Reda Belhaj, porte-parole Unité IDF: «Il faut que la police retourne à son cœur de métier. (...) On est une police de l'actualité. On ne peut pas être sur tous les fronts».
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00:00 - Oui. - Ça les dérange évidemment, ça dérange le trafic.
00:02 - On avait vu des images, j'ai fait un Skype pour un de vos plateaux,
00:06 sur CNews, où dans le 78, vous aviez eu le lendemain de PlaceNet,
00:11 ou le jour même, des jeunes en scooter qui étaient sortis avec des Kalachnikovs
00:15 pour montrer qu'en fait c'était chez eux.
00:17 Et nous on leur a montré en fait que non, c'est pas chez eux,
00:19 et qu'en France, il n'y a pas de zone de non-droit.
00:21 En tout cas, on fait tout pour pas qu'il y ait de zone de non-droit.
00:23 Et je pense que, comme l'a dit le monsieur, oui, je pense que c'est...
00:27 Alors qu'il faut les multiplier, et en plus de ça,
00:31 il faut que la police retourne à son cœur de métier.
00:35 Et c'est pas le cas aujourd'hui. - La proximité.
00:37 - La proximité, mais le problème c'est que le policier,
00:40 on le fait, on continuera à le faire.
00:42 Il peut pas sécuriser les lieux de culte,
00:47 lutter contre les violences intrafamiliales,
00:49 faire les amendes forfaitaires, majorées, délictuelles pour le stup'.
00:54 À chaque fois, on nous fait des annonces sans nous consulter.
00:57 - On vous rajoute une couche sur le dos.
00:59 - On est une police de l'actualité,
01:01 et le problème c'est qu'on peut pas être sur tous les fronts.
01:03 Mais si on veut solutionner ça, c'est gala.
01:05 Si on passe à 6, parce que la police de proximité, normalement c'est ça,
01:09 si vous passez à 6, dans les cartoons de Reconquête républicaine, c'est pareil,
01:12 vous êtes à 6 en pédestre, le collègue vous pose en fourgon
01:15 et vous récupère de l'autre côté, à 6, il joue pas avec nous.
01:17 J'ai mal terme, mais si on est 6.
01:20 À l'époque, quand je suis rentré en 98,
01:23 à 2 ou 3, on pouvait encore se balader en tenue.
01:25 Mais là aujourd'hui, c'est pas possible.
01:26 - Il faut être 6, au minimum.
01:28 - Et c'est vrai que ces quartiers-là, ce sont des sociétés dans les sociétés,
01:33 et les points subs sont gérés comme des entreprises,
01:35 avec une prise de service avec une équipe du matin, une équipe d'après-midi.
01:39 Moi, je l'ai connu à Champigny-au-Bois-la-Baie avec une équipe qui finissait par exemple à 1h du matin,
01:43 et il y avait des chouffes, comme on dit dans notre jargon aussi,
01:47 qui avaient moins de 14 ans, largement moins.
01:50 À leur prise de service, ils avaient leur petit téléphone, leur petite entrée libre,
01:54 et voilà, ils passaient leur coup de fil.
01:57 Sur les points d'île où ils sont tellement bien organisés qu'à un moment, ils s'adaptent,
02:01 ils créaient les call centers.
02:03 - Les call centers ?
02:04 - Oui, les call centers.
02:05 C'est-à-dire que pour les drogues dures, par exemple,
02:12 le gars qui venait pour se piquer, excusez-moi le terme,
02:15 il venait dans ce point d'île-là, il montait, il pouvait se piquer sur place,
02:19 ça évitait d'interpeller l'individu avec la drogue dure,
02:22 parce que c'est comme ça qu'on remontait avant sur les dealers,
02:26 c'est-à-dire que les consommateurs nous disaient "voilà où t'as acheté,
02:29 j'ai acheté à tel endroit, il était pris en flaque de toute façon".
02:31 Et là, maintenant, ils sont encore adaptés en créant les call centers,
02:35 c'est-à-dire que l'acheteur risque moins, le vendeur risque moins,
02:39 des fois, c'est rare, mais l'Uber cheat n'est pas au courant,
02:45 en général ils sont au courant mais ils font semblant de ne pas l'être,
02:47 et puis ils ne transportent qu'une petite quantité de stup.
02:49 – Toute petite qui n'est pas…
02:50 – Et ils arrivent à aller à point A à point B,
02:52 et puis pour les livraisons c'est beaucoup plus facile,
02:54 et pour nous pour démanteler c'est beaucoup plus compliqué.
02:56 – Bien sûr.
02:56 [Musique]
02:59 [SILENCE]