Le maire de Castelnau le Lez renonce à construire deux des trois immeubles de neuf étages qui devaient être prochainement érigés dans sa commune, le long de l'avenue de l'europe.
Son opposition crie victoire.
Il s'en explique...
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00:00 Guillaume Broulon, nous sommes ce matin avec le maire de Castelnau-le-Laye, c'est pas le tour de l'héros cette fois-ci, mais on reçoit Frédéric Laforgue.
00:06 Bonjour Frédéric Laforgue.
00:07 Bonjour.
00:08 Vous avez annoncé en début de semaine, j'irais un peu à la surprise générale, il faut bien le dire,
00:14 que vous renonciez à construire deux des trois immeubles de neuf étages qui devaient être érigés très prochainement dans votre commune,
00:21 le long de l'avenue de l'Europe, projet très décrié notamment par les défenseurs de l'environnement on va dire.
00:27 Votre opposition, Karine Barbier, conseillère municipale d'opposition, était venue à ce même micro il y a quelques mois nous dire tout le mal qu'elle en pensait.
00:35 Un maire qui change d'avis, c'est pas si courant, donc on a eu très envie de vous demander pourquoi vous avez changé d'avis.
00:41 Tout d'abord, je pense qu'en politique le courage c'est de savoir dire non.
00:46 C'est l'acte d'un maire responsable et aussi à l'écoute.
00:50 Je voulais un équilibre du territoire et c'est une décision d'un compromis constructif.
00:57 - On va rappeler ce que c'était que ce projet, qui encore une fois je le disais suscitait une forte opposition.
01:03 Certains parlaient de tours, je ne sais pas si neuf étages on peut parler d'une tour.
01:07 - Non, en principe une tour c'est quinze étages.
01:09 - Ah bah déjà on a fait quelques erreurs.
01:11 - Voilà, en termes d'urbanisme c'est quinze étages, donc c'était des immeubles de neuf étages.
01:15 - C'était du logement principalement.
01:17 - Alors du logement principalement.
01:19 - On a même annoncé un chiffre de 1500 logements, un total chiffre que vous contestez d'ailleurs.
01:23 - Prenez votre calculette, si vous arrivez à mettre 1500 logements dans trois immeubles de neuf étages, vous êtes fort.
01:31 - On dépend de la largeur du bâtiment.
01:33 - Oui, oui, mais bon, comme c'est contraint, dans les règles qui vont être appliquées dans cette modif du PLU, 45% sera en pleine terre.
01:43 C'est-à-dire que vous coupez le terrain en deux, le terrain sera en partie en pleine terre et d'autre partie constructible.
01:49 Aujourd'hui, les règles du PLU actuelles, c'était 10% en pleine terre et 80 à 90% construit.
01:57 Donc, vous voyez, déjà on fait un effort sur la désimpermobilisation, c'est ce que prend en compte cette modification du PLU.
02:03 Il n'y avait pas que les trois immeubles de neuf étages.
02:07 On a un élargissement de l'avenue du Pêche Saint-Père, le chemin du Pêche Saint-Père pour le Bustram.
02:15 On a un élément fort d'urbanisme sur le centre ancien, ce qu'on appelle un papag.
02:20 C'est le moyen de bloquer pendant cinq ans et de travailler sur les études de mobilité, surtout de travailler avec les bâtiments de France.
02:27 On a un terrain municipal que je souhaite rendre constructible, mais sur la moitié,
02:32 donc sur 8000 m², 4000 m², pour faire des logements pour les gendarmes, pour les travailleurs handicapés de l'ESAT qui sont juste à côté.
02:43 Et puis, on avait le réaménagement de l'avenue de l'Europe avec des points de mobilité,
02:51 avec des transparences pour rejoindre les quartiers à travers l'avenue de l'Europe.
02:57 Et ces trois immeubles, sur certains endroits, on va même descendre, sur la rue des Parrières de R+3, on passe à R+1.
03:06 Voilà donc cette modification de PLU.
03:09 - Vous parlez des étages. - Des étages, voilà. On redescend aussi.
03:13 Et puis, dans les éléments qu'on a eus durant cette modification du PLU,
03:20 on a eu une réunion avec le maire de Montpellier, puisque nous sommes les deux communes concernées,
03:26 avec le plan de prévention de risques inondations, ce qu'on appelle PPRI, ou hussèlement.
03:31 - Il y a beaucoup de choses. - Voilà, il y a beaucoup de choses.
03:34 - Déjà, il y a deux étages et deux étages, deux immeubles qui ne verront pas le jour.
03:38 - Qui passeront de neuf à trois étages, parce que c'est la règle.
03:41 Et le troisième qui est à l'entrée... - Qui lui est maintenu, mais sauf qu'il n'y aura peut-être pas...
03:46 - Il ne sera pas à neuf étages. - Il ne sera pas à neuf étages.
03:48 - Celui qui est à l'entrée de l'avenue de l'Europe, juste en face du Prado Concorde et de l'Étoile,
03:54 sera à la même hauteur que l'immeuble de Verpark.
03:57 - Pardon de vous reposer la question, parce que j'ai pas l'impression que votre réponse a été très claire et très nette.
04:01 Pourquoi vous avez changé d'avis ? Parce que vous vous êtes dit,
04:04 ce sont les défenseurs de l'environnement et mon opposition qui ont eu raison,
04:08 ou parce que vous avez voulu éviter un conflit majeur dans cette histoire,
04:10 parce qu'on sentait que les opposants étaient quand même très opposés ?
04:13 - Les opposants, ça leur fait certainement plaisir, peut-être aussi pour leur goût.
04:16 - Oui, parce qu'ils crient victoire aujourd'hui. - Oui, oui.
04:18 - C'est logique. - Voilà, si ça leur fait plaisir, moi aussi.
04:20 - Pourquoi vous avez changé d'avis ? - Je suis à l'écoute.
04:22 J'ai été à l'écoute de nombreux Castelnauviens que j'ai rencontrés,
04:25 de mon équipe municipale, de mes soutiens, de mes amis, de ma famille aussi.
04:30 - Ah, dans votre propre famille, vous vous disiez "Ouh là là !"
04:33 - Bien sûr, bien sûr. - "T'es en train de te tromper, là !"
04:36 - Oui, oui, oui. Vous avez vos proches qui vous disent,
04:39 "Voilà, ça fait partie... On stigmatisait sur ces trois sujets."
04:44 Vous m'avez entendu tout à l'heure parler sur cette modif de PLU,
04:47 il y avait d'autres éléments importants, et je ne voulais pas qu'on stigmatise
04:50 sur ces trois immeubles. Du coup, j'ai pris cette décision.
04:54 Je pense que c'est une sage décision, et puis d'avoir une approche équilibrée.
04:58 Je pense que c'est le rôle d'un maire. Je l'ai fait il y a quelques mois
05:03 quand on a lancé les travaux du Bustram. On a vécu deux jours où on était
05:07 complètement... La circulation était complètement bloquée.
05:12 Avec Julie Frèche et les services, on a stoppé les travaux, on a repris,
05:16 on a travaillé sur les déviations qui étaient à mettre en place.
05:20 Là aussi, je pense que d'être un maire à l'écoute, c'est une qualité.
05:25 - Deux choses, Frédéric Laffort. D'abord, ce projet immobilier,
05:29 il avait été imaginé pour quoi ? Parce qu'il y a... Pour répondre à une forte
05:33 pression immobilière, démographique, sur votre commune, sur la métropole.
05:38 - Pas que ma commune. Sur la métropole, vous avez la ville du Cresse
05:42 qui se crée chaque année, c'est-à-dire 10 000 habitants.
05:44 - Ah oui ? - Oui, c'est 10 000 habitants qui arrivent.
05:47 Vous prenez les chiffres. - Donc on est bien d'accord que tous ces gens-là,
05:49 il faut les loger ? - Il faut bien les loger.
05:51 Après, nous avons l'État qui est schizophrène aussi.
05:55 - Parce que l'État vous oblige. - D'un côté, j'ai 772 logements sociaux
05:59 à construire. De l'autre côté, on a la Loisan qui s'applique.
06:04 Donc on nous demande de rendre des terres désinpermabilisées.
06:09 C'est ce que j'ai fait. Au sud, sur 130 hectares, 120 hectares restent
06:14 en terres agricoles et viticoles. Et 10 hectares qui seront aménagés
06:18 pour l'activité. Donc on y répond. La modification du PLU sur l'Avenue de l'Europe,
06:23 c'est aussi répondre à des imperméabilisations. Tout à l'heure, je vous l'ai expliqué,
06:26 on passe de 10% à 45%. Donc la moitié des terrains qui restent encore
06:31 à aménager sur l'Avenue de l'Europe, on avait présenté une étude
06:35 en Conseil municipal qui a été votée quand même à l'unanimité.
06:38 Les mêmes qui vous expliquent aujourd'hui qu'ils ne veulent pas des trois immeubles
06:41 sont les mêmes qui ont voté à l'unanimité la présentation de l'étude urbaine
06:45 de l'Avenue de l'Europe. - Mais sauf que le problème, c'est ce qu'on appelle
06:49 la surface au sol. Parce qu'on vous demande de construire, de loger des gens,
06:52 mais on vous demande aussi de construire en hauteur, maintenant,
06:55 justement, pour limiter cette imperméabilité. - Bien sûr. Et la population.
06:58 - C'est pour ça que vous dites... - La population qui ne veut pas y répondre.
07:01 Et puis aujourd'hui, je ne veux pas qu'on construise n'importe comment.
07:04 On traverse une crise du logement, aujourd'hui. Les réponses qu'on a,
07:10 aujourd'hui, c'est du logement intermédiaire. Je signe des permis,
07:16 on revient avec des permis modificatifs, ou on change la typologie.
07:21 C'est-à-dire que j'ai des F3, des F4, et aujourd'hui, pour passer,
07:24 je vais dire, les fourches codines des investisseurs, on me propose des F1 et F2.
07:31 Est-ce que vous pensez sincèrement qu'une famille va vivre dans un F2 ?
07:35 Je ne peux pas répondre de cette façon. Je crois qu'il faut revoir la copie.
07:38 Je vais avoir un rendez-vous avec le directeur d'Altemet, parce que sur Eureka,
07:42 j'ai ce même souci. Aujourd'hui, on est en train de revoir la copie sur tous les projets.
07:47 - Altemet est un bailleur social. - Non, c'est le promoteur, du moins,
07:52 c'est ACM le promoteur, CERM, SA3M. Sur ces sujets, il faut qu'on pose vraiment la copie.
07:59 Le ministre du Logement demande de construire des logements,
08:03 demande qu'on réponde à la demande des Français.
08:09 Aujourd'hui, il faut qu'on réponde aux classes moyennes sans être péjoratif.
08:14 Mais aujourd'hui, la difficulté, c'est qu'on revoit la copie, mais pas dans le bon sens.
08:19 On est en train de revoir complètement la typologie des logements.
08:21 Est-ce que vous pensez qu'une famille va vivre dans un F2 ? Non.
08:24 Donc aujourd'hui, il faut revoir les choses, il faut revoir la copie,
08:27 et ça fait partie de mon devoir de maire.
08:29 - Et c'est aussi ce que vous avez fait en annonçant au début de deux semaines...
08:32 - Voilà, j'ai pris mes responsabilités.
08:34 - ...en clôture de cette enquête publique, que vous renonciez à la construction
08:38 de ces trois immeubles de neuf étages à Castelnau. Merci Frédéric Laforgue.
08:41 - Merci à vous, merci. J'ai pu m'exprimer et m'expliquer aussi.
08:45 - C'est toujours la sixième ville du département en termes d'habitants ou pas ?
08:47 - Oui, deuxième ville de la métropole. On est à 25-26 000 habitants.
08:52 - On n'irait pas comme ça ? - Non.
08:54 - Oui, il y a encore de beaux paysages.
08:58 - Posez la question à la télé, vous verrez que ça ne vient pas tout de suite.
09:01 - Je ne sais pas trop si on est encore à Montpellier déjà à Castelnau.
09:03 - On est à Castelnau. Le bord du lest, vous êtes bien à Castelnau.
09:07 Je vous invite à visiter le parc du Miradou.
09:11 - Je crois que j'étais encore à Montpellier, je t'avais déjà à Saint-Augustin.
09:13 - Vous avez loupé pas mal de panneaux quand même.
09:17 Castelnau, Lecresse, Vendard. Merci à vous.
09:23 - Vous pouvez réécouter cette interview du maire de Castelnau-le-Lest, Frédéric Laforgue,
09:28 en allant sur notre site internet francebleu.fr.
09:30 Nous allons nous intéresser à Albertine Sarrazin.
09:34 De qui s'agit-il ? Il y a une maison pour tous à Montpellier,
09:36 il y a un foyer rural au Matel par exemple.
09:39 Qui était-elle ? La réponse avec Léopoldine Buffon et la petite histoire du jour juste après,
09:43 Julien Doré, Paris.