• il y a 6 mois
L'interview de David SAUVADE - Conseiller municipal d'opposition " Marseillan j'en pince "

Afin de mieux connaitre les personnalités économiques sociales et politiques de la commune nous avons il y a peu sollicité Yves Michel en sa qualité de maire. Il était équitable que nous nous adressions aujourd’hui à l’un ses opposants les plus actifs : David SAUVADE. 

David Sauvade a 54 ans. Il fut adjoint au maire, conseiller communautaire et président de l’office de tourisme au sein d’une majorité d’union de la gauche de 2001 à 2008 sous la mandature de Williams Méric. Secrétaire de section du parti Socialiste, Il a accepté de répondre à cette interview sur son état d'esprit au sein du conseil municipal.
Des réponses sont notamment apportées sur : 

Ses relations  avec les autres groupes du conseil municipal ;
Son positionnement politique actuel au sein du Parti Socialiste et son choix pour les prochaines élections Européennes.
Les points de convergences existants avec la majorité municipale.
Les différences fondamentales et les critiques récurrentes sur la dette, le taux d’imposition, l’immobilier.
Les réalisations et propositions à mettre en œuvre ou à développer ?
Son positionnement sur création de la SAS Marseillan Énergie Verte qui a pour objet de produire 100 % de l’équivalent de la consommation électrique de la commune d’ici 10 ans 

Autant de questions et de réponses apportées qui ont pour seul objectif d'éclairer au mieux les administrés. 

Vous retrouverez dans les semaines prochaines d’autres interview d’acteurs économiques, associatifs ou politiques de Marseillan.

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Transcription
00:00 [Musique]
00:15 Afin de mieux connaître les personnalités économiques, sociales et politiques de la Commune,
00:20 nous avons il y a peu sollicité Yves Michel en sa qualité de maire.
00:24 Il était équitable que nous nous adressions à l'un de ses opposants les plus actifs,
00:28 c'est vous David Solané.
00:30 Vous avez 54 ans, vous avez été adjoint au maire, conseiller communautaire,
00:34 président de l'Office de Tourisme au sein d'une majorité municipale du nom de la gauche
00:38 de 2001 à 2008 sous la mandature du maire PS William Merrick.
00:44 Vous êtes depuis 16 ans élu d'opposition.
00:46 Que dois-je ajouter à cette présentation ? Votre métier, votre vie de tous les jours, Marseillaises ?
00:54 Tout d'abord, je tiens à remercier le petit Marseillais Anné et vous-même M. Denezel
00:58 de bien vous avoir sollicité afin de répondre à quelques questions.
01:03 Mon CV politique me convient parfaitement, sauf que je n'ai pas été élu durant les années 2014 et 2020.
01:09 J'étais toujours dans l'opposition.
01:11 Comme profession, vous êtes ?
01:12 Comme profession, je suis professeur de français et d'histoire géographique.
01:15 Vous avez été à une époque commerçante, je crois, sous la précédente...
01:19 Au jeu, une vie assez riche en expérience.
01:23 J'ai travaillé d'abord en tourisme, puis ensuite, effectivement, pendant quelques temps, j'ai été dans les commerces.
01:28 J'ai travaillé également pour un parti politique, qui est le Parti Socialiste.
01:32 Donc, je pense qu'on va en reparler.
01:34 Et Marseillais Anné d'origine ?
01:35 Non, Marseillais Anné seulement depuis 1998.
01:38 Depuis 2008, vous êtes donc un des plus coriaces opposants d'Yves Michel, élu depuis 16 ans
01:45 et qui, lors des deux derniers mandats municipaux, l'a emporté avec le prix de 60% des suffrages au premier tour.
01:51 Est-ce que ça ne démoralise pas ?
01:54 N'est-ce pas frustrant pour vous de ne pas avoir convaincu plus que cela ?
01:59 Alors, j'aurais aimé convaincre davantage, d'autant plus que les thèmes que j'ai abordés durant la campagne de 2020
02:05 sont des thèmes qui malheureusement dénonçaient la politique qui allait se mettre en place,
02:15 notamment sur la logique du tout-béton, notamment sur la logique du tout-tourisme,
02:19 sur la hausse des impôts, l'échec d'un certain nombre de projets municipaux.
02:23 Et malheureusement, tout ce que j'ai dit s'est avéré.
02:26 Bon, maintenant, j'ai fait le score que j'ai fait.
02:30 Yves Michel est solidement en place.
02:33 Yves Michel est solidement implanté sur la ville.
02:36 Les gens, la plupart du temps, enfin à l'époque, en étaient contents.
02:40 On pourrait en reprocher à l'homme.
02:42 Yves Michel, c'est quelqu'un de la fable, c'est quelqu'un qui est à l'écoute.
02:45 Sa politique, par contre, est beaucoup moins sympa.
02:48 Et bon, après, les gens font ce qu'ils veulent.
02:51 Pourquoi est-ce que j'ai fait 10% ?
02:53 C'est simple, parce que Yves Michel a fait jusqu'à présent un socle d'environ 60% d'adhérents.
02:59 Donc, il y avait un autre candidat qui s'appelait Yohann Grosso.
03:03 Et les gens se sont dit, si on est dans l'opposition à Yves Michel, pour qui vote-t-on ?
03:09 Est-ce qu'on vote pour Grosso ou est-ce qu'on vote pour Saurat ?
03:12 Donc, il y a eu un choix tactique qui a été fait de la part de la population
03:15 de se remporter massivement sur la candidature de Yohann Grosso.
03:18 On parle des oppositions.
03:19 Les oppositions, aujourd'hui, au Conseil municipal, elles apparaissent disguisées.
03:23 Il y a même aujourd'hui plus de groupes constitués au sein du Conseil municipal
03:27 qu'il n'y a eu de liste aux dernières municipales.
03:29 4 groupes, on n'y croit liste.
03:31 Comment l'expliquez-vous et quelles sont les racines de cette multiplication ?
03:36 Alors, ce qu'il faut savoir, c'est que je serai toujours en accord avec moi-même
03:39 puisque je suis seul dans mon groupe.
03:42 Des désaccords peuvent surgir, comme dans un couple, comme dans une petite famille.
03:46 On peut, à un moment donné, être ensemble, et puis, malheureusement,
03:49 parfois intervient la séparation ou le divorce.
03:52 Toutes les équipes ont été sujettes à ce genre de phénomène
03:56 puisque nous-mêmes, lorsque nous étions dans la majorité des personnes,
04:01 une entité, dans la majorité de Yves Michel, un adjoint emblématique,
04:06 pour les raisons qui le concernent, Ludopha a souhaité démissionner.
04:09 Donc, là, je ne vais pas commenter ce qui se passe en interne
04:13 au sein de ce qu'était autrefois la liste de Juan Grosso.
04:17 Vous avez été secrétaire du Parti socialiste, militant clairement engagé à gauche,
04:22 vous venez de le rappeler.
04:24 En 2024, êtes-vous toujours engagé au Parti socialiste ?
04:27 Et puisqu'on est à un mois des élections européennes,
04:30 quel est votre positionnement politique aujourd'hui ?
04:33 Alors, moi, je ne veux pas me cacher.
04:35 Bien évidemment, je soutiens la liste menée par Raphaël Guczman.
04:38 Pourquoi la soutenir ? Non pas parce que je suis un bon petit soldat,
04:41 mais parce que je pense, surtout en ce moment,
04:43 l'Europe a besoin d'unité et a besoin de se renforcer.
04:47 Moi, je ne vais pas voter pour un parti qui dit non à l'Europe,
04:51 qui va essayer de la fracturer de l'intérieur.
04:54 Voilà à peu près mon sentiment.
04:56 De toute façon, inutile de se cacher.
04:59 Actuellement, avec les réseaux sociaux,
05:01 très très facile de retracer la carrière politique d'un élu ou d'un candidat.
05:05 Donc je ne vais pas faire semblant de me déclarer un politique,
05:08 alors qu'il suffit de taper "David Sauvat politique" sur Internet
05:11 et vous aurez mon étiquette.
05:13 Ça vous gêne cette disparition du Parti socialiste ?
05:15 Oui, oui.
05:16 Dans les sondages, en tous les cas.
05:17 Ce qui me gêne, c'est la disparition des partis politiques, en général.
05:20 C'est-à-dire que, maintenant, on ne peut pas dire que les gens soient moins politiques qu'avant.
05:24 Les gens continuent à s'intéresser à la politique.
05:26 Sauf qu'avant, on avait un monde qui était relativement binaire.
05:29 On avait la droite à côté, on avait la gauche de l'autre.
05:31 On était militant PS, militant PC, militant MMP ou le Républicain, militant RN.
05:37 Donc on savait exactement se retrouver.
05:39 Actuellement, il y a un mélange absolu qui se fait.
05:42 On a des ministres qui sont issus de la gauche en gouvernant à l'incontre.
05:45 On a des ministres qui sont issus de la droite.
05:47 Donc, voilà.
05:48 Mais le problème de l'éclatement, qui fait qu'à un moment donné,
05:51 ça crée, je pense, un manque de repères auprès de l'électorat.
05:54 Au-delà de l'aspect idéologique de la vie de la Commune,
05:58 cela revêt aussi des questions essentiellement d'intérêt général.
06:01 N'y a-t-il pas une majorité de sujets et de points au Conseil municipal
06:05 qui peuvent rassembler au sein de ce Conseil ?
06:07 Alors, je vous rassure tout de suite, je ne suis pas M. Niett,
06:09 comme on dit, qui est un coup de chef tapé avec sa chaussure à la tribune de l'ONU.
06:13 Voilà.
06:14 Je ne dis pas non à tout.
06:15 Ce qu'il faut savoir, c'est qu'en Conseil municipal,
06:17 environ 70% des sujets sont votés à la majorité.
06:23 Ce sont la plupart du temps des sujets d'ordre réglementaire.
06:25 Par exemple, on ne va pas voter contre la subvention des associations.
06:29 Soyons clairs.
06:30 Si demain, le toit de l'Église s'effondre,
06:32 bien évidemment que nous voterions sa réparation.
06:35 Voilà.
06:36 Donc, il y a des sujets sur lesquels, effectivement, on peut s'entendre.
06:38 Et on ne peut pas dire qu'il y a un goudron de droite ou un goudron de gauche.
06:41 Il n'y a pas un arbre de droite ou un arbre de gauche.
06:43 Si M. le maire décide de végétaliser une partie de la ville,
06:46 bien évidemment, nous serons contre.
06:48 Il y a un immobilier de droite et un immobilier de gauche.
06:50 Alors, on est bien d'accord.
06:51 On est bien d'accord.
06:52 Mais là, je parlais en termes d'aménagement.
06:53 Là, nous ne sommes pas d'accord.
06:55 C'est, à un moment donné, sur les grandes options que choisit le maire,
06:58 en particulier au niveau de ses dépenses,
07:01 puisque le budget, en fait, c'est le cœur du débat.
07:03 Oui, on y vient.
07:04 Parce qu'au-delà de ces pointes de convergence,
07:06 il y a des différences fondamentales et des critiques récurrentes sur la dette,
07:10 sur le taux d'imposition, sur l'immobilier dont on parlait.
07:13 Pouvez-vous développer les principales oppositions que vous formuleriez
07:18 sur cette gestion municipale qui nous fait condamner avec vigueur ?
07:21 Alors, déjà, pour revenir un peu en arrière,
07:24 ce n'est pas nous qui ne voulons pas travailler avec Yves Michel.
07:26 C'est Yves Michel qui ne veut pas travailler avec nous.
07:28 Par le subterfuge, il nous a sortis de la plupart des commissions municipales
07:34 qui servent en amont à préparer les décisions du conseil municipal.
07:37 Et moi, de quel subterfuge ?
07:38 Le subterfuge, c'est simple.
07:40 Le préfet a souhaité que les commissions changent de nom.
07:43 Donc, le maire en a profité pour faire revoter la proposition des commissions.
07:48 Et le maire a fait voter un certain nombre d'élus de sa majorité pour Yvann Grosso,
07:53 afin que ni Mme Bastide, ni M. Pinault, ni moi-même fassions partie des commissions.
07:58 On revient à votre opposition sur le taux d'imposition et l'immobilier.
08:02 Je vous ai coupé.
08:03 Oui, alors, non, c'est moi.
08:04 Donc, la grosse question, c'est quel Marseilland on veut pour demain.
08:09 Est-ce qu'on veut un village qui soit dédié uniquement au tourisme ?
08:15 Est-ce qu'on veut demain attirer des milliardaires pour faire en sorte que
08:20 ces milliardaires ruissellent sur l'économie marseillanaise ?
08:25 Ou est-ce qu'on veut, à un moment donné, faire en sorte que tout le monde puisse y vivre ?
08:29 Aussi bien les propriétaires d'habitants secondaires,
08:31 aussi bien les propriétaires d'habitants principaux.
08:33 Bon, là, ça fait quand même 16 ans que vous avez été élu,
08:35 donc je pense qu'on peut tirer un bilan.
08:39 Moi, ce que je vois, c'est qu'en termes d'imposition, nous sommes la 3e commune de Leroux,
08:43 et en termes de dette, nous sommes la 1re commune de Leroux.
08:46 Pour quel résultat ? Nous perdons des habitants actuellement.
08:49 Nous étions plus de 8 000 il y a de cela 6-7 ans.
08:52 Actuellement, nous ne sommes plus que 7 700,
08:55 avec un déficit entre 2008 et 2018 de 800 habitants entre 15 et 49 ans.
09:03 Donc, qu'est-ce qui se passe en réalité ?
09:05 Il se passe que les Marseillanais ne peuvent plus se loger à Marseillan,
09:10 et que la politique du maire a favorisé la création de logements par le biais des promoteurs
09:15 avec des prix d'achat au mètre carré entre 3 500 et 10 000 euros mètre carré.
09:22 Donc, bien évidemment, ce n'est pas la portée d'un jeune qui souhaiterait travailler, s'implanter à Marseillan.
09:29 Si je peux me permettre, les nouvelles constructions, je parle du Mélésine et de l'Escale marine,
09:34 contiennent 25 % de logements sociaux ?
09:38 Alors, pourquoi elles contiennent 25 % de logements sociaux ?
09:41 Tout simplement parce que nous avons écrit au préfet pour l'exiger.
09:44 Et le préfet nous a donné raison.
09:46 Et parce que c'est la loi.
09:47 Et parce que c'est la loi.
09:48 Parce que, par l'idée de M. Le Maire, au départ, dans le but, c'était zéro logement social sur la façade de l'étang,
09:54 et 50 % de logements sociaux en troisième ligne.
09:58 Ce qui conduit, ce qui faisait en sorte de ghettoïser un certain nombre de quartiers.
10:03 Soit des quartiers de riches, soit des quartiers beaucoup plus modestes.
10:06 En l'occurrence des caisses d'escalier pour les riches.
10:08 Voilà. Donc nous, ce qu'on a demandé, c'est qu'il n'y ait plus juste répartition,
10:12 et qu'il n'y ait pas de raison que ceux qui ont les moyens ne participent pas à l'effort de logement
10:16 de la population la plus modeste de notre commune.
10:19 Prenons la dette comme exemple, qui est un sujet polémique et que vous avez évoqué dans votre discours.
10:25 Dans de nombreuses stations Bel-Néher, qui vivent essentiellement du tourisme, dont fait partie Marseillan,
10:30 doit-on diviser la dette, comme vous le faites, par le nombre d'habitants, pour avoir le ratio que vous proposez,
10:35 ou par le nombre de contribuables, y compris les résidences secondaires, qui sont un apport fiscal pour la commune ?
10:41 Alors, j'ai toujours au principe d'utiliser des calculs les plus favorables à la municipalité.
10:50 Donc, je m'explique. Là, j'ai pris simplement le budget principal pour calculer l'endettement de la ville de Marseillan.
10:58 Et j'ai pris effectivement la population actuelle de Marseillan, hors résidence secondaire.
11:04 Pour en conclure, nous en sommes à 2629 euros par habitant de dette.
11:09 Par contre, si on veut être plus méchant, on agrège l'intégralité des budgets communaux,
11:14 puisqu'il y a des budgets annexes, du port, du budget marseillais en location, etc.
11:19 On arrive à un total de dette de 39 millions.
11:22 Si nous considérons qu'il y a 10 000 résidences à Marseillan, ça veut dire que nous en sommes à 3900 euros de dette par habitant,
11:30 y compris les résidences secondaires.
11:36 - Donc, on est trop imposé ?
11:40 - Clairement. Ce que je vois, et je vais vous donner quelques chiffres,
11:45 là, actuellement, en moyenne nationale, par habitant, on est à 528 euros d'impôt.
11:52 À Marseillan, on est à 1161 euros. En 2009, on était à 733 euros. Et au national, on était à 388 euros.
12:02 Donc, pendant que la moyenne des communes en France prenait une augmentation de 140 euros d'impôt,
12:09 à Marseillan, c'était plus 400 euros.
12:12 - Vous avez récemment participé à une réunion publique commune avec deux autres opposants appartenant à un autre groupe du Conseil municipal.
12:20 Est-ce qu'on peut voir là l'ébauche d'un rapprochement et d'un rassemblement plus large en vue des prochaines élections municipales ?
12:27 - Donc, tout d'abord, ce qu'il faut savoir, c'est que sans nous concerter, nous nous sommes retrouvés avec M. Pinault et Mme Bastide
12:34 à voter 99% ensemble les points.
12:38 Donc, à partir de là, évidemment, nous nous sommes dit que ce serait tout de même intéressant
12:43 de faire un plus large rassemblement dans le cadre de cette réunion publique, où chacun peut apporter son expertise.
12:49 On va plutôt sur le côté financier. M. Pinault, quant à lui, est l'ancien directeur général de la commune.
12:55 Donc, il a quand même une certaine expérience sur l'ensemble des sujets.
12:58 Et pour Mme Bastide, ça intéresse plus particulièrement l'urbanisme.
13:01 Donc, quelque part, nous sommes complémentaires. Et l'avantage qu'il y a, c'est que si moi je dis quelque chose, on n'est pas obligé de me croire.
13:06 Mais si d'autres personnes disent exactement la même chose que moi, là on commence à mettre le doute dans l'esprit des gens.
13:11 Donc, bien expliquer qu'à un moment donné, moi ce que je raconte au Conseil municipal, c'est pas parce que je suis un afro-socialiste.
13:18 Je dis simplement, je me base sur les chiffres. Voilà.
13:21 Et si d'autres font exactement la même tête que moi, c'est bien quand même au moment donné, on peut avoir raison.
13:26 - Il n'y aura pas d'orientation politique de cette future liste, alors ? Est-ce qu'on peut parler de future liste ?
13:30 - Alors, je ne sais pas pour l'instant. Rien n'a été acté, rien n'a été décidé.
13:35 Alors, quant à moi, je ne souhaite plus être tête de liste, puisque la dernière fois, vous l'avez rappelé, j'ai fait 10% des voies.
13:40 Je ne vois pas pourquoi est-ce que demain, je ferai 50%.
13:44 - Et alors, rapproche-moi, avec Yvan Grosso, c'est impossible aussi ?
13:47 - C'est pas impossible, c'est pas figé. Enfin, à mon niveau, voilà.
13:52 Yvan Grosso, moi, le grand décap que je lui vois, c'est son rapprochement politique à l'agglo,
14:00 avec des personnes connues comme étant à la droite de la droite.
14:05 Et ça, pour moi, ça reste un éliminatoire.
14:08 - Au-delà des oppositions, les conseils municipaux doivent être également des forces de proposition.
14:17 Si on ne parle plus de critique, quelles propositions vous pourriez proposer ?
14:23 Quelles réalisations vous pourriez mettre en œuvre ou développer à Marseille ?
14:27 - Alors, je vais être très franc avec vous. Il faut absolument réduire la voilure.
14:31 Nous n'avons plus les moyens d'investir chaque année 10, 15 millions d'euros.
14:35 Pourquoi ? Parce que les marges de manœuvre disparaissent de plus en plus.
14:39 Donc là, ce qu'il faut savoir, c'est que le budget de OCRU, c'est 12 millions d'euros.
14:46 Vous avez 7 millions qui sont consacrés à payer les employés,
14:51 3 millions pour les frais de fonctionnement, que ce soit les fluides, l'électricité, etc.
14:56 Et vous avez à rembourser 3 millions de dettes.
14:59 On est à 13 pour un budget de 12.
15:02 C'est-à-dire que M. Le Maire, actuellement, n'a plus les moyens d'investir.
15:06 Sa seule solution, c'est soit continuer à vendre le patrimoine municipal,
15:10 mais il n'y a plus rien à vendre, soit recouvrir la dette.
15:13 Mais plus vous recouvrez la dette, plus c'est compliqué.
15:16 Imaginez, vous prenez un couple qui gagne 3 millions d'euros par mois
15:19 et qui en dépense chaque mois 3 500. Au bout d'un an, ça ira.
15:23 Au bout de 10 ans, ça sera très compliqué pour eux.
15:25 Donc la seule solution, ça reste à un moment donné d'emprunter moins de 3 millions d'euros par an
15:30 et donc qu'ils vont servir aux investissements.
15:33 Mathématiquement, la dette va diminuer et avec 3 millions, vous pouvez faire beaucoup de choses.
15:38 Moi, dans un premier temps, ce qui m'intéresse, c'est la ville.
15:41 Comment est-ce qu'à un moment donné...
15:44 Que ce soit l'état de la voirie.
15:47 Vous avez des voiries qui sont splendides et d'autres voiries qui sont emplies de nids.
15:51 Donc pour nous déjà, ces voiries-là, ça serait une bonne chose.
15:54 Ensuite, réfléchir à l'avenir.
15:57 L'avenir, c'est pas réfléchir à ce qui va se passer dans 3 semaines.
16:02 C'est réfléchir à ce qui va se passer dans 20 ans.
16:04 Quels équipements proposent-on pour les nouveaux arrivants des 2 AC ?
16:07 Nous allons passer, je pense, à 11 000 habitants, quelque chose comme ça.
16:11 Il n'est pas prévu de nouveaux équipements.
16:13 Où est-ce que les associations ? Où est-ce qu'on les loge ?
16:16 Par exemple.
16:18 - Ça sera aussi financé en partie par la tête d'aménagement ?
16:21 - Non. Il n'y a actuellement dans les AC aucun aménagement prévu.
16:25 - Mais ils vont contribuer envers la tête d'aménagement ?
16:29 - Non. Ils ont été exonérés, la TLE.
16:31 - Au mois de mars dernier, Marseilland s'est engagé dans la transition énergétique
16:36 avec la création de la SAS Marseilland Énergie Verte
16:40 qui a pour objet de produire 100% de l'équivalent de la consommation électrique de la commune d'ici 10 ans.
16:46 Absent du conseil municipal ce jour-là, vous ne vous êtes pas exprimé sur le sujet.
16:50 Quelle est donc votre position sur cet engagement de la commune vers les énergies renouvelables ?
16:55 - Je trouve que c'est une très bonne chose.
16:57 On ne va pas être contre à un moment donné davantage de gestion,
17:03 d'autant plus que le prix de l'électricité augmentant, ça peut être une bonne chose.
17:08 Maintenant, je veux rester extrêmement vigilant sur la structure M de cette SAS
17:12 où M. Le Maire en est le président.
17:15 - Vous êtes minoritaire avec 30% des parcements.
17:21 Nous sommes à deux ans des prochaines gestionnances municipales de 100 ans.
17:26 Avez-vous l'intention d'y participer ?
17:28 Vous avez répondu "on ne serait pas tête de liste"
17:30 mais on s'imagine quand même que vous avez quelque chose à dire.
17:33 - Si le besoin s'en fait sentir, si on vient me chercher, je retournerai.
17:40 Mais bon, après, je ne suis pas un homme confidentiel non plus.
17:43 La vie de la commune s'est faite avant moi, elle se fera après moi.
17:46 - Je vous remercie pour cet entretien, M. Sauvad.
17:48 Avez-vous pour conclure un dernier mot, un dernier message
17:52 à l'adresse des électeurs, de vos électeurs et des marseillaises ?
17:56 - Alors, à l'adresse de mes électeurs, bien évidemment,
17:59 ça sera de continuer la lutte, de continuer notre engagement tel qu'on l'a toujours fait.
18:04 D'ailleurs, je remercie mes soutiens.
18:08 Quant aux autres, moi ce que je sens en ville, c'est quand même un mécontentement qui s'amplifie.
18:14 Ce mécontentement-là, je ne l'avais pas du tout senti en 2020.
18:17 La campagne avait été totalement atome.
18:19 Là, il me semble que, par le message que je reçois,
18:23 par les interpellations dans la rue,
18:27 un certain nombre de marseillais ne trouvent plus leur compte à Marseilland.
18:31 Donc, c'est à cela aussi que je voudrais m'adresser,
18:34 en disant que d'autres solutions sont possibles.
18:36 Et nous, on fait des propositions.
18:39 - On peut les appeler à nous rejoindre.
18:41 - Bien évidemment.
18:43 - Je vous remercie. - Merci beaucoup.
18:45 (Générique)
19:00 ---

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