Élyane, 79 ans, et Jean-Claude, 81 ans, sont de retour aux fourneaux car leurs successeurs ne parvenaient plus à faire tourner le restaurant. Même s'ils sont heureux de retrouver leur clientèle, ils recherchent un repreneur pour leur commerce à Sainte-Croix-en-Jarez dans la Loire.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 - Si on m'avait dit, il y a 10 ans, que j'allais revenir ici,
00:03 je l'aurais dit, c'est pas possible.
00:04 Et pourtant, c'est la réalité.
00:06 Elle n'a pas perdu le coup de main malgré les années.
00:14 Eliane est de retour en salle dans son restaurant,
00:18 après 10 ans de retraite.
00:20 - Faut tout faire, passer l'aspirateur, laver le sol,
00:22 redescendre les chaises, mettre les tables, remettre les couverts.
00:26 Avoir mis du bruit, ça soit prêt pour recevoir la clientèle
00:29 qu'il nous a réservées.
00:30 En cuisine, c'est son mari Jean-Claude, bientôt 82 ans,
00:33 qui est au fourneau.
00:34 Après avoir vendu son restaurant en 2013,
00:37 il a dû reprendre du service l'année dernière,
00:39 car ses successeurs ne s'en sortaient plus.
00:41 - Je n'avais pas 50 solutions.
00:43 J'étais obligé, si je voulais remonter mon affaire
00:45 pour pouvoir la recéder, j'étais obligé de la racheter.
00:48 - Comment ça va physiquement depuis que vous avez repris l'affaire ?
00:50 - Je suis en super forme.
00:52 J'ai perdu 12 kilos et ça fait encore 80 ans comme ça,
00:57 je vous dis bien, puis c'est magnifique.
00:58 Je suis comme le bon, je m'améliore en vieillissant.
01:00 Il est fatiguant, oui, mais quand on aime son métier,
01:02 vous savez, c'est le cas d'ailleurs, sinon je n'aurais pas repris.
01:05 Alors, je ne sais pas quel âge il est de la retraite maintenant,
01:07 mais bon, je ne suis pas trop occupé.
01:10 J'aimerais bien trouver un repreneur quand même.
01:12 C'est une affaire extraordinaire.
01:14 La semaine, lundi, mardi, mercredi, je suis à peu près tranquille.
01:17 Un peu de papier.
01:18 J'essaie de faire l'entretien de ma maison.
01:21 J'essaie parce que ça peut la faire arriver, je vous le montre.
01:23 Et puis, à partir du jeudi, c'est le matin marché.
01:27 Donc, marché de courroie, 5h du matin.
01:29 Approvisionnement.
01:31 Et puis, je commence les fabrications.
01:34 Première ouverture, jeudi midi.
01:35 Et puis, ça continue comme ça toute la semaine.
01:38 À midi, vous avez une tarte solitaire au canthal qui est servie
01:40 sur une petite salade avec des oignons confits.
01:43 C'est une spécialité.
01:45 Ensuite, vous avez un fondant de porcelet à la bière
01:47 et aux petits légumes, aux champignons et aux navets.
01:50 Pour son restaurant familial, le couple est prêt à continuer
01:53 tant qu'il le faudra.
01:55 Pas facile de trouver un repreneur compétent pour le moment.
01:57 - Ah oui, il faut impérativement être du bétisier.
01:59 Même une petite formation, ce n'est pas suffisant.
02:01 Parce que l'hôtellerie, ce n'est pas que la cuisine.
02:03 Il y a tout, il y a l'accueil, la réception, la mise en place.
02:07 Il y a tellement de choses dans l'hôtellerie.
02:09 Je veux bien continuer, moi, ça va très bien.
02:11 J'ai la santé, j'ai la forme, tout va bien.
02:13 Mais bon, on ne sait pas de quoi sera fait demain.
02:16 Si je tombe malade, on ne sait pas.
02:19 À 82 ans, ce n'est pas une dame.
02:21 Donc, non, là, il faut céder cette affaire.
02:24 Une affaire magnifique, il faut que je cède impérativement.
02:26 - Et qu'en pense votre famille ?
02:28 - Que je suis fou.
02:30 Que je suis fou, ma femme en premier, d'ailleurs.
02:33 Mais on n'avait pas d'autre solution, définitivement.
02:36 En attendant, la recette fonctionne.
02:39 À table, une majorité d'habitués.
02:41 - Ils s'en sortent vraiment bien, c'est très sympa.
02:43 - C'est la convivialité, c'est la bonne cuisine.
02:47 Voilà, et puis bon, c'est des gens qu'on a toujours connus.
02:51 Eliane et Jean-Claude savent qu'ils peuvent compter sur leurs proches
02:53 pour assurer jusqu'à 60 couverts par jour
02:56 avant de prendre leur retraite, pour de bon, cette fois-ci.
02:59 ♪ ♪ ♪