Une femme accusée d'avoir volé 1 euro a été licenciée après avoir passé 6 années à nettoyer des toilettes à la Gare Montparnasse à Paris. Elle a affirmé que c’était "un pourboire". Plusieurs salariés confirment que la société récupère les pourboires.
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00:00 Licencié, accusé d'avoir volé 1 euro après 6 années passées à nettoyer ses toilettes publiques,
00:06 Garmont-Parnasse à Paris.
00:08 Voilà ma place du testiste là-bas.
00:10 Voilà.
00:11 En recherche d'emploi depuis son licenciement,
00:14 elle accepte de nous raconter à visage caché son quotidien dans ses toilettes,
00:18 emprunté par des centaines de voyageurs chaque heure.
00:21 Prix du passage 1 euro.
00:23 A ce tarif, les lieux doivent rester propres, sinon les clients sont invités à le signaler.
00:27 Elle remplit son rôle, jusqu'à ce matin de novembre où son employeur la convoque.
00:32 Vidéo surveillance à l'appui, il l'accuse d'avoir dérobé une pièce d'un euro
00:36 laissée sur le comptoir par un client.
00:38 C'est un pourboire qu'un client m'a passé.
00:40 Il m'a dit pour nous, non, c'est un vol.
00:43 Pour 1 euro, je suis censé pour 1 euro.
00:46 C'est très dur.
00:47 C'est un boulot, c'est très facile.
00:49 Parce que vous avez des gens qui chient par terre.
00:52 Et à la fin du compte, pour 1 euro,
00:55 tu me prends une jet comme un rien.
00:58 Quelques jours plus tard, la lettre de licenciement de son employeur
01:02 confirme le motif l'accusant d'avoir pris une pièce de monnaie.
01:06 La salariée assure pourtant n'avoir jamais reçu d'avertissement,
01:09 jusque-là pas le moindre blâme.
01:11 Ce que concède son employeur, la société est "to the loop",
01:15 aux toilettes en anglais.
01:17 Depuis 10 ans, cette entreprise néerlandaise s'est vue confier par la SNCF
01:21 les sanitaires d'une trentaine de gares.
01:23 Résultat, près de 10 millions de chiffres d'affaires annuels,
01:26 un peu plus de 200 employés
01:28 et une gestion du personnel qui interroge.
01:31 Parmi les règles indiquées par l'entreprise,
01:33 l'interdiction des pourboires.
01:36 Contacté, un représentant confirme
01:38 La société ne fonctionne pas avec un système de pourboires.
01:42 Mais certains clients auraient tout de même pris l'habitude
01:44 de déposer une pièce sur le comptoir en sortant.
01:47 Dans ces cas-là, chez "to the loop",
01:49 selon plusieurs salariés, l'argent irait tout droit
01:51 dans les poches de la société.
01:53 C'est ce qu'affirme cet agent d'entretien
01:55 toujours dans l'entreprise.
01:57 - Des fois, les clients sont pressés.
01:59 Ils laissent sur la table et puis ils s'en vont.
02:01 Et vous le mettez dans la caisse.
02:02 - Mais c'est la demande de l'entreprise ?
02:03 - Oui, c'est la demande de l'entreprise de le mettre dans la caisse.
02:06 - Mais du coup, qui en profite de ces pourboires ?
02:08 - C'est la société qui en profite.
02:10 Et nous, on n'en profite en rien.
02:12 - Et pour veillir à l'application de ces règles,
02:15 les salariés seraient, selon eux,
02:17 contrôlés à distance via le système de vidéosurveillance.
02:21 - Quand quelqu'un n'est pas là,
02:23 qui te dit que tu es en train de parler avec la sécurité,
02:26 ça se voit qu'il est en train de vous regarder sur la caméra.
02:30 - Contactés, les dirigeants de "to the loop"
02:33 n'ont pas souhaité nous rencontrer
02:35 pour répondre aux allégations des salariés.
02:37 Par message, ils nous assurent veillir à leur bien-être.
02:40 Pourtant, le licenciement de Montparnasse
02:42 ne serait pas un cas isolé.
02:44 Ces derniers mois, de nombreux salariés
02:46 auraient été remerciés.
02:48 Ici, pour deux absences d'une quinzaine de minutes.
02:51 Là, pour un retard.
02:53 Au total, la CGT de "to the loop"
02:55 a recensé une vingtaine de licenciements pour faute
02:58 en moins d'un an,
03:00 dont une bonne partie qu'elle estime injustifiée.
03:03 Le syndicat qui rappelle avoir dû saisir la justice l'année dernière
03:07 pour contraindre l'entreprise à appliquer la loi
03:09 sur le travail du dimanche.
03:11 - C'est une entreprise qui ignore complètement les lois françaises.
03:15 D'ailleurs, il y a des dizaines de procédures.
03:17 Il y a des procédures sur des licenciements,
03:20 des procédures sur tout un tas de choses.
03:22 Elle se fait très régulièrement condamner.
03:25 - Contacter la SNCF, quant à elle,
03:27 explique ne pas être responsable
03:29 des agissements de son sous-traitant,
03:31 dont le contrat s'achèvera en 2026.
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