• il y a 7 mois
La Ligue des Droits de l'Homme attaque une nouvelle fois le couvre-feu pour les moins de 13 ans mis en place depuis quelques jours par la ville de Béziers.
Une audience est prévue ce matin devant le tribunal administratif de Montpellier qui va donc devoir se prononcer encore une fois.

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00:00 46 et vous écoutez France Bleu Euro, vous savez que chaque matin on vous pose une question
00:03 sur les réseaux sociaux, sur la page Facebook, sur l'appli France Bleu ici et puis au téléphone aussi au 04 67 58 6000
00:10 vous allez pouvoir vous exprimer. Est-ce que vous êtes pour ou contre un couvre-feu pour les moins de 13 ans pour lutter contre
00:14 la délinquance des mineurs ? Ah ça a bien marché au niveau de la question là, il n'y a pas de problème ?
00:19 A tous les niveaux, déjà vous êtes 364 à avoir voté, il y a énormément de commentaires aussi sur notre page Facebook,
00:25 on essaiera de vous en lire un ou deux, donc
00:27 364 à avoir voté et l'écart même ça grandit parce que je... non c'est toujours pareil, vous êtes 93%
00:32 93% à dire que vous êtes pour un couvre-feu pour les moins de 13 ans pour lutter contre la délinquance des mineurs, c'est beaucoup.
00:41 - 0,4 - C'est quasiment oui
00:43 - 67 58 6000, c'est le numéro de téléphone pour que vous puissiez intervenir et
00:46 parler sur France Bleu Euro et nous dire ce que vous en pensez. Sophie Mazas, avocate de la Ligue des droits de l'homme est avec nous
00:52 ce matin Guillaume. - Bonjour Sophie Mazas - Bonjour
00:54 - Merci d'être venue ce matin dans une heure et quart, une audience devant le tribunal administratif puisque
01:01 consacrée à ce couvre-feu
01:04 pour les mineurs de moins de 13 ans de nouveau mis en place par le maire de Béziers Robert Ménard
01:09 couvre-feu que vous aviez déjà contesté devant la justice et vous remettez le couvert d'une certaine manière aujourd'hui.
01:15 - Oui, oui,
01:17 voilà, j'allais dire il y a une récidive du maire de Béziers donc
01:23 voilà on demande au tribunal administratif de faire
01:25 je veux dire d'étudier la question et c'est important parce qu'on voit le résultat de votre sondage je pense que c'est important de savoir ce
01:32 qui se passe et de suspendre l'exécution de cet arrêté c'est-à-dire de ne plus lui donner des faits et qu'il ne soit plus applicable et
01:37 qu'il ne soit plus appliqué. - Oui mais justement il y a 93% de ceux qui participent à notre vote qui disent oui c'est bien
01:42 - J'allais vous dire quelque part
01:46 je ne vois pas quel adulte
01:47 ne pourrait pas dire, ne dirait pas mais
01:50 un enfant de moins de 13 ans n'a pas sa place dans la rue.
01:53 - Je crois qu'on est un peu d'accord. - On est tous d'accord en fait mais on est tous d'accord.
01:56 C'est bien pour ça d'ailleurs je pense que Ménard qui fait beaucoup de communication a pris cet arrêté.
02:01 - Mais alors pourquoi vous le contestez du coup ? - En fait c'est parce qu'une mesure de police
02:04 le principe c'est la liberté et la restriction c'est l'exception et que si 90% des gens qui ont été sondés disent
02:12 que pour eux il ne faut pas qu'il y ait de mineurs dans la rue je vais leur faire plaisir
02:16 il n'y en a pas.
02:19 Voilà donc j'ai spoilé la fin de l'histoire. - Comment ça il n'y en a pas expliqué nous ?
02:23 - Eh bien il n'y a aucun chiffre, il n'y a aucun rapport de délinquance,
02:29 il n'y a pas d'acte de délinquance de mineurs de moins de 13 ans à Béziers entre 23h et 6h du matin, il n'y en a pas.
02:35 Voilà alors c'est pour ça si vous voulez que nous on ne peut pas laisser passer des choses qui sont un des contre-vérités
02:41 et deux des mesures de police restrictives
02:43 pour des faits inexistants
02:46 parce que dans tous les éléments que nous a rapporté
02:49 Ménard pour l'audience de demain, ils ont trouvé sur les chiffres depuis janvier qui ont été fournis, un mineur
02:56 de moins de 13 ans dans la rue entre 11h et 6h.
03:02 Et donc
03:04 c'est très gênant parce que
03:06 finalement
03:08 si en quasiment six mois, en cinq mois, vous avez un mineur de moins de 13 ans dans la rue à Béziers
03:14 entre 11h du soir et 6h du matin, qui ne délinquait pas, il n'était pas en train de faire un acte de délinquance,
03:19 et qu'aujourd'hui Ménard dans toutes ses écritures nous dit "non non mais c'est pour les protéger,
03:23 il n'y a pas de délinquance", c'est qu'il y a quand même un problème sur cette décision.
03:30 Il y a quelque chose qui m'a vraiment choqué dans les écritures de la commune, il nous dit dans son arrêté
03:36 "si j'enferme les enfants de moins de 13 ans des quartiers des zones prioritaires
03:43 de la ville, c'est à dire la Devez, les quartiers populaires".
03:47 - L'arrêté il vaut aussi dans le centre-ville de Béziers, pas que...
03:50 - Oui mais c'est un quartier zone prioritaire de la ville, c'est-à-dire les quartiers qui répondent à des critères.
03:55 C'est parce que, alors attendez on est bien assis,
04:00 c'est l'été,
04:03 c'est la période touristique, il y a une augmentation de la population qui nécessairement va augmenter la délinquance,
04:09 et donc je décide d'enfermer les enfants de moins de 13 ans des quartiers populaires.
04:15 - Vous voulez dire que la délinquance elle vient de l'extérieur, c'est ça ?
04:17 - Je vous dis que Robert Ménard écrit
04:19 que pour permettre au flux touristique d'être présent, il va enfermer les enfants mineurs de moins de 13 ans
04:26 des quartiers populaires, c'est ce qu'il a écrit et je veux dire
04:30 je suis révoltée, on ne peut pas, enfin on est quand même encore en France et on ne peut pas laisser
04:38 l'extrême droite déclarer, on va dire, un état d'exception dans l'état de droit français.
04:42 - 0467586000, est-ce que vous êtes pour ou contre un couvre-feu pour les moins de 13 ans pour lutter contre la délinquance des mineurs,
04:49 puisque c'est notre question ce matin. Il y a Marie de Sette qui est avec nous, bonjour Marie.
04:52 - Bonjour. - Quel est votre point de vue, on vous écoute sur France Bleu Héro.
04:57 - Moi je resterai plus généraliste, je suis, j'étais professionnelle de santé, j'ai travaillé dans les quartiers
05:07 difficiles, très difficiles, très dangereux, très climatisés.
05:12 Il y a des personnes très bien, il y a des personnes qui sont débordées,
05:17 il y a tout un panel de population et enfermer les gamins
05:22 de 13 ans à la maison, je ne vois pas d'intérêt, si à côté il n'y a pas une éducation,
05:30 une
05:33 des activités
05:34 qui leur ouvrent les yeux sur la violence
05:36 qu'il y a partout dans le monde, je dis dans le monde à l'heure actuelle.
05:41 - Ok Marie, mais pardon, par rapport à la question qu'on vous pose de couvre-feu, vous êtes pour ou vous êtes contre ?
05:45 - Je dis que ce n'est pas la solution. - D'accord.
05:48 - Excusez-moi, je me permets de vous remercier de cette intervention parce que ce qui vient d'être décrit,
05:52 c'est le cadre de la loi, c'est-à-dire que contrairement à ce que dit Robert Ménoir, il y a une loi qui existe et cette loi
05:58 elle dit que si un mineur
06:01 se retrouve dans la rue, etc. il y a deux solutions, soit c'est parce qu'il rentre du sport, parce qu'il est double surclassé, que c'est super grand
06:06 et que voilà, ça peut arriver, soit s'il est en danger, on prévient
06:10 le juge des enfants, l'aide sociale à l'enfance, on fait une enquête et on met en place une mesure d'accompagnement éducatif
06:15 s'il y a besoin et on le protège.
06:17 - Merci Marie d'avoir appelé, on va prendre un autre appel.
06:20 - Oui, il y a Myriam qui veut s'exprimer aussi, Myriam de Montpellier, bonjour.
06:23 - Oui bonjour. - Alors, on vous écoute à vous. - Moi je suis totalement pour la restriction de
06:30 le couvre-feu.
06:32 Voilà pour le couvre-feu.
06:33 Et parce que je pense que c'est, effectivement, je suis d'accord avec Monsieur Minard,
06:37 je pense que c'est pour les protéger aussi et parce qu'il y a quand même un rôle de parent
06:41 et à 13 ans, je pense pas qu'on puisse laisser ses enfants dehors tout seul.
06:44 Et puis juste, je vous permettrais de faire une remarque à la dame qui est...
06:49 - À Sophie Mazard, donc avocate et membre de l'Avier droit de l'homme, oui.
06:52 - Voilà, c'est peut-être de mentionner quand elle parle du maire de Pécier, Monsieur Minard,
06:56 c'est je pense un minimum de policelle.
06:59 - D'accord, ok. Alors, Monsieur Minard.
07:01 - Ah oui, d'accord.
07:03 - Merci Myriam.
07:05 - Quand on parle de quelqu'un, on dit Monsieur, Madame, ou à moi quand même, voilà.
07:07 - Ok. Très bien.
07:09 C'est dit, Sophie Mazard, c'est ça ?
07:11 - Bah écoutez, oui, donc je répète ce qu'il a dit, il n'y a pas de mineur de moins de 13 ans dans la rue.
07:16 - Alors, pardon. - Je vais aller plus loin, parce que ce qui est intéressant, c'est que le maire de Pécier, dans ses écritures,
07:22 indique, alors en droit administratif, c'est vrai qu'on désigne la personne par sa fonction, on n'a pas besoin de dire Monsieur le maire, sinon
07:28 c'est un peu compliqué, le président de la République, etc. Donc, le maire de Pécier
07:32 indique dans ses écritures que les parents, à tort, ne contrôlent pas assez leurs enfants l'été,
07:37 dans les quartiers prioritaires de la ville, donc dans les quartiers populaires,
07:39 et que donc c'est à lui finalement de les enfermer. En fait,
07:42 le maire n'est pas là pour substituer les parents.
07:46 Je vous avais dit des enfants, il y a des parents, on part du principe que les parents s'occupent de leurs enfants.
07:50 - Mais s'ils ne le font pas. - Mais ils le font, en fait, c'est ça le...
07:54 - Mais pas tous, pas tous.
07:57 - En fait, moi je vous parle des chiffres du ministère de l'Intérieur, je vous parle des chiffres de la police municipale de Béziers,
08:02 qui a rendu un rapport. Il n'y a pas de mineurs de moins de 13 ans
08:06 qui
08:07 commettent des actes de délinquance dans la rue. Et il n'y a pas de mineurs de moins de 13 ans dans la rue.
08:11 - Alors, je voulais déjà rebondir là-dessus tout à l'heure, mais on n'a pas eu le temps de le faire, parce qu'on voulait évidemment écouter en priorité
08:16 nos deux auditrices. Effectivement, vous nous avez cité un chiffre
08:19 depuis le début de cette année, depuis janvier, mais par exemple, Robert Ménard, lui, il dit qu'il y a des mineurs qui ont participé, par exemple, à l'incendie de l'école
08:26 de la Devese.
08:28 - Oui, mais des mineurs de plus de 13 ans. - Les mineurs qui sont attaqués, c'est l'école d'Etat-Marie, il y a aussi les émeutes
08:34 du mois de juin 2023. On ne peut pas dire qu'il n'y a pas de mineurs qui dérapent.
08:40 - En fait, qu'on soit clair,
08:43 la situation, il y a des problèmes en France, je ne vais pas vous dire qu'il n'y a pas de mineurs délinquants.
08:48 J'aimerais bien, je suis comme tout le monde, je suis parent, etc. Il n'y a pas de souci.
08:52 Mais ce ne sont pas des mineurs de moins de 13 ans. Je suis allée chercher les chiffres, effectivement, qui motivaient, en tout cas les situations
08:57 qui motivaient l'arrêté, et concernant l'incendie, il y avait deux majeurs et trois mineurs, dont 16 ans, 14 ans, 15 ans.
09:04 Je suis allée chercher les émeutes, il n'y avait pas de mineurs, dans les chiffres que j'ai trouvé, de mineurs de moins de 13 ans.
09:10 Ce qui est surprenant, c'est qu'on a l'impression que
09:14 le maire de Béziers a peur
09:19 de ses propres enfants, enfin des propres enfants de la ville de Béziers.
09:22 C'est quand même surprenant. Dans tous les autres cas, et le Conseil d'État vient de valider un couvre-feu en Guyane,
09:29 c'est une explosion de chiffres
09:32 ciblés de délinquance dans des quartiers, ou d'actes dans des quartiers, avec
09:37 vraiment des données pour les mineurs de moins de 13 ans.
09:41 On ne dit pas que s'il n'y a pas une situation d'urgence, il ne faut pas pouvoir prendre une mesure,
09:45 mais là, il n'y a pas de situation d'urgence.
09:47 - On va prendre un dernier appel au standard.
09:49 - Bonjour Léna de Montpellier.
09:51 - Bonjour.
09:52 - A vous de parler, à vous de vous exprimer, n'hésitez pas, allons-y, allons-y.
09:55 - Eh bien effectivement, moi je suis
09:57 totalement pour ce qu'a fait
10:00 monsieur le maire,
10:02 et tout simplement que
10:04 un enfant de 13 ans n'a pas à être dans la rue,
10:09 sans être accompagné d'un adulte de sa famille.
10:13 - Ok Léna, merci.
10:16 - Ils sont sur la même tendance qu'un grand nombre de nos auditeurs ou internautes.
10:20 - Non mais je vais relever que les mineurs, par exemple, des incendies, étaient accompagnés de majeurs,
10:25 et c'était des mineurs de plus de 13 ans, et ils étaient accompagnés de majeurs.
10:28 Donc, dans le cadre de la procédure, Romère Ménard nous transmet des rapports de la police municipale,
10:34 mais qui n'agit pas dans le cadre de son arrêté.
10:36 La police municipale de Béziers a une convention avec l'État, comme toutes les polices municipales de plus de trois personnes désormais,
10:43 et accomplit des fonctions liées à la loi sécurité globale et au continuum de sécurité,
10:48 et n'agit pas du tout dans le cadre des arrêtés.
10:50 - Mais si ils mettaient en place un couvre-feu pour les mineurs tout court, on dirait quoi ?
10:54 - Je dirais, est-ce qu'on a un taux, est-ce qu'on a une situation d'exception qui permet que la loi française ne soit pas appliquée ?
11:01 Parce que la loi française prévoit déjà des dispositifs.
11:05 Ce que je ne comprends pas, c'est qu'on dirait qu'à Béziers, la loi française ne s'applique pas.
11:10 Il nous dit dans ses écritures que s'il fait ça, c'est parce que sinon les policiers ne font rien.
11:13 Mais la loi française, elle s'applique partout.
11:15 Et je comprends mal pourquoi à Béziers, on n'applique pas la loi.
11:18 Je ne comprends pas.
11:19 - Non, c'était la même question.
11:21 - Alors pour conclure en 10 secondes,
11:23 audience dans une heure tout juste au trimer administratif de Montpellier,
11:27 vous dites "ça va être suspendu".
11:29 - Non, je dis que nous demandons au juge...
11:31 En fait, nous ce qu'on veut, c'est de ramener un peu d'État de droit.
11:34 Je suis très surprise de voir que le Premier ministre a indiqué qu'il soutenait ses villes
11:41 sans avoir regardé si les critères de la loi étaient remplis.
11:44 Et nous ce qu'on demande, c'est de ramener de la rationalité.
11:46 Je sais qu'il y a une campagne politique en ce moment,
11:48 mais il faudrait quand même que les personnels politiques,
11:50 les hommes politiques et femmes politiques s'abstiennent d'instrumentaliser la loi et nos enfants.
11:55 - Merci Sophie Mazas, avocate et membre de "Et avocate" pour la Ligue des droits de l'homme
11:59 d'être venue ce matin nous parler de cette affaire qui dure depuis un certain nombre d'années,
12:04 et qui encore dure un peu. Merci, bonne journée.
12:06 - Merci.
12:07 - Vous pouvez réécouter cet échange en allant sur notre site internet francebleu.fr.
12:10 On parlait de Béziers, on va parler de Castelnau-Lelès juste après les infos de 8h,
12:13 parce que Frédéric Laforgue sera avec nous.
12:16 C'est le maire de Castelnau et il devait construire des immeubles de 9 étages.
12:20 Il devait y en avoir combien ? 3 ? Et il n'y en aura finalement qu'un.
12:23 - Absolument, tout à fait.
12:24 - Alors pourquoi est-ce qu'il a changé d'avis ?
12:25 - Eh ben on va lui poser la question.
12:26 - Oui, c'est pour ça qu'il sera là avec nous tout à l'heure,
12:28 donc juste après les infos de 8h.

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