• l’année dernière
Né en 1912 dans une famille bourgeoise aisée, Henri Grouès entre au couvent des capucins à l'âge de 19 ans, où il fait voeu de pauvreté. Mobilisé en 1940, il s'engage ensuite dans la Résistance, où il aide les réfractaires à échapper au Service du travail obligatoire. C'est là qu'il fait la connaissance d'une assistante sociale, Lucie Coutaz, qui lui donne le nom d'abbé Pierre. Après la guerre, il prend son bâton de pèlerin pour aider les mal logés. En 1949, il fonde l'oeuvre de sa vie : la communauté Emmaüs. Puis en 1954, lors d'un terrible hiver, il se fait connaître du grand public en lançant un appel au secours au gouvernement pour qu'il vienne en aide aux sans-abris.
Transcription
00:00 Quand quelqu'un arrive pour la première fois, les seules questions à lui poser sont
00:06 "As-tu faim ? As-tu sommeil ? Veux-tu te laver ?"
00:10 Rien n'attendait.
00:13 Mes amis, croyez-moi, je comprends votre désarroi.
00:19 J'étais à vos côtés, au front, résistant contre l'envahisseur.
00:24 Nous nous battons contre l'infamie.
00:29 Contre la dictature.
00:31 Ce que vous faites, c'est très bien, mais si vous êtes grillés, vous ne sauverez plus personne.
00:35 Je vais bien vous aider.
00:36 Merci, ma soeur.
00:37 Vous allez devoir changer d'identité.
00:39 Abbé Pierre, ça vous va ?
00:41 Va pour Abbé Pierre.
00:43 J'étais à vos côtés, sur les bords de l'Assemblée.
00:47 Les malheureux souffrent et regardent vers vous.
00:50 Et vous ne faites rien !
00:51 C'est pas un fils de grand bourgeois qui va nous faire la leçon !
00:56 J'étais à vos côtés, dans la rue et le froid.
00:59 Mes amis, au secours.
01:00 Une femme vient de mourir gelée sur le trottoir en plein Paris.
01:04 Elle serrait sur elle le papier par lequel on l'avait expulsée.
01:08 On m'a appelé la voix des sans voix.
01:13 On m'a célébré, on m'a applaudi.
01:16 On m'a contesté, on m'a trahi.
01:21 Un milliard pour le logement d'urgence, c'était encore trop pour vous et vos amis parlementaires ?
01:26 J'ai douté.
01:28 Vous passez trop de temps avec les médias.
01:30 Les gens y voient de moins en moins la charité, la bienveillance.
01:33 J'ai désespéré.
01:37 Le maillus, c'est fini.
01:39 C'est à nous de vous aider, maintenant.
01:41 J'ai raté tellement de choses.
01:46 Je me suis souvent trompé.
01:53 Mais bâtons seulement, écoutez.
01:56 Vous vous rendez compte ?
02:01 On a construit tout ça.
02:04 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]

Recommandations