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Philippe Henry, le maire de Château-Gontier-sur-Mayenne, invité du 6/9

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Transcription
00:00 C'est un éternel débat qui revient presque à chaque rentrée scolaire.
00:03 Le retour de la semaine à quatre jours dans les écoles,
00:06 c'est ce que réclame une majorité d'enseignants de Château-Gontier-sur-Mayenne.
00:09 Mais le maire, lui, ne veut pas.
00:11 Le Snuddy FO appelle un rassemblement devant la mairie ce soir à 18h.
00:15 Et Stéphanie Deneuveau, vous recevez justement le maire de Château-Gontier-sur-Mayenne.
00:19 Bonjour Philippe-Henri.
00:20 Bonjour.
00:21 Pourquoi vous souhaitez garder la semaine de quatre jours et demi dans les écoles publiques de votre ville ?
00:27 Alors pourquoi c'est le cadre légal ? Et c'est le cadre légal aujourd'hui pour encore beaucoup de collectivités qui accueillent les enfants.
00:32 Alors il y a 85 % des communes à Yémes qui sont passées à quatre jours.
00:36 C'est le cadre légal, c'est-à-dire que c'est quatre jours et demi aujourd'hui,
00:37 et que des régimes dérogatoires ont été mis en place par l'État pour déroger à cette loi,
00:42 pour notamment aujourd'hui répondre à la problématique du désengagement de l'État,
00:45 parce que les maires ne pouvaient pas subvenir aux besoins des quatre jours et demi
00:48 pour des problématiques financières et personnelles.
00:50 Et c'est pour cela que des dérogations ont été données.
00:53 Mais le cadre légal, c'est quatre jours et demi.
00:55 La réponse de cela aujourd'hui, c'est pourquoi on est à l'école aujourd'hui ?
00:58 C'est pour effectivement que nos enfants puissent être accueillis dans les meilleures conditions.
01:01 On est le pays de l'OCDE qui a le moins de jours de classe dans l'année.
01:06 On est le pays de l'OCDE qui a le plus de nombres d'heures de cours.
01:10 Ça veut dire qu'on a les journées les plus intenses.
01:12 Et quand en 2013, la réforme a été mise en place,
01:15 c'était justement pour soulager le temps d'élève à l'école et de répartir au mieux les enseignements,
01:20 et particulièrement au moment où l'enfant était le plus captif,
01:23 il était le plus réceptif, c'est-à-dire le matin.
01:25 Et donc c'était d'étaler en quelque sorte aujourd'hui l'ensemble des enseignements prioritaires le matin,
01:30 et pouvoir avoir des après-midi moins chargés.
01:32 - Alors, pourtant, en 2017, le gouvernement d'Emmanuel Macron a permis aux communes de revenir sur cette décision.
01:38 - Toujours pour des questions de renoncement, parce que les politiques aujourd'hui, ils tirent les bords.
01:41 Ils n'arrivent pas aujourd'hui à avoir effectivement des politiques bien constituées,
01:45 avec une vraie colonne vertébrale, parce que l'État s'est désengagé financièrement.
01:48 Et donc les maires aujourd'hui se sont retrouvés face à des dépenses nouvelles,
01:51 avec un manque de personnel, et qui faisait que... - À cause des tapes en fait.
01:54 - Non, non, à cause effectivement de ces rythmes qui nécessitent un investissement financier plus important,
01:58 et humain plus important, et qui fait que certains maires n'ont pas pu subvenir à ces besoins.
02:02 - C'est pour les animateurs, pour qu'il y ait des dons d'activité scolaire.
02:04 - Il faut savoir que pour les collectivités qui sont à 4 jours et demi aujourd'hui,
02:07 ce qui permet quand même, ça nous a permis effectivement de consolider des temps dans la fonction publique,
02:12 sur des temps qui étaient partiels ou non complets.
02:14 On a pu travailler aujourd'hui avec des temps complets,
02:16 puisqu'effectivement on a un peu plus d'agents dans nos collectivités,
02:19 parce qu'on accueille un peu plus d'enfants, et notamment le mercredi,
02:21 par rapport à ce qui se faisait sur le centre de loisirs.
02:23 Ça veut dire que nous, collectivités, on a consolidé des temps de fonctionnaires de la fonction publique,
02:28 sur des temps qui étaient jusqu'à maintenant, soit partiels, soit non complets, sur des temps complets.
02:32 C'est-à-dire qu'on a une organisation aujourd'hui qui est mise en place,
02:34 qui fait que si on détricote le système, ça veut dire que demain,
02:38 les mêmes fonctionnaires de la fonction publique vont manifester en disant "on nous a réduit notre temps de travail".
02:42 - Oui mais vous comprenez que c'est assez hupesque quand même,
02:44 parce qu'à Châteaubontier-sur-Mayenne, les écoles privées sont à 4 jours,
02:48 vous, les écoles publiques, à 4 jours et demi.
02:50 Dans 85% des communes mayennaises, on est repassé à 4 jours.
02:55 Pourquoi il n'y a pas une décision globale sur un département ?
02:58 - Je ne suis pas ministre de l'Éducation nationale, une chose est sûre,
03:01 nos enfants, ils sont à l'école pourquoi ?
03:03 Soit pour donner du temps libre, ou soit pour recevoir des apprentissages et des enseignements.
03:08 Ils sont à l'école aujourd'hui pour apprendre.
03:10 Donc on ne va pas non plus continuer à réduire toujours le temps d'école.
03:14 On a des résultats, PISA, je crois que vous les avez,
03:16 qui montrent que le niveau scolaire s'effondre,
03:19 et on continue à faire en sorte qu'en en faisant moins,
03:22 on va penser aujourd'hui effectivement faire de nos enfants des vérités premières de classe.
03:25 - Ce n'est pas ce que disent les enseignants de Châteaubontier-sur-Mayenne,
03:26 qui sont eux pour le retour à 4 jours.
03:28 Et les parents qu'on a entendus dans le reportage de Martin Cotta,
03:32 devant l'école Jacques Prévert et Châteaubontier-sur-Mayenne hier,
03:35 disent qu'ils sont pour un retour à 4 jours.
03:37 - Mais je fais les débats dans les conseils d'école, on a des temps d'échange,
03:40 et je dis effectivement que l'école c'est le lieu aujourd'hui
03:43 où nos enfants doivent recevoir des enseignements,
03:44 ce n'est pas un lieu où on doit aujourd'hui les servir du temps libre.
03:47 Et donc on a besoin d'y mettre des moyens,
03:49 et c'est là aussi que je regrette que l'État se soit désengagé financièrement vis-à-vis des collectivités,
03:54 puisque on est quelques-uns encore à tenir la barre.
03:56 Je prends le cas notamment de l'école de Coudray,
03:58 le maire de Coudray a lancé une consultation à l'aisselle de ses parents d'élèves,
04:02 la plupart des parents ont souhaité garder la semaine de 4 jours et demi.
04:05 - Alors pourquoi vous ne faites pas ça à Châteaubontier-sur-Mayenne ?
04:07 - Parce que pour beaucoup de parents, ça va poser des problèmes.
04:08 - Et pourquoi vous ne faites pas de référendum à Châteaubontier-sur-Mayenne ?
04:11 - Parce qu'on est très fort en Mayenne, on est à 4% de taux de chômage.
04:14 Ça veut dire qu'on a aujourd'hui des papas et des mamans qui travaillent le mercredi.
04:17 - Alors pourquoi vous ne demandez pas à vos administrés ?
04:19 - Et donc ce que je veux dire par rapport à ça, c'est que...
04:21 - Vous ne voulez pas répondre à ma question ?
04:22 - Non mais je vais y répondre tout à l'heure, mais ce que je veux dire par rapport à ça,
04:24 c'est que ça va générer des dépenses nouvelles pour des parents,
04:27 parce qu'on va devoir remettre des systèmes de garde payants pour les parents,
04:30 et on va devoir effectivement changer les organisations.
04:32 - Alors est-ce que vous allez demander l'avis de vos administrés ?
04:34 - Aujourd'hui ce n'est pas à l'ordre du jour, puisque le cadre légal est celui-là.
04:38 Effectivement, ce qui est aujourd'hui problématique, c'est ce renoncement de l'État.
04:42 Après, que des syndicats aujourd'hui disent
04:44 "il y a des enseignants qui travaillent 4 jours et d'autres 4 jours et demi, ce n'est pas normal",
04:48 il ne faut pas non plus traiter la question des enseignants et des enfants sur le même rapport,
04:52 parce que je pense qu'effectivement, on est à l'école avant tout pour nos enfants,
04:55 et c'est l'école qui doit être prioritaire sur ces questions-là.
04:57 - Alors Philippe Henry, on a bien compris que vous n'allez pas revenir dessus.
04:59 - Mais je n'ai pas dit ça.
05:00 J'ai dit qu'aujourd'hui, en l'état actuel des choses, il n'était pas question à la rentrée prochaine d'y revenir.
05:05 Et je dis, attention, nos enfants sont à l'école.
05:08 Pourquoi ? On a des journées trop chargées.
05:10 4 jours, c'est 8 heures d'enseignement.
05:12 Est-ce qu'on va continuer à enseigner à un moment où les enfants ne sont plus attentifs et captifs ?
05:17 C'est aussi la responsabilité de chacun, et c'est de la responsabilité en plus, et particulièrement du corps enseignant.
05:22 - Philippe Henry, dernière question très rapidement.
05:24 Votre casquette de conseiller régional, les chauffeurs d'Expo Trans,
05:27 l'entreprise chargée de transporter les enfants handicapés,
05:30 ont cessé le travail depuis des semaines parce qu'ils ne sont plus payés.
05:33 Les salariés dénoncent l'inaction de la région.
05:36 Est-ce que vous avez trouvé une solution ? Est-ce que vous allez changer de transporteur ?
05:40 - Il y a des choses aujourd'hui qui sont effectivement à l'étude.
05:42 On est sur un marché public, là aussi, avec aujourd'hui un prestataire qui est défaillant,
05:46 et donc pour lequel aujourd'hui il y a des clauses de pénalité.
05:49 Il y a des clauses effectivement liées à cette défaillance.
05:51 Et donc, sachez que cette question du transport, c'est une délégation du département vers la région.
05:55 - Est-ce que vous allez changer de transporteur ?
05:57 - Et donc, on aura automatiquement, si on a trop de défaillance à l'intérieur du marché,
06:00 on aura l'obligation de relancer un marché et de relancer effectivement une consultation.
06:03 - Mais ça va se faire très vite ?
06:04 - C'est en cours. C'est en cours de discussion, c'est en cours de travail.
06:07 Mais rappelez-vous aussi une chose, la dernière fois c'était avec Titi Floris, le même sujet,
06:11 où on avait changé de prestataire et la difficulté de switcher
06:14 entre un prestataire précédent et un prestataire nouveau,
06:17 la difficulté aujourd'hui des marchés publics.
06:19 On n'a pas cette souplesse parce qu'on est effectivement dans un cadre de marché
06:23 qui fait qu'on a aujourd'hui des contraintes et avec effectivement des pénalités qui sont prévues
06:28 mais qui ne sont pas suffisantes et qui ne sont pas satisfaisantes
06:30 et pour les familles et pour les salariés d'exposances.
06:32 - Merci Philippe-Henri, maire de Châteaugonty-sur-Mayenne, d'avoir été l'invité du CISSNOF
06:37 de France Bleu Mayenne et France 3 Pays de la Loi.
06:39 - Et une interview que vous allez pouvoir réécouter sur francebleu.fr

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