Raphaël Glucksmann, tête de liste PS/Place publique aux élections européennes est l'invité de BFMTV-RMC ce vendredi.
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00:00Et d'ailleurs à propos de l'aide à l'Ukraine, il dit qu'il n'y a pas de limites, il dit
00:03si nous disons que l'Europe est la condition de notre sécurité, que se joue en Ukraine
00:08davantage que la seule souveraineté territoriale de ce pays, mais la sécurité de nous, Européens,
00:14alors avons-nous des limites ? Non.
00:16Vous auriez pu prononcer cette phrase.
00:18Dans ce cas-là, au lieu de faire des grandes phrases, et c'est la réaction de tous les
00:22Européens que j'ai rencontrés, au lieu de faire des grandes phrases, que la France agisse.
00:26Vous savez, après deux ans de guerre, plus de deux ans de guerre, nous ne sommes pas
00:30capables de livrer sur le front ukrainien plus de 5 000 obus par mois, alors que les
00:34Russes en tirent 20 000 par jour.
00:36Les contrats à long terme avec nos industriels ne sont toujours pas passés.
00:39La France est à la traîne de l'aide à l'Ukraine.
00:42Alors Emmanuel Macron, il fait des grandes phrases, mais derrière, ça ne suit pas.
00:45Il n'y a pas de réorganisation de notre industrie de la défense, il n'y a pas les livraisons
00:49qui sont attendues.
00:50La France fait sauter dans les textes européens le terme de priorisation qui vise à donner
00:54la priorité au front ukrainien, par exemple, par rapport à nos livraisons à Doha ou à
01:00Abu Dhabi, au Qatar, aux Émirats unis.
01:02Il y a un décalage entre les mots et les actes, les actes de solidarité.
01:07Où sont les mirages que demandent les Ukrainiens ?
01:09Eh bien, ils ne sont toujours pas livrés et la France refuse toujours de les livrer.
01:13Et donc, avant de faire des grandes phrases qui, bien sûr, sont importantes, mais qui
01:17engagent des débats littéraires, dont nous avons la spécialité en France sur l'envoi
01:21de troupes, pas l'envoi de troupes, je n'ai pas envie d'aller mourir sur le front, personne
01:24ne demande aux Français cela, pas les Ukrainiens en premier lieu.
01:27Eh bien, avant d'engager ces débats littéraires, on doit agir.
01:30Et vous savez, il y a un terme en Ukraine qui est né dès le début de la guerre, un
01:34terme qui s'appelle Macroné.
01:35Macroné.
01:36Les Ukrainiens, ils disent Macroné pour faire des grandes phrases et ensuite agir.
01:40C'était même à la une de certains journaux ukrainiens, Macroné, c'était devenu un terme
01:45en Europe, Macroné.
01:46Et il faut comprendre ça, moi, mes collègues européens, y compris dans le groupe de gauche
01:50sociale démocrate, au Parlement européen.
01:52En 2019, quand je suis arrivé, eh bien, c'était très compliqué de leur expliquer
01:55pourquoi nous, on jugeait l'action d'Emmanuel Macron critiquable, pourquoi on était dans
01:59l'opposition.
02:00Parce qu'il avait cette image comme ça de réformateur européen et que c'était finalement,
02:04il y a eu une sorte d'engouement en Europe pour lui au début, suite notamment au discours
02:09de la Sorbonne.
02:10Le premier discours.
02:11La Sorbonne 1.
02:12Oui, la Sorbonne 1, quand il n'y a pas encore bilan et qu'il a exposé sa vision de l'Europe.
02:16Et moi-même, à l'époque, j'avais dit que j'avais trouvé ce discours bon.
02:19Eh bien, aujourd'hui, vous prenez les mêmes députés européens et ils ont été déçus
02:25au-delà de tout.
02:26Et son discours d'hier, ils ne l'ont même pas écouté parce qu'en fait, il y a ce terme
02:31macronais qui s'est institué dans les institutions européennes.