose.
04:02 Il faut... Voilà, donc...
04:05 C'est comme ça que je suis.
04:07 Donc, ma journée ressemble un petit peu à...
04:09 - À une construction permanente. - À tout ça, ouais.
04:11 Pas permanent, mais souvent, ouais.
04:14 - J'ai besoin de ça, en fait. - Tu sais pas rien faire.
04:16 Non, mais c'est ça.
04:18 J'ai besoin de me relaxer, des fois,
04:21 parce que ce sont des métiers, comme tu sais, qui sont hyper exigeants
04:24 et l'hygiène de vie est importante.
04:25 Si tu veux durer dans le temps, par exemple, quand tu pars en tournée,
04:28 c'est assez contraignant, c'est magnifique, mais c'est fatigant.
04:34 Et si t'as pas l'hygiène de vie qu'il faut,
04:37 au bout d'un moment, tu peux plus faire ton métier correctement.
04:40 - Pas d'alcool. - Non, non, non.
04:43 Pas de... Plein de choses.
04:44 Mais c'est ça qui est rock'n'roll, en fait, peut-être, aujourd'hui.
04:47 C'est beaucoup plus dur à faire que le contraire.
04:49 - C'est vrai, ce que tu dis. - Ouais.
04:51 40 ans de carrière, multitude de tubes.
04:54 David Hallyday est une star de la musique. On écoute.
04:57 ♪ High, high, up high enough to see ♪
05:03 ♪ There are roads that lead you nowhere ♪
05:07 ♪ And roads that lead you home ♪
05:11 ♪ Tu ne m'as pas laissé le temps ♪
05:16 ♪ De te dire tout ce que je t'aime ♪
05:19 ♪ Et tout ce que tu me manques ♪
05:23 ♪ Prends entre tes mains ton destin ♪
05:28 ♪ Mets les voiles dès ce matin ♪
05:31 ♪ Pour la planète où tu veux vivre ♪
05:36 ♪ Et relètre tes fils et bien le cœur des filles ♪
05:41 ♪ Jouer les guerres de fou ♪
05:44 ♪ Je retrouve mes esprits mal en vieux satellite ♪
05:49 ♪ Elle est à mon bout ♪
05:52 David Hallyday revient avec un sacré projet.
05:54 D'abord, une tournée événement, le Requiem Tour,
05:56 avec plus de 100 dates dans toute la France jusqu'en 2025.
05:59 Et le 12 et le 13 novembre 2024 au Dôme de Paris.
06:02 Et un nouvel album, Requiem pour un fou,
06:05 hommage à Johnny Hallyday.
06:07 Ça sortira le 21 juin, le jour de la fête de la musique.
06:10 Album qui rassemble les plus grands titres de vos deux répertoires.
06:14 Et vous refaites des reprises inédites et émouvantes de 16 titres.
06:16 Derrière l'amour, 100%, Laura, Aïe, Requiem pour un fou,
06:20 Tu ne m'as pas laissé le temps, Vivre pour le meilleur,
06:22 Un paradis, un enfer et d'autres encore.
06:24 Qu'est-ce que ça fait de reprendre Laura quand on fait un morceau ?
06:28 Ou son père parler de sa sœur ?
06:29 C'est un truc de fou.
06:31 Parce que moi, j'étais aux États-Unis à cette époque-là,
06:34 donc j'ai loupé pas mal de choses.
06:38 Sa naissance, j'étais pas vraiment présent.
06:41 Puis Laura, on a appris à se connaître en chemin.
06:46 Parce que quand tu vis pas les familles recomposées,
06:49 c'est comme ça, tu découvres la personne à travers le temps.
06:54 Et forcément, ça fait écho dans moi avec toute cette période-là
07:00 où j'ai pas pu profiter pleinement de plein de choses.
07:03 Donc forcément, ça me fait quelque chose.
07:05 Mais il n'y a pas que ce titre-là.
07:07 Il y a toutes les chansons que je n'avais jamais chantées de mon père,
07:10 parce que j'en avais chanté les miennes.
07:12 C'était à part 100%, évidemment, on l'avait fait pas mal de fois ensemble.
07:17 Mais c'est un truc de fou.
07:20 - Avec Laura Smet, vous vous êtes pas mal rapprochés ces derniers temps.
07:25 Vous avez traversé pas mal de tempêtes, la disparition de Johnny Hallyday.
07:30 Où en sont vos rapports ? Qu'est-ce que ça a changé entre vous ?
07:32 - Ma sœur, en fait, quand on pratique le même style de métier,
07:38 on a des points communs forcément qui s'installent automatiquement.
07:42 Donc, je pense qu'on a la même sensibilité.
07:47 On a les mêmes goûts, plus ou moins,
07:52 cinématographiques, musicales.
07:55 Même si on est une génération différente, on comprend un peu les mêmes choses.
07:59 Et puis, ce qui est marrant, c'est qu'on parle souvent de demi-sœur,
08:04 mais c'est ma sœur et je vois les points communs qu'on a entre nous.
08:09 C'est assez rigolo, d'ailleurs. - C'est quoi ?
08:11 - C'est ça, c'est l'humour à la con, c'est l'humour un peu sarcastique.
08:16 C'est la sensibilité, l'hypersensibilité, ces choses-là.
08:21 - Elle s'appelle Laura Smet, votre fille s'appelle Emma Smet.
08:26 Et vous êtes un peu comme les Skywalker, vous êtes le dernier Skywalker, le dernier Hallyday.
08:32 - C'est ce qui me fait peur.
08:34 - Non, mais c'est vrai. Aujourd'hui, le nom Smet...
08:36 - Ouais. En fait, Hallyday, c'est un nom de scène.
08:39 On m'a appelé David Hallyday dès ma naissance, donc ça a toujours été comme ça.
08:45 Mais en fait, c'est un nom de scène.
08:48 Dans notre famille, c'est tous ceux qui pratiquent la scène.
08:50 Il se trouve que Laura fait du théâtre, elle fait du cinéma.
08:55 J'ai l'impression que c'est un nom exclusivement réservé à ceux qui font de la scène musicalement.
09:00 C'est un peu bizarre, ce truc, parce que c'est Lee Hallyday qui a instauré ça chez mon père
09:05 et donc qui a instauré ça chez moi, parce que la presse m'a appelé David Hallyday tout de suite.
09:10 Donc ça m'est collé à la peau.
09:14 Mais le clip que je viens de sortir, là, sur 100%, il y a mon fils qui apparaît.
09:20 Donc c'est la suite de l'histoire.
09:21 Et c'est fou de voir trois générations de familles au même endroit.
09:26 C'est un truc qui me touche.
09:27 Et là, je n'ai aucun de mes enfants qui font vraiment la musique, on va dire professionnellement.
09:31 Mais peut-être que des futurs petits-enfants seront là aussi.
09:34 C'est ce que je l'espère.
09:35 Ils reprendront le nom Hallyday ?
09:36 Ils sont artistes aussi.
09:37 Emma, tu connais, elle est comédienne.
09:40 Ilona aussi, elle fait de la peinture.
09:45 Elle est peintre.
09:46 C'est extraordinaire ce qu'elle fait.
09:48 Puis Cameron, là, il est très artiste aussi, mais pas dans la musique.
09:55 Ce qui n'est pas grave.
09:57 Ce qui est formidable de pouvoir faire ce qu'on aime.
10:00 Mais peut-être qu'un jour, il y aura un futur qui viendra prendre la place.
10:06 C'est ce que je souhaite.
10:08 Quand on voit ce nom et qu'on porte ce nom Hallyday, moi, je vois de l'extérieur, la
10:15 plus grosse réussite de David Hallyday, c'était de s'en affranchir.
10:18 C'est-à-dire aujourd'hui, s'affranchir de quelqu'un comme Johnny Hallyday, ça paraît
10:22 impossible et c'est quelque chose que tu as réussi.
10:24 En fait, je ne m'en suis pas vraiment affranchi.
10:27 J'ai grandi aux États-Unis, donc j'ai grandi loin de tout ce qu'on pouvait dire ici et
10:33 loin des regards de la folie médiatique de l'époque.
10:37 Puis, j'ai pu vraiment construire d'une façon assez tranquille finalement.
10:41 On se construit généralement avec son environnement.
10:46 J'avais mes potes aux States.
10:48 On a eu le même style de musique.
10:50 On a commencé à faire de la musique ensemble.
10:51 On a commencé à faire des groupes avec eux.
10:54 On jouait dans notre garage en reprenant du Top 40 là-bas, des chansons de nos premiers
11:04 clubs sur Sunset.
11:05 On était à Los Angeles.
11:06 C'était loin.
11:07 Oui, c'est loin, mais en même temps, je me rappelle comme si c'était hier et c'était
11:13 une époque vraiment géniale.
11:14 Donc, je n'ai pas eu tous ces problèmes.
11:16 En fait, c'est à partir du moment où je suis arrivé en France et que j'ai eu la chance
11:21 d'avoir un des titres dans le Top 30 là-bas aux États-Unis, dans le Billboard, que j'ai
11:28 pu venir en France et puis en Europe un peu partout.
11:30 On est allé en Asie, mais la France, forcément, c'est mon pays de cœur.
11:33 Donc, j'attendais à voir comment allait réagir le public français parce que je ne
11:38 savais pas.
11:39 Ils ont été très accueillants.
11:41 Hyper accueillants, et ça a marché pratiquement tout de suite pour moi.
11:47 Donc, ça a été formidable.
11:48 Et un moment qui restera dans l'histoire de la musique.
11:52 Première collaboration avec John Elidé, 1999.
11:55 L'album 100% vendu à plus de 2 millions d'exemplaires.
11:59 On regarde une archive de vous deux pour le kiff.
12:01 C'était la première chanson que David avait composée, puisque c'est lui qui en a fait
12:06 toute la musique, par rapport au père-fils, un petit peu notre histoire, où on s'est
12:12 un peu raté au début de notre vie et puis on se retrouve par la suite.
12:15 Et ce qui est dingue, c'est que dans le nouvel album, il y a une version extrêmement
12:29 émouvante de la chanson.
12:31 On regarde en essayant de garder les œufs pas mouillés.
12:33 On va voir.
12:54 C'est dingue de faire un morceau et de le garder de manière éternelle, en fait, John
13:21 Elidé.
13:22 Ça met les poils de regarder ça.
13:24 Moi, ça me prend à la gorge à chaque fois.
13:27 C'est pire quand on le chante, parce qu'en fait, sur ce titre, je l'avais fait seul au
13:31 départ, avant d'avoir eu l'idée de refaire revie dans cette chanson.
13:37 Je me suis dit finalement, pour moi, c'est un duo dès le départ, puisqu'on l'a fait
13:42 dès le départ en duo.
13:43 On l'a fait tellement de fois tous les deux.
13:44 Et je me suis dit, tiens, il va finalement exister ce duo.
13:50 Mais je l'avais fait seul au départ.
13:54 Et quand j'ai rajouté sa voix sur la track, il y a un truc qui n'allait pas au niveau
14:00 de l'émotion, parce que je l'avais fait seul.
14:02 Il n'avait pas été là.
14:03 Donc, j'ai dit à Pierre avec qui je bosse.
14:08 Je lui ai dit, écoute, il faut vraiment que tu m'aides dans le casse.
14:10 Il faut que je le réinterprète.
14:11 Il faut que je la rechante avec lui, comme s'il était là, parce que c'est là que les
14:14 choses vont se passer.
14:15 Et on a tout refait.
14:16 Et là, il y a eu quelque chose qui m'a fait bizarre.
14:20 Il y a une magie, un truc assez mystique dans ce morceau.
14:22 Parce qu'on l'a senti en studio.
14:26 En fait, il y a quelque chose vraiment qui...
14:29 Même de voir les images et d'entendre le morceau, je l'ai écouté tout à l'heure,
14:33 je me suis dit, waouh, il y a quelque chose de...
14:35 C'est un truc un peu...
14:37 Oui, pour moi, en tout cas, ça touche un peu le spirituel, forcément.
14:42 Mais il y a tellement d'images qui reviennent, la musique a ce pouvoir-là, c'est-à-dire
14:49 te ramener à l'époque où tu as créé quelque chose.
14:53 Et les moments qu'on a passés ensemble, tout revient un petit peu comme ça dans ta gueule.
14:57 Et tu dois performer.
14:59 Et c'est là que c'est intéressant, parce que c'est difficile.
15:02 Et puis, ça te prend à la gorge.
15:04 Mais en même temps, il y a des choses qui en ressortent, qui ne pourraient pas ressortir
15:07 s'il n'y avait pas eu ces moments-là.
15:11 Donc, c'est ça qui est intéressant.
15:14 Mais oui, c'est compliqué.
15:15 Il y a eu d'autres chansons aussi dans cet album qui m'ont fait le même effet, aussi,
15:21 des chansons que je n'avais jamais chantées, en dehors de ce que j'ai composé pour lui.
15:25 "Je te promets", par exemple, on a fait un piano voix très aérien.
15:28 Et celui-là, je le redoute en concert.
15:32 Ça va être dur de le jouer.
15:33 Pas dur de le jouer.
15:34 D'un point de vue émotionnel, oui.
15:37 Et puis, je pense que là, j'y arrive bien chez moi.
15:40 Mais je sais que avec tout le monde et tout...
15:43 Ça va plancher.
15:44 Mais déjà, là, rien que d'en parler, j'ai envie de...
15:47 Ouais, mais c'est formidable.
15:49 L'art en général, quand ça te fait ça...
15:52 Moi, j'ai découvert ça très petit.
15:54 J'ai eu une chance de dingue de pouvoir me dire, de savoir tout de suite ce que je voulais faire.
16:00 Et de composer des chansons et puis de mettre dans une bulle.
16:03 En fait, je savais que j'en aurais besoin dans ma vie.
16:06 Et ça m'a sauvé beaucoup de choses.
16:07 C'est toujours très thérapeutique, la création, de toute manière.
16:10 Mais ça, c'est vrai que c'est un projet tellement spécial.
16:15 Je veux dire, c'est quelque chose que je vais laisser chez moi aussi.
16:19 On a tous été élevés, tous les enfants ont été élevés.
16:23 Dans les valeurs de la transmission, de ce qu'on laisse.
16:25 C'est important de laisser les bonnes valeurs.
16:27 Et les choses ont tous été éduquées comme ça.
16:29 Ça s'interroge aussi sur l'essence de ce projet-là.
16:33 Est-ce que c'est un projet qui a aidé à faire le deuil ?
16:36 Ou est-ce qu'il fallait faire le deuil pour faire ce projet ?
16:38 Non, je pense que franchement, en ce qui me concerne,
16:41 le mot deuil, ce n'est pas un mot qui me convient.
16:43 Parce que j'aimerais bien demander à quelqu'un d'autre,
16:47 est-ce qu'on arrive à faire le deuil ?
16:50 Le deuil, ça veut dire que c'est une période et après c'est fini.
16:54 Je pense qu'on ne fait jamais le deuil.
16:56 Je pense que le temps apaise les choses.
16:58 Mais il y a un côté dans le mot deuil que je n'aime pas.
17:01 Ça veut dire qu'à un moment donné, tout va bien.
17:03 Non, il y a toujours un manque éternel qui se passe.
17:07 Donc non, je pense qu'on ne se fait jamais le deuil.
17:10 On s'habitue, mais on ne fait jamais le deuil de quelqu'un qu'on a aimé.
17:15 Je trouve que ce projet aussi ramène à l'essence de l'artiste.
17:18 Souvent, on qualifie les grands artistes malheureusement
17:21 par leur prix, leur chiffre de vente.
17:24 Et je trouve qu'on qualifie un grand artiste par son rapport à l'éternité.
17:28 Là, on voit que l'œuvre de Johnny est éternelle.
17:31 Aznavour, c'est éternel.
17:32 Et je trouve que c'est comme ça qu'on voit les grands artistes,
17:35 c'est que leur œuvre ne meurt pas.
17:36 Et puis, il y a très peu d'artistes.
17:38 Je veux dire, qui sait, dans 50 ans, 60 ans, dans quel monde on vivra ?
17:44 Je ne sais pas si on continuera à jouer la plupart des artistes, y compris moi.
17:49 Mais il y a très peu d'artistes qui vont rester.
17:52 Très, très peu. On les compte sur eux.
17:54 On le voit maintenant, aujourd'hui.
17:56 Rien ne reste vraiment, sauf...
17:59 Je ne sais pas, il y a quelque chose qui est lié au divin, un petit peu.
18:03 On ne sait pas pourquoi, mais je pense que ceux
18:05 qui sont beaucoup donnés pour les autres,
18:07 ceux qui ont partagé énormément et qui ont sacrifié
18:10 leur propre vie personnelle pour les autres,
18:12 je pense qu'ils font partie des gens qui restent.
18:15 Il y a qui dans ton panthéon artistique ?
18:17 Il y a Michael Jackson, il y a Frank Sinatra, dans un autre style.
18:24 Il y en a pas mal.
18:28 Et il y a Johnny Hallyday.
18:29 Évidemment, oui, forcément.
18:32 Et on vous regarde tous les deux, Mirador.
18:34 Ouais.
18:36 Donne tout ce que tu as à moi
18:38 Pour le retenir au ciel
18:41 Crois-moi dans ta sœur
18:44 Je te montrerai mon cœur
18:47 Donne tout ce que tu as à moi
18:50 Pour le retenir au ciel
18:53 Ce n'est pas le pire,
18:57 Mais il faut rêver
19:00 Quand on promène nos corps
19:03 Sous le Mirador
19:06 To heaven, to heaven
19:12 To heaven, to home
19:18 Je dois vous dire que ce soir,
19:25 vous êtes venus applaudir le meilleur.
19:28 Avec le meilleur des fils.
19:30 Il y a une bonne répartie.
19:33 Incroyable.
19:35 Je me souviens, j'étais mort de trouille
19:38 parce que je le sentais aussi.
19:41 C'est son premier stade
19:43 et je le sentais aussi nerveux avant,
19:46 mais il avait cette facilité, une fois qu'il montait.
19:50 Et puis de se sentir aimé comme ça, c'est un truc qui calme beaucoup.
19:53 L'angoisse et le stress, une fois sur scène.
19:56 Mais je sais qu'à chaque fois, quand on faisait des trucs tous les deux,
19:59 il y avait un autre truc qui se passait et je le voyais dans ses yeux.
20:02 Il y a un espèce de truc où on n'avait pas envie de se décevoir l'un et l'autre.
20:06 On était un petit peu...
20:08 Parce que de la même famille et c'est différent.
20:12 Il y a un autre truc qui se passe.
20:14 Et c'est ça que je vois aujourd'hui.
20:16 On voit aussi beaucoup de pudeur de ta part
20:18 quand tu dis le meilleur.
20:20 On sent la sincérité.
20:23 On sent que ça a été dur à accoucher, ces mots sur scène, devant un parc des princes.
20:26 Non, c'était facile à dire.
20:28 Non, parce que c'est vrai.
20:30 Oui, c'est vrai, on le sait.
20:32 Pour moi, en tout cas.
20:34 Non, non, c'était...
20:36 Mais je me suis dit, au moment où je l'avais dit, je me souviens,
20:39 il va dire quelque chose.
20:41 C'était un habitué.
20:43 Je me suis dit, qu'est-ce qu'il va trouver ?
20:45 Expectative, oui.
20:47 Pourquoi c'était le meilleur ?
20:49 Parce qu'en fait, il est retombé.
20:53 Il a eu 18 vies.
20:55 On ne se rappelle pas des mauvais moments.
20:57 Mais il a eu des hauts et des bas dans sa carrière.
20:59 Il a toujours réussi, par son aura et son charisme.
21:03 Et l'amour du public de retomber sur ses pattes.
21:06 Il y a eu des moments dont on ne se souvient pas.
21:08 Parce qu'on ne se souvient que des bons moments.
21:10 Mais il y a des moments dans sa carrière
21:12 où ça a été compliqué aussi pour lui.
21:14 Toute l'époque Vegas et tout ça.
21:16 C'était un moment difficile pour lui dans sa vie perso aussi.
21:20 Il se perdait un petit peu.
21:22 C'était compliqué.
21:24 Il était à cheval entre deux vies.
21:26 Et il aurait pu ne pas se sortir de ça.
21:30 On n'en parle plus.
21:32 Mais je les trouve intéressants ces moments.
21:35 Parce que...
21:37 - C'était un phénix en fait.
21:39 - Voilà, c'est ça.
21:41 Il se serait remis de tout ça.
21:46 Et même ses potes qui l'aimaient vraiment
21:50 disaient que c'est vraiment lui qui peut continuer à survivre.
21:55 - Quand on parle de David Hallyday ou de Johnny Hallyday,
21:58 on pense forcément aux fans.
22:00 Vous avez changé la vie de millions de Français.
22:04 Johnny, c'est quelqu'un qui a traversé des époques.
22:08 Qui a été un parrain imaginaire, un tonton imaginaire
22:12 pour énormément de gens qui sont débordants d'amour pour Johnny.
22:16 Pour qui c'est presque une religion.
22:18 C'est des gens qui l'ont accompagné dans des moments super durs,
22:21 dans des hospitalisations.
22:22 On en connaît plein nous, des fans encore qui nous écrivent.
22:24 Et on les salue tous, les fans de Johnny.
22:26 Et on en parle juste après ça, des fans.
22:28 - On les avait en poster sur nos murs.
22:31 On écoutait leurs chansons en boucle.
22:32 Ou on connaissait leurs films sur le bout des doigts.
22:34 Certaines stars nous ont fait tourner la tête.
22:37 Elles continuent à le faire d'ailleurs.
22:38 Car le concept de groupie est loin d'être obsolète.
22:40 Depuis les inconditionnels de Johnny Hallyday,
22:42 à plus récemment l'armée de fans de Taylor Swift.
22:45 Chaque génération a ses idoles.
22:50 Mais l'amour absolu des fans, lui, ne s'essouffle pas.
22:52 Et parfois, il est tel que certains perdent totalement pied
22:55 et basculent dans l'érotomanie.
22:57 Et développent de véritables sentiments amoureux
23:00 ou une obsession malsaine pour leur idole.
23:01 - Elle n'est pas comme tout le monde.
23:03 Elle sait ce que nous pensons et elle lui donne un nom.
23:05 Elle est une divine.
23:06 Et si le fan qui pète les plombs a largement inspiré la pop culture,
23:09 ça reste quand même assez rare.
23:12 Quoique...
23:13 - J'avais reçu un bouquet de fleurs dans ma loge.
23:15 Et le petit mot, en fait, ça a été
23:17 "Profite bien de ce concert, c'est ton dernier concert."
23:20 En gros, le gars, il disait qu'il allait me flinguer sur scène, quoi.
23:23 Et si on dit souvent que les stars ne seraient rien sans leurs fans,
23:25 il y a des moments où ça a l'air quand même difficile à porter, tout cet amour.
23:28 Bref, l'amour des fans galvanise les artistes
23:35 et parfois surpasse tout le reste.
23:37 - David Hallyday, j'aimerais qu'on profite de ce moment ensemble.
23:52 - C'est un très beau sujet, d'ailleurs.
23:53 - J'aimerais qu'on profite de ce moment ensemble
23:55 pour envoyer de l'amour à une de tes plus grandes fans,
23:58 qui a été Berné.
23:59 On en parle, on regarde cet extrait
24:02 et on va lui envoyer pas mal de soutien
24:03 parce que c'est quelqu'un qui pensait te parler,
24:07 qui a été victime d'une escrocerie.
24:09 On regarde.
24:10 - Je devais me marier avec David Hallyday.
24:13 Ses parents se sont mariés ici.
24:16 Donc, du coup, il voulait revenir aux sources.
24:19 Je l'ai rencontré sur les réseaux.
24:21 Il est venu me parler en me disant que c'était le vrai
24:27 et puis ça a commencé comme ça.
24:30 Joyeux Saint-Valentin, mon amour.
24:33 Un petit bisou, un gros câlin.
24:35 Alors, il m'explique qu'avec l'héritage de son père,
24:38 c'est quand on était bloqués.
24:39 Il me demandait une aide financière
24:41 pour pouvoir débloquer son compte,
24:43 pour pouvoir récupérer l'argent
24:45 et après le rembourser et vivre notre vie ensemble.
24:50 - Plus de 40 000 euros au total.
24:53 Mais peu avant le mariage,
24:55 elle se rend compte que cette histoire d'amour
24:57 n'est en fait qu'une escroquerie.
24:59 Ça vous touche.
25:00 Il vous prend votre cœur.
25:03 Pour moi, il a détruit une énorme partie de ma vie.
25:05 - Voilà.
25:08 J'aimerais qu'on envoie plein d'amour à cette dame.
25:10 - C'est clair.
25:11 C'est triste.
25:12 C'est le côté dangereux de cette époque
25:14 qui est catastrophique,
25:16 qui profite de la solitude des gens
25:18 et qui profite.
25:22 C'est catastrophique, je trouve.
25:24 Ça fait beaucoup de peine de voir ça.
25:28 En même temps, c'est compliqué
25:29 quand t'es sur les réseaux de faire la police.
25:31 Moi, j'essaie d'expliquer sur mes réseaux
25:33 que je n'ai qu'un seul compte là,
25:35 je n'ai qu'un seul compte TikTok,
25:36 un seul compte Instagram.
25:37 Après, il y a des gens qui sont un peu crédules
25:40 et qui se laissent avoir.
25:42 C'est triste.
25:45 - En tout cas, nous, tout ce qu'on peut faire
25:47 à notre petite échelle,
25:48 c'est qu'on a David Hallyday sur le plateau de clic.
25:50 Roselyne, si vous nous regardez,
25:51 on vous fait un bisou.
25:52 - Absolument.
25:53 - David Hallyday, je le rappelle,
25:55 sans date, dans toute la France,
25:56 jusqu'en 2025, 12, 13 novembre 2024,
25:59 au Dôme de Paris,
26:00 nouvel album "Requiem pour un fou",
26:02 hommage à votre père, Johnny Hallyday.
26:04 Ça sortira le 21 juin,
26:05 le jour de la fête de la musique.
26:06 Merci beaucoup.
26:07 - Merci.
26:08 - Merci beaucoup.
26:10 Sous-titrage Société Radio-Canada
26:13 Merci à tous !
26:15 Merci à tous !

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