Avant de devenir chanteuse, Thérèse travaillait pour une enseigne de luxe. Elle a été victime d'un burn-out mais refusait de l'admettre, jusqu'à ce que les symptômes deviennent physiques.
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00:00 J'habitais à 20 minutes du taf, je me levais le matin et je mettais une heure pour y aller
00:04 parce qu'en fait, à chaque fois que je montais dans le métro, je sentais en fait
00:07 crise d'angoisse que j'avais du mal à nommer à l'époque qui arrivait.
00:11 J'avais une envie de vomir, j'avais des sueurs froides et il fallait que je descende
00:14 à chaque station.
00:15 Je m'appelle Thérèse, je suis musicienne artiste et aujourd'hui je viens vous parler
00:19 du jour où j'ai compris que j'étais en burnout.
00:21 En fait, c'était il y a une dizaine d'années et à l'époque, je bossais en marketing
00:26 dans une maison de luxe et je me souviens que je bossais quand même pas mal.
00:29 Et après une grosse convention, je sentais que j'étais quand même pas mal crevée.
00:34 J'avais pris en fait trois jours de congé maladie et ça ne m'était jamais arrivé
00:39 de toute ma vie.
00:40 Je sentais vraiment une grosse fatigue.
00:41 Et j'avais discuté à l'époque avec ma directrice marketing et je lui avais dit
00:45 en septembre à la rentrée, parce que c'était au mois de mai je crois, si je continue à
00:49 me sentir fatiguée comme ça, il fallait réfléchir à quelque chose pour moi.
00:52 Je suis revenue de ce congé maladie et en fait à la rentrée, Rebelodge commençait
00:57 à avoir des symptômes physiques en fait, des migraines.
00:59 Je n'avais jamais eu de migraine de ma vie.
01:01 Des maux de ventre aussi.
01:02 J'avais du mal en fait à manger.
01:04 Franchement, je n'ai jamais eu du mal à manger de toute ma vie.
01:07 Je ne comprenais pas trop ce qui se passait.
01:09 Je me sentais fatiguée de tout ça.
01:10 Et ça a continué pendant des semaines et j'ai commencé à aller chez le médecin
01:14 pour demander ce que j'avais, etc.
01:15 Et j'ai vu un premier médecin qui m'a dit que j'étais potentiellement en burnout
01:20 et je ne l'ai pas cru.
01:21 Donc, je suis allée voir un deuxième médecin.
01:22 Le deuxième médecin m'a dit la même chose.
01:24 Et encore une fois, je me suis dit mais ils ne savent pas de quoi ils parlent parce qu'ils
01:27 ne connaissent pas, etc.
01:28 C'est au bout du troisième médecin que je me suis dit bon, bah peut-être que je
01:32 vais écouter tout ça.
01:33 On m'a prescrit des anxiolytiques que je n'ai jamais voulu prendre.
01:36 Prendre ces médicaments, c'était aussi athée dans le réel et dans ma chair qu'il
01:39 se passait quelque chose qui n'allait pas.
01:41 Et je pense que j'étais dans une forme malgré tout de déni.
01:44 Et j'ai continué à aller au bureau et plus j'allais au bureau et moins ça se
01:48 passait bien.
01:49 Et pourtant, j'essayais justement de discuter avec mes RAH, de discuter avec la direction
01:52 à l'époque pour leur dire que le job que je faisais ne m'allait pas.
01:55 Je demandais de l'aide aussi, je veux dire d'embaucher des gens.
01:57 J'en suis arrivé à un point où j'avais du mal juste à aller au boulot.
02:01 Je me souviens que j'habitais à 20 minutes du taf, je me levais le matin et je mettais
02:07 une heure pour y aller parce qu'en fait, à chaque fois que je montais dans le métro,
02:10 je sentais ces crises d'angoisse que j'avais du mal à nommer à l'époque qui arrivaient.
02:15 J'avais une envie de vomir, j'avais des sueurs froides et il fallait que je descende
02:18 à chaque station pour respirer, pour pleurer.
02:22 Et voilà, c'est comme ça que j'ai vraiment compris que j'étais en burn-out et que
02:26 j'ai accepté.
02:27 Ce qui s'est passé, c'est que j'ai dû désobéir, chose qui ne m'arrivait jamais.
02:32 Et c'est en fait totalement par hasard, à cette époque-là, que j'ai découvert
02:37 que j'étais atteinte d'une maladie héréditaire que j'hérite donc de ma maman qui s'appelle
02:41 la polykystose hépatogénale.
02:42 Et en fait, on s'est rendu compte que c'était non seulement les reins qui étaient touchés,
02:47 mais aussi le foie.
02:48 La radiologue m'a dit "mais vous avez une infinité de kystes dans le foie" et j'étais
02:52 pas du tout au courant.
02:53 Je suis sortie de la salle, j'étais dans la salle d'attente, je me suis décomposée
02:55 parce que je savais de quoi elle parlait en fait.
02:57 Et au même moment, ma mère, elle était dialysée.
02:58 Et du coup, je me suis retrouvée dans une position, j'étais dans une impossibilité
03:03 presque de pas me projeter dans cette espèce de futur.
03:06 Et c'est à ce moment-là que j'ai brillé en fait.
03:07 Et je me suis dit "c'est vraiment pas comment ta vie va se passer, donc t'as pas le time
03:11 en fait".
03:12 Et c'est là que j'ai commencé à me faire aider aussi, à accepter l'aide de mon entourage
03:15 qui a été génial et j'ai fait de la sofro, j'ai fait plein de trucs qui m'ont aidé
03:19 en fait justement à garder mon calme et à essayer de garder le cap dans cette période
03:23 de burnout.
03:24 Et je me suis vachement battue pour avoir une rupture conventionnelle et ça a été
03:27 difficile.
03:28 Et donc j'ai continué à travailler un petit peu, je faisais un peu de résistance.
03:31 C'était extrêmement difficile pour moi de faire de la résistance, notamment qu'à
03:34 l'époque, tout mon service était en burnout.
03:36 L'année où je suis partie, dans l'équipe on devait être 50 je pense dans mon équipe.
03:41 Je pense qu'il y a quasiment la moitié, on était une vingtaine à partir cette année-là.
03:44 C'est dire à quel point c'était la cata quoi.
03:46 Grâce à une de mes collègues qui reste une amie aujourd'hui et qui m'a dit "Thérèse,
03:51 calme sur tes positions, ne lâche pas l'affaire".
03:53 Et elle était là tous les jours à me dire "Lâche pas l'affaire".
03:56 Heureusement j'habitais avec quelqu'un qui a été aux petits soins, qui a mis vachement
04:00 de temps aussi à comprendre que j'étais en burnout.
04:02 L'entourage parfois pris dans le quotidien et tout peut ne pas voir des choses catastrophiques
04:06 qui sont en train de se dérouler devant soi.
04:08 Et finalement grâce à l'ordonnance et au diagnostic des différents médecins, cette
04:12 personne a finalement capté et m'a beaucoup aidée au quotidien pour que je puisse m'en
04:16 sortir et pour que j'ai la force de discuter avec des aides juridiques, etc. pour pouvoir
04:23 aller négocier ma rupture conventionnelle et finalement me libérer de tout ça.
04:27 Et c'est grâce à ça que je me suis dit "Thérèse, tu vas vivre ta vie".
04:30 Et c'est grâce à ça que je me suis dit que j'allais devenir chanteuse.
04:33 Alors évidemment j'étais ultra soulagée, mais genre vraiment ultra soulagée.
04:38 Je me dis "Mais bon débarras tout ce bordel".
04:40 Les deux conseils principaux que je donnerais c'est d'écouter son corps, vraiment,
04:45 parce que le corps ne ment pas.
04:47 Et la deuxième chose c'est d'accepter l'aide des gens qui nous entourent.
04:51 Et même des gens qui sont parfois insoupçonnés.
04:54 Moi c'est le père d'une de mes collègues qui était un ancien RH qui m'a aidée en
04:59 fait à partir de la boîte.
05:01 Et voilà, et c'est pas forcément une personne proche, mais accepter l'aide des gens quand
05:05 ça va pas en général.