• il y a 7 mois
Transcription
00:00Notre invité politique du jour est François Déquenne, chef de groupe des engagés au Parlement wallon. Bonjour.
00:13Bonjour.
00:14Alors, le gouvernement, cette année, n'a pas prévu de faire de discours sur l'état de la Wallonie. Ça vous surprend ?
00:19Oui, et je trouve ça quelque part désolant parce qu'on est en fin de période.
00:25Il est donc logique d'un petit peu de faire le point sur ce qui a pu être réussi et ce qui a pu être un échec.
00:31Je pense qu'il ne faut pas avoir peur de la vérité, il ne faut pas avoir peur de dire les choses telles qu'elles sont.
00:36Et on sent évidemment aujourd'hui une majorité PSMR écolo assez fébrile et finalement avec peu de volonté de dire la vérité wallonne et wallon.
00:45Alors que dans le quotidien, chacune et chacun voit aussi où sont les problèmes.
00:49Et je pense que les acteurs politiques, les femmes et les hommes politiques gagneraient à jouer davantage de transparence, d'humilité par rapport aux projets qu'ils mènent.
01:00Et aussi ne pas avoir peur de voir les choses en face, ça c'est important.
01:03C'était toujours aussi l'occasion pour les partis d'opposition de marquer ce qui n'allait pas, ce qui n'avait pas bougé au cours de la mandature.
01:11Vous, les engagés, vous revenez souvent sur un point qui est la santé. Il n'y a pas eu assez de choses faites pour la santé durant cette législature ?
01:18D'abord pour les engagés, on tient toujours à ce qu'il y ait à la fois un regard critique par rapport à l'action gouvernementale, mais également une force de proposition.
01:25On y tient beaucoup et donc je vais essayer aussi, au travers de vos réponses aux questions, de venir aussi avec des propositions.
01:30En tout cas, ce que nous avons comme élément, parce qu'on ne fait pas de la politique les uns contre les autres,
01:35on fait en sorte que ce soit une politique pour améliorer la vie des wallonnes et des wallons, c'est important.
01:40Et la vie des wallonnes et des wallons, pour rebondir sur votre question, c'est d'abord la santé.
01:44Et c'est quelque part quelque chose qu'on a regretté à chaque fois que M. Di Rupo a fait sa déclaration sur l'état de la Wallonie.
01:51Il l'a fait trois fois au cours de la législature. Il n'a jamais évoqué la santé.
01:56Or, pour nous, c'est le bien le plus précieux de chacune et de chacun.
02:00Et voilà, il faut pouvoir porter un regard clair aussi là-dessus et sur les situations, les difficultés et les remèdes que la Wallonie peut apporter pour aider,
02:08faire en sorte qu'on vive mieux en Wallonie. Et malheureusement, les chiffres ne sont pas bons.
02:13Quoi, les indicateurs, justement, pour la santé ?
02:15Alors, les indicateurs pour la santé, un des indicateurs, c'est évidemment l'espérance de vie.
02:19Il va y avoir aussi d'autres indicateurs comme l'espérance de vie en bonne santé, comme l'accès aux soins de santé.
02:24On va prendre quelques exemples.
02:26Pareil sur l'espérance de vie, en Wallonie, on est la troisième région de Belgique.
02:31On est la dernière, on est en queue de peloton.
02:33Et si on regarde même par rapport au Hinault, il y a quatre années de différence entre l'espérance de vie moyenne d'un Flamand, 82-83 ans,
02:41versus 78 ou 79 ans pour quelqu'un qui habite dans le Hinault.
02:45On voit qu'il y a vraiment du travail à faire et des paramètres sur lesquels on peut agir.
02:48Bien sûr, les conditions sociales, les conditions environnementales.
02:52On voit les pollutions auxquelles on est confronté et qu'il y a eu des révélations au cours des dernières années.
02:58Il y a un vrai problème dans toute une série de zones.
03:00Et puis aussi l'accès aux soins de santé.
03:02Et là, la région Wallonne, elle peut aussi agir.
03:04C'est vrai que la santé, elle est quand même partagée entre les différents niveaux de pouvoir.
03:07Ce n'est pas toujours facile.
03:08Exact, mais il faut faire en sorte que tous les territoires de notre région aient accès aux soins de santé.
03:14Que chaque personne qui habite, c'est pas parce qu'on habite dans un quartier ou dans un village,
03:18qu'on n'a pas le droit à l'accès à une santé.
03:23C'est-à-dire à son médecin de famille.
03:25Et aujourd'hui, 129 communes sur les 253 de Wallonie, donc plus d'une sur deux,
03:29est en pénurie de médecins généralistes.
03:31Il faut régler ça par deux manières pour nous.
03:34Un, c'est supprimer les quotas numéro unanime.
03:36Et ça, c'est vrai, c'est du fédéral.
03:38Mais il faut aussi assurer une meilleure répartition des médecins sur le territoire.
03:41Des médecins, des dentistes, des services de soins de santé.
03:45Et comment pour mieux répartir justement ?
03:47Il faut inciter celles et ceux qui s'installent, les jeunes,
03:50à venir dans des territoires ruraux, dans des quartiers où aujourd'hui il n'y a pas assez de médecins.
03:55J'entends aussi qu'il y a des médecins qui se plaignent de surcharge de travail.
03:58Mais il y a des endroits où il y a des besoins aujourd'hui qui ne sont pas remplis.
04:02Il faut vraiment supprimer les quotas dynamiques qui sont un non-sens.
04:05Vraiment un non-sens.
04:07Et d'autre part, faire en sorte de donner des incitants
04:09pour que les jeunes médecins aillent s'installer dans des zones où il n'y a pas de médecins.
04:14Vous parlez d'incitants, ce sont des incitants financiers principalement ?
04:17Financiers et organisationnels.
04:19Ça veut dire bien sûr une prime à l'installation.
04:21Il y a déjà quelque chose qui existe, une pulse CO.
04:23On est à la troisième version, mais visiblement pas suffisamment efficace.
04:26Puisqu'une commune sur deux, il y a un problème pour ses habitants
04:29en termes d'accès aux médecins.
04:31Encore récemment, moi, dans ma région à Soigny,
04:34il y avait une personne qui me dit « Où est-ce que je peux trouver un médecin ? »
04:37J'en ai déjà téléphoné à cinq cabinets de médecins et je n'ai toujours pas de réponse.
04:41Alors là, j'ai pu orienter vers des jeunes médecins qui s'étaient installés dans notre commune.
04:46Mais franchement, c'est un vrai problème.
04:48Et puis l'autre, c'est organisationnel.
04:50Il faut aider les médecins.
04:52Par exemple, avoir un secrétariat médical ou un secrétariat médical partagé.
04:56Et donc là, il y a aussi des incitants qui peuvent être donnés par la région Helland
04:59pour soulager au maximum les médecins.
05:02Il y a des outils informatiques aussi aujourd'hui.
05:04C'est ce genre d'outils-là qu'on doit développer,
05:07à investir dans Wallonie Santé, qui est le support informatique.
05:11Mais la Wallonie n'a quand même pas chômé en matière de santé.
05:14Elle a eu une crise sanitaire à gérer au niveau du Covid.
05:16Est-ce que ce n'est pas ça qui a accaparé peut-être tout son temps au niveau de la matière santé ?
05:21Alors voilà, la période de crise, elle a été mondiale.
05:25Ça ne nous aura pas échappé.
05:27Donc la Wallonie, comme la Flandre, comme Bruxelles,
05:30comme tous les pays d'Europe et du monde ont été confrontés à des éléments de santé.
05:34Et à ce moment-là, en Belgique, on s'en souvient tous,
05:36c'est le fameux Codeco qui pilotait les opérations.
05:39Donc je pense qu'il n'y a pas de différence entre une région et une autre.
05:42Et moi, en tout cas, je ne porte pas un regard critique sur la façon
05:45dont la ministre de la Santé actuelle a géré cette période-là.
05:49Je dis simplement, aujourd'hui, il y a d'autres éléments sur la santé.
05:52La santé mentale, par exemple.
05:54La lutte contre le harcèlement dans les écoles,
05:56où là, franchement, on est encore au balbutiement.
05:59Quand je vois qu'en France, il y a un plan de lutte contre le harcèlement à l'école
06:02avec des moyens préventifs et curatifs,
06:05pour faire en sorte qu'on ait des solutions.
06:08Dans ma région aussi, à La Louvière, il y a le seul centre de référence
06:12de lutte contre le harcèlement, le CRI.
06:14Et aujourd'hui, il pleure après des soutiens financiers.
06:18Il doit aujourd'hui, faute de financement de la région Wallonne
06:21et de la communauté française,
06:23réduire le travail qu'il fait.
06:26C'est un travail intelligent,
06:28basé sur le fait que l'enfant qui est victime de harcèlement,
06:33souvent, on lui dit qu'il va changer d'école.
06:36Là, on travaille avec une logique qui dit
06:38qu'il faut régler le problème, la source du conflit.
06:41Et l'enfant qui est déjà victime de harcèlement
06:43ne peut pas avoir une double peine,
06:45qui est celle d'être éjecté de son école.
06:47Ils doivent quitter son milieu.
06:49C'est la preuve qu'il y a moyen de faire des choses.
06:52Mais malheureusement, ça reste un petit peu en déshérence.
06:55Le Covid a amené de nouvelles problématiques.
06:57Vous parlez de mal-être chez les jeunes.
07:00C'est typiquement une des conséquences de la crise sanitaire.
07:03Il y a de nouveaux enjeux en matière de santé
07:05où il faut mettre en place des choses
07:07dès le prochain gouvernement ?
07:09Oui, bien sûr.
07:10Il y a de plus en plus d'enfants qui sont déscolarisés.
07:12Il faut permettre d'aider à rattraper.
07:14Et là, c'est en communauté française qu'il faut agir.
07:17Les examens en jurie centrale sont d'une lourdeur
07:19et inadaptées à ce qu'on connaît aujourd'hui
07:21comme crise de la société.
07:23En particulier chez les jeunes.
07:25On a déposé, on espère qu'en la matière,
07:27une proposition qu'on porte au niveau engagé,
07:29c'est beaucoup plus de souplesse
07:31et de réduire les délais,
07:33notamment pour les examens au jury central.
07:35Certains qui passent leur examen en septembre
07:37n'ont leur résultat qu'en décembre.
07:39Comment comprendre ça ?
07:41En réalité, si c'est le dernier examen
07:43du cycle d'humanité,
07:45on rate l'année suivante.
07:47Même si on a réussi,
07:49on est trop tard pour s'inscrire dans le supérieur.
07:51Et ça, ça ne va pas.
07:53Donc il y a des leviers à agir.
07:55Et voilà les propositions qu'on porte au niveau des engagés.
07:57Au niveau du bilan, vous avez fait l'exercice.
07:59Il y a différentes thématiques,
08:01notamment au niveau de l'emploi.
08:03Un taux d'emploi de 65,5% au Wallonie,
08:05c'est mieux qu'à la fin de la législature passée ?
08:07Ce n'est pas encore assez ?
08:09Effectivement, on a mis en exergue
08:11des priorités.
08:13Et l'emploi est certainement une priorité.
08:15Si on veut, demain,
08:17une société prospère,
08:19on puisse bien vivre.
08:21Il faut créer de l'emploi.
08:23Et le gouvernement,
08:25ce n'est pas les engagés,
08:27c'est le gouvernement.
08:29Il y a cinq ans, c'était fixé des objectifs.
08:31Plus 5% de taux d'emploi,
08:33passé de 63% à 68%.
08:35Malheureusement, aujourd'hui,
08:37on est à 65%.
08:39On a seulement progressé de 1,8%
08:41par rapport à ce qui s'était prévu.
08:43Au pire, on a été dépassé
08:45par les Bruxellois, qui ont créé plus d'emplois
08:47proportionnellement dans leur région
08:49qu'en Wallonie. On est donc la troisième région
08:51à la traîne en termes de création
08:53d'emplois. Les Flamands approchent
08:55le seuil des 80%.
08:57Ce n'est pas tenable. On voit bien qu'il y a aujourd'hui des freins.
08:59Pourtant, le gouvernement PS
09:01et Merricolo a mis énormément d'argent
09:03dans un plan de relance. Il a créé
09:05plein d'emplois publics. Et malgré tout cela,
09:07on arrive à un résultat extrêmement
09:09décevant parce que, finalement,
09:11ce n'est pas juste en mettant de l'argent
09:13qu'on crée de l'emploi. Ce ne sont pas des emplois durables.
09:15C'est en soutenant le tissu économique
09:17concrètement que, là, on peut
09:19agir et permettre de l'emploi.
09:21L'autre élément, je l'ai rencontré
09:23encore récemment à l'Union Wallonne des entreprises,
09:25c'est non seulement créer un cadre
09:27favorable pour le développement des entreprises,
09:29mais aussi avoir des talents qui collent
09:31avec les besoins du marché de l'emploi.
09:33De ce côté-là, c'est l'échec total.
09:35Le gouvernement Wallon et le gouvernement
09:37de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont tous les deux des leviers
09:39pour faire de la formation en alternance.
09:41On a à peine progressé
09:43de 3% ou 4% en 5 ans.
09:45Le nombre d'apprenants
09:47en alternance alors que c'est la voie
09:49royale pour arriver à l'emploi.
09:5186% des jeunes qui terminent
09:53ou des personnes qui s'engagent dans une formation
09:55d'attente trouvent un emploi dans les 3 mois qui suivent.
09:57Il y a des solutions.
09:59Et comment on fait pour arriver
10:01à remettre encore plus sur le devant
10:03de la scène cette formation en alternance ?
10:05En tout cas, pas comme le gouvernement actuel
10:07de M. Joly en Fédération Wallonie-Bruxelles
10:09et M. Di Rupo en Région Wallonne
10:11parce qu'ils ne se sont pas parlé pendant 5 ans.
10:13Ils avaient promis les états généraux
10:15de l'alternance pour relancer la dynamique.
10:17Ils ont tout fait pour dire
10:19qu'on va faire des choses et puis il y a
10:216 mois, 1 an, M. Joly, le ministre président
10:23de la Comité française a dit quoi ?
10:25Non, on n'y arrivera pas, on jette le gant.
10:27C'est vraiment un échec total parce que les entreprises
10:29sont de mandresse. On a un système
10:31qui est compliqué aujourd'hui parce que c'est partagé
10:33entre la Région Wallonne et la Comité française
10:35et les incitants pour les entreprises
10:37et l'accompagnement aussi pour les entreprises
10:39n'est pas suffisant. Moi je constate qu'aujourd'hui
10:41en France, M. Macron
10:43il a développé un plan d'alternance
10:45qui a permis de doubler en 5 ans
10:47le nombre d'apprenants français.
10:49Ils étaient déjà le double de nous donc maintenant
10:51ils ont 4 fois plus de jeunes en alternance
10:53que chez nous
10:55en Comité française. Ça ne va pas.
10:57On voit bien qu'il faut mettre tous les acteurs autour de la table
10:59c'est ce que nous proposions au niveau des engagés
11:01et qu'on fasse un pacte entre le monde
11:03de l'école, le monde de la formation
11:05et les entreprises
11:07et chacun s'engage à porter ça
11:09et moi j'ai entendu en tout cas
11:11que du côté de l'Union Wallonne des entreprises, il y avait une volonté
11:13elle est de l'avant. Il faut maintenant y mettre
11:15le paquet et s'y consacrer
11:17dès le début de la prochaine législature en tout cas
11:19si on a la chance d'être soutenu
11:21par les citoyens.
11:23La ministre Wallonne de l'Emploi, Chrissy Montréal
11:25pointe un autre indicateur
11:27qui est le chômage. Le chômage
11:29a baissé en Wallonie. Pour vous ce n'est pas un bon
11:31indicateur ? Ce qui compte
11:33c'est le taux d'emploi. Le taux d'emploi
11:35c'est le nombre de personnes qui sont
11:37actives, qui travaillent
11:39et malheureusement dans les personnes
11:41qui ne travaillent pas, on peut additionner une série
11:43de situations. Il y a les demandeurs
11:45d'emploi indemnisés, ceux qui ne sont pas indemnisés
11:47et encore il y a toutes les personnes qui
11:49ne sont plus en capacité de travailler pour
11:51un accident.
11:53Et donc c'est sur l'ensemble de ces facteurs-là
11:55qu'il faut agir mais l'important
11:57c'est le taux d'emploi, c'est le chiffre positif
11:59C'est ce chiffre positif-là
12:01d'ailleurs que le gouvernement s'était lui-même
12:03fixé comme objectif
12:05plus 5%. En réalité ils ont fait
12:07un tiers, ils ont réussi un tiers
12:09de l'effort et pire, on s'est fait dépasser par
12:11Bruxelles et la Flandre.
12:13Une autre thématique à laquelle vous êtes attentif c'est
12:15le logement. Le gouvernement Wallon
12:17n'en a pas fait assez en termes de logement public ?
12:19Alors le gouvernement
12:21Wallon avait promis
12:23monts et merveilles en termes de
12:25logement. Des chiffres importants. Oui des chiffres
12:27importants. Monsieur Dermagne
12:29quand il était encore ministre
12:31du logement en région Wallonne
12:33avant d'aller au fédéral, il avait promis
12:3525.000 rénovations de
12:37logements publics et 12.000
12:39logements publics supplémentaires. On sait
12:41qu'aujourd'hui il y a 40.000 familles qui sont en attente
12:43d'un logement. On voit l'ambition
12:45ça ne bouge pas, ça depuis des années c'est toujours ce
12:47chiffre qui revient, 40.000 ménages sur liste
12:49d'attente. Oui forcément parce que malheureusement
12:51le nombre de logements publics n'augmente pas.
12:53Et donc forcément les gens
12:55qui attendent et puis l'augmentation
12:57dans certains quartiers, certaines villes
12:59de notre pays montrent qu'il y a un vrai besoin
13:01une vraie attente en la matière.
13:03Alors sur les 25.000
13:05logements et on a déjà revu l'ambition
13:07à 20.000 et puis aujourd'hui
13:09quand j'interrogeais récemment le ministre Collignon
13:11en charge de la compétence
13:13il y a 3.000 logements
13:15qui sont en chantier aujourd'hui
13:17sur les 25.000 alors qu'on nous avait promis 25.000
13:19pour 2024.
13:212024 on y est.
13:23Le seul élément positif c'est en matière
13:25de nombre de logements qui sont
13:27mis auprès des agences immobilières sociales par des privés
13:29où là on a eu un rebond
13:31environ 2.500 à 3.000
13:33logements supplémentaires. C'est le seul
13:35résultat pour nous positif.
13:37Et pourquoi on en est là aujourd'hui ?
13:39Sans doute parce que le gouvernement Wallon
13:41et notamment ici le ministre
13:43en charge du logement se sont dispersés
13:45sur toute une série de projets
13:47dans le plan de relance, plus de 7 milliards
13:49d'investissements et 413
13:51projets alors qu'il y a des priorités
13:53et un des projets c'était
13:55celui de la rénovation
13:57des logements publics pour que ce ne soit plus
13:59des passoires énergétiques parce que la plupart
14:01des logements publics sont malheureusement aujourd'hui
14:03des passoires énergétiques donc pour les
14:05personnes qui y vont le loyer est faible
14:07mais les conditions de vie et le coût
14:09de l'énergie là il est extrêmement
14:11élevé donc ça c'est quand même
14:13incroyable qu'alors qu'on a des objectifs
14:15climatiques la Wallonie ne soit pas
14:17capable de réussir ça et je pense qu'à force
14:19de faire trop de choses au lieu de se concentrer
14:21sur ce projet qui était un projet important
14:231 milliard d'euros pour la rénovation des logements
14:25publics et bien on a fait trop de choses
14:27sur le côté et on a oublié l'essentiel
14:29et le résultat c'est que seulement
14:313500 ou 3600
14:33logements en chantier
14:35en Wallonie 5 ans après
14:37l'annonce de ce plan
14:39XXL pour le logement public. Donc pour vous
14:41il faut poursuivre avec ce même objectif ? On a encore
14:43les moyens en Wallonie de se donner cet objectif
14:45de 25 000 logements à rénover ?
14:47Oui mais il faut suivre sérieusement les dossiers
14:49il faut identifier quels sont les freins
14:51les difficultés, les lever les unes
14:53après les autres. C'est un travail du quotidien
14:55de concentration des moyens publics
14:57plutôt que de faire des tas d'autres projets sur le côté
14:59qui
15:01distrait le gouvernement de son action
15:03il faut se concentrer sur cet objectif
15:05majeur pour que l'euro dépensé soit
15:07dépensé de façon efficace
15:09et c'est un élément prioritaire
15:11à nos yeux. Et la création de
15:13logements justement en passant par les agences immobilières
15:15sociales c'est un bon moyen
15:17pour les engager ? Oui tout à fait
15:19on soutient bien cette
15:21initiative qui remonte déjà
15:23de nombreuses années
15:25et on voit là qu'il y a un potentiel pour que
15:27effectivement on puisse par ce biais là
15:29trouver un équilibre, un win-win
15:31entre le propriétaire qui dit
15:33moi j'ai pas envie de me charger de mon logement
15:35de sa mise en gestion
15:37voilà on a pas besoin
15:39d'une part
15:41et puis d'autre part se dire
15:43que l'affectation
15:45certes avec un loyer plus bas
15:47mais avec une garantie que
15:49on s'en occupe bien, ça permet de mettre
15:51davantage de logements publics et ça permet
15:53de répondre aux 40 000 familles qui sont aujourd'hui
15:55en attente d'un toit dans de bonnes conditions
15:57et un prix acceptable pour des personnes
15:59qui ont des revenus faibles.
16:01Nouvelle thématique, l'environnement, le plan
16:03air climat, on n'a pas avancé assez vite ?
16:05Le plan air climat il avait été
16:07promis pour la fin 2019
16:09puis c'était 2020, 2021
16:11deux années un peu compliquées
16:13il y a eu deux années compliquées, tout à fait
16:15et puis il est arrivé finalement en juillet 2023
16:17juillet 2023
16:19c'est exactement deux ans
16:21au parlement ça en juillet
16:23il n'est pas passé au parlement
16:25donc c'est un des défauts
16:27de ce genre de plan air climat
16:29énergique qui vise à nous projeter vers
16:31l'objectif de réduction
16:33de 55% des émissions de gaz à effet de serre
16:35pour protéger la planète et la viabilité
16:37de nos régions, on voit bien
16:39qu'on est soumis aux aléas
16:41climatiques, il faut qu'on fasse
16:43notre part d'effort, c'est
16:45l'objectif 2030, 55%
16:47en moins, et cet objectif là
16:49et la façon d'y arriver, les outils
16:51à mettre en place, les réponses pour la mobilité
16:53pour l'isolation des maisons
16:55pour les énergies
16:57dans les entreprises, elle n'est venue seulement
16:59en juillet 2023
17:01alors qu'en réalité, en octobre 2021
17:03le gouvernement Wallon a adopté
17:05son plan de relance de 7 milliards d'euros
17:07ça veut dire quoi ? ça veut dire que pour faire le plan
17:09de relance, on n'a pas tenu compte
17:11d'une priorité qui pour nous est transversale
17:13qui est celle de lutter contre le réchauffement climatique
17:15et d'améliorer la qualité de l'air
17:17et notre performance énergétique
17:19et bien, on fait d'abord les décisions
17:21de dépense, et après on met le plan
17:23et puis aujourd'hui en fait, qu'est-ce qui se passe ?
17:25on constate que dans le plan, il n'y a aucune feuille de route
17:27aucune feuille de route
17:29on ne sait pas comment on va faire, puisqu'il n'y a plus de moyens
17:31on a déjà tout dépensé
17:33et le gouvernement Wallon PSMR Écolo
17:35finalement, il est tout nu
17:37et surtout le ministre Henry, parce qu'il est incapable
17:39d'avoir des leviers pour mettre
17:41en oeuvre ce plan d'action qui est pourtant
17:43un plan d'action prioritaire
17:45qu'est-ce qu'on en fait alors de ce plan d'action Air Climat pour le prochain gouvernement ?
17:47ce plan d'action, il faudra
17:49repartir de façon concrète
17:51secteur par secteur, travailler
17:53avec les acteurs qui sont concernés et dire
17:55voilà, quels sont les moyens dont nous disposons
17:57et comment on fait en sorte que
17:59les étapes pour atteindre les objectifs
18:01dans le secteur du transport
18:03dans le secteur des logements
18:05soient mis en adéquation
18:07entre ce qu'on veut faire et les moyens
18:09dont on dispose, et ça le gouvernement
18:11Wallon aujourd'hui, il ne l'a pas fait
18:13le ministre Henry, le ministre Écolo
18:15en plus, Philippe Henry
18:17il s'est complètement vautré sur cet élément-là
18:19parce qu'il a traîné en chemin
18:21je ne sais pas ce qu'il a fait pendant des années
18:23mais en tout cas, le fait de dire
18:25on met des moyens budgétaires avant le plan d'action
18:27tout le monde aura bien compris
18:29que le plan d'action
18:31n'est pas adapté
18:33aux objectifs qui sont
18:35fixés et c'est regrettable
18:37et c'est même une occasion
18:39vraiment manquée pour améliorer
18:41notre performance en matière
18:43climat et énergie en Wallonie
18:45on l'a vu avec l'isondation
18:47que ça nous pendait au nez
18:49Pour les objectifs énergétiques
18:51environnementaux, il y a plusieurs outils en Wallonie
18:53il y a les primes isolation
18:55on avait promis d'accélérer
18:57on a un peu simplifié, en tout cas on a modifié
18:59la manière de fonctionner
19:01aujourd'hui c'est quoi la réalité pour une prime
19:03par exemple pour isoler son toit ?
19:05Aujourd'hui c'est la Bérezina
19:07Pourquoi ? Parce qu'il y a 4 régimes différents
19:09selon les périodes
19:11auxquelles on les a modifiés
19:13le gouvernement a fait effectivement, vous avez raison
19:15promis simplification et accélération
19:17il a corrigé 3 fois
19:19et donc il y a 4 régimes qui existent
19:213 fois le système d'aide, primes isolation
19:23des murs, des toits, etc
19:25à un tel point que
19:27l'administration a du mal à s'y retrouver
19:29les citoyens ont eux aussi du mal à s'y retrouver
19:31et toutes ces promesses de simplification
19:33et d'accélération, elles ont été complètement
19:35enlisées, c'est vraiment la Bérezina
19:37en la matière, puisque aujourd'hui
19:39pour une demande d'isolation de toiture
19:41j'ai encore un citoyen qui m'a envoyé la semaine
19:43passée là-dessus, je me suis renseigné
19:45sur son dossier, il l'a introduit en
19:47mai de l'année passée
19:49et il n'a toujours pas de retour
19:51de l'administration, les travaux sont faits
19:53Oui, donc le délai sur le site
19:55c'est comme c'est mis clairement sur le site
19:57de Wallonie Logement, vous avez
19:59les délais selon le type de travaux
20:01donc pour l'isolation des toits
20:03c'est entre 10 et 13 mois d'attente
20:05Transparence du coup !
20:07C'est une transparence, bien sûr, mais
20:09comment peut-on, quel signal donne-t-on
20:11en termes d'incitants
20:13à celles et ceux qui disent
20:15moi j'ai envie d'isoler ma maison
20:17on leur dit, écoutez, voilà on vous a
20:19des belles primes, des primes accélérées
20:21des primes faciles, 6 000 euros, etc
20:23alors qu'en réalité
20:25il faut avancer l'argent
20:27pendant un an
20:29et sans être sûr que le dossier
20:31sera conforme, etc, c'est inadmissible
20:33comment peut-on avoir l'ambition
20:35on doit tripler
20:37le rythme d'accélération
20:39d'isolation des maisons en Wallonie
20:41alors que la réponse
20:43de la région wallonne, la réponse
20:45des départements qui relèvent
20:47des compétences de M. Henry et de M. Collignon
20:49et bien c'est une réponse
20:51qui est extrêmement lente
20:53et je pense, pas de la faute de l'administration
20:55de la faute de la façon dont on établit
20:57les règles, qui restent trop compliquées
20:59qui ont changé trop de fois
21:01et qui sont aujourd'hui devenues
21:03la bérésina
21:05et aujourd'hui ça n'encourage personne
21:07à faire ses investissements alors qu'ils sont
21:09utiles, c'est bon pour la planète et c'est bon pour
21:11le portefeuille des citoyens. Et vous vous encouragez comment alors les citoyens
21:13à rénover leurs logements ?
21:15Donc on a une proposition pour notamment
21:17permettre une isolation sans devoir
21:19avancer un seul euro
21:21avec la mise en place de plateformes
21:23d'aide à l'isolation
21:25des maisons, donc pour être
21:27accompagné comme citoyen
21:29lorsque l'on est face à
21:31travaux d'isolation, personne ne s'y connaît spécialement
21:33je veux dire, vous, moi
21:35on n'est pas des spécialistes en matière d'isolation
21:37de savoir quel est le bon isolant à placer
21:39etc. Et donc il y a
21:41aujourd'hui des plateformes qui commencent à apparaître
21:43et qui aident les citoyens
21:45à dire voilà quels sont les travaux
21:47les plus intéressants à réaliser
21:49Voilà les entreprises
21:51qui vont plus loin, qui vont plus loin
21:53c'est l'accompagnement vraiment, il dit voilà les entreprises
21:55dans la région qui sont entreprises sérieuses
21:57et que vous pouvez contacter, voilà un projet
21:59de lettres pour demander un devis
22:01et puis on va vous aider à analyser
22:03les réponses pour vous dire
22:05au vu de ce que vous avez et des réponses reçues
22:07le meilleur choix pour vous c'est celui-là
22:09et qui permet aussi de calculer quel est le retour
22:11sur investissement, tenant compte des primes
22:13et donc nous avons cette proposition-là
22:15d'accompagnement
22:17La région Wallonne devrait mettre en place ce type de plateforme
22:19Alors il existe aujourd'hui des plateformes qui sont soutenues
22:21mais seulement sur un tiers du territoire wallon
22:23donc il n'y a que un wallon sur trois
22:25qui a accès à ce type de services et ils sont encore
22:27trop méconnus. Donc nous ce qu'on veut c'est
22:29vraiment accélérer ça, d'une part
22:31pour permettre à chacun
22:33de facilement se lancer dans un projet
22:35de rénovation et d'isolation
22:37de sa maison, mais aussi pour faire vivre
22:39le tissu économique locaux
22:41les locales ce sont celles et ceux
22:43les petits entrepreneurs, les petites entreprises locales
22:45pour qui c'est la création
22:47aussi de valeurs ajoutées et on a aussi
22:49la chance en Wallonie d'avoir des producteurs
22:51notamment d'isolants, je fais une petite pub
22:53en matériaux biosourcés
22:55qui sont vraiment extrêmement positifs
22:57et qu'on peut valoriser
22:59et puis après on a une proposition
23:01pour celles et ceux qui n'ont pas accès aux prêts
23:03à taux zéro, pour celles et ceux
23:05par exemple auxquels les banques disent mais vous êtes trop âgé
23:07monsieur pour qu'on vous prête de l'argent
23:09pour votre projet de rénovation
23:11on a un système qui permet
23:13de pouvoir se lancer dans l'opération
23:15sans devoir débourser un seul euro
23:17au départ du...
23:21...des outils concrets mais il faut y mettre les moyens
23:23et de nouveau concentrer toute l'énergie
23:25là-dessus, parce qu'aujourd'hui une des grosses
23:27difficultés du gouvernement wallon c'est que
23:29monsieur Henry il a mené des tas de projets
23:31tout aussi sympathiques et jolis les uns
23:33que les autres alors qu'il y avait
23:35un objectif de concentrer
23:37sur la rénovation du logement des habitants
23:39je pense notamment à la difficulté
23:41dans les immeubles à appartements
23:43où la rénovation est un processus complexe
23:45et l'isolation est un processus complexe puisque
23:47il y a un toit mais il est partagé entre
23:49tout le monde, il y a des copropriétés
23:51c'est donc complexe et là il faut des facilitateurs
23:53pour mettre ça en place, pour faire une
23:55rénovation énergétique massive
23:57ou encore par quartier, ce qui n'est toujours pas le cas
23:59en Wallonie alors que des villes comme
24:01Amsterdam ont réalisé ça pourtant avec
24:03une population très importante. Mais on garde toujours
24:05un système de primes malgré tout.
24:07Des primes mais avec des facilitateurs
24:09d'une part, la capacité pour celles et ceux qui ne
24:11ont pas accès aux prêts de pouvoir
24:13se lancer dans un projet de rénovation
24:15sans dépenser un euro
24:17et puis aussi un accompagnement
24:19par quartier et par
24:21pour les immeubles à appartements où là il y a
24:23vraiment une approche spécifique qui doit être développée
24:25et qui est toujours en rade.
24:27Et vous pensez quoi de
24:29la volonté aussi qui a été annoncée
24:31mais pas concrétisée du gouvernement
24:33d'obliger les nouveaux propriétaires
24:35à devoir justement rénover
24:37leurs logements en déant un certain nombre d'années
24:39comme c'est le cas en France.
24:41Le label G, dans les
24:435 ans il doit devenir un label D.
24:45On avait dit qu'on le ferait en Wallonie,
24:47on ne l'a toujours pas fait. Est-ce que c'est quand même une
24:49piste à suivre pour l'avenir ?
24:51C'est donc une question très intéressante.
24:53L'Europe a fixé déjà des balises.
24:55Dans le plan air climat de
24:57Philippe Henry, il y a également
24:59des dates et des échéances qui sont mises.
25:01Étonnamment, le gouvernement
25:03ne vient pas avec une traduction
25:05en décret ou en arrêté de
25:07cette obligation. Et donc aujourd'hui,
25:09c'est pire que tout, c'est-à-dire
25:11qu'il y a des intentions politiques qui ne sont
25:13pas traduites par des décisions.
25:15Ça veut dire que les citoyens, les propriétaires
25:17aujourd'hui, ils ne savent pas
25:19à quelle sauce ils vont être mangés
25:21puisqu'aujourd'hui c'est le flou.
25:23Il n'y a pas de règles, il n'y a pas de normes.
25:25Et nous on pense qu'il faut que les choses soient claires
25:27et qu'on donne un délai suffisant
25:29évidemment aux propriétaires pour pouvoir
25:31se lancer dans ce type de
25:33projet, qu'ils aient une vision des choses.
25:35Et on préfère toujours la carotte au bâton.
25:37Mais il suffit que ces échéances
25:39c'est important aussi. Mais ça aujourd'hui,
25:41le gouvernement wallon il y a renoncé, il l'a écrit
25:43dans son plan, mais il ne l'a pas écrit
25:45dans les lois en Wallonie. C'est quand même compliqué ça.
25:4712 000 bornes de
25:49recharge pour les voitures électriques,
25:51on est loin du compte. Très très loin
25:53du compte. Encore
25:55un dossier sur lequel j'ai l'impression
25:57que le ministre Henry
25:59c'est un petit peu
26:01dispersé. Il a fait des grandes annonces
26:03en 2020, en 2021
26:05il revient un petit peu à la baisse, en 2022
26:07encore, en 2023
26:09toujours. Alors aujourd'hui on est à un projet
26:11de 3000
26:13et quelques bornes, points
26:15de recharge.
26:17C'est franchement risible.
26:19Les communes ont travaillé à des plans,
26:21les intercommunales également pour coordonner
26:23les choses, etc. Mais sur le plan, il y a
26:25absolument zéro borne
26:27électrique installée.
26:29On encourage les personnes à changer
26:31de mobilité, à penser autrement, notamment
26:33la mobilité urbaine, parce qu'on pense qu'effectivement
26:35en centre-ville, pour les habitants
26:37la logique d'une voiture électrique
26:39elle va pouvoir prendre sa place,
26:41mais c'est interdit de tirer une prise
26:43entre sa maison et sa voiture.
26:45On ne peut pas le faire. On ne peut pas
26:47tirer le câble entre les deux.
26:49Il faut alors qu'on équipe des endroits,
26:51de bornes. On a fait des propositions
26:53du droit à la prise pour
26:55les citoyens.
26:57Finalement, ça permet à toute personne
26:59sûre que
27:01dans un rayon de x centaines de mètres
27:03de son habitation, elle a un endroit
27:05où elle va pouvoir faire une recharge.
27:07À partir de ce moment-là, c'est mis en œuvre au niveau des communes.
27:09Et les communes, évidemment,
27:11lorsqu'elles délivrent des permis
27:13commercial, pour
27:15un parking, pour une nouvelle
27:17entreprise, tiennent compte de cette règle-là
27:19pour que des habitants du quartier,
27:21des voisins, puissent venir aussi
27:23brancher leur voiture
27:25et pouvoir se recharger. On pense que c'est extrêmement
27:27important de déployer ça
27:29de façon à mailler le territoire,
27:31notamment aussi dans les zones rurales qui sont souvent
27:33les oubliées.
27:35On ne peut pas mettre des bornes non plus partout. Il y a certaines personnes
27:37qui, vu la configuration de leur maison
27:39avec le trottoir, on ne peut pas traverser le trottoir
27:41avec sa prise. Exactement.
27:43La mobilité électrique, c'est sans doute l'avenir.
27:45Nous pensons aussi qu'à un moment donné,
27:49un certain nombre de carburants
27:51modernes
27:53en la matière, c'est un élément sur lequel
27:55on doit être attentif.
27:57La compétitivité
27:59aux entreprises
28:05chinoises qui viendraient vendre leurs voitures
28:09au carburant alternatif de
28:11nouvelle génération, qui protège le climat,
28:13mais peut-être pas avec
28:15uniquement le modèle des voitures électriques.
28:17C'est un point sur lequel...
28:19Dans votre bilan,
28:21vous pointez aussi la mobilité. C'est de nouveau
28:23chez le ministre Henri.
28:25L'état des routes Wallonne. On a fait un petit reportage
28:27il n'y a pas très longtemps. On le voit.
28:29Les images sont parlantes. C'est beaucoup de trous.
28:31Oui, c'est plus des nids de poules, c'est des nids d'autruches
28:33dans toute une série de situations.
28:35J'avais interrogé
28:37le ministre Henri
28:39il y a quelque temps sur
28:41l'aménagement d'une route,
28:43le très mauvais état d'une route entre
28:45Nantes et Nivelles.
28:47Il m'a dit qu'ils avaient fait le maximum possible,
28:49qu'il n'y avait plus de moyens,
28:51que sous les précédentes législatures, on n'avait pas assez investi,
28:53et qu'il était confronté
28:55à une situation difficile.
28:57Je lui ai redemandé les chiffres.
28:59Combien il avait effectivement dépensé
29:01pour l'entretien, la réhabilitation
29:03des routes Wallonne
29:05hors autoroutes
29:07qui sont gérées par...
29:09Le bilan, tenant compte
29:11de l'évolution aussi de l'inflation
29:13au cours de ces dernières années,
29:15c'est moins 80 millions d'euros d'investis
29:17en 5 ans sur les routes
29:19régionales, les routes nationales.
29:25Pour donner une idée, pour un peu traduire
29:27ces 80 millions d'euros,
29:29c'est 800 kilomètres
29:31de routes, de bandes
29:33qui n'ont pas été
29:35rénovées, c'est-à-dire qu'on a
29:37paraclé la couche d'usure et
29:39remis une nouvelle couche, qui est la technique
29:41pour, entre guillemets, maintenir en bon état
29:43une route, parce que plus
29:45évidemment on traîne, plus le petit trou
29:47devient un gros trou, et plus les réparations
29:49augmentent, en fait le coût est même exponentiel.
29:51Quand on ne rebouge pas un petit trou,
29:53après quelques années, les coûts de réparation
29:55se multiplient par 5, par 10
29:57pour refaire une route
29:59qui à un moment donné alors est abîmée en profondeur.
30:01Et donc ces 800 kilomètres de routes,
30:03c'est ce que Philippe Henry n'aura pas fait
30:05pendant les 5 années qui s'écoulaient
30:07s'il avait suivi le même rythme de dépense
30:09que les 5 années précédentes, tenant compte
30:11de l'inflation.
30:13L'argent c'est un peu le nerf de la guerre, la Wallonie
30:15n'est pas en difficulté à ce niveau-là,
30:17ne pas pouvoir mettre les 4, 20
30:19millions supplémentaires pour
30:21les rénovations de routes, est-ce que c'est pas aussi
30:23tout simplement une question de pas le moyen ?
30:25Pour les routes, on a déjà une proposition
30:27de solution, qu'on défend
30:29depuis plusieurs années, c'est la mise en place
30:31d'une vignette pour les véhicules étrangers.
30:33C'est quand même assez symptomatique
30:35de voir qu'on est la seule,
30:37quasiment la seule région, seul pays au monde
30:39où on roule totalement gratuitement
30:41sur nos routes.
30:43Chaque année, c'est plus de 5 millions de véhicules
30:45qui utilisent les routes
30:47wallonnes, sans payer
30:49le moindre euro.
30:51Une petite contribution permettrait
30:53d'atteindre, par un système de vignettes,
30:55comme on a en Suisse par exemple,
30:57un accès
30:59et un refinancement aussi du réseau routier
31:01wallon.
31:03Juste pour les véhicules étrangers ?
31:05Il faudra sans doute faire
31:07un système de compensation pour respecter
31:09les règles européennes, mais c'est faisable.
31:11Il y a d'autres pays dans l'Union Européenne
31:13qui le font aujourd'hui, donc
31:15il n'y a pas de raison qu'on ne puisse pas le faire
31:17chez nous,
31:19sans rentrer dans le système
31:23de vignettes qui existe
31:25dans d'autres pays européens.
31:27Et donc du coup, au niveau financier,
31:29parce qu'il y a plein de mesures, c'est vrai que vous avez
31:31pas mal de propositions, mais il faut toujours
31:33financer ça. L'état des finances
31:35wallon ici, à la fin de la législature ?
31:37Désespérant,
31:39catastrophique, je ne sais pas quel
31:41qualificatif je dois utiliser, puisque
31:43en 5 ans, la dette
31:45aura quasiment doublé.
31:51Ce ne sont pas les chiffres de
31:53François Decken, ce ne sont pas les chiffres
31:55de la Cour des Comptes,
31:57c'est vérifié, c'est du sérieux.
31:59Hélas. Et c'est
32:01bien sûr, en partie, le résultat de la gestion
32:03des crises, on est d'accord.
32:05Et on a soutenu le gouvernement.
32:07Quand on regarde
32:09l'addition, on est à 7 ou 8 milliards
32:11sur les 20 milliards de dettes supplémentaires.
32:13Qu'est-ce qui s'est passé ?
32:15En fait, l'argent n'était pas cher,
32:17les taux d'intérêt étaient bas,
32:19et donc le gouvernement wallon PSM
32:21Eric Hollande, qu'est-ce qu'il a fait ? Il a dépensé beaucoup.
32:23Il n'a remis en cause
32:25aucune des politiques menées,
32:27il n'y a pas d'évaluation,
32:29il n'y a pas de culture de l'évaluation,
32:31donc on a continué à faire tout ce qu'on faisait,
32:33et en plus on a développé toute une série de politiques nouvelles,
32:35en les baptisant
32:37plan de relance.
32:39Ça tombait bien, parce que le gendarme
32:41européen, qui vérifie
32:43si le déficit n'est pas trop important
32:45dans les États membres,
32:47l'argent
32:49était facile, et donc,
32:51pour dire clairement, le gouvernement PSM
32:53Eric Hollande a essayé de faire
32:55plein de choses, 413 projets dans le plan
32:57de relance, 7 milliards de dépenses,
32:59sur 7 milliards de dépenses, un seul milliard
33:01était financé par l'Europe, en espérant
33:03que...
33:07Mais ces 6 milliards, c'est des 6 milliards
33:09empruntés. C'est une dette
33:11qu'on fait peser sur nos enfants,
33:13nos petits-enfants, ou même très
33:15crûment pour les années prochaines, parce qu'il faudra
33:17rembourser à un moment donné
33:19ces emprunts, et la charge de la dette
33:21avec les taux d'intérêt qui montent, devient
33:23évidemment problématique, et on risque
33:25très clairement, en Mélanie, un effet
33:27boule de neige. Et ça, c'est évidemment,
33:29c'est-à-dire, il faut emprunter pour
33:31payer ses intérêts, et de plus en plus, chaque année.
33:33Et ça, évidemment, nous, au niveau des engagés,
33:35on ne le souhaite pas,
33:37et on regrette que le gouvernement Wallon,
33:39alors que,
33:41lorsqu'il était ministre du budget,
33:43de ce gouvernement,
33:45pour emprunter les engagés, il avait mis en place
33:47une dynamique qui était le budget base zéro,
33:49c'est-à-dire, justement, une politique d'évaluation
33:51de tout ce que l'on fait...
33:53Non, mais c'est simplement évaluer
33:55les politiques que l'on fait, et dire, voilà,
33:57le budget, il est limité.
33:59Quand vous êtes,
34:01pour gérer votre budget de famille, vous ne pouvez pas vivre
34:03éternellement à 115 ou
34:05120% de ce que vous avez comme recette.
34:07À un moment donné, votre banquier, il dit stop.
34:09Et ce que fait la Wallonie depuis
34:11maintenant 5 ans, c'est qu'elle vit à
34:13115, 110, 115, 120%
34:15de ce qu'elle a comme recette. Il y a
34:1716 milliards de recettes, et on en dépense
34:1919. C'est intenable.
34:21Et toujours, les banquiers vont nous dire non. C'est même pas l'Europe
34:23qui va dire non. Les banquiers ne vont plus prêter à la Wallonie.
34:25Elle va vous dire, écoutez, vous vivez au-dessus de vos moyens.
34:27Et donc, ce que nous devons faire, ce que nous préconisons
34:29au niveau des engagés, c'est reprendre le travail
34:31qui était fait avec le budget base zéro,
34:33identifier pour chacune des politiques, est-ce que
34:35l'euro qui est dépensé
34:37amène une plus-value pour
34:39notre environnement, une plus-value
34:41pour l'emploi, pour la lutte contre la pauvreté,
34:43pour l'amélioration de la santé des Wallones et des Wallons,
34:45et est-ce que ce gain est suffisamment
34:47important par rapport à l'argent
34:49qui est dépensé ? Et sans doute que certaines
34:51des politiques, décidées avant
34:53qu'il y ait peut-être de l'intérêt, aujourd'hui ont
34:55perdu de l'intérêt. Et donc, il faut dire,
34:57celle-là, on va les arrêter. Il faut avoir le courage de le dire.
34:59La franchise, ça, on ose le dire
35:01au niveau des engagés, oui, il y a des choses qu'on doit
35:03arrêter, sur base du bilan du
35:05budget base zéro, auquel on n'a pas eu
35:07accès, nous, dans l'opposition,
35:09puisque c'est resté au niveau des
35:11banquiers. Donc, c'est un travail qu'il va falloir
35:13reprendre, remettre sur le métier et faire
35:15des choix pour mener des politiques nouvelles.
35:17Eh bien, il faut accepter que
35:19certaines politiques moins efficaces, c'est une
35:21question, finalement, de bon père
35:23de famille ou de bonne mère de famille, que de
35:25dire, des dépenses sont moins
35:27utiles, eh bien, les dépenses moins utiles,
35:29on va arrêter de les faire et on va se concentrer
35:31sur ce qui est le plus utile pour faire
35:33une Wallonie prospère, où des habitants
35:35vivent en bonne santé, avec un environnement
35:37qui s'améliore, avec des changements,
35:39une vraie transition accompagnée,
35:41changer le logement, changer la façon
35:43dont on se déplace. Et ça, aujourd'hui, malheureusement,
35:45c'est un travail qui n'a pas été fait et
35:47on va devoir, un jour, le payer.
35:49Et si vous reprochez au gouvernement d'avoir lancé le plan
35:51de relance suite à avoir continué tous leurs
35:53autres projets à côté, malgré ça, ils ne sont pas
35:55arrivés aux objectifs qui s'étaient fixés.
35:57S'ils avaient arrêté les projets, ils ne seraient pas arrivés non plus.
35:59Est-ce que ce n'est pas un petit peu paradoxal ?
36:01Ils se sont dispersés. Ils se sont
36:03dispersés. Quand vous menez 413
36:05projets nouveaux,
36:07on perd
36:09le fil des choses.
36:11Oui, le plan de rénovation
36:13du logement public était indispensable.
36:15Plutôt que de faire, après,
36:17tel projet sur...
36:19On expérimente une rénovation
36:21énergétique idéale. Hop, on met 5 millions.
36:23Et hop, on fait un autre projet d'un autre côté.
36:25On fait des appels à projets
36:27à n'en plus finir, qui prennent du temps et qui retardent.
36:29Pendant ce temps-là, l'administration, les services
36:31publics, ils ne sont pas concentrés sur l'essentiel.
36:33C'est ça que nous reprochons au niveau des engagés
36:35par rapport à la majorité PSM et RICOLO.
36:37C'est de s'être dispersés,
36:39de s'être coiffrés de l'argent facile,
36:41puisque les taux d'intérêt étaient bas,
36:43et en laissant la dette pour
36:45les années et les générations futures.
36:47Et voilà, c'est ça qui ne va pas.
36:49C'est ça qu'on veut changer. Il y a eu d'ailleurs un débat
36:51sur le plan de relance avec les partenaires
36:53sociaux.
36:55Les patrons, les syndicats,
36:57le secteur environnemental.
36:59Et sur le plan de relance de 7 milliards d'euros,
37:01ils ont défini des projets prioritaires.
37:0340 sur 413.
37:05Et pour 2 milliards d'euros et pas
37:07pour 7 milliards d'euros. C'est bien la preuve
37:09qu'à un moment donné, le gouvernement Wallon,
37:11finalement, chacun est venu avec ses projets.
37:13Il s'est fait plaisir. On a dépensé de l'argent
37:15qu'on n'avait pas puisqu'on devait l'emprunter.
37:17Et au final, même sur
37:19les objectifs les plus essentiels,
37:21on n'est pas parvenu à les atteindre. On s'est dispersés.
37:23On n'a pas concentré l'action.
37:25Aujourd'hui, malheureusement, les résultats
37:27en termes d'emploi, de santé des Wallon,
37:29de mobilité,
37:31de transition énergétique,
37:33on n'y est pas du tout.
37:35Et un gouvernement qui réalise 100%
37:37de ses objectifs fixés en début
37:39de législature, ce n'est pas un peu utopique.
37:41Il vaut mieux être sélectif
37:43et se dire c'est quoi les priorités
37:45et de se concentrer dessus,
37:47plutôt que, comme le gouvernement d'Iropole a fait,
37:49s'éparpiller, se disperser
37:51et au riz final, on n'a pas
37:53atteint les objectifs qu'on s'était fixés.
37:55Les gouvernements sont trop ambitieux.
37:57Il faut peut-être revoir un petit peu la voilure
37:59pour être aussi plus crédible auprès du citoyen.
38:01Je pense que
38:03les annonces
38:05de départ étaient
38:07relativement... On pouvait y adhérer en tout cas
38:09sur les intentions. On n'était pas d'accord
38:11sur les moyens, mais sur les intentions
38:13et les priorités qui étaient mises, mis à part la santé
38:15qu'ils avaient totalement oubliée,
38:17amélioration de l'environnement et du climat,
38:19augmentation du temps d'emploi, réduction
38:21de la pauvreté en Wallonie. Si on rajoutait
38:23bonne santé, meilleure santé pour les Wallones et les Wallons,
38:25on pouvait signer
38:27les intentions. Mais c'est après,
38:29quand on choisit des projets,
38:31et des projets pour se faire plaisir,
38:33on a fait de jolies choses dans des tas de coins de Wallonie,
38:35mais qui étaient loin des objectifs
38:37premiers qui étaient fixés.
38:39Par exemple,
38:41la réforme de l'alternance.
38:43Quand on veut faire l'emploi, il faut faire mieux correspondre
38:45le monde de l'entreprise avec le monde
38:47de formation et le monde de l'école. Et l'alternance
38:49est une voie royale pour y arriver.
38:51Et au lieu de ça, on a fait plein
38:53de projets sur le côté. On a donné de l'argent
38:55à gauche, à droite, etc.
38:57Alors que sur l'alternance, on n'a rien mis, on n'a rien fait.
38:59Et c'est ça la difficulté, c'est cette dispersion
39:01des moyens,
39:03alors que les objectifs,
39:05mis à part celui oublié de la santé,
39:07on pouvait y souscrire.
39:09Pour prendre les bonnes mesures, prévoir les bonnes actions,
39:11il faut un bon baromètre à la base aussi ?
39:13Il faut aussi, effectivement, avoir
39:15l'honnêteté,
39:17l'humilité, la franchise,
39:19de se fixer, de dire qu'il y a
39:21des thermomètres
39:23ou des baromètres que l'on doit fixer sur
39:25certains éléments, et de dire
39:27que l'objectif, c'est de
39:29les améliorer,
39:31voire les mesurer
39:33régulièrement, d'année en année.
39:35Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. J'avais proposé
39:37lors de précédents États de l'Union
39:39qu'on puisse avoir un débat transpartisan
39:41majorité opposition, pour se dire
39:43fixons une vingtaine
39:45de critères sur lesquels on va évaluer
39:47l'environnement, la santé,
39:49la qualité
39:51de vie, ou encore
39:53la mobilité, et de se dire, sur ces éléments,
39:55l'emploi, sur ces éléments-là,
39:57sur ces chiffres-là, ce sont des chiffres sur lesquels on va
39:59se concentrer, parce que c'est un peu
40:01le thermomètre de l'action publique.
40:03C'est ce qui va permettre de dire, est-ce qu'on travaille
40:05bien ou pas bien ? Et ce n'est pas un reproche
40:07par rapport à celles et ceux qui mènent les politiques,
40:09mais quand on dépense de l'argent,
40:11si à un moment donné, une idée qu'on croyait
40:13bonne, se concrétise pas finalement,
40:15ou elle n'apporte pas les résultats à la haute
40:17hausse d'espérance, il faut surtout la corriger.
40:19Et ça, c'est une franchise
40:21qu'il faut avoir, c'est une politique
40:23de l'évaluation qui manque cruellement en Wallonie,
40:25et qu'en tout cas, au niveau des engagés, en termes de gouvernance,
40:27on réclame pour
40:29les années futures, parce qu'on ne peut pas
40:31continuer à dépenser de l'argent public,
40:33de l'argent des citoyennes et des citoyens,
40:35sans avoir aussi l'honnêteté
40:37et la franchise de dire qu'on s'assure
40:39année après année que ce qui est
40:41dépensé est utile dans les objectifs
40:43par commun qu'on s'est fixés.
40:45Merci François Deken. Merci à vous.
40:55Merci mille Etats-Unis.

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