Gabriel Attal a annoncé jeudi 18 avril plusieurs mesures pour mieux encadrer les jeunes à l'école. Des déclarations qui font réagir les différentes fédérations et syndicats de parents d'élèves. Laurent Zameczkowski, porte-parole de la fédération des parents d'élèves de l'enseignement public (PEEL), est l'invité d'Olivier Boy sur RTL Petit Matin.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Olivier Boy du 19 avril 2024
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00:00 (Générique)
00:04 "La République contre-attaque", c'est l'expression qu'a employée hier le Premier ministre Gabriel Attal lors de son discours à Viry-Châtillon
00:11 pour lutter contre la violence de certains jeunes. Il veut des changements à l'école, il veut responsabiliser les parents également.
00:18 Et justement, on va en parler avec Laurent Zameskovski, porte-parole de la Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public.
00:24 Bonjour monsieur.
00:26 Bonjour.
00:27 On va parler des mesures dans le détail, mais d'abord sur le constat qu'on a entendu hier, sur les mots employés par le Premier ministre,
00:34 donc sur "saut d'autorité" face à la violence. Il a parlé d'addiction parfois à la violence de certains jeunes.
00:40 D'abord, est-ce que vous partagez, vous, ce niveau d'alerte, ce niveau de mise en garde ?
00:45 Qu'est-ce qui remonte du terrain et des parents d'élèves que vous représentez ?
00:50 Alors effectivement, il y a malheureusement une vulgarisation de la violence qui viendrait aussi quand même à pas mal des médias
00:59 et effectivement aussi des réseaux sociaux qui entraînent justement un effet de meute.
01:05 Et donc, il est nécessaire absolument de pouvoir réguler cela. Et c'est pour ça que, notamment, notre fédération appelle depuis bien longtemps
01:15 à commencer notamment toute l'éducation aux médias et à l'information dès le primaire, dès l'élémentaire.
01:22 Mais au-delà, vous dites qu'on en parle beaucoup dans les médias, mais est-ce qu'il y a plus de violence à l'école selon les parents que vous représentez
01:30 ou est-ce que c'est une exagérée ? Parce que j'ai cru comprendre ça dans votre premier propos.
01:37 Alors je n'ai pas dit que c'était exagéré, je dis simplement qu'effectivement il y avait un effet d'entraînement et aussi de mise en avant par rapport à ça.
01:45 Mais de l'autre côté aussi, malheureusement, l'école est exposée aux maux de la société, aux tensions qui existent dans la société.
01:53 Et donc forcément, nos jeunes, qui sont des réceptacles, le prennent de plein fouet et malheureusement,
02:03 retranscrivent cette violence qui existe dans la société au sein de l'école.
02:07 Deuxième chose qu'a dit le Premier Ministre hier, il dénonce, je cite, des groupes plus ou moins organisés qui cherchent à faire un entrisme islamiste.
02:16 Et il a dit notamment dans les écoles. Alors là encore, c'est la même question que je vous pose, est-ce que c'est une réalité ?
02:23 Alors on assiste de plus en plus à des incidents de ce type-là.
02:28 Effectivement, l'école est quelque chose de stratégique et malheureusement, jusqu'à présent, on avait pu être épargné.
02:36 Mais aujourd'hui, on voit bien ce qui s'est passé avec d'abord Samuel Paty, plus récemment Dominique Bernard,
02:43 ou d'autres situations au point où un proviseur décide de partir prématurément à la retraite.
02:50 Donc là, vous êtes d'accord sur le constat, c'est une réalité.
02:52 Alors on va parler maintenant de la mesure qu'on a gardée en tête, donc la présence obligatoire de 8h à 18h pour les collégiens.
03:01 Alors d'abord, on n'a pas encore parfaitement compris l'étendue de la mesure, mais en priorité dans les zones d'éducation prioritaire,
03:07 est-ce que c'est une bonne mesure ? Est-ce que c'est une mesure même à étendre à tous les collèges, selon vous ?
03:12 Justement, selon nous, il ne faut pas se limiter au seul zone d'éducation prioritaire.
03:18 Parce qu'on a pu constater qu'un certain nombre de parents décidaient de mettre leurs enfants dans le privé,
03:25 notamment par rapport à ça, puisque vous comprenez bien que lorsque vous êtes en primaire, vous avez des horaires fixes,
03:31 et que vous arrivez au collège, vous vous retrouvez donc avec des élèves en 6ème, qui ont entre 10 et 11 ans,
03:38 qui parfois se retrouvent dans la rue à 15h, alors que les parents, eux, ne rentrent qu'à 18h.
03:44 Malheureusement, aujourd'hui, les parents ont besoin de travailler, c'est assez difficile, et je ne parle même pas à des familles monoparentales,
03:52 ou d'autres situations plus compliquées, qui fait que malheureusement, c'est compliqué cette période-là, entre 15h et 18h,
04:00 où vous n'êtes pas en capacité de pouvoir surveiller vos enfants, et que ceux-ci se trouvent à subir des influences diverses et variées,
04:09 et là, forcément, ils sont très jeunes et donc influencés.
04:13 - C'est une bonne idée, selon vous, je vous pose la question, c'est la Une de Ouest France ce matin,
04:17 qui fait sa Une sur le fait qu'il y a 15 millions d'heures de cours perdues chaque année à cause du non-remplacement des profs.
04:23 Comment vont faire les enseignants pour assurer, là vous citez les exemples d'élèves qui finissent à 15h,
04:28 donc comment vont-ils faire pour assurer 3h de plus de cours et d'encadrement des enfants, si déjà on manque de profs ?
04:35 - Exactement, malheureusement, c'est le problème actuel, c'est-à-dire que toutes les réformes qui ont été proposées
04:41 ne sont réalisables de manière satisfaisante que, bien évidemment, avec des enseignants.
04:46 Aujourd'hui, en théorie, nos enfants pourraient déjà être accueillis en permanence ou en études,
04:51 notamment avec le dispositif d'avoir fait etc. au collège,
04:55 malheureusement, les collèges, hormis les questions d'espace, n'ont pas suffisamment de personnel,
05:00 que ce soit aussi bien des enseignants que notamment des assistants d'éducation.
05:04 Les assistants d'éducation qui, pour nous aussi, sont fondamentaux,
05:07 permettent de détecter de manière précoce un certain nombre de situations
05:11 et donc de faire de la prévention plutôt que de la répression.
05:15 - Merci beaucoup, merci d'avoir été avec nous ce matin, Laurent Zameskovski,
05:20 je rappelle que vous êtes porte-parole de la Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public.
05:23 Bonne journée sur RTL, à bientôt.
05:27 Retrouvez cette interview sur RTL.fr