Enquête du Nouveau Détective : 13 ans après, il avoue le meurtre de son voisin

  • il y a 5 mois
Le jeudi 24 mars, la cours d’assises de Toulouse revient sur le meurtre de Henri Rozès. C’est son voisin Patrick Canié qui avouera le meurtre, 13 ans après les faits.

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Transcript
00:00 Bienvenue dans les enquêtes du nouveau détective.
00:05 Le nouveau détective, premier magazine d'enquête sur les grands faits divers et Engel présente
00:10 Toulouse, 13 ans après, il avoue le meurtre de son voisin.
00:14 Une enquête de Vincent Sénécal.
00:17 En mai 2007, Henri Rosès avait 65 ans,
00:26 quand on l'a retrouvé mort chez lui à son domicile de Plaisance du Touche en Haute-Garonne,
00:30 poignardé à mort par un mystérieux agresseur.
00:33 Longtemps, sa famille a cru que son meurtre barbare resterait irrésolu
00:38 et que le dossier finirait dans un carton poussiéreux rempli de cold case oubliés.
00:43 Mais ce jeudi 24 mars, 17 ans après les faits,
00:48 l'assassin présumé est là, dans le box des accusés de la cour d'assises de Toulouse.
00:53 Céline et Nathalie, les deux filles du disparu,
00:57 sont également présentes dans la salle, venues entendre ce que l'accusé a à dire.
01:02 Elles vont en être quittes pour une sévère douche froide.
01:06 Car Patrick Cagné, 58 ans, qui se prétendait à l'époque l'ami de leur père,
01:11 n'entend pas se repentir pour les faits qui lui sont reprochés et qu'il reconnaît.
01:16 Entre pleurnicherie et fausses excuses,
01:19 les seules souffrances qu'il veut bien évoquer, ce sont les siennes.
01:23 Dès les premières minutes d'audience, le ton est donné.
01:29 - Monsieur Cagné, pouvez-vous vous lever s'il vous plaît ?
01:33 - Ah ! Aïe ! Putain, mon Dieu ! Oui, monsieur le président.
01:38 - Ça va, monsieur Cagné ? Votre avocat nous a prévenu que vous étiez souffrant.
01:43 - Oui, je souffre le martyr, monsieur le président.
01:46 Mon dos, vous savez, c'est un supplice quotidien.
01:50 - Monsieur le président, comme je vous l'ai dit, mon client a une santé fragile.
01:55 Il a été gravement blessé suite à un accident de moto en 2000
01:58 et depuis, il bénéficie d'un statut d'handicapé.
02:02 - Je vois. Nous essaierons d'en tenir compte.
02:05 Sur le banc des partis civils, les deux filles d'Henri Rosès ne le lâchent pas du regard,
02:12 déjà excédés par cette entrée en matière.
02:15 Ce petit numéro d'apitoiement ne prend pas avec elle.
02:19 Pas plus qu'avec les anciennes voisines de l'accusé, venues témoigner en nombre.
02:24 Toutes décrivent un homme hargneux qui en voulait à la terre entière
02:29 et pouvait se montrer imprévisible, surtout lorsqu'il avait bu.
02:33 C'est-à-dire tout le temps ou presque.
02:36 - Quand tu étais comme ça, on changeait de trottoir.
02:38 Résume l'une d'elles.
02:40 Une autre raconte que Cagné se promenait régulièrement dans son jardin en peignoir,
02:45 l'ouvrant pour s'exhiber devant elle.
02:47 Quant à Denise, 80 ans, sa santé fragile ne lui a pas permis de venir témoigner devant la cour,
02:53 mais elle a tout de même tenu à le faire par écrit.
02:56 - Je vais vous lire la lettre de madame Denise ***.
02:59 Son état de santé ne lui a pas permis de se rendre à l'audience.
03:03 Voilà donc son témoignage.
03:06 Au début, cela se passait bien. Il m'avait proposé de tondre ma pelouse.
03:11 Il m'avait dit qu'il avait de petits moyens.
03:13 Je lui avais prêté un peu d'argent, mais il ne me l'a pas rendu.
03:16 Alors, après, nos relations se sont envenimées.
03:19 Il est devenu insultant.
03:21 Il balançait de la merde de chiens dans mon jardin, de la viande et du fromage avarié aussi.
03:26 Un jour, il m'a même giflé.
03:29 Il m'a menacé de mort en me disant
03:31 "Un de ces jours, je vais te faire la même chose qu'à mon ancien voisin".
03:36 - Dans son box, Patrick Cagné fait nom de la tête à l'évocation de ces épisodes.
03:42 Mais son comportement agressif est ensuite confirmé par l'ancienne directrice du centre social
03:48 où il venait percevoir ses allocations handicapées.
03:51 - Selon lui, on n'en faisait jamais assez pour lui.
03:53 Il se plaignait tout le temps d'être victime de la société, de tout.
03:57 On avait eu vent d'un conflit avec sa voisine qui avait très peur de lui.
04:01 Convoqué, il a minimisé l'effet en disant "De toute façon, c'est toujours moi qu'on accuse".
04:06 C'est comme pour Henri, on m'avait accusé à tort.
04:08 - Une transition toute trouvée pour le président
04:11 qui demande maintenant à l'accusé d'évoquer sa relation avec Henri Rosès.
04:15 Le silence se fait dans la salle.
04:18 - J'ai connu Henri en 1999 au bar PEMU chez Paulette.
04:24 A cette époque, j'étais dans un foyer d'hébergement.
04:27 Et après, en 2005, le hasard a voulu qu'on se retrouve voisins dans la même résidence.
04:33 On s'entendait bien, on regardait souvent un film ou des matchs de rugby, on prenait l'apéro.
04:38 On pouvait se disputer pour des broutilles.
04:40 Je partais, je claquais la porte et le lendemain, on se reparlait et ça allait mieux.
04:45 Henri Rosès, émis plégique depuis un AVC, est lui aussi handicapé.
04:50 Mais au lieu de rapprocher les deux hommes,
04:53 leurs problèmes de santé respectifs alimentent leur conflit.
04:56 Car dans l'esprit de Cagné, le seul vrai malade, c'est lui.
05:01 Presque 20 ans plus tard, il n'en démord toujours pas.
05:07 - Henri m'énervait parce qu'il ne comprenait pas ma maladie.
05:10 Il se moquait et disait qu'il souffrait plus que moi.
05:13 - Comment passe-t-on d'une dispute de voisins à des coups de couteau ?
05:17 Lui demande le président.
05:19 - Je souffrais de plus en plus. Le voisinage se moquait de moi.
05:22 Henri disait que ce que j'avais, c'était moins grave que ce qu'il avait.
05:26 C'était vraiment devenu insupportable.
05:29 Pressentant que l'accusé est mûr pour de plus amples confessions,
05:33 le président l'interroge sur ce fameux soir du 20 mai 2007, où le pire est arrivé.
05:38 Sur leur banc, les deux filles du disparu se serrent d'instinct l'une contre l'autre.
05:44 - On s'est disputé avec Henri. J'étais en colère.
05:48 Je suis rentré chez moi, j'ai ouvert le tiroir, j'ai pris le couteau et je suis revenu chez lui.
05:55 Dans ma tête, il y avait les reproches, les critiques.
05:59 J'avais mal au dos, j'avais mal à la jambe.
06:02 C'est lui qui a pris pour tout le monde. Mais je ne voulais pas qu'il souffre.
06:06 Il a été surpris. Il ne s'y attendait pas.
06:09 J'avais le couteau caché derrière mon avant-bras.
06:12 Et là, très rapidement, je l'ai frappé au niveau de la poitrine.
06:17 Au 9e coup de couteau, je me suis retrouvé avec le manche dans la main et plus de lame.
06:21 Ensuite, j'ai refermé la clé derrière moi.
06:24 Et je suis parti le plus vite possible pour qu'on ne me voit pas.
06:27 Je suis allé jeter le manche, le couteau et les clés dans le douche. Et voilà.
06:32 Une confession expresse, balancée comme on se débarrasse d'une corvée trop longtemps repoussée.
06:39 Mais ce que Cagné oublie de raconter, c'est comment il a ensuite menti à tout le monde.
06:44 Voisin, ami, proche du défunt, enquêteur, pendant des années et des années.
06:49 En mai 2007, vous avez tenu 42h50 en garde à vue sans craquer devant les gendarmes.
06:55 Pourquoi ne pas vous être libéré de votre poids à ce moment-là ?
06:58 Parce que j'avais trop mal. Et qu'en prison, on ne se serait pas bien occupé de ma souffrance.
07:03 Finalement, vous êtes passé aux aveux en 2020, soit 13 ans après les faits.
07:08 Pourquoi pousser la porte de la gendarmerie après tout ce temps ?
07:12 J'en pouvais plus. J'étais trop sale. Je pensais à la famille de M. Rosès.
07:19 Ça me travaillait depuis un moment déjà. Je faisais du théâtre avec tout le monde.
07:25 Et voilà que prenant toute l'assistance de court, l'accusé présente ses excuses à la famille de la victime.
07:33 Mais tout de suite après, le voilà qui évoque à nouveau ses problèmes de santé,
07:38 allant jusqu'à accuser Henri Rosès d'avoir en quelque sorte manqué de psychologie.
07:44 Je n'aurais jamais dû m'en prendre à une personne vulnérable comme moi.
07:48 Tempérant ainsi les efforts de contrition déployés une seconde plus tôt.
07:53 Même son avocat est excédé. Les jurés ne mettront pas longtemps à sanctionner cette piètre prestation.
08:00 Vendredi 29 mars, après seulement deux heures de délibérés, Patrick Cagné a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle.
08:09 Au mur de sa cellule de supporter maintenant ses plaintes. Et ça risque de durer longtemps.
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08:30 Si l'affaire n'a pas encore été jugée ou venait à passer en appel, nous rappelons que les protagonistes bénéficient toujours de la présomption d'innocence.
08:37 Les noms et prénoms de certains personnages sont susceptibles d'avoir été modifiés.

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