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"Annie Girardot selon son coeur" est un documentaire français réalisé par Frédéric Zamochnikoff en 2020, qui retrace la vie et la carrière de l'actrice légendaire Annie Girardot. Ce film poignant offre un regard intime et touchant sur une femme d'une grande complexité et d'un talent immense, qui a marqué de son empreinte le cinéma français.

Plongeant dans les méandres de son existence, le documentaire explore les différentes facettes de l'actrice, de ses débuts prometteurs sur les planches aux sommets de sa gloire sur grand écran. Des images d'archives rares, des entretiens avec ses proches et des extraits de ses films les plus emblématiques tissent une riche tapisserie qui retrace son parcours extraordinaire.

On découvre une Annie Girardot déterminée et passionnée, qui a consacré sa vie à son art. Malgré les obstacles et les épreuves qu'elle a rencontrés, elle n'a jamais renoncé à ses rêves et a toujours persévéré avec une force et une dignité admirables.

Le documentaire met également en lumière la personnalité solaire et attachante d'Annie Girardot, son humour débordant et sa gentillesse légendaire. On la voit entourée de ses amis et de sa famille, partageant des moments de joie et de complicité qui témoignent de son immense humanité.

"Annie Girardot selon son coeur" est un hommage vibrant à une actrice hors du commun, qui a su toucher le cœur du public par son talent et son authenticité. Ce film est un précieux témoignage de sa vie et de son œuvre, et il ne manquera pas de toucher et d'inspirer tous ceux qui le verront.

Si vous êtes un admirateur d'Annie Girardot ou si vous souhaitez simplement découvrir l'histoire d'une femme extraordinaire, je vous recommande vivement ce documentaire. C'est un voyage émouvant à travers la vie d'une légende du cinéma français, un voyage qui vous laissera sans aucun doute un souvenir impérissable.
Transcription
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00:51 -Quand elle était jeune, elle était très bonne élève.
00:54 C'était une jeune fille brillante.
00:56 D'ailleurs, à l'école, quand elle est enfant, on la remarque
00:59 parce qu'elle a une élocution formidable.
01:01 D'ailleurs, assez vite, elle va faire du théâtre,
01:02 et tout le monde la remarque.
01:04 Elle était le petit chef de bande de l'école,
01:06 et elle aurait tout à fait pu faire des études.
01:08 Elle voulait, à une époque,
01:10 elle avait énormément d'admiration pour sa mère,
01:12 elle voulait aussi être infirmière.
01:14 -Elle voulait, effectivement, faire comme sa maman,
01:16 reproduire sa voix,
01:19 et donc elle a commencé ses études d'infirmière.
01:22 Et puis, je crois que c'est mon arrière-grand-mère
01:25 qui l'a inscrite, justement, au conservatoire
01:29 pour passer le concours,
01:31 et elles l'ont fait en cachette du frère de ma grand-mère,
01:35 qui, étant le seul homme de la maison,
01:37 c'était vraiment un peu le papa,
01:39 et donc il fallait faire les choses en cachette.
01:41 Il fallait pas qu'il soit au courant.
01:42 Et donc, Magi a inscrit Annie,
01:45 Annie a fait ce concours en cachette,
01:47 et elle l'a obtenue.
01:49 -Au conservatoire, elle est bien entourée.
01:51 Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Mariel,
01:53 Jean Rochefort, Claude Riche, Françoise Fabien.
01:57 Elle se fait pourtant vite remarquer
01:59 et obtient deux premiers prix de comédie au concours de sortie.
02:02 Elle est déjà une grande.
02:04 Une rencontre va alors littéralement changer sa vie.
02:07 -Un jour, on pense à elle
02:09 pour jouer une pièce de Cocteau, "La méchine à écrire".
02:12 Et en fait, elle rencontre Cocteau, elle passe des auditions,
02:15 et ils disent vraiment que c'est elle.
02:17 Ils trouvent qu'effectivement, elle a vraiment un tempérament de tragédienne
02:21 qui n'a pas encore été exploité,
02:23 mais ils sentent que chez elle, il y a quelque chose qui va pas,
02:25 dans son allure, c'est pas en accord avec ce qu'elle est.
02:28 -Donc, il a décidé de lui couper les cheveux,
02:31 ce qu'il a fait, la coupe artichaut.
02:32 Et à l'époque, une femme aux cheveux courts comme ça,
02:36 c'était choquant, parce que c'était pas dans les mœurs,
02:38 mais c'est ce qui a révélé vraiment sa personnalité,
02:41 c'est-à-dire une femme...
02:42 Mais une femme qu'on avait.
02:45 Et c'est là qu'elle va devenir la Girardo qu'on connaît,
02:48 brindille, les cheveux très courts, beaucoup d'allure,
02:51 pas forcément les beautés de l'époque,
02:53 puisque les beautés de l'époque, c'est Martine Carole,
02:56 c'est Michel Morgan.
02:57 -Une force intérieure puissante
03:00 qui va transcender les choses, qui va transcender la vie.
03:03 -Elle devient donc une vedette avec la machine à écrire.
03:06 Le cinéma lui ouvre ses portes.
03:08 Elle tourne avec Pierre Freinet, puis avec Jean Gabin,
03:11 dans "Le Rouge et Mis", où elle lui tient parfaitement tête.
03:15 Et à un moment donné, la Comédie française va lui demander de choisir.
03:18 Soit elle fait du cinéma et du théâtre par ailleurs,
03:22 soit le reste, c'est la Comédie française.
03:23 Et donc, vraiment avec beaucoup de chagrin et de peine,
03:28 elle choisit quand même de quitter la Comédie française.
03:30 Et donc, il se trouve qu'elle a rencontré déjà Lucchino Visconti
03:34 pour jouer avec lui la pièce "Deux sur la balançoire"
03:38 avec Jean Marais.
03:40 Et là aussi, c'est un grand succès,
03:42 parce qu'elle découvre Visconti, qui est très impressionné par Annie Gérardot,
03:46 qui trouve qu'effectivement, c'est une très grande,
03:48 et qui aime beaucoup, chez Annie Gérardot, son incertitude.
03:52 -Visconti lui donne alors une de ses plus belles interprétations,
03:56 dans "Rocco et ses frères",
03:57 où elle partage l'affiche avec Alain Delon et Renato Salvatori.
04:01 Le cinéma italien est à son apogée.
04:04 -Si on parle du film de "Rocco et ses frères",
04:06 où elle a rencontré mon grand-père,
04:08 où il y a cette scène... dure, difficile,
04:13 mais qui va refléter effectivement sa personnalité de...
04:17 "Même si c'est dangereux, même si c'est dur,
04:19 je vais y aller et je vais l'affronter."
04:21 -La première scène où elle tourne avec Renato Salvatori,
04:23 c'est la scène où Renato Salvatori l'assassine d'un coup de couteau,
04:29 le long d'un canal, contre un arbre.
04:33 Renato arrive, sort le couteau et tue...
04:38 le personnage, je ne me souviens plus de son prénom,
04:40 le personnage de Rocco.
04:42 Et il lui plante le couteau,
04:45 et Renato lui plante le couteau vraiment,
04:47 mais enfin, assez pour lui faire mal.
04:50 Et Renato lui fait...
04:53 Et voilà, Rémi, c'est pour l'art.
05:07 -Je ne veux pas mourir !
05:08 -Il y avait ce plaisir chez Annie, même dans le drame.
05:19 D'ailleurs, c'est ce qui est beau,
05:21 c'est cette confusion permanente qu'il y a chez Annie.
05:23 C'est où le rire se mêle aux larmes,
05:27 le drame se mêle à la comédie, à la comédie d'alerte.
05:31 -Il y avait chez elle la dérision et le drame
05:35 extrêmement, je dirais, dans le même lit.
05:38 Et c'était un tout petit lit.
05:40 -A mon avis, elle s'est construite
05:42 une technique théâtrale de comédienne classique,
05:47 que ce soit la diction, la manière de projeter les émotions,
05:51 la manière de projeter le texte, de l'assumer.
05:54 Et puis, après,
05:57 ça, c'est ce paramètre d'une formation classique.
06:03 Après, il y a chez Annie Gérardot, je trouve,
06:06 quelque chose qui est de l'ordre d'un instinct hors norme.
06:10 -Je donne ce que je ressens,
06:12 parce que si je donne ce que je ressens,
06:13 l'autre, il va sentir.
06:15 Si je fais semblant, je vais rien transmettre.
06:20 Si je vis, je vais faire passer quelque chose.
06:25 -Annie, pour moi, ça a été la plus grande comédienne française.
06:31 Voilà. Et aujourd'hui, aussi bien dans la comédie, le drame, etc.,
06:37 il suffisait de regarder Annie sans qu'elle dise un mot.
06:41 Et elle était capable de vous faire pleurer ou de vous faire rire.
06:46 -Annie, elle a jamais joué, elle a toujours été.
06:49 -Annie Gérardot poursuit une carrière en France et en Italie.
06:53 Après un film avec Monice Schelly,
06:55 c'est "Ferreri" qui lui offre le rôle original d'une femme à barbe.
06:58 -Quand j'ai lu la 1re fois le sujet, j'étais épouvantée.
07:01 Et puis après, il m'a fallu quelques secondes.
07:04 Et puis, j'ai dit, je le fais.
07:06 Je le fais parce que, pour la 1re fois de ma vie,
07:09 on m'a offert finalement au cinéma quelque chose qui me convenait.
07:13 C'est-à-dire une sorte de petite soeur, si vous voulez.
07:16 Parce que c'est comme ça, c'est un personnage humain
07:19 que je trouve, moi, merveilleux, pour moi.
07:22 Évidemment, j'ai dû mettre les poils, ce qui ne m'a pas fait plaisir du tout,
07:25 parce que c'est affreux physiquement, parce que ça vous fait mal.
07:29 -Ces films suivants ne marchent pas bien.
07:31 Et Annie Girardot subit pendant quelques années
07:33 sa 1re traversée du désert.
07:35 "La nouvelle vague" la considère comme une actrice d'une autre époque.
07:39 Une rencontre va, une fois de plus, relancer les dés.
07:42 -Si on devait revoir la définition du mot "femme" dans le dictionnaire,
07:47 moi, je dirais "voir Annie Girardot".
07:51 -Un 1er rendez-vous a été manqué quelques mois plus tôt,
07:53 sur "Un homme et une femme".
07:55 -A un moment donné, avant même le tournage,
08:00 "Anno Chemi" était très compliqué, tellement compliqué
08:03 que j'ai pensé à la changer.
08:05 Et pendant 2-3 heures, on était à Deauville,
08:09 le tournage devait démarrer le lendemain,
08:11 j'ai pensé à la remplacer, évidemment,
08:13 parmi les gens auxquels j'avais pensé,
08:16 Girardot était sur la liste.
08:18 Mais ce soir-là, quand j'ai appelé chez elle,
08:21 sa servante, enfin, la personne qui était avec elle,
08:25 m'a dit qu'elle était en bouette de nuit.
08:27 Donc, j'avais pas le numéro de téléphone dans la bouette de nuit.
08:31 Une actrice qui sait nous faire cadeau de ses cicatrices,
08:37 de sa vie, de son expérience, de son vécu,
08:42 donc elle ne parle bien que de ce qu'elle connaît
08:46 et de ce qu'elle a ressenti profondément.
08:48 Elle peut tout jouer, tout faire, c'est une vraie comédienne.
08:51 Et quand je suis allé la voir pour vivre,
08:53 c'est vrai que sa carrière était en bas.
08:57 Elle était en bas, les producteurs ne pensaient plus à elle,
09:02 elle était "bubankébol", comme on disait à l'époque.
09:05 À tel point que j'ai été obligé de lui faire des essais
09:08 pour rassurer les producteurs, Yves Montand.
09:11 -Il y a aussi cette scène fabuleuse dans "Vivre pour vivre"
09:15 où tout le film, il sait pas si Anne Girardot va revenir,
09:18 si sa femme va revenir, parce qu'il s'est rendu compte
09:20 qu'il l'aimait profondément.
09:22 Et en fait, il sort d'un bar, il neige,
09:25 il va à sa voiture, il y a de la neige sur le pare-brise,
09:28 il enlève la neige et en enlevant la neige,
09:30 il voit qu'Anne Girardot est dans la voiture.
09:33 Et il y a un regard, là, qui est extraordinaire.
09:36 ...
09:51 -C'est elle qui gagne à la fin.
09:53 C'est elle qui gagne à la fin, parce qu'elle est plus forte que lui.
09:57 On peut penser, pendant tout le film,
09:59 qu'il profite de cette femme et de l'amour qu'elle lui porte,
10:05 mais elle sait se réinventer.
10:08 Et puis, surtout, Annie aime et aimait la vie.
10:14 Et c'est cette force, cet amour de la vie
10:18 qui fait qu'à un moment donné, elle rebondit tout le temps.
10:21 Ça me fait penser à ces boxeurs qui tombent au tapis,
10:24 on se dit "C'est fini, c'est cuit",
10:26 et puis, on ne sait pas, ils se relèvent, un nu percute,
10:29 et ils gagnent le match.
10:31 Moi, je pense qu'Annie a gagné tous ses matchs,
10:34 mais au prix de souffrance terrible.
10:36 Elle n'a jamais eu de match facile.
10:38 -L'aventure Lelouch se poursuit.
10:40 Après une apparition dans la vie, l'amour, la mort,
10:43 elle est l'héroïne d'"Un homme qui me plaît",
10:45 avec Jean-Paul Belmondo.
10:47 Une histoire d'amour vécue comme une parenthèse,
10:50 et enfin, Lelouch filme le personnage d'Annie
10:53 attendant son amant descendre d'un avion à l'aéroport.
10:56 -Elle n'a pas eu le temps de s'habituer
10:59 à une information positive ou négative.
11:02 La plupart du temps, on s'habitue.
11:04 L'être humain s'habitue très vite.
11:06 Et là, ce qui est bouleversant, c'est qu'on la voit passer
11:10 par les hauts, les bas, l'espoir,
11:13 et puis surtout, sa lucidité, elle sait très bien,
11:17 dès le premier instant, elle rend compte de cet homme
11:21 que c'est une parenthèse.
11:23 Jusqu'à la fin, elle le sait.
11:25 Mais elle sait raconter des histoires à elle-même.
11:28 Dans toutes les histoires d'amour, on se raconte des histoires à soi-même.
11:32 Mais elle n'est pas dupe.
11:34 On voit bien sur son visage qu'elle nous dit
11:37 "Je le savais, je le savais depuis le début,
11:40 "et je suis une conne."
11:42 Musique douce
11:45 ...
12:02 -J'ai eu beaucoup de problèmes avec les artistes associés à l'époque
12:06 car ils voulaient que Belmondo descende de l'avion.
12:09 Et si Jean-Paul était descendu de l'avion,
12:12 le film aurait peut-être fait plus d'entrées.
12:15 -Les années 70 commencent pour elle sur "Les Chapeaux d'on".
12:19 Premier rôle magistral dans un film de Michel Oudiard.
12:22 -Le départ où ? Je vais faire un truc à Anne et je lui dis pas.
12:26 -Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas.
12:29 Qu'est-ce qu'elle fait, elle ?
12:31 -Elle cause.
12:33 -Bah, j'écoute.
12:35 -Elle devrait causer.
12:37 -On peut la faire parler un petit peu, quand même ?
12:41 -Elle a rien à dire.
12:43 -On m'a interdit de parler.
12:45 -Mais c'est mourir d'aimer, un an plus tard,
12:48 qui va faire d'elle une star.
12:50 Touchée par le destin de Gabrielle Russier,
12:53 une enseignante tombée amoureuse d'un de ses élèves
12:56 et qui n'ayant pas supporté la vindicte populaire
12:59 et l'acharnement judiciaire, a mis fin à ses jours.
13:02 Femme blessée, amoureuse, éprise d'absolu,
13:05 comme Annie Girardot.
13:07 -Vous l'aimez pourquoi ?
13:09 -Parce que deux et deux font quatre, pour moi,
13:13 et je pense que pour elle aussi,
13:16 et qu'il y a des choses...
13:18 Je ne supporte pas la bêtise,
13:20 enfin, je veux dire, les choses contre lesquelles elle s'est butée,
13:24 l'injustice.
13:26 C'est ça, la profonde bêtise.
13:28 -Mais ça a été un modèle pour plein de femmes,
13:31 et c'est cette personnalité,
13:34 c'est ce côté...
13:36 "Je vais faire ce qui n'est pas normal,
13:39 "ce qui n'est pas commun, je vais jouer des rôles
13:42 "qui ne sont pas des rôles de femmes à l'époque."
13:45 -Elle n'a jamais essayé de nous faire de la morale.
13:48 Annie n'a jamais essayé
13:50 d'être leader d'un mouvement politique
13:54 ou de donner des leçons.
13:57 Elle n'a jamais donné de leçons.
13:59 Les leçons, elle les a données à elle-même.
14:02 Et puis elle en a tiré les conséquences.
14:05 -Et elle a été d'ailleurs une figure de proue du féminisme
14:09 et du féminisme.
14:11 -Après mourir d'aimer, elle va s'illustrer
14:14 dans des rôles de femmes anodines.
14:16 La vieille fille de Jean-Pierre Blanc
14:18 est l'une des plus belles partitions d'Annie Girardot.
14:21 Et aussi l'occasion pour elle de rencontrer Philippe Noiret,
14:24 avec lequel elle formera un couple de cinéma parfait
14:27 dont l'alchimie évidente fera qu'ils se réuniront plus d'une fois à l'écran.
14:31 -Qu'est-ce qui vous a séduit plus particulièrement dans ce rôle ?
14:35 -C'est pas le rôle, finalement, et j'y reviens.
14:38 Mais c'est l'ambiance, c'est sa façon de voir les choses,
14:42 comment il a...
14:44 comment virevolte ses personnages, ce climat, c'est surtout ça.
14:48 -Pour moi, il y a une chose qui me fait un immense plaisir
14:52 dans ce film, en plus, c'est de tourner avec Annie, bien sûr.
14:56 Parce qu'il y avait très, très longtemps que j'avais envie.
14:59 Oui, c'est la plus grande.
15:01 -Annie Girardot retrouve Philippe Noiret pour "La mandarine".
15:04 "Affronte de long" chez Alain Gessua pour "Traitement de choc".
15:07 L'actrice est en haut de l'affiche, et pour un petit moment.
15:11 -J'avais un projet avec Annie Girardot,
15:15 un scénario que nous avions écrit avec Raymond Forlani,
15:20 qui s'appelait "L'accident".
15:23 Et donc, j'avais ce projet avec Annie Girardot et Yves Montand.
15:28 Les deux avaient accepté le scénario.
15:31 Et à la fin d'un tournage avec Louis de Funès,
15:36 sur un film que je réalisais qui s'appelait "L'homme orchestre",
15:40 Louis de Funès me demande ce que je fais,
15:43 ce que j'ai comme projet.
15:45 Et je lui raconte donc l'histoire de l'accident.
15:49 Et à la fin de l'histoire, il me dit "Mais ça, c'est un rôle pour moi".
15:54 Ce qui fait que j'ai dit "Mais j'ai déjà la distribution,
16:00 j'ai Montand, j'ai Girardot, tout le monde est d'accord,
16:04 ça m'ennuie un peu", il m'a dit "Non, Serge, je veux faire ce film".
16:09 Donc, j'ai dit à Annie Girardot et à Montand
16:14 que je leur ai raconté l'histoire, sans leur mentir.
16:19 Et j'ai dit à Annie "On se retrouve sur un autre film".
16:23 Et l'année d'après, j'avais trouvé un livre
16:29 qui me paraissait extrêmement intéressant à adapter pour le cinéma,
16:33 qui était "Les Feux de la Chandeleur".
16:36 Et je l'ai proposé à Annie, qui a dit tout de suite "Oui",
16:39 le sujet lui plaisait beaucoup.
16:42 Le sujet est celui d'une femme qui ne surmonte pas la séparation avec son mari.
16:46 Un portrait de femme, encore un.
16:48 Le mari, dans l'histoire, tout d'un coup,
16:51 voit cette femme avec ce chapeau rouge.
16:53 Pour lui, qui est notaire, c'est un peu un coup de folie.
16:57 Donc, il va aller la chercher,
16:59 et elle pense que son mari est encore un petit peu amoureux d'elle.
17:05 Donc, tout, pour elle, repart comme ça.
17:08 Et le spectateur est très ému de voir cette femme belle
17:13 et très émouvante, qui avance vers l'homme qu'elle aime.
17:19 Musique douce
17:22 ...
17:44 -Sur le tournage,
17:47 il y a des moments d'émotion intense,
17:49 à tel point que le perchman du film,
17:52 il était tellement ému pendant le tournage
17:55 qu'il pleurait pendant les prises.
17:57 Il y avait une telle émotion
17:59 et que lorsqu'il lisait le scénario
18:03 et qu'il y avait dans la journée des scènes un peu dramatiques,
18:06 il mettait des lunettes noires pour pas qu'on le voit pleurer.
18:10 Et elle était une comédienne
18:12 qui obéissait totalement au metteur en scène
18:16 et pouvait lui faire faire ce qu'elle voulait.
18:19 Elle disait, elle-même, si le metteur en scène me demande
18:22 de marcher à quatre pattes dans la pièce
18:24 et de rentrer dans une cheminée, je le fais.
18:27 Je fais ce que me demande le metteur en scène.
18:30 -Au lieu de leur demander de faire un effort
18:33 ou même de les prendre comme ça,
18:35 il leur disait, "Vous comptez, jusqu'à 5 ou jusqu'à 20,
18:40 "suivant la longueur de la réplique."
18:42 Il y avait l'acteur qui arrivait et qui faisait...
18:45 "Trop chic, stop !"
18:47 Il faisait n'importe quoi.
18:49 J'ai tourné avec Ferrari pendant qu'on tournait
18:52 et que je tournais, comme il n'y avait pas de son.
18:55 Il mettait de la musique, ça l'amusait d'entendre tel musicien.
18:58 Au moment de la cacophonie la plus générale,
19:01 on s'en foutait, puisqu'il rajoutait ce qu'il voulait.
19:04 J'ai tourné avec un metteur en scène malade
19:07 qui disait, "Alors, Annie, oui, tu l'aimes, tu l'aimes."
19:11 "Regarde, tu es triste, tu es triste."
19:14 "Tu l'aimes, tu l'aimes."
19:16 "Alors, dis-moi où je t'aime."
19:18 Il disait mon texte, en italien, déjà que j'essayais de parler.
19:21 "Regarde à droite, regarde à gauche."
19:23 "Tu es triste, tu es triste, tu es triste."
19:25 "Tu vas à droite, tu vas à gauche."
19:27 "J'écoute vous, pas la peine, tranquille."
19:29 Avec Annie, on s'était dit, après "Les Feux de la Chandler",
19:32 on ne se quitte plus.
19:34 On fait d'autres films ensemble.
19:36 Elle m'a dit, "Cherche-moi un sujet, un projet."
19:40 Et je lui ai dit oui tout de suite.
19:44 J'ai travaillé sur un nouveau projet d'Ursula Grue,
19:48 qui était une comédie un peu surréaliste, un peu folle.
19:52 Et lorsque nous avons proposé ça à Annie,
19:56 elle a trouvé ça absolument formidable.
19:59 Ça l'a fait beaucoup rire.
20:01 Et nous voilà partis sur la Côte d'Azur faire ce film
20:05 à moitié dans les décors du studio de la Victorine
20:09 et puis en décor naturel.
20:11 On s'est amusés comme des fous à faire ce film.
20:14 C'était un Monty Python à voir la lettre.
20:17 Elle est d'autant meilleure dans la comédie qu'elle est tragédienne.
20:20 Parce que quand vous regardez les films de Annie Girardot,
20:25 dans ses rôles, ce qui est frappant chez elle, c'est la rupture.
20:28 Tout d'un coup, on est là et rigolade,
20:30 et tout d'un coup, l'autre, il va dire quelque chose.
20:32 Ah bon ? Et on sent la fragilité.
20:35 On sent la tragédie toujours à fleur de peau.
20:37 Et c'est ça aussi qui est aussi le ressent de sa comédie.
20:40 C'est marrant parce que moi,
20:43 et pourtant Annie Girardot était quelqu'un sûrement de douloureux,
20:50 et en fin de compte, quand je pense à elle, contrairement à Signoret,
20:54 je pense beaucoup à des comédies.
20:56 Pétillantes, elle avait cette espèce de voix comme ça...
21:00 Elle parlait à toute blinde.
21:02 Vraiment, moi, elle me faisait vraiment rire.
21:05 Elle avait un phrasé très particulier.
21:08 Elle parlait très très vite.
21:11 Donc Annie Girardot, pour moi, elle était ultra fantaisiste.
21:14 J'ai adoré dans la gifle ce rôle secondaire, mais ultra marquant.
21:20 Elle parle anglais, elle n'en a rien à foutre.
21:24 "The father of Isabelle",
21:26 "You are not playing tennis, Robert".
21:30 Je ne sais pas, c'est hallucinant d'arriver à...
21:34 C'est une espèce de Louis de Funès féminine,
21:37 qui faisait la même chose quand il parle anglais dans "La grande badrouille".
21:41 C'est pas possible.
21:43 C'est tellement drôle, qu'il parle anglais en pensant français.
22:05 -Moi, je trouve que des actrices qui arrivent à marquer des second rôles,
22:10 elles sont des grandes actrices.
22:12 A l'époque, c'est passé presque comme une bluette sympa
22:16 ou un film de comédie sympa.
22:18 Quand on le revoit aujourd'hui, revoyez-le, c'est vachement joli.
22:22 -Une femme médecin qui apprend qu'elle a un cancer.
22:25 L'histoire d'une battante, le rôle de sa vie.
22:28 C'est Dr Françoise Gailland, le sommet de la popularité d'Annie Girardot.
22:32 2,5 millions d'entrées.
22:34 Et le César de la meilleure comédienne à la clé.
22:37 -Je ne dis pas qu'on peut guérir définitivement tout.
22:40 Non, hélas.
22:42 Mais je pense que si on est imprégné,
22:45 si on a la conscience de quelque chose qui vous ronge,
22:48 quelque chose qui est étranger, quelque chose de vilain,
22:51 je pense que par sa tête, sa cervelle,
22:55 sa volonté, ses nerfs,
22:58 on peut le diminuer.
23:00 Et peut-être le faire disparaître. Je suis certaine de ça.
23:04 -Quand par hasard, elle voit cette espèce de...
23:07 Pas cette espèce, cette radio qu'on met devant ses yeux,
23:10 mais le gars qui lui montre, qui passe,
23:12 et qui dit "c'est mal barré",
23:14 c'est pas que c'est la radio qui montre son corps à elle,
23:17 et qui dit "cette personne est mal barrée", elle dit "pourquoi je vois rien ?"
23:21 "C'est un cancer, c'est même assez avancé."
23:24 Et qu'on la voit s'effondrer, elle porte la tragédie de la femme
23:27 qui a le cancer, qui apprend ça,
23:29 qui voit le spectre de la mort se pointer vers elle,
23:33 mais elle porte aussi, effectivement,
23:35 toute cette tragédie humaine, cet effondrement
23:38 que l'humanité, et les gens de sa génération, ont connus.
23:42 -Moche.
23:44 Je parie pour un cancer de l'homme supérieur gauche.
23:59 Vous ne me croyez pas ?
24:00 -Elle voulait que dans ses films, les femmes soient fortes.
24:06 Dr Françoise Gailland voulait qu'elle soit chef de clinique,
24:09 mais elle voulait aussi qu'elle soit mariée,
24:11 qu'elle ait des enfants, des amants.
24:13 C'est-à-dire que tout soit activé en elle.
24:16 Et ça, elle voulait des femmes,
24:18 parce qu'il y avait cette idée à l'époque
24:20 que si tu veux réussir ta vie, il faut sacrifier ta vie personnelle.
24:23 Elle voulait pas. Dans les films, les femmes allaient tout.
24:26 -Annie Girardot, au sommet du box-office,
24:28 incarnant des femmes qui ne sacrifient surtout pas
24:31 leur vie personnelle.
24:32 -Moi, j'ai tourné quatre films en un an,
24:37 pendant les vacances scolaires.
24:39 Donc j'ai tourné "Diabolo monte" pendant les vacances d'été,
24:42 ensuite "Vas-y, maman" pendant les vacances de février,
24:45 et ensuite "L'acte sur la porte" pendant les vacances de Pâques,
24:48 et l'été d'après, "Le temps des vacances".
24:50 Elle m'a...
24:52 en quelque sorte adoptée...
24:55 comme j'avais 14 ans et demi.
24:57 Je sais pas si ça m'adopterait aujourd'hui.
25:00 Comme sa fille, en fait.
25:03 Je pense que je devais ressembler un peu à Julia,
25:07 même physiquement, et il y avait un truc un peu...
25:10 Et on s'est bien entendues tout de suite.
25:13 Donc elle m'a reprise pour "La clé sur la porte"
25:16 pour refaire sa fille. J'étais sa fille,
25:18 donc elle m'a reprise pour faire de nouveau sa fille.
25:21 Sa fille officielle.
25:23 Je me souviens qu'elle faisait très attention à moi,
25:26 qu'elle s'occupait de moi tout le temps,
25:28 de savoir si ça allait, si j'avais ce qu'il fallait, etc.
25:31 Généreuse, adorable.
25:34 C'était comme un...
25:37 comme une porte ouverte, quoi.
25:40 Comme si elle avait...
25:42 Oui, y avait rien de fermé chez elle.
25:44 C'était vraiment tout en générosité.
25:46 Et je pense que c'est ce qui fait qu'elle était aussi attachante.
25:50 Y avait pas de barrière.
25:52 Elle me parlait,
25:55 on se parlait comme si on était des copines.
25:58 Les gens se...
26:01 Ils se voyaient à sa place.
26:03 Elle les représentait.
26:05 C'est ça qu'ils...
26:07 C'est la comédienne populaire, mais qui les représentait.
26:10 Y avait la caméra,
26:12 mais au-delà de la caméra, y avait ce contact.
26:15 Y avait ce contact qui restait très fort avec les individus.
26:19 -Les succès s'enchaînent avec Philippe de Broca,
26:22 Claude Zidi, entre autres.
26:24 -C'est un film qui est très bien réalisé.
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33:19 -C'est un film qui est très bien réalisé.
33:23 -Mais...
33:24 Elle n'était pas faite pour la nouvelle vague.
33:28 Annie, elle est faite pour le premier degré.
33:32 Elle n'est pas faite pour le deuxième et le troisième degré.
33:36 Elle est faite pour le premier degré.
33:38 Elle est ancrée dans la terre.
33:42 Elle n'est pas assez savante pour raisonner de travers.
33:48 Vous voyez ce que je veux dire ?
33:51 Elle est dans la vie, et puis on ne peut pas lui raconter d'histoire.
33:55 On ne peut pas, avec des mots, la rouler dans la farine.
33:59 Vous voyez ce que je veux dire ?
34:01 Ce que faisait la nouvelle vague.
34:03 La nouvelle vague, elle s'est rassurée avec des mots,
34:07 avec des raisonnements.
34:09 L'intelligentsia, c'est pas pour Annie.
34:12 Annie, c'est le public.
34:14 C'est les gens qui sont dans les rues, dans les bistrots,
34:18 qui souffrent, qui pleurent.
34:20 C'est normal qu'elle ait pas intéressé les snobs.
34:24 -Une fois encore, Lelouch la repêche alors qu'elle est au fond,
34:28 avec un rôle dans "Les Misérables".
34:30 -Quand elle tourne dans "Les Misérables",
34:33 la fameuse scène qui va lui valoir le César,
34:36 à ce moment-là, elle se contente pas de raconter l'histoire de mon film.
34:41 Elle part dans un délire qui est le sien, à ce moment-là,
34:46 car ce jour-là, elle traversait une période difficile de sa vie,
34:50 complexe.
34:51 Le matin du tournage, elle est venue me voir,
34:54 elle m'a dit que aujourd'hui, elle pouvait tout faire,
34:58 sauf tourner une scène, parce que mon mec me trompe à Paris,
35:02 ma mère est malade, ma fille fait des conneries,
35:05 je suis à des couverts à la banque.
35:07 Elle me dit de faire un aller-retour à Paris,
35:10 et on tournera la scène demain ou après-demain.
35:14 Je suis pas en état de tourner.
35:16 Je lui dis de me faire une prise.
35:18 -On a tourné pendant...
35:20 deux heures ou deux heures et demie,
35:24 à deux caméras, comme le fait souvent Claude Lelouch,
35:27 en nous soufflant du texte,
35:30 soit avant de tourner, soit juste avant les prises,
35:35 soit même pendant les prises.
35:37 Et...
35:39 Il s'est passé un truc incroyable.
35:44 Je lui ai dit de faire une prise et de s'en aller,
35:47 et elle a fait la prise du siècle.
35:49 -Elle est partie,
35:50 elle a improvisé, c'était magnifique.
35:54 J'étais absolument amoureux de ce qu'on était en train de vivre.
36:00 -Elle a fait la prise où elle a tout lâché.
36:04 Tout lâché.
36:05 Elle mélangeait à ce moment-là le personnage du film,
36:10 sa vie, ses problèmes,
36:12 ce mélange extraordinaire, ce mélange de genres,
36:15 a fait cette scène extraordinaire
36:18 qui lui a valu le César.
36:20 -Cette espèce d'énervement qu'elle a dans la scène,
36:25 un moment où elle dit "Bon, alors quoi ?
36:27 "Vous êtes un homme, moi, je suis une femme.
36:30 "On s'en fout, Hitler, on s'en fout."
36:32 Elle se fait parler comme ça, je l'ai jamais revu.
36:35 Mais ça m'a marqué.
36:37 -Vivant !
36:38 Vous êtes là, pauvre con !
36:40 Et puis y a même mon mari, l'autre con aussi.
36:43 Et il vous aime, en plus, il est jaloux.
36:45 Il est jaloux, en plus, y avait rien.
36:48 Mais à un moment, je vous vois là.
36:50 Moi, j'en ai encore pour un petit moment.
36:53 C'est tout, ça m'a passé très vite, tout ça.
36:55 -Je suis très fier d'avoir été là et d'avoir été son partenaire
37:01 pour qu'elle fasse la prise du siècle.
37:04 Parce que des partenaires, elle en a eu des tas,
37:07 et pas des moindres.
37:09 C'est un privilège pour moi d'entendre ça.
37:11 En tout cas, je l'ai pas empêché de faire la prise du siècle.
37:15 Je sais pas si je l'ai aidé, mais je l'ai pas empêché.
37:18 Applaudissements
37:20 ...
37:27 -Ca fait tellement longtemps.
37:29 Je sais pas si j'ai manqué au cinéma français, mais...
37:33 ...
37:35 A moi, le cinéma français a manqué.
37:37 ...
37:39 Follement...
37:40 ...
37:42 Et perdument.
37:43 ...
37:45 Douloureusement.
37:47 ...
37:48 Votre témoignage, votre amour...
37:51 ...
37:52 Me font penser que peut-être...
37:54 ...
37:56 Je le dis bien, peut-être...
37:58 ...
38:00 Je suis pas encore tout à fait morte.
38:03 ...
38:10 -À ce moment-là, elle est plus que sincère.
38:12 Elle est plus que sincère.
38:14 À ce moment-là, elle...
38:16 Dans un monde de tricheurs,
38:18 les spectateurs recherchent que les parfums de vérité.
38:21 -Ca aussi, ça dit Gérardot.
38:23 C'est quand même un moment où elle est célébrée,
38:26 où c'est un triomphe.
38:27 Là, au lieu de montrer son triomphe, elle montre sa défaite.
38:31 -Car elle supportait pas de l'écouter.
38:33 Elle supportait pas de se réentendre,
38:36 parce qu'elle s'était montrée à nu, vraiment.
38:39 Et que ce qu'elle a dit ce soir-là, c'est ce qu'elle ressentait.
38:43 -Ca m'a beaucoup gêné,
38:45 et j'aurais aimé que ce jour-là, on lui remette un César Deneur.
38:50 Et pas un second.
38:52 -Mais en fait, contrairement à ce qu'on croit,
38:55 après, malheureusement, ça va pas repartir.
38:58 Y a pas d'effet César,
39:00 y a pas d'effet "Les Misérables", et pourtant, elle est extraordinaire.
39:04 -Dans "La pianiste",
39:06 où elle nous appelle très souvent,
39:09 quand elle est off,
39:11 et qu'elle nous dit à quel point c'est dur,
39:13 à quel point le tournage est dur,
39:15 mais qu'elle veut surtout pas en partir,
39:18 parce qu'elle a galéré pour être justement de nouveau là où elle est,
39:23 mais que c'est difficile, que nous, sa famille, on lui manque.
39:27 Mais que, voilà.
39:29 Elle se bat et elle fait le job.
39:31 Et quand, un an, un an et demi plus tard,
39:35 je me retrouve à la première avec Annie, avec toute ma famille,
39:39 à voir le film, là, je me rends compte.
39:42 Et là, je me dis "Waouh ! Waouh !"
39:45 Elle a tout donné,
39:47 parce que tout ce qu'on voit dans le film, le film est déjà trash, il est dur,
39:51 mais elle a vécu tout ça.
39:53 Elle a perdu des cheveux, elle a eu des bleus sur le corps.
39:57 Une fois de plus, Annie Girardot a tout donné.
40:00 Elle remporte à nouveau César du second rôle pour la pianiste de Mikaela Neuqueu.
40:04 Parallèlement, elle cartonne à la télé,
40:06 comme dans "La petite fadette" avec Mélanie Bernier.
40:09 Mais elle est malade.
40:10 Elle développe la maladie d'Alzheimer.
40:13 Même si sa passion de jouer l'emporte et qu'elle ne cesse de tourner,
40:16 elle est contrainte de porter une oreillette.
40:19 Pour moi, c'était une des premières fois que je voyais une si grande...
40:23 Non, j'avais déjà tourné, mais une actrice aussi monumentale,
40:27 si je peux dire, je crois pas que le mot soit trop fort,
40:30 où je rencontrais Annie.
40:32 Elle jouait ma grand-mère.
40:35 Parfois, elle s'énervait après l'oreillette,
40:38 parce que ça passait mal, elle ne comprenait pas,
40:41 et elle gueulait, comme ça.
40:43 "J'entends rien, tu me fais chier !"
40:45 C'était vraiment très drôle.
40:47 Il y avait quelque chose un peu comme ça de soupolé,
40:51 avec aucune méchanceté, pas du tout,
40:54 mais un truc d'énervement avec cette espèce d'oreillette
40:57 qui la gonflait aussi.
40:59 C'est pour ça que j'ai un souvenir assez joyeux,
41:02 assez fantasque, mais très joyeux.
41:06 Dans ses gueulantes, il y avait quelque chose de drôle.
41:10 Annie Girardot, elle était un personnage extrêmement avif,
41:15 intense.
41:17 C'est pour ça qu'elle avait cette magie d'actrice
41:21 qu'elle avait cette force, cette émotion.
41:24 Il n'y en a pas beaucoup, des actrices qui ont ce qu'elle avait.
41:28 Mais du coup, sa vie, sûrement, on a, je ne sais pas,
41:31 peut-être pâti, ou en tout cas,
41:33 c'était quelqu'un qui devait souffrir, qui souffrait,
41:36 et qui a su sûrement transposer ça dans ses rôles au cinéma,
41:40 mais c'est son histoire, elle.
41:42 Je ne pense pas qu'il y a une manière de faire
41:46 et d'être acteur.
41:48 -Eric Toledano et Olivier Nakache lui offrent un rôle
41:51 dans leur premier film en utilisant ses trous de mémoire.
41:55 Ils lui font même lâcher prise en lui permettant d'improviser.
41:58 -Ca a donné quelque chose d'un peu magique,
42:01 parce que dans le film, les peu de scènes qu'on a,
42:04 elle n'est plus du tout en contrôle de quoi que ce soit,
42:07 comme elle l'était à la fin avec Laurienne,
42:11 et elle redevient spontanée, naturelle, elle se marre,
42:14 elle dit un peu tout ce qui lui passe par la tête,
42:17 et elle joue la mère de Jean-Paul Rouve,
42:20 qui est en train de perdre la tête.
42:23 -C'est Vicky ? -Ah non, hé ho !
42:27 -Qu'est-ce qu'il est ?
42:30 Vous ne voyez pas ?
42:33 Qu'est-ce qu'il est, moche ?
42:36 -Il a dû la mettre sur le...
42:39 -Je ne dis plus rien, parce que je n'ai pas écouté le rôde-campe.
42:44 -La scène à l'hôpital avec Annie,
42:47 ça me fait hurler de rire. C'est ma scène préférée.
42:50 -Il dit tout ce qui passe par la tête,
42:53 même quand ça va pas, même quand c'est pas bon,
42:56 on s'en fiche. On a le montage, à un moment,
43:00 elle s'est détendue, elle avait tellement gueulé,
43:03 parce qu'elle pouvait s'énerver sur un plateau,
43:06 qu'à un moment, on avait écrit le scénario,
43:09 et on mettait en scène, mais elle est venue,
43:12 elle a dit "vous, je vous en veux pas",
43:16 et on a dit "ça, c'est une autre chose".
43:19 -Je t'en ai parlé. -Enchanté.
43:22 -Vous êtes le pompier ?
43:25 -Non.
43:26 ...
43:30 -Il est trop...
43:32 ...
43:35 ...
43:38 ...
43:41 ...
43:45 -C'est qu'en plein milieu d'une scène,
43:48 alors qu'elle tournait, elle s'est arrêtée,
43:51 elle a regardé derrière la caméra,
43:54 elle a fait des regards pas du tout habituels,
43:57 et elle a eu un moment de lucidité foudroyant,
44:01 où elle a dit "mais vous étiez passées où, tous ?"
44:04 "Vous, les chefs-op, les maquilleurs,
44:07 "parce que moi, c'est ça que..."
44:10 Et elle finissait pas ses phrases.
44:14 "Moi, je m'avais manqué."
44:17 -Généreuse jusqu'au bout, actrice jusqu'au bout,
44:20 passionnée jusqu'au bout.
44:22 Sa mémoire s'efface peu à peu,
44:24 mais c'est surtout les autres qui oublient.
44:27 -Dieu sait si elle a donné d'elle-même
44:31 pour que des projets puissent se monter,
44:34 pour un réalisateur et pour un producteur aussi,
44:37 pendant un moment, en tout cas, ça a été une aubaine formidable.
44:41 -On s'est gavé sur Annie Girardot,
44:44 les distributeurs, les producteurs,
44:48 et les réalisateurs qui étaient pas toujours inspirés.
44:51 -Et tout le monde a abusé de sa gentillesse.
44:54 La plupart des hommes qu'elle rencontrait
44:57 ont abusé de sa gentillesse.
45:00 Les producteurs, les metteurs en scène,
45:04 on a vraiment tiré sur la corde.
45:07 C'était une femme qui donnait tellement
45:10 qu'elle ne donnait pas beaucoup plus.
45:13 -Elle a donné, mais elle n'a jamais rien demandé.
45:16 -Elle avait aidé beaucoup de gens,
45:20 et il y aurait pu y avoir des gens qui l'aident.
45:23 Jean-Luc Moreau au théâtre est quelqu'un qui l'a beaucoup aidé.
45:27 C'est une immense actrice. Je vais l'aider à se remettre en scène.
45:31 Elle a fait une belle carrière théâtrale,
45:34 entre autres grâce à lui.
45:38 Mais cette générosité-là, peu l'ont eue.
45:41 -Annie Gérardot aimerait jouer madame Marguerite.
45:47 Je me souvenais pas que ça avait été monté une première fois,
45:52 que ça avait eu du succès,
45:55 mais il y avait 20 ans.
45:59 Comme Annie commençait à avoir l'attaque de la maladie
46:03 qu'il a emportée,
46:06 je m'étais dit qu'elle avait déjà joué la pièce,
46:11 que ça allait être relativement simple de faire une recréation.
46:15 En réalité, ça n'a pas du tout été simple,
46:19 puisqu'elle n'avait plus du tout de mémoire,
46:22 et que sa mémoire était fragmentaire,
46:25 et qu'elle pouvait avoir la mémoire sur 3 phrases.
46:28 La 4e était un trou noir, la 5e le passait,
46:31 la 6e était un trou noir.
46:34 Le 1er problème que j'ai eu avec elle,
46:37 c'était de savoir comment elle allait pouvoir jouer la comédie
46:41 toute seule pendant 1h30.
46:43 C'était l'apparition de l'oreillette.
46:46 On l'apparaît, je mets le zinzin dans l'oreille d'Annie,
46:51 et là, je vois quelque chose d'extraordinaire.
46:54 Je vois dans l'oeil d'Annie Gérardot, elle se dit...
46:57 "Putain, je suis sauvée !"
47:00 C'est la bête, c'est l'animal qui prend conscience
47:04 qu'elle va pouvoir bouffer le monde.
47:08 Au début, c'était un petit peu...
47:11 C'est drôle, parce qu'on lui disait des mots,
47:14 et puis on lui disait aussi des actions.
47:17 "Va t'asseoir."
47:19 Et là, elle ne se rendait pas compte que c'était technique.
47:24 -Elle disait "escalier". -Oui.
47:27 "Attends, tu m'emmerdes, pourquoi je m'assoie ?"
47:30 "Attends, c'est... Oui, attends, le texte va arriver.
47:35 "Va t'asseoir, c'est un ordre de mise en scène."
47:40 Enfin bon, c'est un peu le bordel.
47:44 Et puis, au bout d'un moment, elle s'est faite à cette oreillette,
47:48 et elle a pu donner libre cours à son talent,
47:54 et je dirais vraiment à son génie.
47:57 -Quelle émotion !
48:00 Elle en avait, et même avec la maladie,
48:04 même sur la dernière à l'Olympia.
48:07 Elle est là et elle faiblit pas.
48:10 -La boucle de Mme Barguerite, qui a été sa dernière pièce,
48:14 s'est terminée par le Molière de la meilleure comédienne,
48:18 en même temps le Molière d'honneur,
48:22 c'est-à-dire que la cérémonie de Molière où elle a été,
48:26 elle était la seule.
48:29 Et c'était Alain Delon qui lui avait remis son Molière d'honneur.
48:33 Donc avec cette pièce, elle a été à l'apogée de la comédienne.
48:37 Et ça a été sa dernière pièce.
48:41 Donc c'était pour elle un moment extraordinaire,
48:44 et pour moi, qui étais dans l'ombre,
48:47 mais ça m'a vraiment rempli de joie.
48:50 -A la fin, au moment des applaudissements,
48:54 elle arrivait à faire un truc qui était...
48:57 Et à ses obsèques aussi.
49:00 Je pense que leur voir qu'elle a eu du public, il était waouh !
49:04 Parce qu'on est sortis de l'église
49:07 et le public ne voulait pas s'arrêter de l'applaudir.
49:11 -La plus grande comédienne française meurt le 28 février 2011,
49:16 nous laissant 122 films pour ne jamais l'oublier.
49:20 ...
49:24 -Une fois de plus, les gens ne meurent que quand on les oublie.
49:28 Chez nous, c'est ce qu'on dit.
49:30 On dit qu'on ne meurt pas, qu'on s'absente.
49:34 Alors elle s'est juste absentée.
49:36 -Elle disait qu'il faut faire pour faire.
49:39 Alors...
49:42 Bien souvent, on est impuissant,
49:45 on se frustre,
49:49 on n'ose pas, on a peur.
49:53 Tous ces mots-là,
49:55 avec lesquels on jongle dans nos vies.
49:58 Elle disait qu'il fallait y aller.
50:01 C'est fort.
50:04 -Quand on regarde ces vieux films,
50:07 quand on écoute les interviews de ces actrices, de ces acteurs,
50:11 ça en ressort souvent, c'est la liberté.
50:14 La liberté de pouvoir dire ce qu'on pense,
50:18 de pouvoir dire comment on ressent, ce qu'on veut jouer.
50:22 C'est ça qui me fascine
50:25 dans le fait de parler d'Annie Gérardot.
50:28 -Je pense que vu qu'elle était entière,
50:31 vu qu'elle ne trichait pas,
50:33 il y a un moment, elle a peut-être trop écouté son coeur.
50:38 Et oui, peut-être à ce moment-là,
50:41 des personnes mal intentionnées ont abusé d'elle
50:44 et ont trouvé la faille.
50:46 Mais je ne vais rien lui reprocher.
50:49 Elle a vécu, elle a aimé et elle a joué comme elle était.
50:54 De toute façon, la vie est faite comme ça.
50:57 Il faut tomber pour se le relever.
51:00 Si elle n'avait pas été aussi entière,
51:03 autant aimée, ça aurait été plus facile à certains moments.
51:07 Elle se serait moins cassée la gueule.
51:11 Mais est-ce qu'elle aurait autant aimé sa vie ? Je ne sais pas.
51:15 Je suis fière de tout ce qu'elle a fait.
51:18 Musique douce
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