Interview de Jean-Pierre Grand Sénateur de l'Hérault

  • il y a 5 mois
De quoi parle-t-on ? Pour l’heure, Montpellier Méditerranée Métropole engage la modification n°4 du PLU de Castelnau-le-Lez, une commune de presque 23 000 habitants vivant sur 11,18 km2. Dans les grandes lignes, il est question d’accompagner le renouvellement urbain de l’Avenue de l’Europe, de créer un périmètre d’attente d’un projet d’aménagement global dit PAPAG en cœur de ville, de permettre la réalisation d’une opération résidentielle sur la parcelle CW649, c’est-à-dire le quartier du Devois, et d’adapter la servitude de mixité sociale et l’emplacement réservé C10. Tout un programme qui fait débattre les oppositions et les citoyens, d’autant que la période d’enquête publique est ouverte jusqu’au 3 mai 2024.

Pour Jean-Pierre Grand, le projet est plus que cohérent, il permettra d’avoir « un vrai bus-tram, » et de loger demain dans le quartier du Devois « des gendarmes, des jeunes en primo-accession, et des personnes en situation de handicap, » Le Sénateur argumente aussi sur les qualités de l’avenue de l'Europe, qu’il a fait naître et « où vivent de nombreux jeunes actifs et des familles aux revenus modestes. » Une mixité sociale et un quartier dont il est fier. Il avait bagarré avec le maire de Montpellier Georges Frêche, à l’époque de l’installation du tram, pour éviter d’avoir « un tunnel d’immeubles de 8 étages » tout le long de la voie. « Je l’ai fait réduire à 4 étages », explique-t-il.

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Transcript
00:00 Jean-Pierre Grand, ces jours-ci vous avez fait un tract pour répondre à un autre tract,
00:04 celui du mouvement d'opposition de Julien Mirault, l'Observatoire de Castelnau.
00:09 C'était essentiel pour vous de mettre les points sur les i à votre façon ?
00:13 Oui, alors ça vaut pour Mirault, mais ça vaut aussi pour l'extrême gauche,
00:16 de toute façon ils travaillent ensemble, ils sont alliés.
00:20 Oui, effectivement, ça ne m'était pas venu à l'idée,
00:23 mais ce sont des citoyens qui m'ont dit "écoutez, vous êtes notre mère dans le cœur,
00:27 vous avez été longtemps avec nous, on a confiance en vous, dites-nous ce que vous pensez de ça".
00:32 Eh bien j'ai dit "écoutez, ce n'est pas compliqué, je vais y réfléchir".
00:36 Et chemin faisant, j'ai dit "je vais faire un document qu'on mettra dans les boîtes aux lettres".
00:40 Donc c'est un document qui répond point par point à toutes les bêtises que je lis et que j'entends.
00:45 Alors ces bêtises, vous n'êtes pas tendre, vous avez des mots un peu durs d'ailleurs dans ce tract.
00:50 Quand je dis bêtise, je reste poli.
00:53 D'accord. Alors justement, l'urbanisme à Castelnau, c'est donc un sujet qui divise et qui semble même inquiété.
00:59 Alors quelles sont les paroles rassurantes que vous pourriez nous dire, vous, en tant que maire honoraire ?
01:05 Quand, il y a bientôt 20 ans, nous avons lancé le tramway,
01:10 nous avons fait une ligne de tramway qui traverse Castelnau de part en part,
01:15 la loi, la loi oblige, la DUP, oblige de construire de part et d'autre de la ligne de tramway,
01:22 du logement vertical.
01:24 La métropole, à l'époque ça ne s'appelait pas la métropole, c'était l'agglomération,
01:28 c'était Georges Frêche qui l'a présidée, voulait que nous mettions 8 étages.
01:32 J'ai refusé. J'ai dit "non, on va mettre 4 étages, sinon ça faisait un tunnel sans toit".
01:38 Et bien naturellement, on les construit.
01:41 Qui loge dans ces bâtiments ?
01:45 Des citoyens qui ont besoin d'un logement,
01:48 qui n'ont pas les moyens, comme la gauche, comme M. Mirot et comme d'autres,
01:52 de s'offrir une villa avec piscine.
01:54 Ce sont des primo-arrivants, des primo-accédants, des travailleurs,
02:00 des gens en difficulté financière, il y a de tout monde.
02:05 C'est quelque chose de très beau.
02:08 Ça veut dire que le long de cette rue, c'est la France.
02:11 La France, dans son inception, la plus belle.
02:14 Castelnau a une histoire.
02:17 En 1962, mon prédécesseur Jean Fournier,
02:21 qui était un vrai socialiste, pas un extrémiste,
02:25 qu'est-ce qu'il a fait ? Il a accueilli les rapatriés d'Algérie.
02:28 Et il a construit Clerval, 10 étages.
02:32 Clerval, c'est 250 appartements en gros.
02:35 Il a construit les monts de Rousse et bien d'autres immeubles.
02:39 Il n'y avait pas de manifestations et des tracts, alors que c'était une révolution.
02:43 Castelnau, en 2 ans, 3 ans, a doublé.
02:48 Il était responsable.
02:50 Et nous, nous sommes obligés d'appliquer la loi.
02:53 Il y a une loi qui s'appelle la loi SRU,
02:55 qui oblige les communes à avoir 25% de logements sociaux.
02:59 Et quand vous êtes en retard, ce n'est pas 25% qu'il faut faire, c'est 33%.
03:03 Tout ça, c'est dans les textes.
03:05 Le maire de Castelnau, hier c'était moi, aujourd'hui c'est Frédéric Laffort.
03:08 Nous devons appliquer la loi.
03:10 Alors, expliquez-nous un petit peu, parce que la modification n°4 du PLU pour la ville,
03:15 vous la portez avec Frédéric Laffort,
03:17 elle est discutée et elle est remise en cause.
03:22 Mais quels en sont les atouts ?
03:24 Je vous coupe, moi je ne porte rien du tout.
03:26 C'est le maire de la commune et la métropole, d'abord la métropole,
03:30 qui portent cette modification.
03:33 Cette modification, c'est une modification marginale.
03:36 Tout ce que j'entends dire sur la modification ne concerne pas cette modification.
03:41 Cette modification, globalement, elle va permettre que le bus tram puisse circuler en voie propre,
03:51 en site propre, comme on dit, à hauteur du chemin du Pays Saint-Pierre.
03:55 Si jamais on ne pouvait pas le faire parce que les opposants ont fait beaucoup d'actions,
04:03 ont fait des actions en justice, tout ça, ça roulera, le bus tram ne sera plus un bus tram,
04:09 ça sera un bus qui sera dans les embouteillages.
04:13 Et donc le projet, qui coûte très très cher, ça sera dommage pour un projet de cette qualité.
04:20 La modification du PLU, c'est de pouvoir construire sur un terrain quelques logements pour les gendarmes.
04:29 Oui, aux devoirs, quelques logements pour des gendarmes,
04:33 pouvoir offrir des logements pour des travailleurs handicapés qui sont dans une entreprise juste à côté,
04:40 et puis un peu de primo-accession ou d'accession pour des jeunes.
04:43 La gendarmerie est à 200 mètres, l'ESAT c'est à quelques mètres, tout ça c'est raisonnable.
04:52 Le maire, il décide quoi dans ce PLU modifié ?
04:57 De faire en sorte que sur le centre on fasse une pause de 5 ans, de manière à réfléchir.
05:03 Un vieux village c'est un peu comme une vieille maison que vous rénovez,
05:07 il faut faire attention, on peut mettre du moderne, mais il faut aussi retaper l'ancien.
05:11 Donc voilà, il faut préserver l'esprit historique, etc. du village,
05:16 ce qui n'empêche pas de construire quelques bâtiments modernes, c'est l'évolution de la vie.
05:22 Donc là il n'y a pas de quoi s'exciter.
05:25 Et puis après il y a 3 tours, moi je retrouve le débat sur le chêne,
05:29 tout le monde a entendu ce débat sur le chêne qui ne menait à rien, 3 tours.
05:33 3 tours c'est quoi ? Ce n'est pas un tour d'ambarnasse,
05:36 c'est des tours qui vont faire 9 étages, peut-être même pas d'ailleurs,
05:41 et qui rendent une cinquantaine de logements chacune.
05:44 Je rappelle quand même que la politique des verts,
05:48 c'est on verticalise pour ne pas manger du terrain,
05:54 on fait du logement social,
05:58 et tout ce que fait le maire, et que j'ai fait moi aussi avant,
06:04 est combattu par les verts et par ses alliés,
06:07 parce que Miro et les verts et l'extrême gauche marchent ensemble,
06:10 ils pensent qu'ils vont arriver à gagner la mairie ensemble.
06:13 Je ne pense pas que les électeurs, ceux qui pourraient être tentés de voter pour Miro,
06:17 s'il a la capacité à se présenter, ceux dont je doute,
06:20 accepteront qu'ils fassent maison commune avec la France insoumise.
06:26 Parce qu'il faut savoir qu'à Castelnau, les LFI,
06:29 aujourd'hui, ils se sont transformés en vert,
06:31 parce qu'ils trouvaient que c'était un peu violent pour les castelnauviens,
06:33 donc ils se sont un peu adoucis, mais ce sont des extrémistes, sans aucun problème.
06:37 Voilà la situation, elle est très simple.
06:40 Construire 3 bâtiments, Plage Charles de Gaulle,
06:45 il y a déjà 2 bâtiments qui sont des signes.
06:49 L'étoile et celui d'où nous sommes aujourd'hui.
06:53 Et puis, en face, là où il y a la statue du général de Gaulle,
06:56 une friche avec des bâtiments qui ne sont plus utilisés.
07:00 Faire un bâtiment qui ressemble à quelque chose,
07:02 qui soit un geste architectural, ça a toujours été prévu.
07:06 C'est quelque chose qui ne date pas d'aujourd'hui.
07:09 Et ensuite, sur l'avenue de l'Europe,
07:13 abattre quelques vieux immeubles qui n'ont plus leur place,
07:18 et construire un petit peu plus haut pour garder au sol de la terre et de la végétalisation,
07:25 ça me paraît quelque chose de tout à fait normal.
07:28 Il n'y a pas de quoi fouetter un chat.
07:31 – Alors, vous nous avez d'une certaine façon rassuré avec vos arguments.
07:34 Alors, il y a une enquête publique quand même,
07:36 qui concerne ce projet de modification n°4 du PLU.
07:39 Elle se déroule jusqu'au 3 mai.
07:41 Qu'est-ce qui pourrait faire que le commissaire enquêteur
07:44 émette un avis défavorable et que le projet se retrouve bloqué ?
07:48 – C'est très simple.
07:49 Il suffit simplement que le commissaire enquêteur
07:52 écoute tous ceux qui s'expriment sur des sujets qui ne sont pas dans le PLU,
07:57 qui ne concernent pas cette modification du PLU.
07:59 La modification du PLU, elle concerne globalement les 4 sujets que j'ai évoqués.
08:05 Après, j'entends des tonnes de choses qui n'ont rien à voir avec le PLU.
08:10 Ils trompent les gens, notamment à Salvaço.
08:13 – Donc pour vous, tout va bien,
08:14 normalement cette modification devrait avoir lieu ?
08:17 – Il faut qu'elle ait lieu.
08:18 Si on ne veut pas que le bus tram soit un vrai bus tram,
08:24 il suffit de suivre les verres.
08:27 Les verres, les micros, c'est pareil.
08:30 Il suffit, si on ne veut pas qu'on puisse loger de main des gendarmes
08:35 et des personnes en situation de handicap, des travailleurs handicapés,
08:39 il suffit de suivre ce que demandent les verres et M. Miro.
08:44 Si on ne veut pas loger des jeunes en primo-accession,
08:49 si on ne veut pas permettre à des citoyens de résider à Castelnau,
08:54 on suit les verres et on suit M. Miro.
08:58 C'est aussi simple que ça.
09:00 – Et si on veut faire tout ça, on suit Frédéric Lafforque, c'est ça ?
09:04 – Mais le maire, c'est quelqu'un qui travaille.
09:07 Il n'écrit pas des tracts, il ne fait pas de la polémique.
09:10 Ils sont même allés, ça, ça m'a impressionné,
09:13 ils sont même allés jusqu'à critiquer l'école Jacques Chirac qu'ils ont trouvé trop chère.
09:18 Mais je n'ai jamais vu quelqu'un critiquer une école de la République trop chère.
09:23 Il faudrait vraiment être des opposants systématiques, vous comprenez ?
09:28 Alors, les Castelnauiens, ce n'est pas idiot.
09:31 Comme ils ont senti qu'il y avait un guisseau roche,
09:33 ils m'ont demandé ce que j'en pensais et je leur ai préparé un papier.
09:38 J'ai répondu point par point et voilà.
09:41 Et puis j'ai des retours qui sont évidents, les gens ont dit "Bon ça va, on a compris".
09:46 [Musique]

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