Emmanuel Macron veut «ouvrir le débat» autour de la défense européenne, comprenant notamment l'utilisation de l'arme nucléaire française. Mais, selon François-Xavier Bellamy, tête de liste LR aux européennes, le président a fragilisé le nucléaire en France.
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00:00 L'Europe, ce sont des États qui ont chacun leurs intérêts,
00:03 qui ont chacun leurs priorités, leurs lectures géopolitiques.
00:08 Et l'Europe, c'est un combat.
00:09 C'est un combat de tous les jours, avec des amis, bien sûr,
00:12 avec des alliés, mais avec des amis, vous n'êtes pas toujours d'accord sur tout.
00:15 Et ça suppose évidemment que les Français soient capables de défendre leurs intérêts.
00:20 On a plutôt l'impression que c'est un combat interne plutôt qu'externe.
00:23 Le grand problème, ce n'est pas que, par exemple,
00:27 le chancelier allemand veuille défendre les intérêts de l'Allemagne
00:30 en faisant en sorte que la France devienne un élément complémentaire,
00:35 un élément qu'il maîtriserait demain dans cette maîtrise du feu nucléaire,
00:39 qui est une singularité française.
00:41 Le problème n'est pas que l'Allemagne défende ses intérêts.
00:43 Le problème, c'est que le chef de l'État français ne défende pas les intérêts de la France.
00:46 C'est ça, le vrai problème aujourd'hui.
00:47 Vous voulez dire qu'Emmanuel Macron ne défend pas aujourd'hui les intérêts de son propre pays ?
00:52 Quand je vais à Berlin et que je rencontre...
00:53 L'accusation est quand même forte.
00:55 Quand je vais à Berlin et que je rencontre les autorités allemandes,
00:57 effectivement, j'entends très souvent revenir cette petite musique
01:00 de la mutualisation de la diffusion nucléaire française.
01:03 Et je comprends les Allemands d'avoir cet agenda,
01:05 mais moi, ce que je ne comprends pas,
01:06 c'est que le chef de l'État français soit prêt à y concourir.
01:09 Et c'est ça qui me paraît d'une grâce bien plus.
01:10 Vous voulez dire, monsieur Bellamy, que le chef de l'État français
01:12 reprend les éléments de langage et même la rhétorique et la volonté de pays
01:16 qui veulent, non pas nous nuire, ça reste quand même des partenaires,
01:18 en tout cas, fragiliser ce qui fait notre puissance aujourd'hui ?
01:21 Oui, et d'ailleurs, c'est vrai du nucléaire militaire,
01:24 mais les deux sont parfaitement liés.
01:25 Ça a été vrai aussi du nucléaire civil, parce que les deux sont conjoints.
01:29 Vous ne pouvez pas avoir une dissuasion nucléaire militaire
01:31 si vous n'avez pas une filière nucléaire civile,
01:33 parce que c'est la maîtrise d'une technologie et que ça, c'est un tout.
01:36 Et qui a fragilisé le nucléaire en France, le nucléaire civil ?
01:39 Qui a fragilisé notre électricité nucléaire
01:41 en faisant exploser les factures des Français au passage
01:44 et en nous rendant dépendants du charbon et du gaz vendus par la Russie ?
01:47 Eh bien, c'est Emmanuel Macron.
01:50 C'est la gauche au pouvoir depuis 2012, alliée avec les Verts,
01:53 qui ont organisé la lutte contre ce qui constituait
01:56 une des forces historiques de notre modèle industriel.
01:59 Qui a fermé Fessenheim ? C'est Emmanuel Macron.
02:01 Qui a fait voter la programmation pluriannuelle de l'énergie,
02:04 qui aujourd'hui, encore en vigueur, prévoit la fermeture de 12 réacteurs nucléaires ?
02:08 C'est Emmanuel Macron.
02:09 Avant d'opérer un revirement.
02:12 Mais le revirement, on n'en voit pas la couleur,
02:14 parce que la programmation pluriannuelle de l'énergie en question,
02:16 elle est toujours en vigueur,
02:17 alors que les projets de construction de nouveaux nucléaires,
02:20 eux, pour le coup, on ne sait pas encore exactement comment ils se déploient.
02:23 [Musique]
02:27 [SILENCE]