L'ancien préfet, Michel Auboin, sur la violence de la jeunesse française : «On a généré une frange de la population juvénile qui est extrêmement dangereuse»
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00:00 Moi, je ne crois pas que ce soit si simple que ça quand même,
00:02 pour y avoir beaucoup réfléchi.
00:03 C'est-à-dire qu'on est quand même dans un problème qui est systémique,
00:08 c'est-à-dire qu'il faut toucher à la fois le logement,
00:10 il faut toucher à la parentalité, il faut toucher à l'éducation, etc.
00:13 Donc c'est quand même assez compliqué.
00:14 Mais on pourrait poser les premières pierres d'une reconstruction
00:18 d'une certaine façon de ce système.
00:21 Ces jeunes appartiennent à une géographie, je l'ai dit tout à l'heure,
00:23 ils appartiennent à des familles,
00:28 et puis par ailleurs, ils appartiennent à un mode de pensée
00:31 qui est alors absolument terrifiant parce que,
00:34 quand vous les, et ceux qui travaillent dessus en direct le disent,
00:38 quand vous les avez en face de vous,
00:41 ce sont tous des jeunes qui sont capables de tuer 200 fois,
00:45 et pas de loin, puisqu'ils tuent avec des couteaux,
00:47 des battes de baseball, et qui n'ont jamais peur de tuer,
00:51 et qui, interrogés quelques années après,
00:53 ne se sont même pas rendus compte qu'ils avaient donné la mort à un autre jeune.
00:56 Donc c'est quand même, on a généré une frange de la population juvénile
01:02 qui est extrêmement dangereuse pour la société.
01:06 - Décivilisée ?
01:07 - Qui est irrécupérable ?
01:08 - C'est pas décivilisée, elle est dangereuse.
01:10 Alors elle n'est pas récupérable tout le temps, ce que dit Maurice Berger.
01:14 C'est-à-dire qu'il y a une partie d'entre eux qui sont difficiles à récupérer.
01:17 Ceci dit, si on faisait un travail en amont,
01:19 puisque tout ça commence au collège, c'est-à-dire dès l'âge de 12 ans,
01:23 si on faisait un travail en amont,
01:24 on éviterait quand même une grande partie de nos problèmes.
01:26 Et c'est pas forcément très compliqué, mais c'est...
01:30 Enfin, c'est pas très compliqué.
01:32 C'est des mesures administratives d'une certaine façon.
01:34 - Et puis il faut tout faire en même temps.
01:35 - Et on a même le financement,
01:36 puisqu'après tout, on dépense 600, 40 millions cette année
01:41 pour la politique de la ville, pour faire de l'animation.
01:44 Si on les remettait dans le circuit pour faire de la parentalité
01:47 et de l'éducation et de l'autorité,
01:50 je pense qu'on arriverait à financer le système.
01:53 Sous-titrage Société Radio-Canada
01:55 [Musique]