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00:00 Sophie, je l'avais notamment hypnotisée devant Laurent et devant tous les copains qui étaient là ce jour-là.
00:04 Vous avez fait quoi après ?
00:05 Non, c'est...
00:07 Donc, Jean-Miller, vous êtes psychanalyste, docteur en sciences politiques, prof de philo, je dis ça parce que quand même c'est bien,
00:20 prof de philo à l'université Paris VIII, vous faites de la radio, vous faites de la télé,
00:25 mais vous êtes aussi auteur et vous publiez chez Stock un livre qui s'appelle "Minoritaire, vous savez comment on fait".
00:32 Ah, merci, Yvan !
00:38 Je le fais pour la première fois et pour ma fille Coralie qui m'a dit "Papa, cette fois vraiment, ne fais pas ton intéressant, fais-le".
00:45 Je l'ai fait pour elle.
00:46 Alors, le scoop du livre, c'est que vous savez hypnotiser.
00:50 Ah oui, faites gaffe, vous, parce que...
00:54 Un jour, Gérard Miller tombe sur le manuel de l'étudiant magnétiseur dans un grenier
01:01 et vous essayez avec votre petit copain Nicolas et ça marche.
01:05 Et vous parvenez, et encore mieux, à faire oublier son prénom à Miranda qui était la plus jolie fille de la classe.
01:11 Alors ça, c'est absolument exact.
01:13 C'est vrai, ça.
01:14 Je n'ai jamais pratiqué l'hypnose, je le précise toujours, avec des patients,
01:17 puisque la psychanalyse a abandonné définitivement l'hypnose.
01:20 Et je ne conseille à personne de pratiquer l'hypnose pour des raisons thérapeutiques,
01:24 mais il n'y a rien de plus passionnant que de voir des expériences d'hypnose
01:26 et de voir la facilité avec laquelle on peut, en quelques instants,
01:29 paralyser un bras, donner à quelqu'un le sentiment de voler,
01:32 ou d'autres choses tout aussi étonnantes a priori, lorsqu'on pratique l'hypnose.
01:36 Et j'ai souvent fait à l'université un cours sur ce qu'on appelle la généalogie de la psychanalyse,
01:40 c'est-à-dire la naissance un petit peu de la psychanalyse.
01:42 Charcot, Mesmer, tout ça.
01:43 Charcot, en effet.
01:44 Et je montrais aux étudiants comment il y a chez chacun de nous une sorte de suggestibilité à fleur de peau,
01:50 et qu'en quelques instants, on arrive à provoquer des effets de suggestion absolue.
01:55 Vous pouvez provoquer quoi comme effet, par exemple ?
01:57 Ce que je décris dans le livre, c'est-à-dire les effets les plus simples,
02:01 c'est en effet des paralysies, des sentiments de, par exemple,
02:05 de boire de l'eau quand on n'a strictement rien dans la bouche ni dans la main,
02:09 des sentiments très étranges.
02:10 Ce qui fascinait Freud, et c'est ce que je raconte dans le livre,
02:13 c'est qu'il y avait les suggestions post-hypnotiques.
02:14 C'est-à-dire que vous hypnotisez quelqu'un,
02:16 et sous hypnose, vous lui dites dans une heure, dans deux heures ou dans trois heures,
02:19 peut-être éventuellement plus, moi je l'ai fait au maximum sur trois heures,
02:21 à un moment donné, quand je dirais le mot "champignon",
02:24 vous aurez l'envie de vous asseoir par terre où que vous soyez.
02:27 Et deux heures, trois heures plus tard, lorsque vous prononcez le mot "champignon",
02:31 je prends cet exemple-là, la personne ressent irrésistiblement l'envie de faire ça.
02:34 Et ça fascinait Freud de savoir pourquoi quelque chose qu'on mettait finalement dans l'esprit à un moment donné
02:39 pouvait agir comme ça deux ou trois heures plus tard.
02:42 - Comme les médicaments ont un effet retard. - Exactement.
02:44 Et ça bouleversait la conception qu'on a du cartésianisme,
02:46 puisqu'en général, dans le cartésianisme, on dit que quand la cause cesse, l'effet cesse.
02:51 Et là, la cause n'est plus là, et pourtant il y a un effet qui continue.
02:54 Et j'ai fait un certain nombre d'expériences post-hypnotiques comme ça qui sont assez intéressantes.
02:58 - Non mais ça vous intéresse, ça, je sens. - Oh oui, ça m'a toujours intéressé.
03:02 - C'est son côté "sa mère est de la Réunion", c'est son côté vaudou, vous voyez.
03:05 - Vaudou, je suis sûre que ça me gâche. - C'est très rationaliste.
03:08 C'est très rationaliste l'hypnose.
03:09 - Vous en faites encore, sérieusement ? - J'en fais absolument pas pour des raisons thérapeutiques, je vous l'ai dit.
03:13 J'en fais lorsqu'on m'en demande, plutôt amicalement.
03:15 Mais Laurent Ruquier, par exemple, lorsqu'on était... On part souvent en vacances les uns avec les autres.
03:19 Je crois que je peux le dire, parce qu'on connaît Sophie Forte, qui est une chanteuse brillante, comédienne brillante.
03:25 Et Sophie, je l'avais notamment hypnotisée devant Laurent et devant tous les copains qui étaient là ce jour-là.
03:29 - Vous avez fait quoi après ?
03:31 - Non, c'est... En tout gain, tout honneur, on ne craignait rien.
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03:40 bleu.
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