Nos invités sur le plateau de l'Heure des Pros 2 WE sont revenus sur les propos d'Élisabeth Badinter qui déplore la montée de l'antisémitisme.
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00:00 Et Thomas Legrand, journaliste Libération, qui n'a pas les mêmes combats visiblement,
00:05 lui a répondu "mais quel délire, depuis quand brandir un drapeau palestinien est un signe d'antisémitisme ?"
00:12 Ce n'est pas du tout ce qu'elle disait, on passera sur les fautes.
00:16 Traiter les étudiants de Sciences Po qui se mobilisent contre la guerre à Gaza d'antisémites est une folie.
00:20 Comment voulez-vous lutter contre le réel regain d'antisémitisme après ça ?
00:25 Je ne sais pas s'il a écouté son intervention parce qu'elle n'a absolument pas dit ça,
00:29 mais l'antisémitisme a toujours existé, simplement depuis le 7 octobre, il est décomplexé et assumé pour certains.
00:35 Il y a une sorte d'émulation où sous couvert d'antifénisme, on aurait le droit pour certains ou selon certains d'être antisémite.
00:42 Et je vois qu'il y a vraiment une haine des Juifs qui est viscérale pour certains.
00:46 Quand on voit à Sciences Po qu'on refuse l'entrée dans un amphithéâtre à une jeune femme juste parce qu'elle est juive,
00:53 je comprends que ça devrait tous collectivement nous alerter.
00:57 Et je pense que l'antisémitisme ne doit pas être uniquement le combat de la communauté juive,
01:01 mais qu'au contraire, tous collectivement, nous tentons de lutter contre l'antisémitisme qui effectivement gagnait du terrain.
01:08 Et moi, je trouve ça particulièrement dramatique.
01:10 Vous parlez d'une séquence qui s'était déroulée en mars dernier.
01:13 Je préfère préciser que les organisateurs ont contesté cette version,
01:18 expliquant également que cet étudiant de juive avait pu rentrer après.
01:22 Mais il y a une forme d'indécision.
01:25 - C'est pas le seul étudiant de juive à dire ce qui se passe à Sciences Po.
01:28 - Bien sûr.
01:29 En revanche, ce qui me marque, c'est vraiment ce message de M. Le Grand, de libération.
01:34 Un peu de respect, on parle d'Elisabeth Bader, ce n'est pas n'importe qui.
01:37 - Il a intéressant son tweet parce que...
01:41 - Qu'est-ce qu'il a fait, M. Le Grand, dans sa vie pour lutter contre les racismes, l'antisémitisme, etc. ?
01:49 - Il est intéressant parce que c'est une des figures de la gauche médiatique, Thomas Le Grand.
01:53 Il est journaliste, il est éditorialiste depuis 30 ans, donc il donne son avis sur l'actualité.
01:57 Ce que je trouve intéressant, c'est que c'est le syndrome absolu de l'aveuglement volontaire.
02:03 C'est-à-dire que c'est des gens intelligents, Thomas Le Grand, c'est quelqu'un d'intelligent,
02:07 qui va trouver toutes les consortions sémantiques et intellectuelles pour ne pas voir ce que tout le monde voit.
02:12 Là, c'est sur la question d'Elisabeth Bader, de l'antisémitisme,
02:16 mais la gauche médiatique est capable de ça dans absolument tous les domaines.
02:19 C'est ça qui est fascinant.
02:20 Et c'est un mode de pensée. Et si je continue deux secondes sur ce que dit Elisabeth Bader,
02:25 pas sur la question de l'antisémitisme, parce que Sarah a tout dit,
02:28 et parce que, en fait, ça ne souffre pas beaucoup de contestations.
02:31 Je pense qu'il y a une autre chose qui devrait inquiéter tout le monde,
02:33 et qui devrait inquiéter Elisabeth Bader en particulier.
02:35 Elle, elle a été visée par une interdiction d'invitation pour une conférence dans une université.
02:40 Ils sont deux, d'ailleurs, grands intellectuels à avoir été invités et désinvités par des universités,
02:44 c'est elle et Alain Finkielkraut.
02:46 Et à l'époque, Alain Finkielkraut, il y a quelques années, sur une chaîne concurrente,
02:50 avait consacré un très long édito et très émouvant à la fin du débat, à la revue de le débat,
02:54 qui s'est arrêtée il y a quelques années.
02:56 Et il avait expliqué, en faisant le lien avec cette conférence annulée,
02:59 qu'en réalité, aujourd'hui, on entrait, à l'époque, dans une phase où il allait devenir impossible
03:04 de discuter, de dialoguer, etc. Et que ça préparait, en fait, au fond,
03:07 je tire le fil un peu de sa pensée, au fond, le totalitarisme.
03:11 Je pense qu'il a parfaitement raison, on est en plein dedans.
03:13 C'est-à-dire qu'en fait, ce qui s'est passé il y a quelques années était juste une petite alerte.
03:17 Et aujourd'hui, on est en plein dedans. Ce qui est intéressant, au-delà de l'antisémitisme,
03:19 c'est qu'aujourd'hui, vous vous rendez compte que les gens de Sciences Po ou les gens des universités,
03:22 en fait, ne veulent pas discuter avec des gens qui ne sont pas d'accord avec eux.
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