L’ancien Premier ministre Manuel Valls était l’invité de La Matinale, ce lundi 29 avril, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur l’Europe de la défense : «Le plus gros danger pour les Européens, c’est la passivité par rapport aux changements que nous sommes en train de connaître. Le nucléaire russe nous menace. Si nous ne nous préparons pas à nous défendre, notre faiblesse, parfois notre lâcheté passée, ouvre les portes à tous ceux qui combattent nos intérêts stratégiques et nos valeurs démocratiques».
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00:00 Le plus grand danger, vous avez raison de parler de l'Europe, c'est la passivité des européens par rapport aux changements que nous sommes en train de connaître.
00:07 Ligne de front au Proche-Orient, je viens de l'évoquer, ligne de front en Europe face à la Russie.
00:13 Donc il faut un réveil des européens et les missiles et le nucléaire russe nous menacent.
00:19 Donc le président de la République fait, vous savez que je peux être critique sur le président de la République, sur la diplomatie vis-à-vis d'Israël ou sur la manière dont aujourd'hui il conduit les affaires.
00:29 Mais là on touche à l'essentiel.
00:31 Donc il a fait un certain nombre de propositions qui visent un ensemble de défense pour l'Europe, solaire, missiles de longue portée.
00:39 Il y a l'idée des Allemands de ce bouclier anti-missiles mais qui pose évidemment beaucoup de sujets.
00:44 Et sur le fait que, vu la menace des Russes, le nucléaire français, l'arme de dissuasion nucléaire peut être liée aussi, c'est un débat, aux intérêts stratégiques de l'Europe.
00:55 D'habitude l'arme nucléaire est liée à une souveraineté nationale, c'est une sensualisation d'un territoire.
01:01 Oui mais nous avons aujourd'hui, nous le voyons bien, à la fois dans le cadre de l'Union européenne, de l'Alliance atlantique avec nos amis britanniques qui ont aussi l'arme nucléaire.
01:11 Avec les évolutions que nous connaissons, les intérêts stratégiques de la France.
01:16 Il ne s'agit pas de demander aux Slovènes, aux Danois, aux Italiens d'appuyer le bouton rouge avec nous.
01:21 Soyons sérieux, c'est des sujets évidemment, comme vous l'avez présenté, particulièrement délicats.
01:26 Mais on ne rigole plus là.
01:28 Quand on parle de risque pour l'Europe, de risque pour nos intérêts stratégiques, de guerre, on ne se paye pas de mots.
01:36 Oui, mais j'étais il y a quelques mois à Kiev, il y avait deux choses qui me frappaient.
01:42 Un, le fait que la guerre était longue, que les Ukrainiens demandaient notre soutien financier et militaire, nous avons trop tardé.
01:49 Et l'élection potentielle, possible, de Trump dans quelques mois aux Etats-Unis.
01:54 Si nous ne nous préparons pas à nous défendre, eh bien notre faiblesse, parfois notre lâcheté passée, ouvre les portes à tous ceux qui combattent nos intérêts stratégiques, nos valeurs démocratiques.
02:07 Et vous savez, moi je suis frappé par le fait que Poutine, l'Iran, l'Iran qui soutient la Russie avec ses drones, Poutine qui reçoit le Hamas,
02:17 ils nous font d'une manière ou d'une autre une guerre directe par les réseaux de communication, par hybride.
02:24 Donc nous devons réagir.
02:26 Et je pense que le président de la République ouvre un débat sur la manière dont nous, Européens et évidemment Français,
02:32 avec nos propres responsabilités historiques et politiques et stratégiques, nous devons nous défendre.
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