• il y a 6 mois

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00:00 [Musique]
00:27 Bienvenue sur CRTV News pour votre rendez-vous cinéma.
00:31 Aujourd'hui, je vous amène à la découverte d'un réalisateur et producteur étranger
00:35 qui contribue à la valorisation et à la promotion du cinéma en Afrique.
00:40 Souleymane Kebe, puisqu'il s'agit de lui, nous vient tout droit du Sénégal.
00:44 Il est présent au Cameroun dans le cadre du Yaoundé Film Lab Festival.
00:49 Il a accepté de partager avec nous les secrets de sa réussite.
00:53 C'est tout de suite dans sa tourne.
00:55 [Musique]
01:00 Souleymane Kebe, merci d'avoir accepté l'invitation du Saturn.
01:04 Je vous en prie.
01:05 Vous êtes au Cameroun dans le cadre du Yaoundé Film Lab.
01:10 Comment est-ce que ça se passe, ça va ?
01:12 Ça se passe très bien.
01:13 C'est un plaisir de retrouver le Cameroun que je visite pour la première fois
01:16 et puis par la même occasion découvrir le Yaoundé Film Lab, rencontrer tout ce beau monde.
01:21 D'accord, alors parlez-nous un peu de votre parcours dans l'industrie cinématographique.
01:26 D'accord, écoutez, moi je suis un producteur basé au Sénégal.
01:30 Donc j'ai étudié en France le cinéma, je suis juriste de formation.
01:35 Après avoir travaillé quelques temps en France, j'ai décidé de rentrer au Sénégal depuis 2012.
01:40 J'ai créé une boîte de production qui s'appelle Sunifilm
01:43 et plus tard une autre qui s'appelle Asoproductions
01:45 avec lesquelles je produis des films documentaires, des séries, des courts-métrages
01:50 et des longs-métrages.
01:51 Et parmi les longs-métrages, j'ai eu la chance récemment d'avoir quelques films réalisés par des femmes
01:58 qui ont été sélectionnés dans les plus grands festivals mondiaux à Cannes comme à Berlin.
02:04 Et lorsque vous voyagez à travers le monde avec tous ces films que vous produisez,
02:09 qu'est-ce que ça vous fait à chaque fois que l'un de vos films est en compétition ?
02:13 C'est un plaisir et ça montre que le cinéma, c'est quand même comme on l'appelle,
02:18 c'est quelque chose qu'on utilise en soft power.
02:20 Ça permet de faire découvrir son pays, sa culture, ses traductions
02:25 et par la même occasion aussi découvrir les autres et comment ils vivent.
02:29 Donc quand le film voyage, on voyage avec une vision qu'on partage avec tout le monde
02:36 et puis c'est ça qui fait plaisir.
02:41 On profite au maximum de nos voyages pour rencontrer des gens et faire rencontrer notre cinéma.
02:46 Quels sont les différents prix que vous avez remportés et qui vous ont vraiment marqué ?
02:51 Je pense que tous les prix marquent. J'ai eu plusieurs prix sur plusieurs festivals.
02:56 À Berlin, on a eu un prix, le premier prix du public.
02:59 Au Fespaco, on a eu l'état d'or d'argent.
03:02 À Cannes, on a eu la sélection officielle.
03:05 Mais tous ces prix-là ont chacun une saveur particulière.
03:09 Moi, je ne cours pas après les prix parce que l'objectif, c'est de faire son film
03:13 et de faire découvrir un film.
03:16 Après, quand il est reconnu par ses pairs, par nos pairs et puis aussi par le public,
03:20 on est content et ça nous permet aussi d'en faire d'autres.
03:23 D'accord. Alors, à la 28e édition du Fespaco, vous initiez une table ronde
03:28 sur le thème coproduction, "Suite, suite" et avec le reste du monde.
03:34 Quels sont les objectifs visés ?
03:37 L'objectif aussi, c'était d'essayer, en tout cas d'impulser une collaboration
03:43 entre nous pays africains parce que souvent, nous faisons des films avec la France, etc.
03:49 Et puis, nous sommes toujours en manque de financement parce qu'il n'y en a pas assez.
03:52 Je trouve qu'il est temps qu'entre Africains, qu'on commence à travailler ensemble,
03:57 commencer à échanger nos techniciens, notre savoir-faire
04:01 et puis monter de l'argent ensemble avant d'aller voir qui que ce soit.
04:05 Ça nous permet de monter une force africaine et d'équilibrer un peu les rapports de travail,
04:11 de discussion, de négociation entre l'Europe et l'Afrique.
04:14 Donc pour moi, c'est important qu'on s'unifie et puis qu'on travaille de concert.
04:21 Après cette initiative, est-ce que vous avez eu le sentiment que les acteurs de cinéma africains
04:26 sont vraiment allés dans votre direction ? Est-ce qu'ils ont collaboré ?
04:30 Oui, en fait, on a eu la chance que cette initiative aussi aille en même temps avec une initiative européenne
04:37 qui était les ACP, c'est le Fonds Africain et Pacifique qui a été associé à des fonds existants,
04:44 l'OIF, Génération Francophone, FUPICA, etc.
04:47 Donc, ils encouragent la coproduction entre pays africains.
04:51 Du coup, c'était pratique de profiter de cette occasion-là pour encourager les producteurs à le faire
04:57 parce que d'un côté, ce côté politique est aussi symbolique de travailler ensemble,
05:02 mais de l'autre côté aussi, ce côté financier où on pourra monter plus d'argent.
05:06 Donc, je pense que depuis quelques temps, je pense depuis 3-4 ans, ça a commencé.
05:11 Mais cette dernière année-là, on a pu voir l'émergence de plusieurs coproductions entre pays africains.
05:16 Moi, tous mes pays, Banele Adama, j'ai coproduit avec le Mali, avec la France,
05:20 Sierras avec le Burkina Faso, Nomblapla avec le Burkina Faso.
05:24 Donc, récemment, j'ai coproduit avec le Maroc.
05:27 On essaie de donner, quand on crie aux loups, on se bat pour quelque chose,
05:34 on donne l'exemple et puis on essaie de le faire et puis de montrer aussi aux jeunes qui viennent,
05:38 je suis jeune, mais je veux dire, aux producteurs émergents qui viennent, de leur montrer que c'est possible.
05:42 Et moi, j'en suis l'exemple et aussi Sébastien ou autres aussi sont l'exemple.
05:45 Des projets pour une collaboration avec le Cameroun ?
05:48 Oui, Yaron Defimla m'a fait découvrir quelques projets très intéressants.
05:53 Donc, je commence à réfléchir un peu.
05:57 Mais j'ai déjà collaboré avec le Cameroun avec un documentaire de ma maman,
06:02 Marie-Noëlle Niba, qui s'appelait Partir.
06:04 J'ai travaillé avec lui et j'ai fait la production exécutive au Sénégal pour elle.
06:08 Donc, c'était ma première collaboration avec le Cameroun et j'espère que ce ne sera pas la dernière.
06:12 Inch'Allah.
06:13 Inch'Allah.
06:14 En 2021, les cinéphiles découvrent l'un de vos courts-métrages, Astelle.
06:19 Oui.
06:20 Parlez-nous de l'intrigue de ce film.
06:22 Astelle, en fait, il faut contextualiser ce film-là.
06:25 On a fait Astelle dans la préparation du long-métrage Vanilla Dama.
06:29 Parce que la réalisatrice n'avait pas encore fait de court-métrage, n'avait jamais fait de film.
06:33 Et pour avoir de l'argent, les gens avaient besoin de voir ce qu'elle avait dans le ventre.
06:36 On a décidé de faire Astelle.
06:38 Et puis, Astelle, c'est une histoire d'amour entre un père et sa fille.
06:42 Mais positionnée dans une histoire, dans un village peul,
06:47 où en général, c'est les hommes qui vont faire l'élevage,
06:52 qui vont aller amener les vaches en pâturage, etc.
06:54 Et là, le papa a une relation intime avec sa fille.
06:57 Et c'est sa fille qui s'occupe de ça, jusqu'au jour où le père découvre,
07:01 à travers un regard, que sa fille devient une femme,
07:03 parce qu'elle a regardé amoureusement un garçon.
07:07 Et donc, son père s'est rendu compte que sa fille était…
07:11 Une fille, quoi.
07:12 Une femme.
07:13 Il s'est rappelé que c'était une femme.
07:14 Il a décidé de créer une petite barrière entre eux
07:17 et de la laisser aller vers sa condition de femme,
07:20 et de prendre son fils et de l'amener.
07:22 Donc, c'était cette histoire d'amour qui a été mise en difficulté
07:25 par les traditions et par l'amour naissant de sa fille envers un autre garçon.
07:31 Voilà, une très belle histoire d'amour que je vais proposer
07:34 à nos téléspectateurs de découvrir dans cet extrait.
07:36 Un petit bout du court-métrage Astelle, madame, monsieur, regardez.
07:42 [Musique]
07:46 Babe !
07:51 Babe !
07:56 Babe !
08:02 Babe !
08:09 [Bruit de vent]
08:11 [Musique]
08:20 [Musique]
08:23 [Bruit de vent]
08:39 [Musique]
08:45 [Musique]
08:48 Vous êtes sucière, Thivignos, et vous regardez Saturne.
09:10 Je suis toujours en compagnie de mon invité, Suleymane Kebe.
09:13 Alors, Suleymane, vous avez produit un autre film, Banel et Adama,
09:18 comme pour dire, peut-être, Roméo et Juliette.
09:21 Exactement.
09:22 Voilà, parlez-nous de ce film.
09:24 Ce film-là, c'était dans la continuité d'Astelle,
09:27 qui était le premier court-métrage.
09:29 Donc, là, on s'est lancé sur son long-métrage Banel et Adama,
09:32 qui est aussi une histoire d'amour, mais entre deux personnes
09:36 qui sont mariées, mais qui sont un peu empêchées par les traditions
09:42 et le fait de vouloir vivre leur amour dans une tradition peule,
09:46 très conservatrice, dans un village au nord du Sénégal.
09:50 Donc, voilà, c'est ce combat pour faire vivre son amour
09:54 dans ces traditions qu'on fait ce film-là.
09:59 Donc, c'est très fort, c'est un film d'auteur.
10:02 On a été sélectionnés à Cannes en compétition officielle
10:05 pour un premier film, ce qui est très rare.
10:07 C'était la deuxième fois que ça arrivait.
10:09 Donc, on était très fiers de représenter le Sénégal et l'Afrique
10:13 au Festival de Cannes.
10:14 - Souleymane Kebe, quels sont les souvenirs que vous allez
10:18 ramener avec vous au Sénégal, les souvenirs du Cameroun?
10:21 - Moi, je vous avoue, honnêtement, en dehors du travail,
10:24 les premiers souvenirs que je garde, c'est la nourriture.
10:27 - Attendez, quel était votre plat préféré?
10:29 - Pour l'instant, je n'ai pas fini mon séjour,
10:31 donc je pourrais dire à partir de quelques jours,
10:33 mais pour l'instant, j'ai déjà goûté le ndolé, les galoupes.
10:37 Le ndolé, j'aime beaucoup.
10:39 Donc, le ndolé, c'est mon préféré pour l'instant.
10:42 Mais voilà, moi, j'adore le riz, je suis Sénégalais,
10:44 donc je suis en manque de riz.
10:46 - Mais on a aussi du riz ici quand même.
10:48 - Mais je n'ai pas encore découvert le plat avec le riz,
10:50 mais c'est la première chose que j'ai gardée.
10:52 Mais la deuxième chose aussi, c'est ces rencontres.
10:55 J'ai rencontré beaucoup de talents, beaucoup de personnalités,
11:01 parce qu'en fait, notre métier, des fois, on partage du temps
11:04 avec des jeunes, des moins jeunes.
11:06 C'est un carrefour de rencontres où on voit plusieurs nationalités
11:10 et c'est Yaoundé Film Lab qui m'a fait découvrir un peu
11:13 les talents de l'Afrique centrale.
11:16 C'est la première fois que je participe,
11:18 donc du coup, je me rends compte du vivier un peu qui est là.
11:22 Et donc, les souvenirs que je garderai aussi,
11:24 c'est les moments de joie, parce qu'on fait la fête aussi,
11:27 on essaie de joindre l'utile à l'agréable.
11:30 Yaoundé, c'est une belle ville.
11:32 Sénégal, c'est plat.
11:34 Ici, il y a des collines.
11:36 C'est magnifique.
11:37 On dira que vous avez fait des belles découvertes.
11:40 Oui, exactement.
11:42 Merci beaucoup.
11:43 Merci à vous.
11:44 Merci d'avoir accepté l'invitation de Saturne.
11:47 C'était un honneur.
11:48 Et à très bientôt, pourquoi pas dans le cadre d'un autre festival de cinéma.
11:53 Merci beaucoup.
11:54 Voilà.
11:55 Madame, Monsieur, c'était donc l'invité de Saturne,
11:58 Souleymane Kebe, producteur sénégalais,
12:01 qui séjourne au Cameroun dans le cadre du Yaoundé Film Lab.
12:05 C'était un plaisir d'être avec vous, chers téléspectateurs.
12:08 Merci de nous avoir regardés.
12:10 Restez sur CRTV News.
12:11 L'info se poursuit.
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