Arthur Lemaire, invité de l'éco d'ici

  • il y a 5 mois

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00:00 Mais avant, c'est l'Echo d'ici sur France Bleu Roussillon.
00:03 Et ce matin, on prend des nouvelles de nos entreprises de panneaux solaires.
00:06 Simon Colbert.
00:07 Oui, parce que la semaine dernière, ça a été un choc.
00:09 L'un des rares fabricants français de panneaux solaires a fermé près de Nantes.
00:12 Fini, Sistovi 87 emplois supprimés.
00:15 Comment une entreprise de panneaux solaires peut-elle fermer à l'heure de la transition énergétique ?
00:20 On va essayer de comprendre avec vous, Arthur Lemaire.
00:22 Bonjour.
00:23 Bonjour.
00:24 Merci d'être avec nous en direct en studio.
00:25 Vous êtes le directeur général de l'entreprise Elios.
00:27 C'est à Perpignan.
00:28 Vous êtes aussi le vice-président de la French Tech de Perpignan.
00:31 Expliquez-nous, on n'y comprend plus rien à l'heure de la transition énergétique.
00:35 Le principal, ou en tout cas l'un des principaux fabricants de panneaux solaires made in France
00:39 met la clé sous la porte.
00:40 Qu'est-ce qui se passe ?
00:41 Effectivement, c'est l'actualité toute chaude.
00:43 Donc, lors de votre invitation, Sistovi n'avait pas encore annoncé sa fermeture d'ailleurs, notamment.
00:47 Donc, effectivement, désormais, Sistovi est fermé.
00:49 Donc, effectivement, c'était un des derniers fabricants de panneaux solaires français.
00:52 Donc, attention, c'est un assembleur.
00:53 Il ne fabrique pas non plus les cellules photovoltaïques
00:55 qui sont encore une fois importées de pays européens ou asiatiques.
00:58 Et voilà, vont assembler des panneaux solaires, exactement.
01:00 Alors, il dénonce les anciens patrons de Sistovi la concurrence déloyale des Chinois.
01:05 C'est à ce point-là, c'est vrai ?
01:06 Effectivement, les pays européens ont tenté de réaliser leurs propres panneaux solaires
01:09 mais la concurrence chinoise et asiatique est trop forte
01:11 de par la main-d'œuvre qui est vraiment bien inférieure à chez nous.
01:14 Et puis, visiblement, le gouvernement chinois subventionne aussi massivement
01:18 ce secteur d'activité en Chine.
01:20 Est-ce que nous, on en fait assez ?
01:22 Est-ce qu'en termes de droits de douane, les américains peuvent monter leurs droits de douane
01:25 sur les panneaux solaires chinois ?
01:27 Est-ce qu'on en fait assez, nous, aussi, dans le soutien à nos entreprises ?
01:31 Alors, sur la norme et les droits de l'import, je ne vais pas être un spécialiste.
01:34 Il y a des spécialistes qui répondront mieux là-dessus.
01:36 Par contre, c'est vrai qu'au niveau des soutiens des collectivités locales,
01:39 on le voit que la Chine est énormément subventionnée pour la réalisation de ces panneaux solaires.
01:42 Peut-être que la réponse viendra d'ici, par l'État, par les collectivités
01:45 qui vont soutenir des projets de création de sociétés
01:48 autour de la fabrication de modules photovoltaïques.
01:50 Mais ce n'est pas trop tard, déjà ?
01:52 Ce n'est peut-être pas trop tard. On peut encore essayer. Dans tous les cas,
01:54 on ne va pas se laisser envahir par ces modules photovoltaïques chinois.
01:56 Aujourd'hui, ils envahissent le marché. On est bien contents, notamment, qu'ils soient là, tout de même.
01:59 Parce que sans eux, on ne pourrait pas installer autant de modules en Europe, aujourd'hui.
02:02 Les Allemands ont essayé de subventionner des entreprises, justement,
02:05 pour la fabrication des modules photovoltaïques.
02:07 Mais ils sont, encore une fois, confrontés au faible coût des panneaux solaires chinois.
02:11 Vous-même, votre entreprise, Elios, à Perpignan, ce sont des panneaux solaires chinois ?
02:14 Complètement. Donc, ce sont des panneaux solaires chinois.
02:16 Il y a quelques panneaux qui se cachent avec des marques françaises de distribution,
02:19 où ils vont assembler les panneaux solaires.
02:21 En France, à partir de cellules chinoises, c'est déjà mieux.
02:23 Mais ça reste encore avec un matériau de mer qui est fabriqué en Chine.
02:25 Vous ne pouvez pas faire autrement ?
02:27 Sinon, les prix, c'est du simple au double ?
02:30 On pourrait. Ce n'est pas du simple au double.
02:32 On a plusieurs gammes, notamment dans nos bureaux d'études,
02:34 avec des modules photovoltaïques qui sont abriqués en Allemagne ou aux États-Unis.
02:37 Là, on est sur des panneaux plus chers. Ce n'est pas du simple au double,
02:40 mais on a quand même des plus-values.
02:41 Et pas forcément plus efficaces, ces panneaux européens ?
02:43 Plus efficaces, pas forcément. Par contre, avec des garanties supérieures, souvent.
02:46 On parle de garanties de 25 à 30 ans,
02:48 contre des garanties chinoises qui dépassent rarement les 15 ans.
02:50 Après, tout va dépendre du matériel choisi.
02:52 Votre entreprise Elios à Perpignan, on en avait parlé sur France Bleu Roussillon,
02:56 parce que vous aviez réalisé cet arbre solaire à l'université de Perpignan.
02:59 Un faux arbre avec des panneaux solaires, en gros, à la place des feuilles.
03:03 Depuis, votre entreprise Elios a bien grandi.
03:05 Vous en avez planté d'autres, des arbres ?
03:07 Vous avez installé beaucoup de panneaux solaires ces derniers temps ?
03:09 Complètement. Notre histoire humaine et entrepreneuriale continue.
03:12 On s'est rencontrés en 2019, à l'inauguration de l'arbre solaire
03:15 dans le campus de l'université de Perpignan.
03:17 Il y est toujours cet arbre ?
03:18 Il y est toujours, il est fonctionnel, tout va bien.
03:20 On y était encore il y a un petit mois avec Denis Brouillard,
03:22 qui était venu nous rendre visite.
03:23 On a pu faire une photo justement sous l'arbre.
03:25 Tout va bien, le lieu reste encore dynamique, très fréquenté encore par les étudiants.
03:30 Et on en a installé d'autres.
03:31 On a eu une première commande de la région Occitanie.
03:33 L'arbre a été planté dans le lycée Christian Bourquin d'Argelès-sur-Mer.
03:36 Et en suivant, on a eu la commune de Rivezalte et de Perpignan
03:39 qui ont commandé leur arbre, eux sur mesure, qu'ils ont dessiné avec nous.
03:42 Les particuliers ne commandent pas d'arbre ?
03:43 Alors les particuliers, des fois, ils commandent des arbres
03:45 mais on leur répond que ce n'est pas intéressant financièrement pour eux.
03:48 On propose d'installer directement un toit dessus
03:50 où il y a des meilleurs temps de retour sur investissement
03:52 avec des investissements plus minimes.
03:53 Le rendement est plus intéressant sur la toiture ?
03:55 Complètement, les arbres solaires, ce n'est pas pour faire du rendement,
03:57 c'est vraiment pour créer un lieu de vie, sensibiliser le grand public
03:59 au développement durable et à la transition énergétique.
04:01 Mais c'est aussi un super moyen de communication aussi
04:03 parce que c'est effectivement très original.
04:05 Huit salariés désormais chez Elios,
04:07 vous êtes un jeune chef d'entreprise, Arthur Lemaire.
04:10 Il y a des perspectives d'embauche encore ?
04:12 Complètement, on s'est bien développé sur les quatre dernières années,
04:15 on a une forte croissance avec des bilans positifs tous les ans,
04:18 on a du recrutement tous les ans, en passant par des cases d'alternance
04:21 pour aller sourcer chez des jeunes, des jeunes profils.
04:23 Le plus vieux, c'est moi, j'ai 29 ans,
04:25 on est vraiment une jeune entreprise dynamique
04:27 et ces alternances nous permettent de sourcer, de repérer,
04:29 de former vraiment à notre manière de travailler.
04:32 Donc on a fait le dernier recrutement en fin d'année 2023,
04:35 cette année on espère bien solidifier nos acquis,
04:37 peu de recrutement prévu sur l'année 2024,
04:39 mais 2025 avec encore une fois une nouvelle croissance.
04:41 Et est-ce qu'on arrive à trouver facilement
04:43 de jeunes salariés, des salariés de façon générale ?
04:46 Parce que la concurrence est aussi féroce,
04:48 vous n'êtes pas la seule entreprise à poser des panneaux solaires.
04:50 Complètement, c'est très compliqué,
04:52 après on a la chance d'être dans un département
04:54 où il y a beaucoup d'énergie solaire,
04:55 on a le CNRS, Centre National de Recherche Scientifique,
04:57 autour de Promes, donc procédé matériaux pour les énergies solaires
05:00 avec une antenne à haut déni notamment au niveau du four solaire.
05:03 Donc on forme pas mal d'élèves,
05:05 notamment avec le Master Energy, l'école Super NR.
05:07 Après pour faire venir des talents, c'est assez compliqué,
05:09 nous on n'a pas réussi à recruter en local,
05:11 donc on a dû faire une annonce nationale,
05:12 et on a fait venir un jeune de Lille, de l'ANSAM.
05:14 Vous parlez de Fonds Romeu,
05:15 il y a aussi l'École d'ingénieurs des énergies renouvelables à Perpignan,
05:18 ça avait fait beaucoup parler aussi,
05:20 au moment de l'ouverture, de l'inauguration de cette école,
05:23 ça marche ça, ou est-ce que finalement
05:25 le bilan n'est pas au rendez-vous ?
05:27 - Ça marche, donc à Perpignan on a deux structures de formation spécialisées,
05:30 on a le Master Energy de l'université de Perpignan,
05:32 Master Energy solaire.
05:33 - Et c'est solide ?
05:34 Les élèves qui sortent de cette école sont vraiment prêts à travailler ?
05:38 - Alors ils sont prêts à travailler,
05:39 et sont prêts à aller vers de la recherche même.
05:41 Donc c'est des masters qui sont très orientés recherche,
05:44 sur la caractérisation des matériaux,
05:45 la fabrication d'un panneau solaire,
05:47 les jonctions à l'intérieur,
05:48 comment le panneau en lui-même fonctionne,
05:50 et c'est dans ces laboratoires qu'on va faire de la recherche
05:52 pour de nouvelles typologies de cellules,
05:54 qui vont faire plus de rendement que les cellules classiques aujourd'hui.
05:57 - En espérant qu'elles soient françaises aussi,
05:59 ces cellules, et au moins européennes.
06:01 Merci beaucoup Arthur Le Maire,
06:02 vous êtes le directeur général de l'entreprise Elios,
06:04 c'est à Perpignan.

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