• il y a 7 mois

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Ici, c'est le 6/9 France Blocs Italie.
00:03 Nous sommes le mardi 7 mai, 7h47, les maires M A I R E S de notre région sont à l'honneur.
00:10 Ce matin dans le quart d'heure tous les uns,
00:11 Jade Marie en reçoit l'un d'eux qui vient d'ailleurs de sortir un très bon documentaire.
00:15 Oui, Gérard Poujade, le maire du Séquestre, juste à côté d'Albi dans le Tarn.
00:18 Bonjour Monsieur le maire.
00:20 Vous aimez quand on vous appelle Monsieur le maire ?
00:22 Aimer c'est un mot surfait.
00:28 Parce qu'à la fin de votre documentaire qui s'appelle "Nos maires" qui sort aujourd'hui dans des salles,
00:33 vous dites que tant qu'on vous appellera Monsieur le maire, il y aura une reconnaissance de la part des habitants.
00:39 En fait ce qui se passe c'est que un maire, au sens ancien du terme, c'est un primus inter pares.
00:44 C'est le premier parmi les égaux.
00:46 Mais à condition d'être toujours parmi les égaux.
00:49 Voilà.
00:49 Égaux, E G A U X, bien évidemment.
00:52 Alors racontez-nous Gérard Poujade, qu'est-ce qui vous a pris de devenir cinéaste comme ça ?
00:57 Voilà, devenir cinéaste c'est bien prétentieux.
01:00 Mais en fait l'idée c'est de faire connaître une fonction que l'on voit de manière trop réductrice ou castratrice.
01:10 Quand on nous voit suite à une inondation, un feu de forêt, un accident sur la commune,
01:16 on nous voit 30 secondes sur les écrans télé et on ne l'a jamais vu venir.
01:19 L'inondation, même les anciens ne l'avaient pas vue.
01:22 Le feu de forêt a été grand comme jamais.
01:25 Et donc ça donne une image très fonctionnaliste de notre fonction de maire.
01:31 Alors que c'est des gens qui pensent un peu la politique de manière un peu différente de ce qu'on voit de la politique qui est encore autre chose.
01:37 Alors qu'il y a beaucoup d'humains et je crois qu'on a déjà un premier témoignage au Standard de France Bleu.
01:41 En direct de Fronton, 05 34 43 31 31 31.
01:44 Oui c'est vous Annie !
01:47 Bonjour Annie !
01:49 Oui bonjour, bonjour à toute l'équipe !
01:51 Un hommage peut-être à rendre au maire de votre commune à Fronton, c'est ça ?
01:55 Oui, oui, effectivement !
01:57 Hugo Cavaniac, racontez-nous, qu'est-ce qu'il représente pour vous ce maire ?
02:01 Il représente tout pour la commune.
02:05 Il s'occupe des enfants, des personnes âgées comme moi, 69 ans,
02:10 et des sports sur Fronton.
02:16 Et le rubitag, je ne sais pas si vous connaissez ?
02:21 Non, non !
02:23 C'est un rubis sans se plaquer.
02:28 Ah, soft !
02:30 Vous le trouvez très utile visiblement.
02:32 Vous le trouvez très utile et accessible votre maire, visiblement.
02:36 Ah oui, oui, oui !
02:38 Il est très accessible comme il est !
02:40 Excusez-moi, je parle très mal !
02:42 Non, très bien !
02:44 C'est quand votre émotion, c'est ça qui fait plaisir !
02:46 Et je suis sûre que ce que vous racontez ce matin,
02:49 Annie, depuis Fronton, merci beaucoup pour votre appel,
02:52 fait plaisir au maire du Séquestre,
02:54 qui a donc écrit un documentaire, Gérard Pougette,
02:56 ça fait toujours chaud au cœur ce genre de témoignages,
02:58 ils sont réguliers ces témoignages ou pas ?
03:00 Oui, en fait, ils sont d'ailleurs beaucoup plus réguliers
03:02 que ce que l'actualité nous en dit aujourd'hui.
03:05 Parmi les questions que j'ai posées aux 12 collègues maires qui sont dans le film,
03:10 c'est de l'actualité des violences que l'on évoque.
03:13 Alors ça existe, il ne faut pas le nier,
03:15 mais ce qu'il y a c'est que ça ne fait même pas un sujet dans le film,
03:17 tellement on est moins concerné par ça que par la gratitude.
03:24 Être élu, c'est une fonction ingrate,
03:26 parce que la reconnaissance elle n'y est pas.
03:28 Mais dans le même temps, si on prend un peu le temps de bien comprendre ce qui se passe autour de nous,
03:33 la gratitude elle est permanente.
03:35 Vous vous occupez de gens, des gens qui râlent, qui sont ronchons, etc.
03:37 En fait, vous les aimez bien quand même, même cela.
03:39 Vous êtes un maire heureux ?
03:40 Oui, bien sûr !
03:42 Grâce à quoi ? Grâce à qui ?
03:44 Grâce à la nature, avec un N majuscule au départ.
03:48 Mais si vous voulez, le tout c'est de vouloir s'occuper du collectif,
03:53 dans la vie il y a ce qu'on appelle les HPI.
03:56 En fait les élus c'est des HPC, c'est des Hauts Potentiels de la Citoyenneté ou de la Collectivité.
04:01 Elle ressemble à quoi votre vie ? Vous êtes maire depuis plus de 20 ans,
04:04 est-ce que vous avez un métier en plus, ou maire à 100% ?
04:07 J'ai toujours eu un métier, oui, parce que maire du séquestre,
04:10 je suis ingénieur de formation, j'étais chef d'entreprise toute ma vie.
04:13 Donc aujourd'hui, 74 ans, j'ai moins d'activité, j'allais dire plus d'activité,
04:18 mais ici j'ai toujours une activité en dehors de mes fonctions d'élu.
04:21 Et la plupart des élus de ce territoire, des maires du pays, ont tous un métier à côté.
04:28 Les grandes villes sont collectives.
04:30 Vous avez du temps pour votre famille, vos amis ?
04:32 Ils doivent nous écouter, dites pas de bêtises !
04:34 D'après ce qu'ils m'en disent, oui !
04:36 D'accord, vous y arrivez !
04:38 Je vois bien que quand mes amis me voient, ils me reconnaissent.
04:40 Jusque là, ça donne la bonne longueur pour moi.
04:42 Le poulet du dimanche midi, vous arrivez à y participer ?
04:44 Oui, bien sûr, j'arrive à y participer.
04:46 Et il faut d'ailleurs, en fait, l'Assemblée Générale d'une association de la Commune,
04:52 c'est pas un lieu officiel, vous êtes à une tribune pour diligenter un discours,
04:57 vous êtes parmi les vôtres, tout le temps.
04:59 C'est des gens que vous connaissez, qui vous tutoient.
05:01 Moi, je suis maire d'une commune de 2000 habitants,
05:03 je tutoie 80% de la commune.
05:07 Et être maire, est-ce que c'est comme un médecin à l'époque,
05:09 être dérangé 24h/24 ?
05:11 Votre téléphone, il sonne combien de fois par jour ?
05:13 C'est pas le temps de combien de fois que le moment où il peut sonner.
05:19 Il y a des abus, ou pas ?
05:21 Oui, mais c'est pas la règle.
05:23 Et puis quand il y a une part d'abus quelque part,
05:27 il faut pas beaucoup de tact,
05:29 et normalement, si vous êtes élu, c'est que vous en avez un minimum à un moment donné,
05:33 pour contagionner ça.
05:35 Dans le monde des bison-ours, il y a des gens qui vous aiment,
05:37 vous êtes les maires, les élus préférés des français,
05:39 selon un récent sondage,
05:41 mais il y a aussi des gens qui sont très méfiants
05:43 envers les élus, quels qu'ils soient.
05:45 J'aimerais vous faire écouter cet habitant que notre reporter a rencontré à Sosnac,
05:49 un village de 500 habitants pas trop loin d'Albi.
05:51 Il s'appelle Jérémy, il estime que vous, les maires, vous n'avez plus du tout de pouvoir.
05:55 J'aime pas les maires, j'aime pas la politique du tout,
05:57 ça me sidère complètement, la politique qui se passe aujourd'hui.
06:01 Ça me saoule, malheureusement.
06:03 Il y a toujours le gouvernement qui est au-dessus,
06:05 donc ils font tous de la politique.
06:07 Il faudrait qu'ils fassent choisir les citoyens.
06:09 Avoir le choix de dire oui ou de dire non,
06:11 ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
06:13 Parce qu'il y a une époque où les maires avaient vraiment un rôle,
06:15 ils avaient du pouvoir, ils faisaient des choses.
06:17 Aujourd'hui, il ne se passe plus rien.
06:19 - Vous lui répondez quoi à Jérémy ?
06:21 Gérard Poujade, quand on est maire,
06:23 on a les moyens de prendre encore de vraies décisions ?
06:27 - En fait, ce que dit cette personne est lié à une évolution
06:29 de la structuration du millefeuille français,
06:33 c'est ce qu'on appelle l'intercommunalité.
06:35 - Donc il y a une question dans votre documentaire ?
06:37 - Oui.
06:39 Aujourd'hui, il y a beaucoup de compétences
06:41 qui, étant déléguées à l'intercommunalité,
06:43 font que le maire n'a plus les compétences
06:47 qui ne sont plus du ressort de la commune.
06:49 En fait, il y a eu beaucoup de démissions de maires depuis 2020.
06:53 En même temps, il était opportun de dire
06:57 que c'était à cause des violences de l'ambiance qu'il y a.
06:59 En fait, ce dont on s'est rendu compte,
07:01 c'est que ce n'est pas tant ça que de nouveaux maires
07:03 qui, dans leur campagne électorale,
07:05 avaient promis "je vais faire ceci, je vais faire cela",
07:07 et de la complexité de ce que sont la répartition des compétences,
07:11 découvrent qu'en étant maire,
07:13 ils n'ont pas le pouvoir de refaire tel trottoir,
07:15 de refaire tel espace vert,
07:17 parce que ça ne dépend plus d'eux.
07:19 - Dans votre documentaire, il y a un maire
07:21 qui dit que ces intercommunalités sont obligatoires et subies.
07:23 Est-ce que vous êtes favorable
07:25 aux voix d'une démocratie plus participative
07:27 au sein même des communes ?
07:29 De votre commune.
07:31 - Alors, si vous voulez, c'est ce que je dis
07:33 en début du film, en citant CIS,
07:35 nous ne sommes pas en démocratie.
07:37 Nous sommes dans une démocratie représentative.
07:39 Ce qui n'est pas tout à fait pareil.
07:41 En fait, si vous voulez,
07:43 nous sommes élus à un moment donné,
07:45 et pendant six ans, nous avons une fonction.
07:48 Mais s'il n'y a pas de clash à l'intérieur,
07:51 on a vraiment beaucoup de pouvoir pendant six ans.
07:54 Sans remise en cause possible.
07:56 Et donc ça, c'est un petit souci.
07:58 Et d'autant plus qu'avec les règles,
08:00 les compétences et toutes les strates
08:02 qui sont au-dessus pour le citoyen,
08:04 c'est très compliqué
08:06 à arriver à repérer
08:08 qui est en charge de quelle compétence
08:10 sur son territoire.
08:12 - Un dernier mot sur votre documentaire.
08:14 Il est en salle, dans une première salle,
08:16 samedi à Albi,
08:18 à la salle Arcee du Létanort.
08:20 - LataNor.
08:22 - Et ensuite, Toulouse ou pas ?
08:24 Approchée dans certaines salles toulousaines ou pas ?
08:26 - Alors, le film sort officiellement
08:28 le 28 mai prochain à Paris.
08:31 Le lancement officiel.
08:33 Il y a une avant-première donc samedi à Albi.
08:35 Et ensuite, le film est libre de droit
08:37 pour tous les élus
08:39 ou les associations d'élus
08:41 ou les associations citoyennes,
08:43 pour faire la promotion de la citoyenneté
08:45 où ils veulent.
08:47 Alors je sais que l'association des maires ruraux
08:49 de ce département, de l'Haute-Garonne,
08:51 a fait la projection.
08:53 À 7h, je ne sais pas encore où, mais ils vont se charger d'en faire la communication.
08:55 - On suivra ça. Il vous a coûté cher à produire ce film ?
08:57 - Il a coûté surtout du temps.
08:59 On va dire ça comme ça.
09:01 - Il y a de l'argent aussi, non ?
09:03 - Oui, bon, enfin...
09:05 - Des heures de travail.
09:07 - Et puis j'ai un partenariat avec l'AMRF d'un côté
09:09 et le groupe La Poste de l'autre côté
09:11 qui ont contribué à financer le film.
09:13 - Et ce film, il s'appelle "No Maires".
09:15 - Avec un S, un "no".
09:17 Parce qu'il y a un jeu de mots là-dessus.
09:19 Bonne route à votre film alors !
09:21 Merci !

Recommandations