• il y a 8 mois

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00:00 Nous avons appelé l'attention de la juridiction correctionnelle sur les graves insuffisances
00:07 de cette enquête. Nous avons également rappelé que 11 personnes sont poursuivies aujourd'hui
00:12 devant le tribunal correctionnel pour de manière prétendue notamment des emplois fictifs.
00:17 L'enquêteur s'est un peu vite contenté de systématiquement se rapporter au rapport
00:22 de la Chambre Générale des Comptes et vous l'avez entendu, le procureur financier avait
00:27 pris le soin d'écrire à Madame la procureure de la République, près du tribunal de Sany
00:32 pour lui dire attention, notre enquête n'a pas porté sur la vérification du travail
00:36 des collaborateurs de cabinet. Alors vous conviendrez avec moi qu'il est délicat pour
00:41 un policier, quelle que soit sa valeur, quel que soit ses mérites, de dire "mais la Cour
00:47 des Comptes a dit que", alors que la Cour des Comptes écrit qu'elle n'a pas vérifié
00:50 elle la réalité ou pas des prestations. Et c'est la raison pour laquelle il y a ce
00:54 grand écart en fait entre les pièces qui sont versées au débat par les différentes
00:59 personnes qui prouvent, qui veulent prouver, qui tentent de prouver la réalité de leur
01:04 emploi et un policier qui dit "bah nous on n'a rien trouvé", bah évidemment il n'a
01:07 rien trouvé puisque la Cour des Comptes n'a pas cherché. C'est un procès injuste qui
01:10 est fait à Vincent Bec. Hier avec une sincérité poignante, il s'est mis à nu devant le tribunal
01:16 correctionnel en expliquant qu'elle avait été sa vie pendant trois ans comme directeur
01:20 de cabinet. Et vous l'avez entendu comme moi, la procureure de la République a pris
01:24 le soin de lui demander, parce que personne n'ignore ce qu'est la vie d'un directeur
01:28 de cabinet, des journées qui commencent à 5h du matin et qui s'arrêtent à 20h.
01:32 Alors venir lui reprocher aujourd'hui de ne pas avoir suivi 140 individus au jour le
01:37 jour à côté de tout ce qu'a à faire un directeur de cabinet c'est juridiquement
01:41 erroné. Ce n'est pas Vincent Bec qui devait s'assurer de la réalité des prestations
01:47 des conseillers techniques car il y en avait trop à suivre et ces personnes ont prouvé
01:53 qu'elles avaient été installées dans différents services et là encore je vous rappelle que
01:57 l'enquêteur nous a dit qu'il n'a pas voulu aller écouter les témoins. Donc en
02:01 d'autres termes on affirme que ces 11 conseillers n'ont pas travaillé, les conseillers techniques
02:07 ont rapporté la preuve de leur emploi et un policier qui dit "ah non, nous surtout
02:11 on ne va pas écouter les témoins". C'est une démarche un peu singulière. En janvier
02:15 2018 Vincent Bec est le premier et le seul à avoir alerté car il prend connaissance
02:20 du rapport de la Chambre Générale des Comptes d'Ile-de-France. Parce qu'en fait il faut
02:25 bien le dire et ça voyez-vous le parquet ne l'a pas dit. L'organisation administrative
02:30 de l'époque à la région Réunion est exactement la même que celle qui existait à la région
02:36 Ile-de-France et c'est exactement la même que celle qui existait dans une dizaine de
02:40 régions de France. Et parce qu'il faisait bien son travail Vincent Bec, il l'a dit
02:43 hier, il a dit "mais moi j'essayais de suivre ce qu'il se faisait, j'assurais une veille
02:46 juridique". Enfin c'est quand même étonnant que ce soit le directeur de cabinet qui s'aperçoive
02:52 d'un problème et pas le directeur juridique. Après l'enquête de l'office central qui
02:57 s'achève en avril 2023, madame la procureure de la République, conformément au code de
03:01 procédure pénale, envoie la procédure aux avocats. C'est ce qu'on appelle l'ouverture
03:06 du contradictoire. Et le code et la loi veulent qu'à ce moment-là les avocats, que nous
03:10 puissons faire des demandes pour dire à la procureure "attention là il y a une nullité,
03:14 là il y a une insuffisance, il faut procéder à l'audition de témoins". C'est ce que
03:18 nous avons fait, c'est ce à quoi je me suis employé. Et j'ai reçu un courrier laconique
03:24 en octobre 2023 m'indiquant "circuler il n'y a rien à voir, il ne sera pas fait droit
03:29 à votre demande parce que ça n'est pas utile". Et vous l'avez entendu comme moi, un an après,
03:34 à l'audience, madame la procureure de la République a dit "ah ben c'était une erreur
03:38 de vous écrire cela". Enfin c'est faire peu de cas des droits de défense car aujourd'hui
03:42 nous en sommes dans l'impossibilité de faire entendre des personnes. Et maintenant tout
03:48 le monde en convient. Si on avait entendu ces témoins, ils auraient confirmé la réalité
03:53 du travail. J'ai qualifié ces réquisitions de réquisitions de couverture. Je veux dire
03:58 par là que la procureure de la République, avec l'honnêteté intellectuelle indéniable
04:02 qui est la sienne, a bien compris que le dossier était en train de prendre l'eau. Et donc
04:06 elle a couvert l'office central, elle nous a expliqué que c'était une enquête formidable.
04:10 Moi je le dis, cette enquête a posé problème parce que finalement aujourd'hui on a l'impression
04:15 que c'est le procès des 11 personnes mais n'avez-vous pas eu l'impression que c'était
04:18 aussi un peu le procès de l'office central qui a brillé par des principes d'enquête
04:25 un peu surprenants ? Ils ne veulent pas écouter les témoins, ils ne veulent pas aller chercher
04:28 les pièces et finalement ils disent "ah ben c'est tôt prévenu de faire la démonstration
04:33 de son innocence mais en droit français, la présomption d'innocence ne permet pas de
04:37 fonctionner ainsi". Elles sont injustes et on a fait le reproche à ces réquisitions
04:42 de ne pas tenir compte de ce qui s'était dit à l'audience.
04:44 [Musique]
04:46 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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