Le carrefour de l'info - Marc Botenga (PTB)

  • il y a 4 mois
Le député européen Marc Botenga (PTB) était sur les ondes d'AraBel en raison de sa candidature aux élections 2024

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Transcript
00:00 Le Carrefour de l'info sur Arabelle.
00:06 Bonjour, bonjour à tous. Bienvenue dans votre Carrefour de l'information.
00:09 Tout de suite, les principaux titres que nous allons développer ensemble aujourd'hui.
00:12 Les agents Frontex pourront effectuer des contrôles sur le sol belge.
00:16 La politique proactive de retour également adoptée par la Chambre en séance plénière.
00:20 Un texte qui est vivement critiqué par le CIRE et de nombreuses autres organisations.
00:25 Campagne électorale suite, comme tous les jours, sur Arabelle. Notre invité dans quelques instants, Marc Botenga,
00:30 eurodéputé européen PTB. À l'international des destructions à Gaza, sans précédent,
00:36 les Nations Unies estiment entre 30 et 40 milliards de dollars le coût de la reconstruction.
00:41 Et puis, en deuxième partie d'émission, comme tous les jours, on traverse la Méditerranée pour aller voir
00:45 ce qui se passe un petit peu du côté du Maghreb, notamment au Maroc.
00:48 Les exportateurs reprennent le cap vers la Mauritanie après un gel fiscal levé le 1er mai,
00:53 marquant un tournant pour le commerce transfrontalier entre ces deux nations.
00:57 Voilà pour l'essentiel du Carrefour qui démarre dans une poignée de minutes.
01:00 Le Carrefour de l'info sur Arabelle.
01:06 Je vous le disais à quelques instants, la campagne électorale 2024 suite sur Arabelle.
01:11 Aujourd'hui, nous recevons Marc Botenga, eurodéputé PTB. Bonjour.
01:14 Bonjour.
01:15 Merci d'être avec nous sur Arabelle. Peut-être avant de décortiquer un petit peu tout le programme,
01:19 une petite carte de visite, faire plus ample connaissance pour celles et ceux qui ne vous connaissent pas.
01:23 Qui est un petit peu Marc Botenga, son histoire et son parcours ?
01:27 Marc Botenga a été élu la première fois en 2019.
01:30 Donc, c'est à mon tout premier mandat politique qui s'achève.
01:35 Je me suis engagé. Pourquoi ?
01:37 Parce que j'étais révolté par rapport aux inégalités sociales que je vois à Bruxelles.
01:41 Moi, je suis bruxellois.
01:45 Et je me suis engagé à l'Europe. Pourquoi ?
01:47 Pour deux raisons. Premièrement, parce que j'ai vu ce que l'Europe a fait à beaucoup de pays,
01:52 à beaucoup de populations qui, en fait, ont souffert.
01:55 L'Europe qui disait "vous ne pouvez pas faire ça, vous devez couper dans vos services publics,
01:59 dans les transports, dans les hôpitaux".
02:01 Et je trouvais ça révoltant parce que si on fait de l'Europe, il faut le faire pour faire mieux,
02:04 pas pour faire pire.
02:06 Et deuxièmement, j'étais très longtemps actif dans la solidarité internationale.
02:10 Et donc, le fait d'avoir une Europe qui, au niveau de l'international, du monde,
02:15 n'ait pas deux poids, deux mesures, une politique étrangère juste, ça, ça me motive.
02:19 Alors, l'un des chevals de bataille de votre programme du PTB, c'est la taxe des millionnaires.
02:24 On en parle en long et en large aussi dans la presse.
02:27 Vous dites, je vous cite, "je pense que les gens ont assez payé".
02:30 C'est pour ça que nous parlons de taxer les super profits des multinationales et des grosses fortunes.
02:35 Des détails peut-être plus concrètement, comment y arriver ?
02:38 Je pense que les gens, les travailleurs, les gens à Bruxelles se rendent compte,
02:43 un peu partout dans le pays, que la Belgique est devenue un enfer fiscal,
02:46 un enfer fiscal pour les travailleurs, où on paye des taxes surtout.
02:51 Mais, on voit de l'autre côté que les multinationales, les grandes multinationales,
02:56 paient très peu d'impôts, tandis que le boulanger, le boucher du coin,
03:00 eux, ils doivent payer l'impôt sur la société, sur les sociétés.
03:04 Ils ne peuvent pas y échapper.
03:05 On voit que les multinationales, de toute une série de façons, arrivent à y échapper.
03:10 Et d'autre part, on voit que les millionnaires en Belgique,
03:13 les multimillionnaires, ne payent pas d'impôt sur leur fortune.
03:17 Donc, en fait, ils deviennent de plus en plus riches, concentrent de plus en plus de richesses,
03:22 tandis que les travailleurs n'arrivent pas à la fin du mois, souvent.
03:25 C'est très compliqué pour les petits indépendants.
03:27 Alors nous, on dit "Pourquoi est-ce qu'on ne taxerait pas ces grandes fortunes à ces multimillionnaires ?"
03:32 Par exemple, quand vous avez une fortune qui dépasse les 5 millions d'euros,
03:36 alors pourquoi est-ce qu'on ne peut pas avoir un tout petit peu de ça
03:39 pour le réinvestir dans la société, dans les transports en commun, dans les écoles ?
03:43 - La Belgique, un paradis fiscal, sans le dire ?
03:46 - Oui, je pense que pour les riches, pour les ultra-riches, c'est clair.
03:49 D'ailleurs, quand il y avait un impôt sur la fortune en France,
03:52 il y a des riches français qui sont venus en Belgique pour échapper à cet impôt-là.
03:55 Très peu, mais quand même.
03:57 Et donc, aujourd'hui, les fortunes, il y a quelqu'un qui a plus de 5 millions d'euros.
04:01 Que cette fortune-là ne soit pas taxée, c'est quand même incompréhensible.
04:05 C'est incompréhensible, et on le voit en Belgique.
04:08 Par exemple, vous savez qu'en 2000, il y avait en Belgique 1 milliardaire.
04:11 Aujourd'hui, il y en a 41.
04:13 Donc, ça veut dire qu'en fait, 1% de la population est en train de s'accaparer,
04:18 toujours plus, des richesses qui nous appartiennent.
04:21 Parce que, vous savez, vous et moi, on peut travailler dur tous les jours de notre vie,
04:25 on ne sera jamais milliardaire.
04:27 Donc, ce n'est pas par leur travail que ces gens-là sont devenus milliardaires.
04:30 C'est aussi en profitant du travail des autres.
04:32 Alors, c'est normal qu'on dise, voilà, pour ces multimillionnaires,
04:35 on va aller chercher un peu de leur argent, 2%.
04:38 On propose un taux de 2% au-delà des 5 millions,
04:41 et réinvestir ça dans les besoins que nous avons, que nous voyons tous les jours.
04:45 Alors, Marc Bottenga, je vais revenir en 2023 avec ce sondage,
04:48 réalisé par le Centre national de coopération et de développement,
04:51 en collaboration avec le VIF,
04:53 qui est révélé notamment que 80% des sondés étaient favorables à un impôt spécifique
04:58 sur les patrimoines supérieurs à 1 million d'euros.
05:00 C'est une preuve suffisante selon vous pour dire que votre proposition aura du succès ?
05:06 – Je pense que tout dépendra évidemment de la mobilisation,
05:09 parce que notre frustration, c'est qu'il y a des partis qui disent,
05:12 avant les élections qui sont pour, et après les élections oublient
05:15 qu'ils avaient la proposition dans leur programme.
05:18 Et donc, pour le PTB, c'est important de dire, voilà, nous allons aux élections,
05:21 c'est quelque chose d'important pour notre société, pour nous tous.
05:24 Donc, nous voulons l'appliquer,
05:26 et on voit que la grande majorité des Belges, effectivement, est favorable.
05:29 La grande majorité des Belges, pourquoi ?
05:31 Parce que c'est une question de justice fiscale, de justice sociale, c'est faisable.
05:35 Donc, ça, je trouve que c'est important aussi,
05:37 même des institutions qui n'ont rien à voir avec le PTB,
05:39 ont dit que c'est faisable, et c'est grâce à ça qu'aujourd'hui,
05:42 on voit que c'est au cœur du débat des élections.
05:44 Et donc, le choix vraiment au niveau des élections le 9 juin,
05:47 c'est est-ce qu'on va pouvoir avoir une rupture avec une injustice fiscale dans notre pays ?
05:51 Oui ou non ?
05:52 – Alors, on va parler un petit peu d'écologie, le PTB a aussi son regard là-dessus,
05:56 vous parlez d'une écologie punitive, explications peut-être ?
05:59 – Mais je pense que malheureusement, c'est important aujourd'hui
06:02 de prendre des mesures pour l'environnement, pour le climat.
06:04 On le voit tous, les changements qui sont en cours, la crise climatique.
06:09 Mais qu'est-ce qu'on a vu les dernières années ?
06:11 Et qu'est-ce qu'on voit aussi au niveau européen,
06:13 c'est qu'à chaque fois, on va imposer des taxes aux gens.
06:16 On va pénaliser les gens, je prends des exemples,
06:19 on impose par exemple, par rapport à la voiture, des taxes kilométriques.
06:23 Ça ne change rien pour l'environnement, pour le climat,
06:26 parce qu'un travailleur qui n'a pas d'alternative,
06:28 qui doit arriver je ne sais pas à Bruxelles,
06:30 qui commence son shift à Zaventemto le matin,
06:32 il n'a pas d'alternative, donc qu'est-ce qu'il va faire ?
06:34 Il va quand même rouler en voiture, et il va devoir payer la taxe.
06:37 Et c'est pour ça qu'on dit, on punit en fait les gens,
06:39 sans même donner d'alternative, donc ce n'est pas juste.
06:41 Donc ce que nous on propose, c'est de dire,
06:43 effectivement il faut des mesures pour le climat, pour l'environnement,
06:45 mais prenons-nous-en aux gros pollueurs.
06:47 Et pour les gens, par exemple, s'il faut isoler sa maison,
06:50 plutôt que de faire payer ça aux propriétaires, aux locataires,
06:53 disons, on fait au niveau public,
06:56 on dit, c'est nous qui finançons, avec un prêt public par exemple,
07:00 une banque publique, les Allemands ont fait ça, ça marche très bien,
07:02 et comme ça on évite que ça soit toujours aux gens de payer,
07:05 tandis que les grands pollueurs n'investissent pas assez,
07:08 ne limitent pas assez leurs émissions.
07:10 La taxe carbone d'ici 2027, pour vous, c'est pas la bonne solution ?
07:13 Il n'y a que du mauvais là-dedans, il n'y a pas du bon à prendre ?
07:16 Mais la taxe carbone c'est quoi ?
07:18 Ça veut dire qu'en fait, on va payer encore plus cher notre chauffage,
07:21 on va payer encore plus cher notre essence.
07:24 Mais si vous devez rouler, vous devez rouler,
07:27 si vous voulez chauffer votre maison, vous devez chauffer votre maison.
07:30 C'est quoi l'alternative ?
07:31 Rester dans le froid, ne plus se déplacer,
07:33 donc évidemment ça ne change rien.
07:35 C'est ça ce que j'appelle une écologie punitive.
07:37 Parce que nous disons que plutôt que d'imposer une taxe carbone aux gens,
07:41 obligeons ceux qui polluent, obligeons ceux qui polluent
07:45 à investir, à émettre moins, à polluer moins.
07:49 Ça c'est une alternative qui est efficace pour le climat
07:52 et qui est sociale en même temps, qui ne punit pas les gens.
07:55 Je vais prendre d'autres exemples,
07:57 quand l'Union Européenne parle de la qualité de l'air,
08:00 c'est important la qualité de l'air,
08:02 mais alors elle vient avec plus de parking payant,
08:04 des zones de basse émission, etc.
08:06 qui ne résoutent pas le problème.
08:08 Et donc nous on a cette vision de dire,
08:10 on peut le faire collectivement, je parlais d'isoler les maisons,
08:13 on peut faire ça de manière collective, sans que les gens payent.
08:16 Si on voit qu'ailleurs en Europe c'est possible,
08:19 si on voit que les Allemands ont pu isoler des millions de logements
08:22 de cette manière-là, sans que ce soit aux Allemands
08:25 de devoir vendre leurs maisons, c'est quand même important.
08:28 C'est quand même important le droit au logement,
08:30 c'est quand même important de ne pas pénaliser les gens.
08:32 Et quand on a des alternatives, pourquoi est-ce qu'on ne les utilise pas ?
08:35 - Marc Botenga, vous dites "Lutter pour une Europe des gens,
08:37 pas pour une Europe de l'argent",
08:39 c'est un petit peu la philosophie générale de votre parti, le PTV finalement ?
08:42 - Tout à fait. Je trouve que beaucoup de gens aujourd'hui s'en rendent compte,
08:45 ils se disent "Bon, l'Europe en soi c'est une chouette idée,
08:48 le fait de coopérer au niveau européen ensemble,
08:51 mais pourquoi à chaque fois c'est en faveur des profits ?
08:54 Pourquoi par exemple aujourd'hui en Europe, c'est quelque chose de très basique,
08:57 mais au niveau de la loi fondamentale, la constitution européenne si on veut
09:00 ça en traiter, pourquoi est-ce que les libertés économiques,
09:05 le profit quelque part, a priorité sur le social ?
09:10 Pourquoi quand vous prenez une mesure sociale pour les gens,
09:13 comme ville par exemple, vous pouvez être attaqué en justice
09:16 sur base des règles européennes ? C'est quand même pas normal.
09:19 Et donc nous on veut mettre ça sens dessus dessous,
09:22 inverser la logique, de dire "On travaille ensemble,
09:25 on se dit l'Europe, oui, si c'est pour améliorer au niveau social,
09:30 si c'est pour augmenter le salaire, si l'Europe doit être là
09:33 pour venir nous dire que nos salaires sont trop élevés,
09:35 que les pensions sont trop chères, etc. etc.
09:38 Nous on dit non. Je veux dire, on n'a pas besoin d'une Europe
09:40 qui vient nous dire qu'on doit investir moins dans les hôpitaux.
09:43 Nous savons, les gens qui travaillent dans les hôpitaux savent
09:45 qu'on a besoin d'investir davantage dans les hôpitaux,
09:48 qu'on a besoin d'investir davantage dans nos écoles.
09:51 Et donc quand l'Europe viendra nous dire "écoutez, faites moins,
09:54 faites l'austérité, soyez plus austères, faites des coupes
09:57 dans vos services publics, dans vos transports",
09:59 pour nous c'est non. Nous on veut une Europe qui dise le contraire, qui dit voilà.
10:02 - Est-ce que l'Europe sert finalement à quelque chose ?
10:04 - L'Europe peut servir à quelque chose, la question c'est à qui va servir l'Europe ?
10:07 Est-ce que l'Europe va servir aux gens, aux travailleurs,
10:10 aux besoins sociaux que nous avons ?
10:12 Ou est-ce que l'Europe va servir à permettre à des grosses multinationales
10:15 de faire plus de profits, tandis que nous, on voit nos salaires bloqués,
10:18 on voit que nos pensions ne suffisent pas,
10:20 on voit que les transports sont dans un état délabré ?
10:23 - On va enchaîner avec l'international, si vous voulez bien, Marc Botenga,
10:26 ça fait presque 8 mois que la guerre rage à Gaza.
10:29 Pensez-vous qu'il y a toujours, vous avez utilisé une formule,
10:32 une politique de deux poids deux mesures de l'Europe justement,
10:34 face à ce conflit israélo-palestinien ?
10:36 - Absolument, et pourquoi je parle de deux poids deux mesures,
10:38 c'est parce que quand la Russie a attaqué l'Ukraine,
10:41 l'Union Européenne a tout de suite tout fait.
10:44 Il y a des sanctions contre la Russie, il y en avait même avant la guerre,
10:47 pour éviter la guerre.
10:48 Ensuite, on est, je pense maintenant, au 13ème paquet de sanctions contre la Russie.
10:51 Aujourd'hui, contre Israël, il n'y a pas la moindre sanction.
10:54 On a tout fait pour soutenir l'Ukraine,
10:57 des armes aussi, des aides financières, etc.
11:01 Et aujourd'hui, Israël, par rapport aux politiques génocidaires qu'on voit à Gaza,
11:04 on laisse faire, non seulement on laisse faire, en fait on soutient Israël.
11:07 Vous savez que depuis que cette guerre a commencé, ce massacre,
11:11 l'Union Européenne a même intensifié sa coopération avec Israël.
11:15 Donc ça veut dire qu'en fait, aux yeux et dans les faits,
11:18 de la politique étrangère européenne, Israël reste non seulement un partenaire,
11:24 mais reste un soutien dans la région,
11:28 reste une tête de pont dans la région,
11:30 qu'il convient de soutenir.
11:31 Et ça, c'est criminel.
11:32 Et donc on parle de droits humains, on parle de droits internationaux,
11:35 mais très clairement, ça ne vaut pas, quand il s'agit des Palestiniens.
11:38 Ça ne vaut pas quand les crimes sont commis par Israël,
11:42 par un allié de l'Union Européenne.
11:44 Et c'est ça ce qui est grave.
11:45 C'est pour ça que nous on dit, il faut non seulement un embargo militaire,
11:48 mais il faut aussi arrêter cette relation privilégiée qui existe aujourd'hui
11:52 entre Israël et l'Union Européenne.
11:54 Vous savez qu'il y a un accord privilégié, un accord de partenariat.
11:57 Ce n'est pas possible quand même.
11:58 L'Union Européenne ne peut plus jamais parler de droits humains,
12:00 de droits internationaux, avec ce qu'elle est en train de soutenir à Gaza.
12:04 Vous avez parlé d'embargo militaire, il y a aussi l'embargo économique.
12:08 On disait en off qu'on ne parlera pas de l'actualité,
12:10 mais la Turquie a décidé d'arrêter tout commerce avec Israël.
12:13 Je pense que c'est bien, c'est tard, mais c'est bien.
12:18 On ne peut pas, c'est très clair.
12:21 Si aujourd'hui on en voit, il y a des partenariats académiques avec Israël,
12:24 il y a des partenariats commerciaux,
12:26 il y a des subsides, de l'argent public européen qui va vers Israël.
12:30 C'est quand même complicité directe.
12:33 On a dit qu'on ne veut plus acheter du gaz et du pétrole russe.
12:36 On ne veut plus exporter ou importer quoi que ce soit de la Russie,
12:40 parce qu'on ne veut pas se soutenir, il faut désinvestir de la Russie.
12:43 Mais Israël ici, qui a tué des dizaines de milliers de personnes,
12:48 on ne sait pas encore le décompte, parce qu'on retrouve encore les gens
12:51 sous les ruines des bâtiments, qui a rasé des quartiers entiers à Gaza,
12:57 qui a tué, on est autour de 15 000 enfants entre temps.
13:02 Et tout ça, on laisse faire, on ne prend aucune mesure.
13:05 Moi je parle d'embargo militaire, je parle des investissements,
13:08 et on peut parler au niveau académique,
13:10 on peut parler sur les différents terrains.
13:14 Mais il est important de le dire,
13:17 parce que parfois dans le discours politique on l'oublie,
13:20 l'Union Européenne a intensifié les relations depuis des mois,
13:25 et ça c'est très grave, même au niveau du gaz par exemple.
13:27 Vous savez qu'il y a un nouveau projet gazier qui est soutenu
13:30 par l'Union Européenne avec Israël, c'est quand même incroyable.
13:34 Vous imaginez avec tous ces crimes, et quel est le message qu'on envoie ?
13:38 En fait, l'impunité israélienne c'est très bien,
13:42 continuez comme vous êtes en train de faire, de toute manière l'Europe,
13:44 grand max, vous aurez une belle petite déclaration.
13:47 - Vous parlez du soutien de l'Union Européenne,
13:50 mais il y a aussi le soutien indéfectible et permanent des États-Unis, ça on le sait.
13:53 - Absolument.
13:55 D'ailleurs, le caractère criminel de la politique étrangère américaine
13:58 est bien connu dans le monde entier, au Moyen-Orient en particulier,
14:02 et ce qui est quand même dingue, c'est que l'Union Européenne,
14:04 et aussi le Parlement Européen, qui à chaque fois disent
14:07 à plus ou moins tous les pays du monde ce qu'ils doivent faire,
14:10 ils disent "ah vous violez les droits humains,
14:13 vous avez emprisonné quelqu'un injustement,
14:16 pourquoi est-ce qu'il reste allié, étroit des États-Unis,
14:19 tandis qu'effectivement, sans le soutien des États-Unis
14:22 à ce qui se passe aujourd'hui en Israël,
14:25 cette politique israélienne ne serait pas possible,
14:28 mais je ne veux pas dédouaner l'Union Européenne de sa responsabilité,
14:31 parce que l'Union Européenne est le principal partenaire commercial d'Israël.
14:35 Donc si l'Union Européenne aujourd'hui dit,
14:38 au-delà de ce que font les États-Unis,
14:41 nous arrêtons, et nous mettons des sanctions,
14:44 et nous avons notre accord de partenariat avec Israël,
14:47 Israël devra prendre ça en considération, devra arrêter.
14:50 Et je trouve que c'est important, parce qu'il y a les États-Unis
14:53 qui ont une politique criminelle au Moyen-Orient,
14:56 et particulièrement par rapport à la Palestine.
14:59 Mais l'Union Européenne a une énorme responsabilité aujourd'hui.
15:02 – Alors on va revenir chez nous, pour parler plutôt des sentiments des Belges
15:05 par rapport à ce conflit israélo-palestinien,
15:08 on va parler de ce baromètre d'Ipsos le soir, RTL,
15:11 on peut toujours prendre avec prudence bien sûr les baromètres,
15:14 seuls 12% des Belges affirment qu'il faudrait opter pour le camp palestinien,
15:17 8% celui des Israéliens,
15:20 et puis une majorité qui privilégie la neutralité, 38%,
15:23 ou l'absence même de positionnement 25%.
15:26 Que pensez-vous, même si ça reste bien sûr qu'un sondage ?
15:29 – Moi je pense que poser les termes en termes de conflit
15:32 entre Israéliens et Palestiniens est une erreur des questions.
15:36 C'est-à-dire qu'il ne s'agit pas d'un conflit entre Israéliens et Palestiniens,
15:39 il s'agit d'une colonisation illégale, d'un vol de terre
15:43 par un État colonisateur, condamné maintes fois par les Nations Unies,
15:47 qui est aujourd'hui en train de procéder à un nettoyage ethnique
15:50 et des politiques génocidaires à Gaza,
15:53 mais pas seulement à Gaza, on voit ce nettoyage ethnique,
15:56 ce vol des terres, on le voit à Jérusalem-Est, on le voit en Cisjordanie,
15:59 et donc il faut poser les termes de cette manière-là.
16:01 Et là il ne s'agit pas d'être pour ou contre l'un ou l'autre,
16:04 il s'agit de faire respecter le droit international et les droits humains fondamentaux.
16:07 Et il y a une complicité aujourd'hui européenne avec les crimes des guerres israéliens.
16:11 Quand vous posez la question dans ces termes-là,
16:15 est-ce que l'Union Européenne oui ou non, est-ce que la Belgique oui ou non,
16:18 doit soutenir les crimes des guerres, les crimes contre le droit international,
16:21 les violations des droits humains de l'État colonisateur,
16:25 je pense que tout le monde, et une grande majorité de toute la population mondiale,
16:30 est d'accord pour dire non, on ne peut plus soutenir,
16:34 on ne peut plus cautionner ces violations-là.
16:37 – Marc Botenga, candidat PTB aux prochaines élections,
16:40 des élections qui approchent à grands pas,
16:43 si vous êtes donc réélu, quelles seront vos priorités ?
16:47 On a parlé de vos principaux chevaux de cheval ou chevaux de bataille,
16:50 mais est-ce qu'il y en a un qui vous tient particulièrement à cœur ?
16:53 – Mais je pense que justement si on met en avant, c'est la particularité du PTB,
16:57 on fait après les élections ce qu'on a dit avant les élections,
17:00 donc on ne change pas notre programme, quelque part il est gravé dans la roche,
17:03 donc c'est quelque chose qui est important pour nous,
17:05 on n'oublie pas ce qu'on a dit avant les élections,
17:07 donc forcément ce que je viens de vous dire par rapport à notre programme,
17:10 c'est ce que moi… qu'est-ce qui me tient particulièrement à cœur là-dedans ?
17:12 Tout d'abord la justice, la justice au niveau interne,
17:15 et donc là on parle de la taxation juste, d'un impôt sur les multimillionnaires,
17:20 c'est important pour la justice en Belgique,
17:22 le fait de pouvoir augmenter les salaires des gens, c'est important.
17:25 Et au niveau international, effectivement j'en veux beaucoup à cette Union européenne
17:30 d'avoir ce 2.2 mesure de soutenir des violations des droits humains
17:35 quand c'est fait par des alliés, c'est inacceptable.
17:40 Nous devons avoir une politique étrangère juste,
17:43 qui effectivement en premier lieu s'en prend aux violations
17:49 qui sont le fait des politiques européennes elles-mêmes et de ses alliés,
17:53 parce que nous ne pouvons pas faire la leçon au reste du monde
17:56 si nous n'avons pas les plus hauts standards nous-mêmes.
17:59 Pour terminer, un conseil, des conseils, un message à faire passer,
18:03 je pense notamment aux jeunes qui vont voter pour la première fois pour l'Europe,
18:07 et beaucoup de jeunes qui ont un peu boudé la chose politique.
18:10 Mais je ne pense pas que les jeunes boudent la chose politique,
18:13 je pense que les jeunes sont extrêmement actifs au niveau politique,
18:16 au niveau de leurs écoles, au niveau de la mobilisation, différentes choses.
18:20 Je vois beaucoup de jeunes par exemple dans les manifs Palestine,
18:22 je voyais beaucoup de jeunes dans les manifs Climat,
18:24 donc c'est des jeunes qui se mobilisent,
18:25 donc je n'ai pas de conseil à donner, franchement je pense que
18:27 la mobilisation est essentielle, parce que c'est comme ça que la voix des jeunes va s'imposer.
18:32 J'ai plutôt un conseil aux politiciens européens qui parlent un langage incompréhensible.
18:37 Il faut arrêter d'avoir ce langage déconnecté des gens.
18:40 Franchement, vous suivez un débat du Parlement européen ou de la Commission européenne,
18:45 c'est incompréhensible ce qu'ils racontent.
18:46 Parfois je me demande, est-ce qu'eux-mêmes ils savent ce qu'ils racontent,
18:48 ou est-ce qu'ils sont juste en train de lire un petit papier ?
18:51 Si vous voulez que les gens s'intéressent à vous,
18:53 ayez la décence de parler un langage qui est à la hauteur d'un débat normal.
19:01 Ne vous cachez pas derrière des termes techniques, une rhétorique de la langue de bois.
19:05 Non, soyez honnête, assumez vos positions et exprimez-les dans la langue des gens.
19:10 – Voilà, c'était la langue des gens, la conclusion de Marc Botenga, eurodéputé PTB.
19:15 Merci en tout cas d'avoir été avec nous sur Arabel,
19:17 on a presque bouclé les 20 minutes autorisées par le CSA.
19:19 Merci beaucoup. – Avec plaisir, au revoir.
19:21 On se retrouve dans quelques instants pour la suite de votre Carrefour de l'Info.